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 This could be anywhere in the world (11/06, 18h45)

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Ennio

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MessageSujet: This could be anywhere in the world (11/06, 18h45)   This could be anywhere in the world (11/06, 18h45) EmptyLun 11 Juin 2012 - 13:58

W/ ADIE.

Je sais bien qu'on a une salle de sport, un spa, enfin, toute la panoplie complète de l'hôtel cinq étoiles pour meufs paranos et autres bodybuildés. Oui, je sais. Mais j'aimais pas tellement aller jouer les hamsters en cage sur un tapis ou je ne sais quoi. Je me sentais mal, dans cet environnement que je ne parvenais pas à voir autrement que comme faux. Les salles de gym, c'était bon pour perdre un peu de culotte de cheval ou pour soit-disant se muscler. Je trouvais ça faux. Bizarre, mais j'avais l'impression que ça servait à rien. C'était du sport concentré. Comme le jus d'orange concentré favorisé au vrai jus d'oranges fraichement pressées. Moi, j'avais besoin de me défouler. De me défouler vraiment. En partant courir le long de l'autoroute, ou en partant patauger dans les bois de Spa. J'avais beau n'avoir jamais été un grand fada de sport en général, et dieu sait qu'on m'avait souvent observé avec étonnement, quand j'étais ado, lorsque je disais que non, je ne faisais pas de sport en dehors des cours, je pouvais partir des heures pour marcher sans but, j'utilisais rarement les transports en commun, j'aimais bouger et il n'était pas rare que je fatigue mes potes à les forcer à nous déplacer, là où ils préféraient se poser par terre et ne rien foutre. J'avais horreur de ça, putain. J'y pensais, la clope au bec, le regard détaillant tout et partout à la fois. Ce n'était pas la première fois que je me promenais dans la forêt du domaine, pourtant, mais j'avais cette manie étrange de regarder mille fois le même truc. Par exemple, un horaire, je pouvais le vérifier encore, et encore, et encore, même en le connaissant par cœur, et non pas par stress mais juste à cause d'un tic. Idem lorsque j'étais en rue. J'avais la sale habitude de toujours regarder à droite, à gauche, les gens qui arrivent, les gens qui passent. J'étais pourtant loin d'être quelqu'un de nerveux, au contraire. Je m'arrête une seconde, mon attention retenue par des bruits de pas sur le côté. Je me tenais devant un arbre de taille respectable et qui s'élevait haut dans le ciel dans un entrelacs de branches, lorsqu'une femme apparut. Une femme que je reconnus instantanément comme étant la brunette Adie. « Tiens, salut ex-presque-partenaire » je lui lance, enjoué. Quelques heures plus tôt, j'avais bien faillis me retrouver avec la demoiselle ici présente comme colocataire, mais elle avait préféré refiler à ma véritable partenaire, Evadne, l'intégralité de sa cagnotte ainsi que celle de Slavin, nous rendant ainsi joliment riches. Si j'étais dans un sens content de conserver mon binôme - bien qu'Adie, du peu que je la connaisse, soit une nana sympa - je me foutais pas mal de la thune qu'on avait récolté, même si je n'avais en réalité aucune autorité dessus. « J'vais pas te demander ce que tu fais là toute seule. Des fois que tu serais un loup-garou qui tue les gens qui en savent trop. » Je souris, amusé. Après tout, moi aussi, je me baladais sans réelle raison dans les bois. Chacun ses affaires. Instinctivement, j'amène mes doigts à mes lèvres et tire une bouffée de ma cigarette, salvatrice et apaisante. Mains en poche, enfin, je lève haut les yeux vers la cime de l'arbre sous laquelle je me tiens. Il était impressionnant. « Tu crois qu'on peut voir le bout du monde, de là-haut ? » j'articule, le nez toujours levé, la clope coincée entre mes dents. J'étais sérieux. À moitié. Voir le bout du monde était impossible, même de là-haut. Encore que.
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MessageSujet: Re: This could be anywhere in the world (11/06, 18h45)   This could be anywhere in the world (11/06, 18h45) EmptyLun 11 Juin 2012 - 20:33

