Quel foutoir ce dressing. Ce que les candidats pouvaient être bordéliques et complètement désordonnés. Ça avait le don de m'agacer, moi qui était plutôt dans l'autre extrême. A la limite du maniaque. Il n y avait qu'à voir mon côté. Tout était rangé au carré, parfaitement plié, pas un vêtement qui dépassait. Tout comme mon lit, toujours fait au carré. Discipline militaire oblige. Bien que même avant ça, j'étais déjà pas mal. Mais ce côté là de moi s'était accentué. Bref, j'étais en train de ranger mes affaires, que je venais tout juste de laver, sécher, repasser. Laoise se trouvait non loin de là. Une bombe a retardement cette fille. D'ailleurs, alors que je ne demandais rien à personne, voilà qu'elle prit la parole. « Bon alors, j'te gifle maintenant ou on attend encore un peu ? » Haha, ce qu'elle était drôle. Nos relations n'étaient déjà pas au beau fixe ces derniers temps, mais alors avec le prime, j'imaginais que je devais avoir chuté une fois de plus dans son estime. Je ne devais plus être très haut du sol à présent.  « Hm je ne sais pas, tu comptes être plus aimable après ? Je suis prêt à me sacrifier pour la bonne cause.  » Sérieusement, je serais prêt à la laisser me gifler, si ça pouvait lui faire du bien et la soulager. « Ça va, tes trois ans d'abstinence te pèsent moins ? » Voilà qu'elle continuait dans sa lancée. Elle se permettait de plus en plus de choses cette jeune femme.  « Hm c'est encore un peu dur tu vois. J'ai tellement de temps à rattraper... Je comptais mettre mon grappin sur chaque fille dans ce château. Intéressée ? » Oh ouuuui elle n'attendait que ça. Évidemment ce que je racontais était faux. Mais j'avais comme le sentiment que c'était ce qu'elle pensait.  « Allez vas y, lâche toi. Dis moi tout ce que tu as sur le cœur. Défoule toi, c'est le moment. » J'étais sur qu'elle en avait envie. Je lui donnais là l'occasion d'être son puching ball, qu'elle en profite. Qu'elle me crache son venin, au lieu de ses piques sarcastiques à deux balles. Allez vas y ma cocotte, fais toi plaisir.

Je n'eus pas besoin de lui répêter deux fois à Laoise, elle saute immédiatement sur la perche que je lui tendais, pour déverser sur moi tout ce qu'elle avait à dire. Et apparemment, elle en avait des choses à dire. Ainsi donc, à l'entendre, j'étais un connard, qui profitait de la fragilité des filles pour les attirer dans mes filets, et coucher avec elle. Mais ce n'était pas tout. J'étais aussi un crétin, qui se fichait éperdument de ce que pouvaient ressentir les autres. Ah et pour couronner le tout, me voilà un baiseur compulsif. Très charmant tableau n'est ce pas ? M'enfin je n'allais pas me plaindre, après tout, c'était moi qui l'avais incité. Au moins comme ça j'étais fixé sur l'opinion qu'elle se faisait de ma personne. Pour tout vous avouer, bien sur que ça me touchait ses paroles. Qu'elle puisse avoir une si mauvaise image de moi. Et elle n'avait pas tort sur toute la ligne, non à vrai dire, elle marquait de nombreux points. Heureusement pour moi, il me semblait qu'elle n'était pas au courant que je m'étais aussi égaré avec Irène. Valait mieux pas qu'elle le sache. Sinon là, je ne donnais plus très cher de ma peau.  « C'est bon, tu te sens mieux maintenant ? » J'espérais au moins que ça l'avait soulagé.  « Je constate que tu as très belle opinion de ma personne, ça fait plaisir. » ça faisait surtout peur, hm.  « Je n'ai profité de personne, qu'on soit bien clair. Anabel et moi, ça remonte à plusieurs semaines. Je ne trouve pas ça honteux d'exprimer physiquement une attirance partagée. » Je trouvais d'ailleurs qu'on en avait mis du temps justement...Mais maintenant, tout ça, ça serait plutôt à mettre dans la case passée. A cause de mes conneries, comme l'avait si bien exprimé Laoise.  « Ensuite, avec Tweedy, ça s'est juste...passé. Ce n'était pas prémédité. On avait tous les deux trop bu...Je sais, je sais, ce n'est pas une excuse, mais je t'expose juste les faits. » Parce que sobre, je n'aurais clairement pas agi comme ça.  « Je n'ai pensé à rien sur le moment. Ni que ça pouvait blesser Finnick » Encore que lui, je m'en fichais légèrement, mais valait mieux que je me garde de lui dire.  « Ni Anabel, puisque tu l'évoques. Et la peiner c'est bien la dernière chose que je veux... Je sais que j'ai agi comme un crétin d'accord ? Mais je t'interdis de dire que je suis un baiseur compulsif, ou que je me fou des autres. » Parce que ce n'était pas le cas.  « Et t'es pas un peu hypocrite ? Tu me parles de peiner Anabel, mais toi, qu'est ce que tu fais ces derniers temps ? Tu penses que la traiter de fille facile, et d'autres noms, ça ne le blesse pas ? Tu crois pas qu'elle en a pas déjà assez bavé comme ça, pour que tu viennes en rajouter ? T'es la première à faire la morale aux autres, mais franchement, t'es pas beaucoup mieux ces derniers temps. » Peut être que mon comportement la décevait, mais la réciproque était vraie.

