feat sive

J'ai envie de visiter la chambre, celle dont j'ai "gagné" l'accès lors du prime. Sauf que gagner l'accès d'une chambre seul, j'vois pas trop l'intérêt mais soit. J'imagine que dans cette chambre, on est pas supposé dormir qui plus est. Mais j'ai envie de la visiter. J'ai envie de découvrir ce qui la rend si spéciale. Je pourrais y aller seul, mais c'est carrément chiant. Et j'crois que y'a pas encore grand monde qui possède l'accès. Je pourrais demander à Andreas, mais j'voudrais pas qu'il se fasse des idées, surtout après les remarques des deux cons lors du prime. Non mais je vous jure. Non j'crois pas pouvoir demander à Valentina non plus, j'risque de l'effrayer littéralement j'crois. J'pense que la seule personne à qui je peux faire ce genre de demande, c'est Sive. La seule courageuse à oser passer du temps dans une chambre telle que celle-ci avec un mec comme moi. Elle a accepte, donc j'imagine que j'ai eu raison de le lui demander. Super, on s'est donné rendez-vous directement là-bas. Et heureusement, parce que je n'aurais pas eu l'air con à galérer comme je galère. Petit un, j'crois que je devrais arrêter de fumer. Et petit deux, j'crois que je devrais moins glander et courir plus. Et petit trois, je pense que je suis entrain de vieillir. J'ai le tournis et j'suis épuisé lorsque j'arrive là-haut, parce que j'suis un caïd et qu'en plus de cela, j'ai voulu aller trop vite. Alors je m'étale sur le lit comme une grosse merde. Non mais comment ils veulent qu'on utilise cette chambre correctement après ça ? Je n'ai même pas pris le soin de regarder autour de moi, je me suis étalé sur les draps de soie, sur une tonne de coussins. Haletant, je crève de chaud. J'entends la porte se pousser mais je ne redresse pas la tête pour autant. « Tu peux commencer à retirer tes fringues, je fais pareil juste après... » Ma voix est rieuse, et j'ai pas l'air con si ce n'est pas Sive, mais qui d'autres hein ? Ma main sur ma tête, j'essaye de réguler les battements de mon coeur.

Ca y est, je commence petit à petit à m'habituer à ces marches insurmontables qui mènent à la chambre secrète, celle enfouie dans une tour. Enfin, pour autant qu'on puisse s'y habituer. C'est qu'on m'y a d'abord ouvert l'accès pour que je puisse rejoindre Andreas et Santiago, et ensuite, j'y suis retournée quelques fois avec Loxias, histoire d'être à l'abri des ronflements et autres nuisances en tous genres dont on ne nous dispense guère dans les dortoirs. Parce que oui, il s'agit bien de dortoirs : plusieurs lits entreposés dans une même pièce, nous forcés de dormir là, et l'odeur de chacal qui règne au petit matin, vous nouant le ventre et vous forçant à sortir de ce lieu maudit sur-le-champ. Cette fois, c'était pour Slavin. Apparemment, il n'avait pas envie d'y aller seul, et j'étais d'ailleurs surprise qu'il ne l'ait pas visité avant, puisqu'on était déjà jeudi. Il m'avait demandé de l'accompagner, donc, et j'avais été prévenir mon partenaire en me disant qu'il y avait peu de chance pour qu'il apprécie l'idée, avant d'entamer un marathon. J'ai à peine passé la porte que des insinuations douteuses jaillissent d'entre ses lèvres. Ben tiens. Je lève les yeux au ciel, mais un rire amusé s'échappe tout de même. « Dis-moi, ça t'est déjà arrivé une fois dans ta vie d'être sexuellement satisfait ? » Je me moque un peu de lui, là. C'est que des plans pour s'envoyer en l'air, il en a pas mal dans la maison. Je m'approche du lit et m'assied sur son bord, posant mon regard sur un Slavin épuisé. On dirait qu'son cœur risque de s'arrêter de battre sous peu. « Que me vaut cette invitation ? J'étais la seule capable de te supporter ? »

Le rire est féminin, il s'agit là au moins d'une jeune femme. J'en suis soudainement soulagé de ne pas avoir fait de sous-entendu douteux à un mec. J'imaginais déjà Loxias monter pour me casser la gueule parce que j'ai proposé à sa partenaire de me rejoindre dans un lieu de débauche et de perversion. J'crois pas qu'il apprécie que je tourne autour de sa partenaire, et à juste titre d'ailleurs. Ceci dit j'imagine que la jeune femme est assez grande pour prendre ses propres décisions, j'pense qu'il ne pense pas à mal, parce qu'on s'entend bien, j'pense que s'il me voyait comme un danger imminent, nos relations seraient sans doute différentes. Bref, la demoiselle arrive, et elle a l'air dans un bien meilleur état que le mien et je me sens légèrement pathétique. « Non, c'est pour ça, je sens que t'es là seule à pouvoir me satisfaire, tu ne peux pas laisser frustré à vie... » Je murmure, au bord du supplice, et me redresse légèrement sur mes coudes lorsqu'elle s'assied sur le rebord du lit. Evidemment je plaisante, parce que vive la vie de merde sinon. Je souris face à sa remarque. « Parce que je suis amoureux de toi, tu ne l'as pas encore compris ? » Regard de braise, sourire ravageur, je garde mon sérieux deux minutes et ensuite j'éclate de rire. « La seule qui n'attisera pas la jalousie de ma jolie partenaire aussi... » Pas seulement évidemment, mais c'est carrément un argument valable. Après tout je m'en fiche un peu, mais quitte à passer du temps avec une personne que j'apprécie beaucoup, autant faciliter les choses. « En parlant de partenaire, j'espère que le tiens ne m'en veut pas trop... »

