La semaine était passée assez vite, avec un début difficile et une fin plus simple, comme toutes les semaines. On se remet tous du prime, on essaie tous de réparer les conneries qu’on a faite et qui ont été dévoilé aux yeux et aux oreilles de tous les candidats. On refait des conneries et puis au prochaine prime les présentateurs se chargent à nouveau de nous renvoyer ça en pleine tronche. Et on recommence la semaine en essayant de ne pas y penser, en réglant nos problèmes, on profite du week end et rebelote. C’est chiant. Profondément chiant mais je ne pense pas avoir fait la moindre connerie cette fois, j’ai beau réfléchir a ce qui pourrait se passer de mal dimanche, je pense que tout ira bien et penser comme ça, ça fait du bien. Je mérite une clope. Du coup je me pose où je me trouve, sur le pont levis, les jambes dans le vide et j’entame ma clope quand Slavin déboule. Je lui tend mon paquet. « Salut mec. » je fais, non mais qu’il se sert si il veut, c’était pas du fake ma grande aimabilité. Bon aller si, un peu, mais j’ai l’impression de tendre le calumet de la paix là, quoi que Slavin je le connais pas, donc on va dire ‘le calumet de la connaissance’. Bon, j’ai un peu rien à dire par contre, c’est le problème quand on connait pas les gens. Et je veux pas me mêler de son histoire avec Adie, la jeune femme m’en parle si elle veut, mais j’oblige pas les gens a déballer leurs soucis. Genre, pas comme les autres candidats quoi.

Le samedi c'est un peu l'heure des bilans, c'est le jour où tu ressasses ta semaine en te demandant quelle connerie tu as pu pouvoir faire. Quelle connerie risque d'être diffusée ou non lors du prime. On se prépare, on essaye d'anticiper, sauf qu'en général on se plante totalement parce que bien sûr, c'est toujours ce moment où on a manqué de vigilance, celui où on s'est laissé aller sans penser aux conséquences qui est montré à la face du monde. Ou des téléspectateurs, c'est bien suffisant à vrai dire. Et j'ai beau essayé de penser à ma semaine, je crois que je n'ai rien à me reprocher pour cette fois, non j'ai tendance à me tenir à carreau ces temps-ci, pour le plus grand plaisir de ma partenaire évidemment. Ce qui ne lui fait pas plaisir en revanche, ce doit être mon haleine de fumeur, c'est vrai que ça doit être plutôt désagréable j'en sais rien, d'aussi loin que je me souvienne avoir embrassé des filles, je fumais déjà. Et si j'étais sorti du nid, c'était également pour fumer, j'sors de là, par la porte d'entrée s'il vous plait. C'est assez exceptionnel pour le mentionner à vrai dire, et j'ai bien fait puisque là, je vois Finnick, sur le pont-levis. Qui m'interpelle. « Oh salut. » Il me tend une cigarette alors immédiatement je range mon paquet et me sert dans le sien, elles m'ont pas l'air mauvaises. « Merci. » J'sors mon briquet et l'allume, oui c'est vrai, elle n'est pas du tout dégueulasse d'ailleurs. C'est un peu délicat d'engager la conversation avec une personne que tu ne connais pas vraiment, et au bout de deux mois c'est un peu les boules quand même. « Remis du prime ? » Je n'étais pas au courant de tout, mais il avait l'air passablement énervé à vrai dire, alors, je me renseigne, j'suis pas entrain de lui demander de ma raconter ses malheurs s'il ne le souhaite pas néanmoins, faut bien commencer quelque part.

Slavin me salue lui aussi et se sert dans mon paquet puisque je lui propose (implicitement) bien gentiment une clope. La dessus il sort son briquet pour allumer la sienne alors que je tire sur la mienne. Au moins on a assez de respect pour sortir du château, certains candidats se sont déjà pleins de ceux qui restent à l’intérieur pour fumer. C’est clair que quand il pleut c’est chiant de devoir sortir mais bon. « Remis du prime ? » me demande-t-il. Je hoche doucement la tête, une fois, deux fois… C’est suffisant. « Ouais, jusqu’au prochain quoi. » Je fais avec un petit rire, autant en rire qu’en pleurer hein. J’imagine que ça fait de l’audience tout ça, que ça plait, peut être que les gens ont envie de voir rester ceux qui sont au cœur des conflits ? Pour voir comment ça va avancer toute cette histoire. Ah ouais peut être que j’allais rester grâce à Tweedy hein… Etrange de penser comme ça. « Ca va avec Adie ? » Je demande avant de tirer sur ma clope. J’adore la candidate, je la considère comme une amie ici mais je me demande si tout va bien entre eux. Attention je ne serai pas comme les amis de Tweedy, je n’irai pas craché dans la gueule de Slavin si il lui fait du mal, j’suis pas du genre à me mêler des affaires des autres.

Je ne peux qu'approuver et surtout comprendre Finnick lorsqu'il dit que ça va jusqu'au prochain prime. A croire qu'ils se sentent obligés de nous emmerder durant le prime, afin qu'on passe la semaine entière pour essayer de réarranger les choses. Comme si nos vies insipides de candidats sont si monotones pour nous fournir de quoi nous occuper durant la semaine, ouais mais à un moment c'est bien aussi de passer une semaine tranquille. « Tu penses que ça pourrait être pire au prochain prime ? » Oui c'était ma façon à moi de lui demander si ça s'était arrangé ou non avec Tweedy en fin de compte, ce qui était particulièrement délicat parce que j'imagine que tout le monde lui posait la question, je n'ai pas envie d'être le gros lourd de service qui enfonce le couteau dans la pierre. Donc au pire s'il ne comprend c'est pas si dramatique. Il me demande si ça va avec Adie. Je tire sur ma clope, savoure la taffe puis répond. « Oui, jusqu'à la première crise.» C'était un peu le problème de notre relation, rien n'allait parfaitement bien dans le meilleur des mondes, y'avait toujours une couille qui surgissait. Et pour le moment, tout semblait rouler, ça semblait trop beau pour être vrai. « Soulagé d'être à nouveau toi même ? » Je demande finalement alors que mes cendres s'écrasent sur le sol.

« Tu penses que ça pourrait être pire au prochain prime ? » Me demanda le candidat alors que je tirai sur ma clope, je savoure un instant avant de finalement recracher la fumée. Je comprends qu’il parle de Tweedy, à force j’ai l’habitude. Alors je fais « Hm, je sais pas trop. Normalement ça devrait aller. » Je n’avais fais aucune connerie, elle non plus du moins je l’espérais donc normalement on devrait nous lâcher cette semaine-ci, mais on ne sait jamais, la production est particulièrement fouineuse, hein. Finalement je lui demande si ça va avec Adie, surtout depuis la découverte du secret du candidat en fait, quelque part il avait aussi joué un rôle. Bah on jouait tous un rôle ici… « Oui, jusqu'à la première crise.» Me répond-t-il, je soupire. Ouais je connais ça c’est assez effrayant de se dire qu’on est jamais tranquille, d’ailleurs. « Soulagé d'être à nouveau toi même ? » Me fait encore une fois le candidat, je hoche la tête en souriant, une semaine que j’étais libre d’agir comme je le voulais, ça faisait un bien fou ! « Oh, oui ! Jamie est trop barré pour que ce soit jouable encore longtemps de toute façon. » Ah ouais, vraiment, l’autre jour il sautait de joie quand même hein, oui oui. « Et toi ? Je crois que je m’y ferai pas hein, à t’appeler Evan. » La révélation ayant eu lieue mardi, ça faisait quelques jours que tout le monde l’appelait Evan mais quand même, c’était très bizarre.