evan x adie

L'apocalypse. C'était la totale apocalypse dans la chambre Jorinda & Joringel et plus précisément, dans le lit d'Evan et d'Adie. Depuis maintenant une bonne quinzaine de minutes, Adie était désemparée, complètement paniquée et elle venait de mettre à sac son lit. La couette, les draps, les oreillers, les taies d'oreilles, le traversin, la housse du traversin, le drap de matelas, le protège matelas, tout, absolument tout avait valsé dans la chambre et le lit a baldaquin avait à présent très mauvaise mine. Adie pendant ce temps cherchait. Elle cherchait, retournait tous, regardait encore et encore, des dizaines de fois, partout, partout, partout et à chaque minute qui passait, elle était de plus en plus mal, de plus en plus effrayée, de plus en plus folle aussi. Au bord du malaise, elle cherchait sans discontinuer ce petit bout de papier qu'elle ne trouvait plus et auquel elle portait une importance inimaginable. Elle l'avait perdu et elle était tellement en colère contre elle même, tellement triste, tellement désespérée. Elle avait envie de pleurer mais non, il ne fallait pas. Il ne fallait pas que les larmes lui cachent la vision, elle ne voulait pas le manquer, pas même le plus petit morceau caché sous un morceau de tissu. Pourtant elle était sûre d'elle, elle était sûre de l'avoir mise ici, en sécurité, là ou personne ne viendrait jeter un œil, pas comme dans son dressing ou le tiroir de la table de nuit à côté du lit. Elle en était sûre mais à présent, plus rien. Plus rien du tout et Adie commençait à se sentir mal, vraiment mal. « Non, non, non ! » lance-t-elle alors, la voix tremblante, assise par terre entre la couette et les oreillers, à terre eux aussi. Et si elle ne la retrouvait pas, et si elle devait quitter le nid en ne l'ayant pas retrouvé, non, elle ne voulait pas y penser.

On m'avait prévenu qu'un énorme chaos régnait dans notre chambre, qu'en plus de tout ça, notre lit, avait été mis à sac. Et cette même personne qui a eu la gentillesse de me prévenir a immédiatement ajouté que je ferais mieux de me dépêcher. Parce que le désordre avait été causé par Adie, particulièrement sur les nerfs. Adie, sur les nerfs c'était pas vraiment bon signe, surtout qu'elle était censé passer son échographie aujourd'hui, et ne l'ayant pas vu de l'après-midi, j'avais pensé qu'elle était encore entre les mains des médecins qui devaient lui faire passer des examens, j'étais donc loin de me douter qu'elle mettait à sac la chambre. Si bien que je pressais le pas, pour voir de quoi il retournait. J'avais du mal à imaginer que sa visite avec le médecin de la production puisse la mettre dans un état comme celui-ci, non la cause était ailleurs. J'entrais dans la pièce lorsque je l'entendis se ... Plaindre ? Elle est assise par terre au beau milieu de tout ce capharnaüm. C'est elle qui a fait ça ? Mais pourquoi ? « Adie ? Mais qu'est-ce qu'il se passe ma belle ? » J'étais inquiet, si bien que je m'approche doucement d'elle, m'accroupi pour me mettre à sa hauteur. « Tu as vu le médecin, ça s'est pas bien passé ? » Ouais bon, ce serait bien que je la laisse répondre aussi. Ah, j'aime pas la voir comme ça, j'aime pas du tout. Si bien que j'peux pas m'empêcher de la toucher, la sentir contre moi. Peut être qu'elle ne veut pas, elle a l'air paniquée. Mais c'est plus fort que moi. J'réalise que la semaine passe, que peut être on sera séparé dimanche et j'imagine que du coup je profite. Alors, la voir dans cet état j'supporte pas, j'ai l'impression d'être égoiste, mais ce n'est pas vraiment le cas n'est-ce pas ? Puisque j'veux qu'elle soit bien, sereine, apaisée, si ?