Slavin continue sur la partie drôle de ma question. Certainement pas sur la partie plus sérieuse, parce que oui, il y en avait une, c'était vraiment inquiétant parfois. Mais fallait pas trop en demander, n'est-ce pas ? Je m'allonge à demi, m'appuyant sur un coude plié posé derrière moi, et laisse ma main courir sur son torse alors que je me prête au jeu des regards évocateurs. « Dommage pour toi, j'aurai pu te faire tourner la tête... Mais toi, t'as l'air trop naze pour me satisfaire. » Hmm, d'après mes nombreux partenaires, j'étais plutôt à ranger dans la catégorie bête de sexe. Mais j'avais vieilli. Ces conneries ne m'amusaient plus autant qu'avant. Je rompis instantanément ce jeu, dans lequel je ne voulais de toute manière pas m'enfoncer, dégageant ma main et tournant la tête.Jusqu'à la réplique suivante. Celle qui avait l'apparence d'une déclaration. Mon regard noirci se posait sur lui. Je pensais avoir été assez claire lors de l'une de nos conversations. Même si nous avions quelque peu dérapé, on ne plaisantait pas avec ces choses-là. Surtout que... Il venait de l'évoquer. Adie. « Tu sais que si tu parles d'elle, je vais être tentée de poser la question, ça va te gêner, ça va devenir laborieux, ça va devenir chiant... Tu veux que je te pose la question ? » Je rêvais d'la poser ouais ! Mais de ce côté-là, les deux-là, ils étaient plutôt du genre handicapés, alors j'appréhendais un peu dans quoi je mettrai les pieds. « Loxias ? Oh non, il me devait une nuit sans lui dans la chambre de toute façon. » Celle qu'il avait passé avec Valentina. Bien sûr que non, je ne vais pas lui répéter ce que m'a dit mon partenaire sur nous deux. Ce n'était pas à moi de le faire. « Et je la passe avec toi, t'es flatté avoue ? »

Il m'arrive parfois de trouver que j'exagère carrément. Là par exemple, au lieu d'abdiquer, de lui dire que si évidemment, j'ai déjà été satisfait, je continue à être lourd. Bon là ça va parce qu'elle joue le jeu, évidemment, elle met sur le tapis mon épuisement, ce qui me fait sourire. Un peu comme son attitude, sa main qui se balade sur mon torse juste pour appuyer ses propos peu sérieux. Mon sourire de pervers s'agrandit pour le jeu. « Je pense que tu te surestimes ! » Et qu'elle me surestime aussi par conséquent, c'est vrai que là maintenant j'ai l'air tellement pitoyable qu'elle ne semble pas s'avancer. Mais ça va déjà mieux, les battements de mon coeur se sont régulés et ma respiration a retrouvé son allure normale, même si pour le moment j'suis encore affalé de tout mon long sur ce lit. Bon d'accord, quand je disais que j'allais parfois trop loin dans mes propos, je présume que ma révélation suivante, qui n'en est pas vraiment une, ne la fait pas rire. D'accord, je note. Je note. Ca ne m'apparaît pas comme étant dramatique lorsque ça sort de ma bouche néanmoins c'est vrai que l'on ne peut pas être sur de l'interprétation que pourrait en faire celui qui ressort cet "aveu". Parfois j'ai l'impression que je devrais me taire, que ce serait mieux que j'évite d'ouvrir la bouche. Parce que j'suis trop impulsif, parce que ça va au delà que ce que je devrais dire. Un peu comme cette révélation tout à fait sérieuse cette fois, au sujet d'Adie. Je soupire et baisse les yeux, puis me redresse finalement, m'installant en tailleur sur cet énorme lit. « Pose la ta question t'en meure d'envie... » J'suis pas sûr d'être capable de répondre, mais si c'est le cas, au moins, je le lui dirais. J'ai aucune raison de lui mentir, d'autant qu'ici, j'suis totalement tranquille, personne ne pourra voir les images, et personne ne pourra interpréter mes propos, quoi que je décide de dire. J'esquisse une légère grimace face à sa réponse concernant et Loxias et la chambre. « Non pas vraiment, ce n'est pas comme si on était dix milles à avoir l'accès. C'était Jamie ou moi, j'suppose que le choix était vite fait. »

