irène x adie

La pâtisserie, ce n'était pas le fort d'Adie. La cuisine en général d'ailleurs même si avec un peu plus d’entraînement, elle pourrait peut-être se révéler un peu plus douée. Pourtant, il y avait une recette qu'elle ne ratait jamais et qu'elle adorait en plus : le fondant au chocolat. Il y en avait des tas de recettes mais Adie avait la sienne, héritée de sa mère et elle l'avait tellement effectuée qu'elle pouvait la faire les yeux bandés. Enfin, peut-être pas, ça pourrait être dangereux quand même. Assaillie chaque matin par la peur de peut-être se voir séparée d'Evan, Adie tentait tous les jours de sa changer les idées histoire de profiter de sa possible dernière semaine. C'était bizarre en fait, ce sentiment de nomination et le pire dans tout ça c'est qu'ayant été nominée par Cupidon, elle ne pouvait même pas remettre ça sur le dos des habitants ce qui lui aurait fait du bien en quelque sorte. Non, là, elle se battait avec une force invisible, un petit con d'angelot qui s'amusait à les associer pour mieux les séparer par derrière. Mais c'était le jeu, Adie aurait du se douter qu'il était plus amusant de les voir en danger que vivant leur idylle dans le plus grand des bonheurs. En ce début d'après-midi donc, Adie avait décidé de faire ce fondant au chocolat. Elle en avait envie et puis, elle voulait également en faire profiter les autres candidats pour le soir ou le goûter, au choix. Une fois rendue dans la cuisine et après avoir été chercher les différents ingrédients dans le cellier, elle commença à faire ses pesées qu'elle connaissait par cœur puis mit le chocolat à fondre, lentement. C'est à ce moment là qu'Irène fit irruption dans la cuisine. Elles ne s'étaient pas vraiment parlées depuis sa révélation mais Adie était de toute façon passée à autre chose. « Tu as été attirée par l'odeur du chocolat ? » lui demande-t-elle alors en souriant. Même si elle se doutait que ce n'était pas le cas.

On était l’après-midi, oui. Je n’étais réveillée que depuis quelques minutes. Autant dire que j’avais été pire qu’une marmotte. Pour ma défense, n’ayant pas réussi à dormir, j’ai fais le tour extérieur du château, pour enfin trouver le sommeil aux alentours de huit heures du matin. Autrement dit, je venais de dormir le temps qu’il fallait, presque. Je me levais donc, étirant mes bras au dessus de ma tête. Pour la classe, j’allais tout de même enfiler des vêtements. Je ne me lavais pas, de la crotte, j’avais pris un bain vers les cinq heures du matin. Non, ma seule idée en tête était de me prendre un immense bol de café pour bien me réveiller. J’en avais sérieusement besoin. C’est alors en traînant les pieds que j’allais rejoindre la cuisine, où une voix me fit sursauter. « Tu as été attirée par l'odeur du chocolat ? » Je tournais ma tête vers Adie, puisqu’il s’agissait d’elle, plissant les yeux légèrement. « Aaaaaaaabsolument pas ! » Lui répondais-je, en haussant les sourcils. Non, pour tout dire je n’avais même pas sentit immédiatement l’odeur en arrivant. C’est seulement en me parlant de chocolat, que cette douce odeur m’arrivait réellement à mes narines. Je me mordillais la lèvre inférieure, avant de me précipiter vers la casserole. Dieu que j’adore le chocolat. « Tu crois que j’vais me brûler si j’ose mettre mon doigt dans le chocolat ? » Non parce que le chocolat qui fondait comme ça me donnait rudement envie. Mais c’était son chocolat aussi. Si je commençais à le goûter, je ne pourrais plus me décoller de là. Je tournais un peu mon visage vers elle, une petite moue sur le visage. Je battais un peu des cils. S’te plait maman…

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Irène n'avait pas l'air très fraîche. Adie ne dit rien cependant, elle connaissait trop bien l'effet du manque de sommeil sur le corps humain et encore plus dans le nid où le temps prenait une forme étrange, où tout se mélangeait et où le sommeil devenait donc difficile à trouver. Et puis, certains se couchaient relativement tard ou tôt, tout dépend dans quel sens on prend la chose et Irène en faisant peut-être partie. Pesant la farine, Adie se mit à rire lorsqu'Irène lui répondit de façon très discrète, comme à son habitude donc. C'était bizarre parce que du coup, comme Irène disait avoir changée du tout au tout depuis son accident, Adie s'imaginait un mec super strict et le contraste était saisissant. Irène s'approcha alors de la casserole où le chocolat était entrain de fondre et comme une gamine, elle demanda conseil à Adie. « Jpense oui. Après, c'est à tes risques et périls ! » dit-elle en souriant devant le spectacle que lui offrait Irène. Surtout que le chocolat qui fond, mélangé au beurre, c'est du genre assez brûlant. « Je crois qu'il y a du café de chaud aussi. » Oh non, Adie n'insinuait rien du tout mais Irène aurait eu un panneau clignotant derrière elle avec le mot café, ce ne serait pas plus visible... Les pesées finalement terminées, la jeune femme entreprit alors de mélanger la farine avec les œufs, c'était du genre un peu dégueulasse, faut mettre ses mains et malaxer là mais Adie est une pro parce que sa mère détestait ça et gamine, elle adorait cette étape, c'était la plus drôle, celle où on s'en fout partout. « Si t'es sage, jt'en mettrais un de côté avant que les autres bouffent tout ! » dit-elle alors à Irène, reprenant le rôle mère/fille qu'Irène avait initié quelques minutes auparavant. Parce que bon, fallait pas se leurrer, dans deux heures, y'aura plus rien...