Prendre l'air, vite vite prendre l'air. Adie n'avait envie que de ça, prendre l'air. Ce n'était pourtant pas l'espace qui manquait cette année dans le jeu, c'était même carrément indécent ce grand parc, cette forêt, cette plage privée et tout le reste autour. A l'image du château, bien sur. En quatre semaines, Adie avait parcouru un bon nombre d'endroits extérieurs. La plage, le labyrinthe, le lac et son pont mais elle ne s'en lassait pas. La journée commençait à décliner et bientôt, les candidats allaient se mettre à table, la jeune femme en profita donc pour aller faire un tour à l’extérieur, seule, histoire de se retrouver un peu et d’oublier le boucan du nid. Plus tard, il ferait noir et froid, et elle n'avait pas envie de se perdre, c'était donc le moment où jamais. Elle partit donc, seule, sans en informer personne histoire de ne pas être rejointe. Elle marcha pendant quelques minutes, s'enfonçant dans la forêt en gardant tout de même un contact visuel avec la bâtisse, on ne sait jamais et puis, alors qu'elle se croyait seule, Adie entendit un bruit et lorsqu'elle se retourna, elle reconnut Ennio. Ce mec, elle aurait aimé le détester parce que comme ça, elle aurait fait un paquage tout chaud avec Evadne. Sauf qu'il était cool, et sympa. Il la salut et Adie ne put esquiver un léger sourire un peu gênée. C'est vrai, elle avait filé tout son blé ainsi que celui de Slavin à cette blondasse. Fais chier. « Salut. » lui répond-t-elle en souriant. « Saches que ce n'est absolument pas pour ne pas me retrouver avec toi que j'ai pris cette décision. C'était plutôt... bref, t'as compris. Vous avez tous compris j'imagine. » C'est clair que ne pas comprendre sa réaction révélait de la connerie et bien qu'il y ait pas mal de cons dans le nid, ils ne l'étaient pas assez pour ne pas piger. Et puis, il se met à supposer qu'elle soit un loup-garou. Haha, non pas vraiment même si oui, parfois, elle pouvait se transformer en bête féroce. « T'inquiètes pas la pleine lune c'est demain donc ce soir, tu ne risques rien. » lui dit-elle en lui envoyant un clin d’œil complice.« Le bout du monde je sais pas, mais un sacré bout de chemin pour sûr. Mais faudrait que tu t'appelles Edward Cullen pour pouvoir grimper aux arbres aussi hauts que celui-là. Quoique c'est peut-être le cas, vu ta peur des loup-garous ! » Et elle ria. Ouais c'était débile mais pouvait-on vraiment échapper à un phénomène planétaire ? Malheureusement non. « Moi par contre j'ai pas peur de demander, tu fais quoi ici ? Tu voulais être seule peut-être ? » Un peu comme elle en somme. Mais ici, et ce même dans les endroits farfelus, jamais personne n'était seule.
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MessageSujet: Re: This could be anywhere in the world (11/06, 18h45)   This could be anywhere in the world (11/06, 18h45) EmptyLun 11 Juin 2012 - 21:45

