EVADNE

Je l'avais serré vachement fort dans mes bras. J'sais pas pourquoi d'ailleurs, vous savez, une sorte d'impulsion. Genre comme quand vous sautez d'un coup, sans aucune raison, c'est genre... ouais une impulsion. Comment ça vous ne sautez jamais pour rien vous ? Evan il le fait tout le temps, accompagné d'Adie, de London, d'Eva... Oh tiens, elle est encore dans mes bras elle d'ailleurs « Ça va, tu survies ou j'reste encore quelques instants comme ça ? » genre on sait jamais vous voyez. « Bon allez, j'arrête les marques d'affection, j'suis trop sexy pour ça, et j'dois continuer à cultiver mon image de beau gosse pseudo-mystérieux, au coeur de pierre. Genre le gars trop classe qu'a toujours le regard dans le flou, brouillé par des lunettes de soleil à semi teinte violette. Le genre de gars qui porte des manteaux en cuir tu vois, avec des bottes de ouf, avec des talons et des pantalons toujours aussi sombres, troués, avec des chaines. Tu vois, tu vois ? En plus le mec, il a de looongues jambes, limite squelettique, ça le rend encore plus grand. Et puis ouais, le manteau en cuir noir, long, au moins jusqu'aux chevilles quoi. Ah, et la mèche, la mèche quoi. Et les gants aussi. » dis-je en mimant le tout après m'être retiré du corps de la jeune femme. « J't'avais réservé une activité trop drôle, j'étais même certain que y'a que toi qui pourrait l'apprécier à sa juste valeur... Parce que Marcus il est roux, les roux c'est fourbe... et Evan il a pris du bide alors question équilibre on a vu mieux hein. Genre j'crois qu'il a grossit que du coté gauche, donc tu vois il a un bourrelet... ici. » je pince légèrement la peau de mes hanches « Mais genre, c'pas grave, c'est sexy sur lui la graisse, mais bon, du coup il peut pas jouer avec moi quoi. Toi t'as la masse capillaire qu'il faut, puis t'es belle gosse, comme moi, donc forcément, on passe jamais pour des imbéciles puisqu'on est carrément sexy, en toutes circonstances ! » bah ouais hein, voyons la vérité en face. « Donc mon jeu est simple, tu vois j'ai une petite bouteille d'eau. » je la secoue devant ses yeux, à deux millimètres pour être sûr qu'elle la voit. « Tu remplis un des verres... ici. » une dizaine de verres sont disposés dans l'herbe, un peu plus loin « Tu le fous sur le haut de ton crâne et tu marches. Celui qui fait le plus de pas gagne ! Genre, j'sais que t'as perdu d'avance parce que j'suis un pro et que t'es qu'une novice, mais vois au moins comment j'essaie de te faire garder espoir quant à ta supériorité sur mon être - qui s'apparente presque au divin en fait, soyons franc- en te proposant un jeu stupide pour te faire croire que tu as une chance de me battre. Tu marches ? » sourire.