Vu de l'extérieur, la scène devait être légèrement pathétique. Le lit complètement saccagé, le tout par terre, entourant Adie, complètement paniquée. C'était presque trop cette réaction parce qu'au final, cette photo, elle l'avait mise sous son oreiller, pas dans les draps, ni sous le matelas et à moins qu'elle ait loupé un épisode, les photos ne se baladaient pas toute seule. Pourtant, ça ne l'avait pas empêché de mettre le lit à saque et si on ne l'arrêtait pas, elle risquait finalement de s'attaquer à la chambre entière. C'est au moment où elle ne bougeait plus, pause forcée pour reprendre un peu ses esprits, qu'Evan fit alors son apparition dans la chambre. Ils ne s'étaient pas vus depuis le matin, depuis qu'elle s'était éclipsée du nid pour sa consultation donc il n'était pas très étonnant qu'il finisse par se pointer. D'autant plus que son coup de folie n'avait pas du échapper à tout le monde, bien qu'elle n'ait absolument pas prêté attention aux possibles passages dans la chambre. Il s'approche, vraisemblablement très étonné de la scène qu'il a sous ses yeux mais ça, Adie ne s'en rend pas tellement compte, elle est trop absorbée par sa tâche. Ce n'est que lorsqu'il s'accroupit à côté d'elle qu'elle sort finalement de son monde. « J'ai l'ai perdu ! J'ai perdu la photo ! Je l'avais mise sous l'oreiller et elle n'est plus là ! Elle n'est plus là ! Je l'ai perdu ! » dit-elle en un seul souffle, la voix totalement paniquée et cassés par les larmes qui commençaient à monter. Et à couler à présent. Parce que plus que la simple perte d'un bout de papier, tout ça résonnait autrement en elle qui n'avait pourtant pas besoin de se torturer un peu plus. « Je l'ai perdu ! Je l'avais mise ici ! » dit-elle en se levant brusquement et en montrant l'exact endroit où son oreiller se trouvait quelques minutes auparavant. « Comment est-ce que je vais pouvoir être une bonne mère si au bout de seulement trois heures je perd l'échographie ?! Non, non, non. C'est pas possible. Faut que je la retrouve. Absolument. Il faut que... » continua-t-elle complètement paniquée à cette idée. Et si jamais elle ne la retrouvait pas ? Elle s'arrêta net à cette idée et éclata finalement en sanglots. Parce que franchement, personne n'avait pu lui prendre, qui volerait une échographie sérieusement. Elle l'avait perdu, l'échographie.

Adie panique, elle panique, mais j'connais pas encore la raison de son désarrois, j'aimerais bien l'aider, la calmer, mais sans explication, j'peux pas faire grand chose. En plus, elle ne semble pas m'avoir vu. Elle est totalement entrain de péter un plomb et ça me fait peur. Mais j'tente de camoufler mes émotions pour ne pas aggraver les siennes. Ce ne serait pas le moment de devenir à mon tour. Bon, c'est vrai que ce n'est pas trop mon genre, moi j'suis plutôt cool de nature, j'suis carrément je-m’en-foutiste sauf quand il s'agit de personnes qui me tiennent à coeur, ce qui est bien évidemment le cas de ma partenaire ici présente. Elle brise enfin le silence, sort de sa torpeur pour me parler, mais y retourne dès qu'elle a prononcer le premier mot. Je l'écoute, perdu la photo ? J'mets que quelques minutes à deviner de quelle photo elle me parle. Parce que le lit je le fais tous les jours, je me lève le dernier c'est logique, et avant aujourd'hui, y'a jamais eu de photo sous l'oreiller. Alors je comprends qu'elle parle de son échographie. « Calme toi, on va la retrouver, elle ne doit pas être loin. Calme toi Adie, je t'en prie. » Et là, des larmes coulent, mon dieu, je sens mon coeur se soulever, j'déteste ça. Alors j'essuie ses larmes à l'aide de mes doigts sauf que, elle se relève brusquement, avant même que je n'ai eu le temps de la prendre dans mes bras. Plus elle s'énervera et moins ses idées seront claires, et dans ce cas, impossible de parvenir à mettre la main dessus. Elle me montre ensuite l'emplacement exacte de la photo. Sous son oreiller, qui n'était plus là à présent. « Elle ne doit pas être bien loin, on va la retrouver. » Personne ne peut être aussi cruel pour venir voler une échographie qui ne le concernait en rien tout de même. Non, elle était là, dans la chambre, c'était certain, je commençais déjà à regarder à gauche et à droite lorsqu'elle se remit à paniquer un peu plus encore. Bon, s'en est trop, j'peux pas la laisser comme ça. Je l'attire contre moi, et la serre dans mes bras. Parce que j'refuse de la voir souffrir ainsi. Et puis, elle raconte n'importe quoi en plus. « Ne dis pas de bêtises. Tu ne peux pas comparer un morceau de papier avec ton enfant, ta chair, ton sang, crois moi. Tu ne le quitteras pas d'une semelle ce bébé, malgré le fait qu'on te dise qu'il ne s'envolera pas, parce que c'est ton enfant, et que tu voudras le protéger à tout prix. Tu vas être une très bonne mère au contraire, la preuve, tu t'inquiètes déjà suffisamment pour le prouver. Fais moi confiance, tu vas t'en sortir. » Je murmure avant de déposer un baiser sur sa tempe, sans la lâcher le moins du monde. Mais d'un côté, j'suis obligé de la retrouver cette photo, puisque j'sais qu'elle n'arrivera pas à se calmer sans ça. Je la regarde finalement dans les yeux. « Ecoute ma puce, je te propose que tu essayes de te calmer, pendant que moi, je chercherais et... » Une porte claque, mon attention est détournée et mon regard se pose directement sous le lit voisin. Et là, je vois un petit carré, un morceau qui pourrait très bien être ce qu'elle cherche. « Attends, deux secondes. » Je me détache d'elle, et pars en directement du lit voisin, je m'accroupie et BINGO. J'suis si content que j'ai l'impression d'avoir trouvé le Saint Graal. « Je l'ai... Elle a dû glisser. Adie, c'est bon je l'ai retrouvé. » Je beugle toujours à plat ventre sur le sol.

