bob

J’aurais très bien pu aller me chercher une bouteille d’alcool dans le cellier. Mais non, à la place, j’ai décidé de m’aventurer à la piscine puisqu’il y a un bar au milieu de celle-ci. Ce n’est pas un peu dangereux ? En fait, je m’en fous, ça ne va pas m’empêcher de m’y rendre, seulement, faut tout de même avouer que y’a des choses plus sécuritaires dans la vie. Et puis, allez dans la piscine signifie que je dois porter un maillot de bain. Et ça, c’est une autre histoire. J’ai réellement hésité. Seule dans la salle de bain, j’ai du me regarder dans le miroir durant au moins une vingtaine de minutes. Puis, l’envie de boire est passée au dessus du malaise de me retrouver en maillot de bain devant les caméras. Je soupire en descendant les escaliers d’un pas rapide, alors que j’ai seulement une serviette de bain qui entoure mon corps. Je regarde autour de moi, personne, parfait. Je laisse la serviette tomber contre le sol et met d’abord un pied dans l’eau pour prendre conscience de la température de celle-ci. Bon, ça va, c’est plutôt chaud. Sant attendre une seconde de plus je m’élance de tout mon long pour plonger dans l’énorme piscine. La tête sous l’eau, je ressens une forme de bien être qui je le sais, ne durera pas longtemps. Je nage un moment avant de finalement me rendre vers ce qui m’a réellement attiré ici. Je monte donc les quelques marches pour aller vers le bar. Voilà, maintenant, qu’est-ce que je bois ? Je suis hésitante, y allant d’abord pour de la simple vodka, puis changeant d’idée pour finalement vouloir m’emparer de la bouteille de Jack Daniels. Ah mais non, le gin, je veux du gin. Je verse le liquide dans un verre avant de me voir encore changer d’idée, ce qui n’aurait pas tardé. Je pense à Mickey le temps d’un instant en regardant la boisson forte, décidant d’y mettre un peu de tonic pour adoucir un peu le goût. Je prend une première gorgée, puis une deuxième immédiatement, me rendant compte que je ne suis plus seule, puisqu’un homme s’avance en ma direction. C’était trop beau pour être vrai, j’imagine. Je ne sais pas pourquoi, mais je connais le prénom de ce jeune homme. C’est con, parce que je ne lui ai pas parlé, mais bon, quelqu’un a mentionné son prénom et ça m’a resté en tête. En même temps, quand tu t’appelles Bob, tu peux presque être certain que tout le monde va te reconnaître. « Bob… » J’ai envie de rire juste en disant Bob. Promis, je ne suis pas encore saoule. « Sois tu viens te saouler avec moi, sois tu te noies au fond de la piscine. » J’hausse les épaule, alors que je lui cris plus ou moins cela en le regardant. « La deuxième option est tentante, je sais… » Oui, il peut choisir la deuxième.

Première vraie journée dans le chalet. Tu te promènes un peu partout, afin de pouvoir bien te retrouver dans les pièces et de faire du chalet une sorte de deuxième maison pour toi. Même si en réalité, t'as jamais eu de maison rien qu'à toi. A Los Angeles, t'es qu'un sans abris. Tu traînes ici et là, tu vis au jour le jour. Un peu comme ici, en fait. Après avoir fait le tour du chalet, tu te retrouves finalement dans la piscine. Pas dans le but de t'y baigner, mais juste pour visiter, entre autre. Il y'a déjà une jeune fille. Elle est en maillot de bain, et elle boit un verre. 17 ans à tout casser. Et dans tes souvenirs, les mineurs n'ont pas officiellement le droit de boire de l'alcool. M'enfin, t'en a rien à faire, t'es ni juge, ni policier, ni rien. « Bob… » Elle connaît ton prénom. Tu ne connais pas le sien. C'est déjà un gros désavantage pour toi. « Tu peux aussi m'appeler Dieu.. C'est comme tu préfères. » te contentes-tu de répondre avec un sourire. « Sois tu viens te saouler avec moi, sois tu te noies au fond de la piscine. La deuxième option est tentante, je sais... » Elle te crie ça, comme si t'étais sourd. Tu ne l'es pas, pourtant. Tu arques un sourcil, mélange d'étonnement et d'amusement. « A part si je te noies en premier. Tu n'y avais pas penser à ça, hein ? » paf, un clin d'oeil malicieux.

