Malo

Ouais y'avait un pont près du lac, mais je n'y allais vraiment pas souvent. À vrai dire, j'avais dû me rendre sur ce dernier une fois, tout au plus. Je me demande même si ça n'était pas le jour où j'avais eu un très constructif échange avec le roux. D'un autre côté, on s'en foutait un peu. Voir beaucoup. Ce soir j'avais envie de me balader, de me dégourdir les jambes si je puis dire. Alors après avoir fait un petit détour près du lac, j'avais entrepris de grimper sur le dit pont histoire d'avoir une vue sur le parc. Le soir, ça donnait quand même quelque chose de pas mal du tout. De quoi en ravir mes yeux, en somme. Mais tandis que je portais encore et toujours le regard sur l'horizon en face de moi, j'entendis comme un son résonner sur le côté. Comme si quelque chose tapait sur le par-terre du pont. Le temps de me retourner, le bruit se faisait de plus en plus insistant. Et je ne tardai pas à tomber nez-à-nez avec le boiteux du nid, alias Malo. Je crois bien qu'on avait déjà parlé tous les deux, y'a de ça pas mal de temps. Seulement on était encore comme des inconnus lui et moi - mis à part le fait qu'il était claudiquant et qu'il se tapait la jolie petite rousse, je savais rien de lui. « On a déjà du te faire la comparaison... tu me fais penser à Gregory House. » Ou le type complètement chtarbé de la téloche. Mais si, le chirurgien fou. Bah, j’espérais quand même qu'il ne manquait pas à Malo une case, comme il en manquait une au Docteur House. Le cliché de la canne... « Et donc, qu'est ce qui t'amène ici mon vieux ? » Déjà, je le trouvais bien courageux de venir sur ce pont avec une canne - une glissade était si vite arrivée. Non non, ne vous en faites pas, je ne prévoyais aucunement de le pousser dans le lac. Je pouvais me montrer cruel, mais y'avait quand même des limites à ne pas dépasser.

Il claudiqua jusqu'à son armoire. Enveloppé dans son peignoir, il sortait tout droit de la douche. Il choisit de mettre une chemise à carreaux, une veste noire et un pantalon blanc. Une tenue simple pour faire une petite balade à l'extérieur. Il enfila ses lunettes de vue et descendit les escaliers. S'appuyant sur sa canne, il marcha vers la sortie. Une fois dehors, un vent frais caressa son visage. Bien qu'on était en été, le temps était joueur - alternant à la fois pluie et soleil radieux. Les températures étaient inconstantes. Il passa par le parc où il ne vit pas l'ombre d'un candidat. Ils étaient tous en train de paresser tranquillement dans le château. Il respira l'air pur tout en continuant chemin entre les arbres. Il arriva près du lac il la longea. Ses pas le menèrent ensuite vers le pont qui donnait une vision agréable sur l'étendue d'eau. Il aperçut un candidat se tenant près de la rambarde. Andreas. Il s'approcha doucement vers lui. L'allemand lui dit : - On a déjà du te faire la comparaison... tu me fais penser à Gregory House. Il rit. Oui, cette sempiternelle blague qu'on lui sortait souvent au travail, ou même dans la rue. Ce fameux personnage de la sérié télévisée américaine, House, interprété par le célèbre acteur Hugh Laurie était un personnage cynique et désaxé. Tout le contraire de Malone en somme. Il vint à côté de lui, les bras posés sur la rambarde. - Et donc, qu'est ce qui t'amène ici mon vieux ? , lui demanda-t-il. Il lui sourit : - Pour admirer le paysage, sans doute. Tu tombe bien. Je dois te parler de quelque chose. Sa voix était devenue solennelle tout d'un coup. C'était pour une seule et unique raison. Laoise. Depuis quelques temps, sa partenaire et lui étaient en froid et ne s'adressaient pratiquement plus la parole. - C'est à propos de Laoise. Je trouve son comportement étrange, ces derniers temps. Comme vous vous entendez plutôt bien, je me demandais si elle s'était confié à toi. On ne se parle plus depuis des jours. Elle m'inquiète. Andreas et elle s'étaient rapprochés. Il avait l'impression qu'ils étaient proches.