« D'accord, donc, mon comportement n'a rien à voir, là, ne change pas de sujet, il est question de toi et tes conneries, on discutera des miennes une autre fois. » Comme c'était trop facile de dire ça.  « Oh je vois, il ne s’agit pas de toi là, mais de mon procès. » C'était bien ce dont il s'agissait non ? Je devais répondre devant elle de mes ''crimes''. Surtout qu'en plus, ça la concernait de très près toute cette affaire. Je dirais même qu'elle était l'élément central de toute l'histoire, n'est ce pas. Après Laoise me fit un beau speech, comme quoi elle se fichait éperdument de ce que je faisais, tant que ça ne blessait personne. Ah ouais, parce que la semaine dernière, j'avais blessé qui au juste dans mon comportement avec Anabel ? Personne, et pourtant ça ne l'empêchais pas de ma faire la morale. Tout comme maintenant. Et puis attendez, c’est bon, ce n’était pas la fin du monde de coucher avec Tweedy. Aux dernières nouvelles, elle n’était maqué avec personne. Elle regretterait, s'en voudrait à mort pour ça, la ok, je me sentirais mal. Mais ce n’était pas le cas.  « Tu sais quoi ? J’en ai ras le bol de ton ton moralisateur et condescendent. » Et c'était peu de le dire. Puis quoi, elle se prenait pour ma mère ?  Et puis pourquoi tu t’acharnes sur moi ? A ce que je sache, tu n’es pas allé jouer miss morale auprès de Slavin ? D’Andréas ? D’Evadne ? De feu London ? D’Irène ? De Sami ? Ou même de Finnick et Jamie tiens ? Si on devrait être choqué par un comportement, c’est bien le leur ! Ils couchent ensemble : Des frères jumeaux ? C’est juste profondément malsain, dégoutant, écœurant, mal sur tellement de niveaux que je ne pourrais pas tous te les citer…et est ce qu’on vient les faire chier avec ça ? Non. » Mais alors j'avais le malheur de coucher avec Tweedy, et là, c'était le drame.  « Mais moi ? En trois putain d’années je couche avec deux personnes, et voilà que je deviens un connard, qui ne pense qu’avec sa queue. » Oh merde, je crois que je venais d’avouer pour Irène là…Bon, peut être qu’elle n’aurait pas remarqué tiens. Ouais quoi que au point ou en on était je m’en fichais. « Alors que si tu connaissais ma vie, si tu savais tout ce par quoi j’ai du passé pour en arriver là aujourd’hui…Si tu savais qu’avant, la simple pensée d’en embrasser une autre m’était juste insoutenable… Non, tu ne serais pas là avec ta morale à deux balles. » C’était juste une énorme étape que je venais de franchir dans ma vie. Une qu’à un moment donné que je ne me serais jamais cru capable de franchir. C’était le signe que j’avançais enfin dans ma vie, que je lâchais prise sur le passé. Et elle ? Elle me mettait hors de moi la.  « Oh et ouais, si tu te le demandais, j’ai couché avec Irène. » Dès fois que ça l'intéresserait de l'apprendre, puisqu'apparemment ma vie sexuelle la passionnait. Et puis au moins comme ça c'était fait, qu’elle ne vienne pas dans deux jours me refaire une scène. Là, elle allait pouvoir me juger encore plus. Libre à elle. De toute manière, c’était la seule chose qu’elle savait faire ces derniers temps semblait il. Son activité favorite numéro une. Quand même elle était forte celle Laoise. Parce que pour m'énerver, il fallait y aller.