J'avais dit tout cela sur le ton de la rigolade, mais je n'en pensais pas moins. Enfin, pas pour maintenant là tout de suite, mais dans un monde parallèle, ça aurait été une possibilité. Du coup, je me mords la lèvre pour réprimer un rire quand il me dit que je surestimes, même si ça ne fonctionne pas réellement. Un sourire amusé et ma tête qui va lentement de droite à gauche. « Je ne pense pas non... » Allez, vas-y, j'te file les numéros d'mes exs pour que tu vérifies. Bon, je m'attarde pas trop, je voudrais pas que ça se termine en plan foireux et terriblement gênant, surtout que je ne suis pas avec un enfant de chœur là, d'après ce que j'ai compris. Après mon "sermon du regard", on passe donc à Adie. Il me dit que je peux poser la question. OK ! Faut pas m'le dire deux fois. Je m'installe confortablement sur le lit, les coudes toujours au-dessous de moi, mais cette fois, je m'allonge sur le ventre, et je prends la moue et la voix d'une gosse de cinq ans quand elle pose une question à ses parents qui, elle le sait, va les pousser à rougir, bafouiller, et utiliser des métaphores. « Il se passe quoi avec Adiiiie ? » Je me marre un peu. Bien entendu, j'avais déjà eu la version de mon amie, mais comme celle-ci dépendait un peu de celle du vieillard ici présent, il fallait bien que je m'occupe de la récolter elle aussi. C'était cool, ils étaient mignons tous les deux, mais ils vous donnaient aussi la migraine avec leurs histoires abracadabrantes, leurs paroles floues et leur indécision notoire. En tout cas, il a l'air de trouver ça logique que je passe la nuit avec lui. Je prends un air offusqué. « Hé ! D'abord, j'aurai pu la garder pour plus tard, quand d'autres hommes beaux et forts auraient commencé à acquérir l'accès, parce que c'est vrai que le choix jusque-là... » Je grimace et laisse traîner mon regard de ses pieds à sa tête. « le choix est pas terrible... Et puis Jamie est cool. Y a Santiago aussi, et Andreas ! »

Je ne peux pas m'empêcher de rire lorsqu'elle estime que je me trompe à son sujet, pourtant, je joue à l'indifférent. Au difficile. « Je suis comme St Thomas très chère, je ne crois que ce que je vois. » C'est pas vraiment une invitation, enfin peut être en fin de compte, mais non. C'est juste ma façon de voir les choses. D'ailleurs à bien y repenser, il me semble avoir évoqué ce Saint plus souvent dans ce nid d'amour que dans toute ma vie. On est des septiques dans la famille, j'y peux rien, ça doit être une tare, un truc génétique qui coule dans mes veines bien malgré moi. Et même si évidemment mes propres moeurs ont évolués, il semble rester des traces de mon éducation au fin fond de mon être. On ne s'attarde pas sur mon léger dérapage, parce qu'Adie revient sur le sujet, et je ne sais pas pourquoi je lui ai accordé cette question, parce qu'elle jubile déjà. Je lève les yeux au ciel, non mais n'importe quoi. On dirait ma fille, et c'est clairement pas un compliment parce que je me vois mal parler de ma vie amoureuse avec une gamine de six ans. Mais bon. « Et bien j'crois qu'elle en pince pour moi. Tu ne savais pas ? Ceci dit, j'imagine que ce qui t'intéresse c'est de savoir si c'est réciproque ? » Oui évidemment, j'gagne du temps là, clairement. Mais. « J'sais pas trop où on en est, plus, je me rapproche d'elle et plus elle s'éloigne donc je ne sais pas trop comment le prendre. Je l'apprécie énormément, j'adore les moments qu'on passe ensemble, mais. Mais je n'ai pas l'impression d'être capable de lui donner ce qu'elle attend d'un homme. J'suis pas stable, j'suis pas prêt de me ranger, et j'suis encore moins sûr de supporter sa jalousie maladive. J'suis dans le flou total, j'ai pas envie de lui donner de faux espoirs, mais d'un autre côté, j'ai dû mal à supporter qu'elle s'éloigne à son tour, donc, c'est la merde tu vois. » C'est même totalement la merde en gros, j'sais pas si c'est bien malin de lui raconter tout ça, mais j'imagine que c'est trop tard dorénavant, elle veut savoir, elle sait. « J'crois qu'il y a de l'aspirine dans le tiroir là bas. » Je souris timidement en désignant la table de chevet, ma manière à moi de lui dire, désolé de te faire chier avec mes états d'âme. Bon j'crois qu'elle se méprend au sujet de mon sentiment quand à sa présence ici. « Je t'arrête toute suite Blondie. Est-ce que j'ai l'air flatté ? Parce que j'étais plutôt vexé tu vois. Genre, tu me choisis par dépit, si si j'ai bien compris. » Non mais en plus elle est entrain de dire que j'suis pas terrible, elle cherche les ennuis l'insolente, hein c'est ça ? Elle cherche les ennuis ?