Il y avait ce type là, boitant. Malo, je crois bien. Le bonhomme venait de me rejoindre sur le pont, et après l'avoir comparé à Gregory House, j'avais tout naturellement cherché à savoir ce qu'il pouvait bien venir faire ici. « Pour admirer le paysage, sans doute. Tu tombe bien. Je dois te parler de quelque chose. » Oula, attention, ça avait l'air assez sérieux. Je pris alors un air interrogateur, limite suspicieux. « Dis-moi, je t'écoute. » fis-je, tout ouïe. « C'est à propos de Laoise. Je trouve son comportement étrange, ces derniers temps. Comme vous vous entendez plutôt bien, je me demandais si elle s'était confié à toi. On ne se parle plus depuis des jours. Elle m'inquiète. » Ah, enfin quelqu'un qui se préoccupait de la petite Laoise. Cette dernière n'allait pas bien du tout dernièrement, et je pense que cela s'était beaucoup vu lors du prime. Ainsi donc il s'inquiétait. Hm, quelque part je crois bien que moi aussi. « T'es pas le seul. Honnêtement je pense qu'elle ne va pas bien. Elle tente de faire bonne figure, mais y'a quelque chose qui semble la tourmenter et j'arrive pas à mettre le doigt dessus. J'suis pas doué aussi, pour déceler ça, mais voilà le courant ne passe plus aussi facilement qu'au début. Elle est distante,... et puis j'ai déconné y'a de ça deux semaines. Ça non plus elle ne l'a pas digéré, et ça a jeté un froid entre nous. J'aurais bien aimé te rassurer car tu m'as l'air d'un type droit, seulement je suis dans l'impasse, comme toi. » Autant dire que Laoise ne se confiait plus si facilement à moi qu'autrefois, et ça c'était quand même fortement dommage. Après, j'espérais ne pas être l'unique cause de son actuel mal-être. Car j'avais de quoi m'en vouloir à vie là, c'est sur. Et bien nous étions au moins deux dans ce château à nous inquiéter pour son état. Bah franchement, on était sur de rien ici, vu que quasiment personne, sinon nous deux, ne s'était donné la peine de venir lui tenir compagnie lors du prime.

Il était ravie de voir que l'allemand s'inquiétait également pour la jeune femme. Il avait peur d'avoir tout imaginé. - T'es pas le seul. Honnêtement je pense qu'elle ne va pas bien. Elle tente de faire bonne figure, mais y'a quelque chose qui semble la tourmenter et j'arrive pas à mettre le doigt dessus. J'suis pas doué aussi, pour déceler ça, mais voilà le courant ne passe plus aussi facilement qu'au début. Elle est distante,... et puis j'ai déconné y'a de ça deux semaines. Ça non plus elle ne l'a pas digéré, et ça a jeté un froid entre nous. J'aurais bien aimé te rassurer car tu m'as l'air d'un type droit, seulement je suis dans l'impasse, comme toi. Il avait sans doute également remarqué le comportement étrange Laoise lors du prime dernier. Il ne connaissait pas la source de cette mauvaise humeur. Ce n'était pas que ce soir-là. Quelques jours auparavant, il la sentait déjà distante. La jeune femme se confiait très peu à lui. Elle refoulait tous ses sentiments. Elle se cachait derrière un sourire qui se voulait joyeux et spontané. Au final, elle ne faisait que de se mentir à elle-même. Il soupira : - Tu n'es pas le seul à s'être mal comporté avec elle. Je me suis énervé. Je n'ai fais que de la blesser d'avantage. Je m'en veux tellement. Je sais qu'elle ne va pas bien. Mais elle préférait mourir plutôt que de l'avouer. Une attitude qui finissait par l’exaspérer. Maintenant, elle avait préféré prendre ses distances avec lui. De même avec les autres, apparemment. Était-ce en lien avec son secret ? Devenait-il un véritable fardeau pour elle ? Tant d'interrogations dont il aurait tellement aimé avoir des réponses de la part de la principale concernée. Pour l'instant, c'était mal parti. Malgré les apparences, Andreas semblait avoir de l'affection pour sa partenaire. - Je suis soulagé de voir qu'un autre candidat tient aussi à elle . Il esquissa un sourire amical avant de reporter son attention sur le paysage qui s'offrait à eux.