Je ne sais pas si elle se sent mal d'avoir préférer nous donner leurs cagnotte au lieu de switcher les partenaires, mais si c'était le cas, ce n'était pas à moi qu'elle devait rendre des comptes, mais plutôt à son partenaire. Personnellement, ça ne me faisait ni chaud ni froid, vraiment. Elle pouvait ainsi rester avec son Slavin, à qui elle semblait beaucoup tenir, et Eva, elle, se renflouait. Tout le monde semblait y gagner, non? De toute façon, c'est pas comme si on m'avait laisser le choix, alors j'allais pas me mettre à râler. Nan. Y'avait pas de raison qu'elle se justifie auprès de moi, et je lui adresse un clin d'œil en guise de réponse. « Si t'étais un loup-garou, c'est ce que tu dirais, fourbe ! » je réplique en riant, juste parce que ça m'amuse. Aussitôt, elle répond à ma question, qui, si elle n'en avait pas l'air, en était vraiment une. En réalité, c'était plus une façon de savoir quelle genre de personne c'était. Le genre à rêver, le genre à rire, le genre à me fixer avec condescendance et moquerie. Il en fallait peu, mine de rien, pour apprendre à cerner un minimum quelqu'un. Bien sûr, je n'irai pas jusqu'à dire qu'en quelques phrase, je pouvais tracer un portrait intégral du personnage, mais il était aisé de se faire une idée de base de quelqu'un. Pourtant, j'aimais me dire que qu'on ne connaissait jamais complètement quelqu'un. Qu'on ne cessait jamais de le découvrir, d'être surpris. « Qui ça...? » je lâche distraitement, avant que l'illumination se fasse dans mon esprit. « Ah oui. Désolé, d'habitude, j'ai bonne mémoire pour les trucs inutiles mais faut croire que lorsque le truc en question est inutile et complètement pitoyable, je suis épargné » j'ajoute donc avec un sourire. Ouais, parce que cette connerie, là, Twilight, c'est ça ? Euh, non. Désolé mais non. J'appelle pas ça de la littérature, ni de la cinématographie, ni même une histoire d'amour. Enfin, je t'avoue que j'ai pas lu les livres, mais pour avoir vu - contraint et forcé mais également un peu curieux - le premier film, je pouvais dire que je ne regrettais pas du tout de ne pas m'être plongé plus profondément dans cette saga. Y'avait comme ça, des histoires que les gens avaient beau trouver magnifiques, passionnelles, ce genre de trucs, et bien de mon côté, ça ne passait pas. C'était comme Catherine et Heathcliff. Je m'étais souvent fait traiter de fou car je trouvais cette histoire fade et absolument pas magnifique. « Pas spécialement. En fait, je viens chasser la licorne et accessoirement, j'en profite pour me défouler un peu en marchant. Je préfère le rôle de méchant chasseur à celui de hamster idiot. » Référence aux candidats qui, sur les tapis par exemple, me donnaient inexorablement l'impression d'être face à une bande de rongeurs dans leur roue. Hors de question que je renvoie cette image. Je préférais encore être sans cœur. « Si j'essaie de grimper, tu m'accompagnes ? ah moins que tu ne sois pas si courageuse que ça ? » je reprends finalement, tirant une nouvelle taffe de ma sèche, levant à nouveau les yeux, avant de lui adresser un sourire taquin et un regard larmoyant. Maintenant que j'avais l'idée en tête, je n'avais qu'une envie, voir jusqu'où je pouvais grimper sans tomber et mourir.
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MessageSujet: Re: This could be anywhere in the world (11/06, 18h45)   This could be anywhere in the world (11/06, 18h45) EmptyLun 11 Juin 2012 - 23:16