Spoiler:

Cette réaction était complètement idiote, complètement inutile aussi vu qu'elle ne faisait qu'empirer la situation de minute en minute. Sauf qu'Adie était trop paniquée pour s'en rendre compte et l'angoisse qui montait en elle était de plus en plus difficile à gérer. Evan lui parle, lui demande de se calmer et Adie l'entend, oui elle l'entend mais elle est incapable d'accéder à sa requête pas maintenant, pas tout de suite, il lui faut cette photo pour se calmer. Adie se lève, lui montre l'endroit sauf que bien évidemment, ça ne sert à rien étant donné qu'elle n'est plus là et que même la configuration initiale du lit n'est plus du tout la même. En fait, tout ce qu'elle a réussi à faire, c'est se perdre encore plus parce qu'à présent, c'est le bazar partout au lieu de nul part et elle a carrément détruit toutes ses chances de retrouver l'échographie facilement. Evan parle encore, lui propose son aide mais encore une fois, Adie est trop dans son monde pour réagir. Tout ce qu'elle fait, c'est se crisper, elle sent chacun de ses muscles se tendre en une sorte de tétanie et elle ne peut retenir ses larmes plus longtemps. Il lui fait absolument cette échographie, cette photo est quasiment à présent sa seule raison de vivre. C'est fou ce que l'esprit peut faire faire à une personne tout de même. C'est à ce moment là, alors qu'elle est dos à Evan qu'elle sent qu'on l'attrape et qu'on la sert. Elle reconnaît directement ce corps, cette odeur, elle les connaît par cœur et sans forcément la faire sortir de son angoisse, ils la ramènent un peu à la réalité. Et puis sa voix, toute proche à présent, si proche qu'elle est obligée de se focaliser dessus. Elle ne sait pas s'il a raison, s'il a tord, elle veut trop cette photo et ne se rend même pas compte que son numéro de la fille enceinte perdue doit commencer à être légèrement agaçant. Elle ne le fait même pas exprès en plus, vraiment pas. Qui s'infligerait tout ça de son propre chef ? Il lui propose de l'aider, elle ne dit rien, elle veut bien certes mais elle se croit incapable de se calmer. Et puis, une porte claque. Adie n'y fait pas tellement attention mais Evan si et c'est à ce moment, qu'il se détache d'elle. Non, pourquoi ? L'avoir contre elle était juste ce qui la calmait juste un peu. Il s'allonge sur le sol et tout ce qu'Adie entend c'est 'je l'ai retrouvé'. Il l'a retrouvé ? Retrouvé mais... ? Alors elle attend et lorsqu'il se relève légèrement, elle la voit, dans sa main. Elle se rue alors sur lui et lui arrache des mains. C'est pas poli certes mais elle ne peut pas se retenir. Adie regarde l'échographie, vérifiant que c'est bien la sienne, ce qui est débile vu qu'elle ne voit pas qui d'autres ici ferait une échographie. Et puis, elle la connaît par cœur. Rassurée, les larmes ne s'arrêtent pourtant pas de couler sur son visage et elle relève les yeux, se trouvant face à Evan qu'elle vient juste de déposséder de sa trouvaille. Elle se jette alors dans ses bras, passant les siens autour de son cou et lui dépose une multitude de bisous sur la joue. « Merci, merci, merci! » C'est tout ce qu'elle arrive à dire.