Malo avait semble-t-il quelque chose d'important à me dire, ou plutôt à me demander, et bien sur je ne manquai pas de l'écouter avec beaucoup d'attention comme je le faisais avec tous ici, malgré ce que l'on pouvait dire de moi. Visiblement Laoise l'inquiétait beaucoup. Son état dernièrement était en effet particulièrement alarmant, et figurez-vous que je me surprenais à m'en faire aussi pour elle. D'un autre côté, je me sentais peut-être un peu coupable face à la situation actuelle : j'avais pas été très tendre avec elle, et étrangement la descente aux enfers avait débuté juste après que je l'eus envoyée chier il y a deux semaines. « Tu n'es pas le seul à s'être mal comporté avec elle. Je me suis énervé. Je n'ai fais que de la blesser d'avantage. Je m'en veux tellement. Je sais qu'elle ne va pas bien. Mais elle préférait mourir plutôt que de l'avouer. » Malo, s'énerver ? C'était genre... possible ça ? Bah oui, fallait croire. On était cependant d'accord sur un point, tous les deux : pour faire avouer à Laoise qu'elle n'allait pas bien, c'était juste mission impossible. « Toute la soirée, dimanche, je lui ai répété qu'elle semblait ne pas aller bien. Et toute la soirée elle a prétendu le contraire. C'est une sorte de spirale infernale. Elle ne ment pas qu'à nous, elle se ment à elle-même également et ça, c'est grave. » Je n'y comprenais peut-être rien, moi, mais voilà telle était ma vision des choses concernant Laoise. « Je suis soulagé de voir qu'un autre candidat tient aussi à elle. » J'effectuai alors une sorte de "gloups". Moi, tenir à Laoise ? Bah justement, je savais pas quoi en penser. Certes il semblait évident que je m'en faisais pour son cas... Après je savais aussi qu'il m'était impossible de m'attacher à quiconque. Ouais, c'était vachement bizarre mais c'était ma vie. Ne préférant rien répondre à cela, je me contentai d'un sourire en coin. Lui en tout cas, il tenait beaucoup à sa partenaire. « Tu... trouves pas ça étrange de changer brutalement de comportement comme elle l'a fait ? Je veux dire... c'est même plus être lunatique, là. Elle est passée d'un extrême à un autre et je ne me l'explique pas. » Ouais, je revenais encore et toujours sur cette histoire mais c'était plus fort que moi. Et puis c'était frustrant surtout, de ne pas comprendre ce qui la mettait dans un tel état. Laoise n'était plus, aujourd'hui, que l'ombre d'elle même à mon sens. Mon dieu, si on m'avait dit un jour que je m'inquiéterais pour quelqu'un d'autre que pour moi-même...

Il avait cru comprendre que Andreas ne savait pas quel genre de relation qu'il entretenait avec Laoise car il ne lui répondit quand il lui fit remarquer son attachement pour sa partenaire. Il se contenta de sourire. Sans doute qu'il n'avait pas encore pris conscience de cela. Toujours est-il qu'il s'inquiétait pour elle. Pour Malo, c'était une sorte de marque d'affection. Il préférait ne pas ajouter son grain de sel dans la relation entre l'allemand et l'irlandaise. Une amitié qu'il qualifierait de naissante. Quelque chose de nouveau pour Andreas, car il n'aurait jamais cru avoir de la compassion pour une autre personne que pour lui-même. Il lui rendit son sourire tandis que son interlocuteur reprit la parole : - Toute la soirée, dimanche, je lui ai répété qu'elle semblait ne pas aller bien. Et toute la soirée elle a prétendu le contraire. C'est une sorte de spirale infernale. Elle ne ment pas qu'à nous, elle se ment à elle-même également et ça, c'est grave. Il hocha de la tête. Si elle continuait à tout intérioriser, à ce train-là elle finirait par éclater. Il avait l'impression qu'elle en avait après tout le monde. Elle commençait peut-être à ne plus se sentir à sa place dans ce jeu. - Tu... trouves pas ça étrange de changer brutalement de comportement comme elle l'a fait ? Je veux dire... c'est même plus être lunatique, là. Elle est passée d'un extrême à un autre et je ne me l'explique pas. Il était d'accord avec lui. Ses sautes d'humeur étaient anormale. Quelque chose la rongeait de l'intérieur. Plus il y réfléchissait, plus il pensait que c'était son secret était une des causes de son comportement changeant. - Je trouve aussi ... Je ne sais pas quoi à faire. Elle ne m'adresse plus la parole. Elle est mon partenaire. Il y a encore tant de choses que j'ignore d'elle ... Dès qu'on tente d'aborder le plan sentimental, elle s'esquive. Elle se contente de sourire comme si de rien n'était, alors que je sais que quelque chose la tracasse. Las, il soupira. Il ne voulait pas la perdre sous prétexte d'un léger quiproquo. Il fallait qu'il lui parle au plus vite pour mettre les choses à plat. - Ca te dit de changer de sujet, un moment ? Cette histoire va devenir un véritable casse-tête, si ça continue. Il ne connaissait pas encore très bien Andréas, donc c'était l'occasion de le sonder. Peut-être même de commencer à l'apprécier.