Adie ne savait pas franchement pourquoi elle avait dit ça sur son dilemme d'autant plus qu'elle préférait largement oublier cette histoire plutôt que de se la voir remémorer à tords et à travers. Du coup, elle fut rassurée qu'Ennio ne continue pas sur cette voie et elle sourit en guise de réponse à son clin d’œil qui semblait vouloir dire que soit il s'en foutait, soit il la comprenait. Ce qui au final pouvait revenir au même. Les sales souvenirs enterrés, la vraie discussion commença et Adie ne put réprimer un petit rire qu'elle fit baisser exprès dans les tons graves, enfin, un truc horrible en somme histoire de jouer le jeu du méchant loup-garou. « Tu es très perspicace, tu m'as percé à jour ! Je te conseille donc de ne pas trop tarder d'ici à ce que la lune se pointe. » dit-elle en lui envoyant un regard mystérieux mais surtout exagéré, comme dans les films de série B tellement pourris qu'on se demande comment on a pu payer un ticket pour voir ça. Ennio, d'ailleurs, ne devait pas être de ce genre, plutôt classiques qui vous foutent bien les jetons vu sa réaction au nom de Cullen. Quand même, Edward et Bella, réveille-toi mon gars ! Qui avait pu passer à côté de ça ? Puis finalement, il se souvient, démontrait alors un enthousiasme de folie qui fit tout de suite comprendre à Adie que non, il n’était pas une midinette. Et puis en même temps, ce n'était pas comme si ça ne se voyait pas. « Ouais bon j'avoue que la comparaison est minable mais cette scène m'a tellement... choquée, dans le sens risible hein, que je n'arrive plus à la sortir de ma tête. » Des arbres, monter au sommet... Ouais, il lui en fallait peu... Il lui donne alors la raison de sa présence ici et Adie sourit. Bien évidemment, il n'allait pas lui sortir la version chiante. « Je vois. En effet, pourquoi pas, c'est une activité comme une autre. » Et puis dans le genre activité bizarre, certains allaient beaucoup plus loin. Vient alors une proposition plutôt inattendue. Il insinuait quoi, qu'elle était trop chochotte pour grimper à un arbre ? Le pauvre se trompait. Le seul soucis s'était que tout de suite, maintenant, elle le sentait moyen vu son état. Mais elle n'allait pas pour autant se débiner. « Je t'accompagnes mais je te préviens que je suis pas allumée, je compte pas me tuer alors je m’arrêterais certainement avant toi. Ça reste assez courageux pour toi ? » Putain, quelle idée de merde...
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MessageSujet: Re: This could be anywhere in the world (11/06, 18h45)   This could be anywhere in the world (11/06, 18h45) EmptyMar 12 Juin 2012 - 11:40

C'était toujours difficile de savoir si les gens allaient te suivre dans ton délire. Parce qu'on avait beau dire ce qu'on voulait, c'était toujours un peu, hm, gênant de te retrouver à partir tout seul dans ton univers complètement fantasque lorsque l'autre te regardait, un peu méfiant, se demandant vaguement moqueur si tu t'étais échappé d'un asile ou quelque chose comme ça. Personnellement, ça ne me dérangeait de rire tout seul. Ça m'arrivait souvent, à vrai dire. Il suffisait que je repense à un souvenir marrant, un moment où j'avais faillis mourir de rire pour que je parte au quart de tour. Il y avait, par exemple, cet éternel croche-pieds. Je vous jure, j'avais cours de physique avec un mec en troisième, et on sortait de la classe un peu avant la sonnerie. Tranquille, il va vers les escaliers et juste au moment où il veut poser le pieds sur la première marche pour descendre, il se fait mais un auto-croche-pieds les gars ! je crois que je ne me suis jamais fendu la poire de ma vie. Lui, ça l'avait fait moins rire sur le coup, mais qu'il soit vexé ou non, j'avais pas besoin de lui pour me prendre un fou rire. Comme là, j'avais pas besoin qu'Adie participe vraiment au délire, même si ce serait vachement plus drôle qu'elle le fasse. Heureusement, j'étais pas tombé sur une pimbêche chieuse et condescendante. J'ai eu peur, une seconde, que le phénomène Twilight lui ait plu, mais faut croire que non. Bon point en plus. J'allais finir par bien l'apprécier, la dame. Je rigole. Allumé, moi ? Que nenni demoiselle. « Une vrai guerrière ! » je lance dans un dernier éclat de rire. Comme pour marquer le pas, je m'approche du tronc, crochète une première branche, la plus basse, et je me hisse dessus. J'étais déjà à facile un mètre quatre-vingt du sol. Et on continue, ainsi, sur quelques mètres. Je l'aidais si nécessaire, elle m'assurait lorsqu'il le fallait. Je me marrais bien. Un vrai gosse, je vous jure. Je m'arrête une seconde, l'attendant. On était haut, quand même. Putain. « Bon, d'accord, j'admets qu'on est des humains et pas des singes. » J'ai pas le vertige, mais le sommet de l'arbre ne m'attirait plus tellement, tout à coup. Peut-être en aurait-il été autrement, si j'avais été seul. Jetant un regard autour de moi, je finis par me laisser glisse en position assise sur la branche sur laquelle on était perchés, lui laissant le tronc pour s'appuyer, m'adossant à une épaisse branche qui, si je ne forçais pas trop dessus, devrait pouvoir me servir de dossier. Je lui adresse un regard piteux. « Pardonne ma prétention de penser qu'il serait facile d'escalader ce fichu arbre, te forçant à risquer ta vie pour rien » pompeusement et avec révérence « et accepte en gage d'excuses euh... » un regard autour de moi, me penche sur la branche, attrape une feuille particulièrement « cette feuille en forme de cœur » et je la lui tends avec un sourire. C'était ça ou ma chaussure. Au choix.
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MessageSujet: Re: This could be anywhere in the world (11/06, 18h45)   This could be anywhere in the world (11/06, 18h45) EmptyMar 12 Juin 2012 - 23:20