« Oh, pardon. Ouais, c'est vrai, milles excuses. Désolée d'en avoir quelque chose à foutre, des gens qui m'entourent. » Bon sang, j'avais l'impression qu'on avait une conversation de sourds. On arrivait à rien. « Je m'inquiète de la répercussion de toute cette histoire, oui, c'est vrai. C'est donc si mal que ça ? C'est vrai que je n'ai pas fait de grandes leçons de morales aux autres et c'est bien simple, c'est juste que je ne suis pas aussi proche d'eux que je le suis, ou l'était, de toi. » Alors je devrais être flatté de ce traitement spécial non ? Mine de rien, cette petite correction de conjugaison pour mettre le verbe au passé faisait mal. Je déplorais que notre relation se soit dégradée autant, alors qu'on s'entendait si bien il n y a encore pas très longtemps. Depuis qu'elle m'avait surpris dans les bras d'Anabel, c'était juste la dégringolade. Et je ne savais pas quoi faire pour remédier à ça. Laoise me répéta donc que ce qui l'emmerdait, c'était les répercussions que mon comportement pourrait avoir sur son entourage proche. Mais sur moi aussi. Oh très gentil de sa part de s'inquiéter pour moi.  « Pas très bénéfique à l'évidence. » Il n y avait qu'à voir notre relation.  « Tu ne t'es pas dis que peut être, au lieu de m'enfoncer, tu pourrais, je ne sais pas moi, chercher à comprendre ? Me laisser le bénéfice du doute ? Tu dis que tu ne veux pas voir les gens dont tu es proche souffrir...Mais clairement tu ne fais rien pour arranger la situation, au contraire. » Ça avait plutôt l'effet inverse. Ça l'embêtait pour moi, et paradoxalement, son comportement ne servait qu'à me rendre plus mal.  « Et je sais bien que j'ai merdé sur bien des points, que j'ai déçu beaucoup de monde...Je me déçois moi même. Mais tu crois que c'est nécessaire d'en rajouter une couche ? » Parce que tout ce qu'elle m'avait dit, je le savais déjà. Je me fustigeais déjà très bien tout seul. Je poussai un soupire.  « Je n'ai plus envie de me battre avec toi. » dis je beaucoup plus calme, soudain las de la situation.  « Tu penses que ça te serait possible, de passer outre tout ça ? Que notre relation redevienne comme avant ? » Cela ne tenait qu'à elle. Comptait elle à chaque fois que j'allais la croiser, me lancer un de ses regards condescendant ? Allait elle me faire comprendre à chacune de nos rencontres à quel point j'avais merdé ? Que je me révélais être une déception?

Laoise passa une main dans ses cheveux, et fit mine de chercher un truc dans son armoire. Il semblerait que la situation s'était calmé. Aurais je marqué des points ? Se rendait elle compte que son comportement était inapproprié ? Que je n'étais pas le seul idiot dans l'histoire ? « Ouais, désolée. C'est juste que... » Que quoi ? Bah au moins était elle désolée, c'était déjà pas mal. D'ailleurs elle reconnu ses torts, concédant qu'elle aussi agissait comme une crétine ses derniers temps. Tout le monde n'était pas prêt à l'avouer. En revanche ça ne répondait pas à ma question, si on pourrait devenir comme avant. M'enfin je m'en contenterais, c'était mieux que rien. Par contre, je n'aimais pas sa manie qu'elle avait de ne pas finir ses phrases. Comme si elle se retenait à chaque fois, de dire réellement tout qu'elle avait sur le cœur.  « Et quoi Laoise ? Tu ne comprends pas...Bah dis toi qu'on est deux. Moi je ne te comprends pas. C'est quoi, c'est l'enfermement qui te pèse ? Je peine à croire que c'est juste notre comportement... » J'avais l'impression de passer à côté d'un point essentiel. Mais quoi ? Telle était la question.  « Ça a un rapport avec ton secret ? » Ne pensez pas que j'enquêtais là. J'essayais juste de saisir, comment elle avait pu passer de cette adorable femme, à celle hargneuse que j'avais devant moi. Qui s'en prenait à tout le monde, parfois sans vraiment de raisons justifiées.