Malo et moi étions visiblement d'accord sur un point : Laoise changeait considérablement de comportement dernièrement jusqu'à ne plus être que l'ombre d'elle-même, et une telle situation était fortement alarmante. Pour moi, elle passait tout simplement d'un extrême à l'autre sans qu'on ne puisse se l'expliquer. « Je trouve aussi ... Je ne sais pas quoi à faire. Elle ne m'adresse plus la parole. Elle est mon partenaire. Il y a encore tant de choses que j'ignore d'elle ... Dès qu'on tente d'aborder le plan sentimental, elle s'esquive. Elle se contente de sourire comme si de rien n'était, alors que je sais que quelque chose la tracasse. » Je réagis aux propos de Malo en esquissant un sourire, tandis qu'il soupira bientôt. De toute évidence il était vachement préoccupé, plus que moi encore, et j'eus pour réflexe de poser ma main sur son épaule. Ce type était attachant, je trouve, mais attention cela ne signifiait pas pour autant que j'en avais pitié. Vous savez bien que je n'avais pitié de personne, pas même de moi-même. « Ca te dit de changer de sujet, un moment ? Cette histoire va devenir un véritable casse-tête, si ça continue. » J'étais moi aussi partant pour mettre cette histoire de côté un instant, car en effet tout ceci était assez préoccupant et nous garantissait juste de bons maux de crâne en perspective. J'aurais bien parlé de foot, mais avec un claudiquant j'allais peut-être éviter quand même. On pouvait faire plus subtile. « Et bien, hm... je t'autorise à me questionner ou sur ma vie, ou sur mon secret. » lâchais-je, sans vraiment réfléchir. C'était la première chose à laquelle j'avais pensé, sur le moment. Peut-être se foutait-il royalement de mon secret, comme pas mal de monde ici d'ailleurs, ou peut-être comme de nombreux autres il était totalement à côté de la plaque le concernant. Bah, quelques questions par ci par là ne devraient pas parvenir à me foutre considérablement en danger. Sur ce point je n'avais aucune crainte. Quant à ma vie, fallait voir si elle pouvait éventuellement l'intéresser.

Andreas posa une main amicale sur son épaule. Un geste qui le surprit d'abord. Il ne l'avait jamais cru dénouer de toute compassion : il s'inquiétait également de l'état de sa partenaire. C'était une preuve d'un certain attachement. Parfois, il venait à en douter car son attitude pouvait parfois être exécrable. Un orgueil démesuré, une frivolité effarante, un égoïsme inégalable. Il était un homme dans la démesure. Tout le contraire d'un Malo modéré et prude. Son geste empreint d'empathie le touchait tout de même. Il lui sourit pour le remercier. - Et bien, hm... je t'autorise à me questionner ou sur ma vie, ou sur mon secret. Il acquiesça. Il réfléchit quelques instants. Il était vrai que nous étions dans un jeu. Le but : trouver le plus de secrets possibles. Pour l'instant, personne n'avait une seule fois déclenché l'alarme des secrets pour l'allemand. Sans doute parce qu'aucun candidat n'avait réussi à le percer à jour. Au vue de sa cagnotte personnelle, il n'avait que 3000 euros. Il ne pouvait buzzer aucun candidat pour le moment. Il avait réussi à obtenir un indice sur le secret d'Ennio. Un mot plutôt vague. Il aurait aimé avoir accès à la salle des indices pour avoir quelques pistes. Il sortit de la poche intérieure de sa veste son étui à cigarettes métallique et son briquet. Il prit une cigarette qu'il cala entre ses lèvres. Il l'alluma et tira une bouffée. Il décida de l'interroger sur son secret. - Alors va pour le secret. Des volutes de fumée virevoltaient au-dessus d'eux pendant que le couturier cherchait une question à lui poser concernant son secret. Il lui demanda : - Ton secret a-t-il changé ta vie et celle des gens qui t'entoure ? Une question plutôt vaste. Il allait préciser ses questions par rapport aux réponses que Andreas lui offrirait. Après ce serait à son tour d'en poser. Des questions dont il redoutait un peu, mais il y répondrait avec sincérité.