Quoi de mieux qu'une petite grimpette au crépuscule... Les plans d'Adie étaient bien moins physiques, tout du moins ce n'était pas ce qu'elle avait prévu en quittant le nid pour une simple petite balade champêtre. Prendre un peu l'air, sentir autre chose que l'alcool et le renfermé, voilà ce qu'elle avait prévu mais c'était sans compter sur la présence d'Ennio. Elle aurait tout aussi bien pu dire non à la proposition du candidat, rester au sol pendant que lui grimpait mais elle n'avait pas eu envie d'être une simple spectatrice. Ce n'était pas du tout pour son image, ça elle s'en fichait. Et puis grimper à un arbre, elle n'avait pas du s'y tenter depuis des années alors pourquoi pas. Elle rit quand il la compara à une guerrière. Mouais, pas tellement le genre. Quoique qu'elle savait se défendre quand il le fallait, et parfois même elle attaquait sans sommation. Ennio commença alors à grimper et elle le suivit. Les appuis étaient nombreux sur cet arbre ce qui n'était pas pour déplaire à la jeune femme qui se sentait légèrement rouillée. Ah la vieillesse ! Ça n'avait pas que du bon. Heureusement, il était du genre galant et l'aida à monter quand elle avait besoin de soutien, chose qu'elle faisait pour lui également le moment voulu. Puis finalement, ils s'arrêtèrent et s'assirent sur un grosse branche. Adossée contre le tronc, Adie n'avait pas tellement envie de regarder vers le sol. Wow, c'était impressionnant. Là tout de suite, elle se demanda quelle mouche l'avait piqué pour le suivre et lui même ne semblait pas si sûr que ça. « En effet. Continues si tu veux mais moi, je m'arrête là, la descente me sera suffisante pour la suite, largement même ! » En espérant qu'elle ne sa casse pas la figure, ce qui pourrait être... dangereux. Et puis d'ailleurs, ils allaient faire comment pour redescendre... ? Ennio semblait d'ailleurs se poser les mêmes questions vu le regard qu'il porta sur Adie. Elle sourit à ses excuses faites sur un ton carrément bourgeois et se mit à rire quand il lui offrit... une feuille. Mine de rien, c'était le premier truc qu'on lui offrait depuis son entrée dans le nid. Et puis, c'était mignon. « C'est trop gentil ça monsieur. Tu me fais presque regretter de ne pas t'avoir pris comme partenaire ! » Il fallait mieux en rire après tout. Adie jetta alors un coup d'oeil aux environs. Ils n'étaient pas si haut mais la vue restait assez surprenante. Il était rare en tant qu'homme d'avoir de telles perspectives. « C'est quand même joli d'ici la forêt. Bon, faut pas regarder le sol mais à part ça, ça reste vraiment beau. » Et encore plus avec un soleil couchant. Un cadeau, un tête à tête en soirée, Adie allait finir par croire qu'Ennio lui proposait un rendez-vous !
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MessageSujet: Re: This could be anywhere in the world (11/06, 18h45)   This could be anywhere in the world (11/06, 18h45) EmptyMer 13 Juin 2012 - 20:10