Je suis là, verre de gin à la main, à regarder le jeune homme qui se trouve de l’autre côté de la piscine. L’appeler Dieu ?! Haha, elle est bonne. Mais non, je ne vais certainement pas l’appeler Dieu. Et puis, je doute que Dieu ait des cheveux de la sorte. N’empêche, j’aurais presque envie de mettre mes mains dedans et de jouer avec ses jolies bouclettes. « Naaann. Bob c’est cool. » Je fais une petite moue avant de m’asseoir sur le bord de la plate-forme, laissant mes pieds tremper dans l’eau. « En fait, ça me donne envie de dire ton prénom à tout moment. » Je souris, malicieusement. « Boooooob. Bob, bob, bob, BOB, bob, bob, boooooobbbb, BOB, BOB… » Le pire c’est que je réussis à avoir un air sérieux sur le visage, alors que je me paie clairement sa gueule. Bon, ça va faire, mon petit délire ne m’amuse même plus, comme quoi, je me lasse vraiment rapidement. Je lui propose donc de venir boire avec moi, ou de se noyer. Je suis gentille, je lui laisse le choix. « A part si je te noies en premier. Tu n'y avais pas pensé à ça, hein ? » Bof, je m’en fous, il peut bien essayer si ça l’amuse, je crois que je ne me débattrais même pas. Je ne lui fais pas cette remarque, puisque je n’y vois pas l’utilité. « Évidemment que j’y ai pensé, mais vraiment, une mort sur ta conscience, tu crois que tu pourrais vivre avec ça ? La plupart des gens ne pourraient pas… » Je bois le contenu de mon verre d’un seul coup en ne le lâchant pas du regard. « Et je suis adorable, je ne vois pas pourquoi tu voudrais me noyer !! » sourire en coin, regard malicieux, je me plais à dire haut et fort que je suis un ange. Ça aussi c’est une bonne blague.

Bob c'est cool. Au moins une qui l'admet. Au moins une qui comprend ce que c'est la coolitude. Tu l'aimes bien cette petite. Pour l'instant. Rien que parce qu'elle a dit que ton prénom est cool. Toi, influençable ? Carrément. Puis elle s'assoit sur le rebord de la piscine, et commence à crier un milliard de fois ton prénom. Ce qui te fais légèrement rire, même si c'est clair qu'à la longue, ça peut carrément devenir chiant. « Ça va, tout va bien dans ta tête ? Y'a pas un petit dysfonctionnement par hasard ? » Toi, tu te fous de sa gueule ? A peine. Oh, un tout petit peu. Rien de bien méchant. Tu rigoles. Tu rigoles tout le temps, de toute manière. Puis tu l'as menace de la couler dans l'eau pour une raison inconnue. Sa réplique te fait sourire. « Oh ne t'inquiète pas, moi je peux. Très facilement, même. A vrai dire, j'ai déjà tuer plusieurs personnes, et ça ne me fait ni chaud ni froid. » tu gardes un air sérieux sur le visage, te demandant si elle te croira ou non. Bien sûr, c'est faux. Encore heureux. Il manquerait plus qu'il y ait un fou dans le nid. « Toi, adorable ? Laisse-moi rire. Je ne te connais pas encore, mais je sais d'avance que tu es tout sauf adorable. Du moins, tu n'en as pas vraiment l'air, petite.» tu lui souris, amusé.

C’est vraiment drôle de crier le prénom de quelqu’un. Surtout quand ce quelqu’un se prénomme Bob. Enfin, c’est drôle durant trente seconde, mais je n’aurais pas continué comme ça durant une heure de temps. Y’a des limites à être chiante. Enfin, même si le terme limite ne s’applique pas avec moi de la même façon qu’avec tout le monde. « Ça va, tout va bien dans ta tête ? Y'a pas un petit dysfonctionnement par hasard ? » Oui, tout va bien dans ma tête. Tout va fucking bien. Ma psychologue ne dirait pas la même chose, mais je n’en ai rien à faire de cette grosse garce. Et puis bon, il dit ça pour se moquer de moi, alors je ne vais pas lui sortir une des théories à la con qui me décrit le mieux. J’hausse donc simplement les épaules. « Je croyais que les mecs aimaient ça lorsqu’on crie leur prénom… » Je souris malicieusement en le regardant, comme si je sous-entendais quelque chose. Est-ce que je le fais ? Peut-être bien. Il parle d’avoir déjà tué des gens suite à mon affirmation. Bien, un fou de plus parmi nous. Évidemment, je sais qu’il plaisante. Je ne suis pas aussi idiote qu’on peut le penser. « Cool. » Je termine le contenu de mon verre d’un seul coup, regardant soudainement le fond de ce dernier, me disant que j’en prendrais bien un autre. Puis je relève les yeux vers le frisé, me demandant quand est-ce qu’il allait se décidé à venir me rejoindre. Ça serait plus agréable de l’avoir à mes côtés tout de même. « Toi, adorable ? Laisse-moi rire. Je ne te connais pas encore, mais je sais d'avance que tu es tout sauf adorable. Du moins, tu n'en as pas vraiment l'air, petite.» Je souris encore plus, parce qu’il a raison. Je ne suis pas adorable. La seule personne qui me trouve adorable sur cette terre est mon père. Mais lui, ça compte pas, il m’aimera peu importe les conneries que je pourrai faire dans ma vie. « Arrête, j’ai l’air d’un ange, regarde moi bien ! » Je me lève, à peine quelques minutes après m’être assise. Nan, je dois boire à nouveau, j’ai envie d’un autre verre et je ne peux pas rester immobile pour l’instant. « Bon t’attends quoi… Parce que si ça continue, je vais la boire seule cette bouteille de gin. Et là, t’auras même pas besoin de me noyer, parce que je vis couler au fond de l’eau comme une roche. »