Malo se préoccupait de l'état de sa partenaire, et je le comprenais parfaitement. À moi non plus ça ne me faisait pas rien d'assister à la "descente en enfers" de la demoiselle - tel était le nom que j'avais donné au changement de comportement de Laoise ces derniers jours. Après avoir posé ma main sur son épaule pour pour lui témoigner ma compréhension, nous avions décrété que le mieux à faire désormais était de changer de sujet. Ainsi donc je lui proposai de me questionner ou sur ma vie, ou sur mon secret. « Alors va pour le secret. » J'étais persuadé qu'il opterait pour mon secret plutôt que pour ma vie. De toute manière, le premier était sans doute plus intéressant que la seconde au fond. À force de la raconter, ma vie n'aurait bientôt plus de secret pour personne. Tandis que mon secret, justement, n'était connu de personne. Je portai le regard sur le jeune homme tandis que celui-ci s'apprêtait à me poser une première question. « Ton secret a-t-il changé ta vie et celle des gens qui t'entoure ? » Il ne me fallu pas bien longtemps pour répondre, car la réponse était d'une évidence certaine à mes yeux. Si mon secret avait chamboulé ma vie ainsi que celle de mes "proches" ? « Oui. La mienne tout particulièrement, mais également celle des gens qui m'entourent, oui. » Tout simplement. Je n'avais pas besoin de tenter stratagème sur stratagème pour tenter de camoufler l'évidence - l'honnêteté était de mise, je le savais et je me montrais donc tout à fait sincère. Ça n'était de toute manière pas dans mon intérêt de mentir. J'attendis ensuite une nouvelle question de sa part, tout en réfléchissant à celles que je pourrais lui poser par la suite. Eh oui, moi aussi je voulais en savoir plus sur le sien de secret.

Andreas ne prit pas le temps de réfléchir et répondit à sa question avec une certaine spontanéité qui frappa Malo : - Oui. La mienne tout particulièrement, mais également celle des gens qui m'entourent, oui. Une sincérité et une honnêteté qu'il appréciait d'autant plus. Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette une bouffée de nicotine. Celle-ci se propagea dans tout son organisme, lui procurant une sensation de bien-être. Il soupira de plaisir tout en réfléchissant à une nouvelle question à lui poser. Il se rendit compte qu'il n'était pas très doué pour cela. Il préférait poser des questions sur la vie d'autrui. Non pas qu'il ne s'intéressait pas à son secret, l'allemand avait piqué à vif sa curiosité. il Il décida tout de même de continuer à l'interroger pour voir jusqu'où cela allait les mener. Peut-être un indice sur son secret. Il se trouvait en panne d'inspiration pour trouver des interrogations plus poussées. Soudain, il eut une idée : - T'arrive-t-il de faire des cauchemars à cause de ton secret ? Les insomnies de l'anglais étaient dues en partie à cause de son secret. Un secret qui provoquait chez lui des agitations, parfois des convulsions. Quand il fermait les yeux, il voyait défiler les images les plus sordides - ne faisait qu'attiser sa culpabilité. Son regard bleuté se perdit au loin en attendant que son interlocuteur lui réponde. Sa cigarette se consumait lentement. La fumée continuait à voler dans les airs. Le ciel était bleu. La brise était fraiche et agréable.