C'est vrai ça. Comment on redescendait ? Parce que la désescalade est mille fois plus dure que l'escalade, tout le monde sait ça. Deux choix s'offrent à nous. Soit on se balance de lianes en lianes jusqu'à se retrouver au niveau du sol, soit on se laisse tomber en espérant avoir des pieds dotés de la force de La Bête. Ou sinon, la troisième possibilité, nettement moins réalisable, j'en ai peur, consistait à essayer d'atteindre des branches plus basses en se penchant exagérément bas et exagérément lentement pour parvenir à dégringoler quelques centimètres à la fois. Et comme je l'avais découverte aventurière et téméraire, je ne doutais pas qu'elle allait préférer cette solution, celle du risque et du danger. En attendant, on en était pas encore là. On était toujours sur notre branche, et moi, j'y étais bien. Peut-être était-elle mal installée, mal à l'aise, effrayée, mais moi, j'étais bien. J'avais cette impression agréable bien qu'étrange d'être au-dessus des problèmes de la vie quotidienne, d'être en pleine escapade, en pleine évasion. Loin en-dessous de moi étaient les nominations, les conflits, les stratégies, les secrets. C'était à ça que se résumaient nos tracas, ici, mais plus encore, j'abandonnais les hommes et leur bêtise, leur superficialité, leur ignorance et leur terreur de l'avenir et de l'inconnu. La réplique d'Adie me fait éclater de rire. Ah, elle remettait ça sur le tapis hein ! « Ben entre un gros tas de muscles calvitieux et un beau jeune homme drôle, prévenant, galant, généreux et modeste, c'est vrai que ton choix est un peu inexplicable » je réponds aussitôt, un large sourire sur le visage, prétention et complicité se mêlant sur mes traits. À vrai dire, je ne connaissais pas Slavin, son partenaire, et peut-être était-ce un mec génial. Ainsi, je ne me permettais de ne le juger que sur ce que je savais de lui, à savoir, son physique. Bah. C'est pas non plus comme si je pensais réellement ce que je disais. À ses paroles, je détourne la tête, avant de me relever précautionneusement, mon visage arrivant à la hauteur d'un écart entre les feuilles qui me permettait de mieux voir l'horizon. Je hoche la tête. « Moi je trouve ça un peu déprimant. Cette vue... » d'un geste de la main, j'englobe le monde face à nous « me donne des envies d'infini, et en même temps, me rappelle que je suis en cage. Quelle idée stupide de s'inscrire à ce jeu ! Et évidemment, c'est moi qui l'ai eue, cette idée ! » Avec un profond soupir, je ris une seconde, avant que ce rire ne se tarisse aussitôt. Le regard rivé vers le soleil qui entamait déjà sa progression vers son lit. « Mais tu as raison, c'est beau » j'ajoute sans détourner les yeux. J'aurais pu rester là, à regarder le lointain pendant des heures. J'avais beau avoir un petit côté intenable, c'était le genre de moment dont j'avais tout autant besoin. Je savais me contenter de peu. « Un peu à notre image, en fait » et avec un sourire, je pivote le menton dans sa direction, incapable de garder mon sérieux. Secret et pudique, vous avez dit? A peine.
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MessageSujet: Re: This could be anywhere in the world (11/06, 18h45)   This could be anywhere in the world (11/06, 18h45) EmptyJeu 14 Juin 2012 - 11:15