Je parle, mais je ne suis pas sûr qu'elle m'écoute, elle m'entend, c'est certain, mais je ne suis pas sûr qu'elle m'entende réellement. Ce n'est pas vraiment le problème à dire vrai, tout ce que j'souhaite c'est qu'elle réussisse à sortir de sa torpeur. Et j'ose espérer l'y aider, même si ce n'est qu'un infime, pourtant, je n'ai pas vraiment l'impression que c'est le cas. Elle est tellement mal, que ça me fait mal en retour, je la prends dans mes bras en espérant avoir plus d'impact ainsi. Il parait qu'en serrant quelqu'un dans ses bras ça a tendance à réduire la pression sanguine, et en général ça apaise les gens. Alors j'espère que ce n'est pas simplement une légende urbaine. Et pendant ce temps je lui parle, mais je sens tous ces muscles tendus, son coeur bat à tout rompre contre sa poitrine, je le sens résonner contre la mienne. Alors je la serre davantage, comme si ça pouvait apaiser sauf que non. Ça ne change rien. Si certains pourraient trouver ça horripilant à la longue, ou totalement exagéré, j'peux comprendre. Parce que les femmes enceinte je connais, je sais de quoi les hormones sont capables et je sais aussi que j'pourrais devenir fou dans une situation impliquant mes enfants. Alors j'comprends totalement, j'ai besoin de faire quelque chose pour elle, me rendre utile, il faut que je retrouve cette échographie. Et si cette porte n'avait pas claqué, je pense que je n'aurais pas trouvé le courage de me détacher d'elle. Parce que c'est trop dur, j'suis tellement attaché, nettement plus attaché que je ne le pensais, et ça fait peur. Ses larmes ne cessent de couler, et je ne cesse de les essuyer, je mène un combat contre ses larmes qui coulent, un combat que je ne gagnerais pas. Un combat que je dois interrompre puisque j'aperçois quelque chose susceptible de ressembler à cette fameuse écho justement. Alors je m'écarte d'elle, assez brusquement. Je plonge sur le sol et récupère la cliché, c'est ça et je préviens Adie qui ne semble pas réagir. Pas immédiatement, j'ai le temps de me redresser, m'asseoir totalement sur le sol lorsqu'elle arrive et qu'elle m'arrache des mains. Je me contente de sourire et de l'observer. Et là, c'est à ce moment que je peux assurer qu'elle est totalement prête à mettre au monde cet enfant, qu'elle l'aimera plus que sa propre vie. Puis finalement, elle se jette sur moi, j'suis un peu surpris mais la réquisitionne sans problème. Ses bras s'accrochent à mon cou et elle embrasse mon visage, si bien que je ne peux pas m'empêcher de rire. Tant c'est agréable de la savoir si heureuse. « Adie... » Elle va m'user, elle va vraiment finir par m'user. Je me contente de la serrer contre moi, encore. Merde, ce que ça va être difficile si jamais on venait a être séparer dimanche, et à cette pensée ma gorge se noue. « Est-ce que j'peux voir ? Tu veux bien me montrer ? » Je demande timidement parce que c'est quand même assez personnel, j'comprendrais qu'elle refuse, mais j'aimerais quand même bien voir. Pour rendre les choses plus réelles sans doute.

