J’attrapa Santiago par le bras quand je le vois dans la cuisine. « Coach, t’as pas vu une jolie brune, petite, typée asiatique, à toujours dire n’importe quoi ? » Devinez de qui je cause. « Faut qu’on la trouve ! » Je fais en l’emmenant avec moi, notez que je ne le tiens pas fort du tout au bras pour ne pas lui faire mal, mais j’allais pas le prendre par la main comme un gosse hein ? Accroché à Santiago, je fouille toutes les pièces de la maison jusqu'à ce que… Je ne trouve pas Tweedy. Je boude. Elle se planque, sale gosse. Je lâche mon coach de la semaine en pleine milieu des écuries. « Ok, tu sais quoi, tant pis. » Je hausse les épaules et oui après tout rien de grave, hein. La jeune femme n’allait pas bénéficier des super conseils de Santiago, de sa super campagne qui, j’en étais sur, il avait mit du temps a préparer ! Hm. « Je t’écoute ! T’as une stratégie, une idée de campagne ? » Je lui demande avec un sourire, il doit forcément en avoir une de toute manière sinon ce serait un mauvais coach.

Une nouvelle semaine commence. Je n’ai à présent plus le même statut. Je ne suis plus candidat. C’est une sensation étrange et en même temps soulageante. Je n’ai plus à me battre constamment pour prouver mon utilité dans le jeu. Plus de stress non plus. Enfin si, toujours un peu, pour les candidats que je soutiens. Car la demi-finale est là et que je me dois de soutenir Tweedy et Finnick en tant que coach. D’ailleurs, j’ai décidé de rester dans le château pour les soutenir. Au moins, je finirai le jeu ici comme si j’étais toujours candidat. Tiens, d’ailleurs, passant par la cuisine, je me fais embarquer par l’un de mes poulains : Finnick. Celui-ci me demande alors si je n’ai pas vu Tweedy. « Hum... » Réflexion intense. « Non. » Ces derniers temps, ma partenaire se fait plus discrète. J’espère que cela ne lui portera pas préjudice pour aller en finale. Mais je suis confiant. En attendant, on se retrouve en plein milieu des écuries. What the fuck ?! « Pas vraiment. Mais ça va venir. Viens, j’ai une idée. » Ainsi, je file au dressing suivi du candidat. Je fouille alors sans rien dire dans mes affaires pour en sortir un marqueur que je garde pour me tatouer les noms de mes proches sur ma peau lorsque je passe à la télé. « On va dans un premier temps faire une affiche publicitaire. Enfin je te prends en photo avec une pancarte "Votez Finnick". » Ça me semble être déjà bien pour commencer. « Partant ? » En fait, je ne compte pas lui laisser le choix. C’est moi qui ait les commandes cette semaine.

Après une intense réflexion de la part de mon coach, j’obtiens une réponse négative, non, il ne sait pas où est Tweedy. Ah bon sang il est pas censé garder un œil sur nous ? C’est pas compliqué en plus on est presque tout le temps ensemble. Mais bon, en ce moment elle est malade, je lui avais fais promettre de rester au fond de son lit mais elle ne ‘ma pas écoutée : pour changer. Finalement on arrive dans les écuries, c’est bien les écuries, personne ne va venir nous déranger. « Pas vraiment. Mais ça va venir. Viens, j’ai une idée. » Quoi, on quitte notre QH ? Naaaaaoooon ! Bon on monte au dressing, c’est pas sur du tout ça le dressing comme planque ! Il sort un gros marqueur de son placard, là j’ai peur ouais, j’suis pas une feuille de dessin. « On va dans un premier temps faire une affiche publicitaire. Enfin je te prends en photo avec une pancarte "Votez Finnick". » Je plisse les yeux. « Partant ? » Je hausse les épaules. « Ok on fait ça. » De toute manière je suis trop sexy, ça va passer comme une lettre à la poste et non ce n’est pas la modestie qui m’étouffe. Je lui fais un geste pour me suivre. Stratégie les enfants, ici trop de gens peuvent nous entendre il faut sortir de la maison ! « Ok mais pas ici, hein, tous les habitants sont dans le château, faut retourner aux écuries ! » Je dis en descendant les escaliers quatre à quatre pour me diriger vers les écuries en compagnie de Santiago. « Tu veux faire pareil avec Tweedy ? Elle est malade, pas sur qu’elle te réponde oui avec son nez qui coule et son teint verdâtre. » Degueu.

Voilà, je suis désormais muni d’un marqueur. Il me faut à présent un support sur quoi écrire. Oh tiens ! Parfait ! Je m’empare de la feuille blanche cartonnée qui vient de tomber du ciel dans le dressing et qui fera l’affaire. Une première idée m’est venue pour démarquer Finnick des autres candidats cette semaine : lui faire une affiche publicitaire. Mais le candidat a raison, le dressing n’est pas le lieu idéal pour prendre la photo. D’ailleurs, je vérifie que l’appareil numérique se trouve bien dans ma poche. Oui, affirmatif. « C’est parti mon kiki. » Foutu expression à la con. Il n’a pas intérêt à se foutre de moi. Après tout, il me doit respect et obéissance cette semaine puisque je suis son directeur de campagne. Ah ah. Non, je ne prends pas mon rôle trop au sérieux du tout. « Aoutch. » Et bim ! Je viens de louper une marche en descendant les escaliers. Ça m’apprendra à faire le malin. Il faut dire que Finnick se prend pour Speedy Gonzales aussi. Il est genre trop en stress et a peur que les concurrents voient notre stratégie et nous copie. Ça m’étonnerait même pas tiens. Même pas d’originalité les autres. « Surement. Je verrais ça avec elle. T’sais, en tant qu’acteur, je sais parfaitement comment masquer une mine grisonnante, je saurais donc lui apprendre à être belle même si elle ressemble à un ogre en ce moment même. » Je sais pas vraiment si ce que je dis à un sens. Pour moi, oui, bien évidemment. Lorsque je faisais des représentations théâtrales, j’ai très vite compris comment masquer un gros rhume. Je suppose donc que je pourrai faire abstraction de la maladie de Tweedy pour la campagne publicitaire. « Bon, allez, prends la pose. » Je regarde les écuries puis Finnick et je me dis alors qu’on devrait peut-être changer de lieu pour la photo. « Non, t’sais quoi, on fera ça ailleurs. Genre en cuisine ou dans le salon, ça sera plus vendeur. » Non car un Finnick mangeant du foin, ça serait pas très glamour. « T’as une idée de la phase deux de la campagne ? J’avoue que je sèche un peu là. » Bouhouhou, mauvais directeur que je suis. Un peu d’aide venant du concerné ne pourra pas faire de mal.