Plus elle y repensait, plus Adie se disait que cette ascension était plus qui suicidaire. Mais elle en avait marre de ne pouvoir rien faire, de ne jamais s’amuser comme les autres et pour une fois, elle avait eu envie de faire quelque chose de fou, quelque chose qu’une jeune femme sensée dans son cas n’aurait jamais envisagé. Le temps passant, il commençait à faire froid là-haut, le vent s’engouffrant bien plus ici qu’en bas, au sol. En fait grimper aux arbres, c’était chiant. On avait peur, on était fatigué et en plus, on se les gelait. Super quoi. Foutu fierté de merde. Jouant avec sa petite feuille en forme de cœur, Adie écoutait le silence si reposant à une telle hauteur. C’était presque grisant en réalité mais si déstressant en même temps. Ennio reprit alors la parole et il ne manqua pas de faire rire la jeune femme. Donc, Slavin était gros tas de muscles calvitieux. On pouvait voir ça comme ça en effet, ou alors de façon un peu plus avantageuse. D’autant que sa calvitie n’en était pas vraiment une. Enfin, c’est ça non ? Bref. « C’est vrai, c’est vrai. D’autant plus que j’aurais pu avoir le beurre ET l’argent du beurre. Parfois, je ne m’explique pas ce que me dicte mon cerveau. Je pense sérieusement en changer en fait. » dit-elle sur le ton de la plaisanterie afin de poursuivre les propos d’Ennio même si une voix en elle lui disait de couper court à cette conversation. Mais cette voix, elle l’écoutait tellement souvent et avec si peu de bonnes répercussions que là, tout de suite, elle hésitait à la renvoyer chier. La suite fit sourire Adie, de façon bienveillante. C’est vrai qu’à ce stade du jeu, Ennio ne devait pas être le seul à se poser des questions sur ses motivations premières lors de son inscription. Ses paroles piquèrent la curiosité d’Adie qui avait envie d’en savoir plus à présent. « Oui c’est vrai. » dit-elle d’une voix assez basse. « Et en fait, tu t’es inscrit pour quoi ? Enfin je veux dire, tu cherchais quoi en venant ici ? » Sa réponse à elle était toute prête, elle n’en avait jamais douté et elle savait qu’Ennio allait très certainement lui renvoyer sa question. Néanmoins, malgré ses interrogations, Ennio trouvait tout de même l’endroit beau. Il aurait fallu être con pour que ce ne soit pas le cas d’ailleurs. Mais il ne pouvait pas garder son sérieux cinq minutes, de ce côté-là, il n’était pas si différent de Slavin. « Oh mais ça je n’en ai jamais douté mon cher ami ! » lui lança-t-elle en guise de réponse. En même temps, sans vouloir paraître prétentieuse, il fallait dire que Fake Lover prenait rarement des laiderons. Il suffisait de jeter un œil sur le casting de cette année pour s’en rendre compte…
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MessageSujet: Re: This could be anywhere in the world (11/06, 18h45)   This could be anywhere in the world (11/06, 18h45) EmptyJeu 14 Juin 2012 - 21:58