Devant leurs écrans, les téléspectateurs ne devaient absolument rien comprendre au comportement d'Adie en ce moment précis, ils devaient la croire folle, stupide, pathétique... La fille qui pète un câble et met un lit à saque pour... une photo. Seulement, ce n'est pas une quelconque photo, ce n'est pas une quelconque situation non plus et ceux qui connaissent Adie ainsi que celles qui ont déjà été enceintes comprendront que perdre cette échographie n'est qu'un symbole qui prend une toute autre signification. Elle-même ne sait pas si tout ça est due aux hormones, à son caractère, à sa nomination d'office et cette peur qu'elle a de devoir dire au revoir à Evan, c'est peut-être un peu tout en même temps en réalité et c'est aussi peut-être pour ça qu'elle ne se rend même pas compte de son comportement. Elle est là, sans être là, à entendre mais sans vraiment écouter et c'est seulement au moment où Evan la serre entre ses bras qu'elle remet peu à peu les pieds sur terre et reprend conscience de la situation. Sauf que rapidement, il se détache sans qu'elle comprenne pourquoi, après avoir entendu une porte claquer. Il se penche, dit un truc et d'un seul coup, Adie revoit ce bout de papier. Son cœur fait un bond, elle est là, elle la voit, alors que depuis près d'une heure, elle la chercher en vain. Comme à chaque fois, Evan règle le problème en quelques minutes seulement et le temps de lui arracher des mains et de lui sauter dessus, elle finit par reprendre le contrôle de son esprit qui était, jusque là, sous la direction de ses émotions et angoisses. Elle entend Evan rire, ah, c'est drôle qu'est ce qui est drôle ? Elle certainement et ses réactions disproportionnées, une vraie girouette, un coup les pleurs, un coup les rires, le grand huit dans toute sa splendeur. Il dit son nom, la serre contre elle alors que lentement, elle reprend son calme et arrête de l'étouffer. Elle devait vraiment passer pour une folle à ses yeux entre ses crises de jalousie, ses crises de libido et maintenant, ses crises d'angoisse. Serrant l'échographie dans ses mains comme si sa vie en dépendait, Adie jette alors un œil autour d'elle et découvre le bordel dont elle est l'instigatrice. Evan reprend la parole, lui demandant timidement s'il peut la voir, l'échographie. En fait, pour Adie, ça paraissait presque naturel de lui montrer, elle l'aurait fait de toute façon. Depuis le début de l'aventure, il la soutient et depuis quelques semaines maintenant, il y a même un peu plus alors, elle ne voyait pas pourquoi elle dirait non. Sauf que comme elle est encore un peu sonnée, elle met du temps à répondre, juste le temps de... réaliser. « Euh... oui. Oui, tiens ! » dit-elle en lui tendant l'échographie un peu chiffonnée. « En fait, je pensais pas que ce serait si... gros déjà. » C'est vrai, c'est impressionnant même au bout de dix semaines seulement même si Evan, lui, va certainement être habitué. A nouveau, Adie jette un œil autour d'elle et commence à réaliser. « Jvais refaire le lit. Jsuis désolée. » Et pas que pour le lit...

C'est pas vraiment drôle, mais la situation me fait rire, c'est sans doute les nerfs, j'vois pas ce que ça peut être d'autre. J'en sais rien, peut être parce qu'elle m'agrippe, et que j'préfère la voir ainsi que se triturer l'esprit. Peut être aussi parce que je sais que tout ceci va me manquer, aussi étrange que cela puisse paraître. Je me suis attaché à tout ceci, les bons comme les mauvais côtés, et soit dit en passant, j'ai vécu bien pire à l'extérieur, à mes yeux, toutes ces petites imperfections font d'Adie ce qu'elle est, et ne font qu'accentuer ce qu'elle représente à mes yeux. Quelque part, cette nomination est bénéfique, dans un sens puisque j'ai la sensation d'être plus avancé à ce sujet, les incertitudes dont je faisais part à Sive la semaine dernière n'ont plus vraiment de raisons d'être cette semaine, j'espère juste ne pas me planter. J'espère juste que c'est totalement réciproque. Je n'ai pas vraiment de doutes, celle qui pourrait en avoir c'est Adie, néanmoins, les vieux démons du passé viennent incontestablement me hanter. Alors je la serre un peu plus contre moi, je l'observe reprendre peu à peu ses esprits. Je n'ai rien contre ses baisers, mais elle s'arrête, et elle s'empresse de malmener sa pauvre échographie qui lui a créé autant de malheur. C'est à ce moment là que je lui demande si j'peux la voir. Parce que dans ces moments là, j'suis comme une nana, moi les bébés ça me transforme, j'suis émerveillé devant un sourire, et même un minuscule embryon sur un morceau de papier. Elle met un petit temps avant de me répondre et de me la tendre. Je souris face à sa remarque. J'observe le papier un instant tandis que mes propres souvenirs resurgissent. Je me souviens très bien de celle de mon fils que je tenais entre mes doigts il y a peu plus d'un an. « C'est tout petit en vrai. Hum comme ça. » Je tends mon index de mon pouce pour lui indiquer la taille de son bébé environ a cette période. Une dizaine de centimètres, c'est grand et petit à la fois. Elle observe à nouveau le chaos ambiant. S'excuse y'a pas de raison. « On rangera après, t'en fait pas. J'comprends. Mais, tu veux bien rester contre moi encore un peu ? » Je fais la moue, ma gorge se noue, on a tout le temps, ou presque pour tout remettre en ordre. Mais là, j'ai simplement envi de la sentir contre moi, ni plus ni moins.