J'étais du beurre. Super. D'habitude, j'étais le gothique, le taulard - alors que j'avais jamais foutu un orteil dans une prison, allez savoir - le mec avec la guitare greffée sur les doigts, le tox, le bucheron et j'en passe. Là, j'étais le beurre. C'était sans doute inévitable. Bah, tant que ça faisait pas référence à de potentiels cheveux gras, ça m'gênait pas. En attendant, j'éclate de rire. Changer son cerveau, c'était peut-être pas une si mauvaise idée, c'est que ça périme, ces trucs-là. La preuve, elle avait accepté de me suivre dans une expédition complètement suicidaire. D'où on suit les - presque - inconnus, comme ça, en haut d'un arbre? D'où on proposait aux - presque - inconnues de grimper sur ledit arbre, aussi? Mince, moi aussi il allait falloir que que je me fasse poser un cerveau de rechange. Et voilà. Nous étions deux idiots perchés sans raison au sommet d'un arbre. Avec un peu de chance, on aurait le cerveau suffisement lent pour s'envoler. Bref, j'espérais que la demoiselle n'allait pas être trop curieuse et relever ce que je disais alors. J'étais pas trop chaud pour expliquer à quel point je me sentais prisonnier, des fois. J'étais jamais très chaud pour expliquer ma façon de voir la vie en général à vrai dire. J'avais trop de difficulté à mettre des mots sur ce que je pouvais ressentir, surtout dans une langue qui n'était pas la mienne. Mais heureusement, ce n'était pas sur ce détails qu'Adie s'attarda. « Des réponses » je réponds, du tac au tac, l'ombre d'un sourire sur les lèvres. Je me contente de ça. De toute façon, dans l'hypothèse où elle insistait, elle n'obtiendrait rien de plus. D'abord, parce que ce n'était pas particulièrement important, et ensuite, parce qu'on ne parlait pas de tout avec tout le monde. Pas que je la jugeais indigne de confiance, come on, loin de là. Sauf que comme tout le monde, il y a des trucs que je préférais garder pour moi. Bah, rien d'important, en l'occurrence. En attendant, fallait que je fasse gaffe à mon inconstance, parce qu'à cette allure, j'allais sortir une réponse différente à tous les candidats qui me posaient la question. À croire que j'avais pas du tout la dégaine d'un candidat de télé-réalité. « Et toi ? » Naturellement, je lui retourne la question. Elle s'y attendait sûrement, d'ailleurs. C'est vrai que parmi la petite quarantaine de candidats qui étaient entrés dans le jeu, il y avait certainement une multitude de raisons différentes de participer à fake lover. L'amour, la gloire, la nouveauté, l'argent, " l'expérience humaine" fuir un petit copain trop collant, les impôts, ou tout autre chose. Et je ne connaissais pas pas Adie pour pouvoir deviner avec exactitude ce qui pouvait bien l'amener dans cette télé-réalité.
Adie

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MessageSujet: Re: This could be anywhere in the world (11/06, 18h45)   This could be anywhere in the world (11/06, 18h45) EmptyVen 15 Juin 2012 - 13:44

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Ennio n'était pas du genre loquace et Adie se rendit rapidement compte qu'elle n'allait pas pouvoir lui soutirer grand chose de plus. Avait-elle touché un point sensible ? Certainement mais elle n'avait pas envie de se mettre dans la peau d'un détective sans foi ni loi. Peut-être avait-elle mal compris le but du jeu : trouver des secrets. Disons juste que pour le moment, elle se focalisait sur une seule partie des secrets, protéger le sien. Du coup, quand il lui répondit, elle sourit. C'était clair et concis même si la jeune femme ne comprenait pas vraiment quel genre de réponses Ennio pouvait bien trouver ici, dans un endroit avec si peu de personnes, si peu de liens avec la réalité. A moins qu'il ne soit pas venu seul, c'était possible après tout. Mais comme elle savait qu'elle n'irait pas bien loin dans son enquête, Adie ne dit rien et préféra laisser ses secrets tranquilles. Et puis bien évidemment, il lui retourna la question. Ses raisons, elle n'avait pas franchement besoin de les cacher, il n'y avait rien de surprenant alors, pourquoi mentir ou se taire. « Et bien, disons que j'aime le changement, les défis. J'ai pas mal voyagé, j'ai découvert d'autres cultures, j'aime être dépaysé et je sais pas, je voulais juste m'amuser, voir ce que ça faisait d'être dans cette bulle, voir ce que je pouvais y vivre. » Il était d'ailleurs peut-être déjà au courant en fin de compte. « Je sais, c'est un peu naïf comme vision ! » ajouta-t-elle en riant, comme si elle voulait se justifier. Mais après tout, chacun avait sa vision de la chose. Adie jeta alors un œil autour d'elle et sur la branche sur laquelle elle était assise. Il commençait à se faire tard et la jeune femme avait bien envie de rentrer. « Ça te dit de redescendre ? Pas que je veuille interrompre notre tête à tête mais je commence à avoir un peu le vertige et je crois que si j'attends encore un peu plus, je n'arriverais plus à redescendre. » Déjà que là tout de suite, ça allait être la galère...

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