Je venais de déposer mes trente-six mille valises dans l'hôtel qui m'était réservé pendant mon séjour. Il y a deux ou trois heures, je jonchais le sol français. Pour la première fois, oui c'était une première. On m'avait souvent vanté les mérites de ce pays, mais l'on m'avait souvent aussi rapporté que les parisiens étaient d'une composition exécrable. Mouais. Si l'on se fiait à une personne que j'avais bien connu dans le nid, cela restait à confirmer. C'était précisément cette personne que j'attendais, attablé à une terrasse d'un café parisien, les derniers rayons du soleil me caressant la peau. Tout juste arrivé en France que c'était la première personne que je voulais voir. Oui, bien avant de découvrir ce merveilleux pays que serait la France, ça pouvait attendre demain ou les jours qui allaient venir. Dans l'immédiat, je voulais la voir elle, Elise. Elle n'est restée que quelques semaines dans le nid, en ma compagnie mais c'est l'une des mes camarades dont je veux avoir le plus de nouvelles possibles. Vous savez, il y avait eu comme un petit feeling qui était bien passé entre elle et moi. Très difficile à expliquer. Seulement quelques baisers passionnés, puis elle avait baisé avec l'allemand dans les douches, épisode difficile à digérer alors que je n'avais aucun droit d'en être jaloux. Mais je l'avais été. Et ça c'était terminé ainsi, elle était partie. Aujourd'hui, j'ai tiré un trait sur l'émission et mon aventure dans le nid, je le pense. Je suis revenu à ma vie normale. Et je veux la revoir. C'est pourquoi je l'attends, là maintenant, sur cette chaise d'un café de Paris, le sourire aux lèvres. Beaucoup de choses se sont passées dans ma vie depuis mon retour de l'émission. Toujours papa, toujours PDG d'une industrie pétrolière, celle de mon père. Cela n'a pas changé à ce niveau-là, seulement désormais je vois ma vie sous un autre angle. Et peut-être pourquoi pas avec une nouvelle personne. Cela fait maintenant une demi-heure que je poireaute comme un con à cette table de café, le soleil se cache de plus en plus derrière l'horizon et derrière les bâtiments de la rue parisienne. Bordel mais qu'est-ce qu'elle fout ? Elle aurait osé me poser un lapin ? Je soupire, grandement. Puis une deuxième fois. Je me résigne, elle va arriver, elle n'oserait tout de même pas faire ça. À moins qu'elle ne se soit remise avec l'allemand ? Non pas possible, il s'est casé avec le kraken, dédicasse à Finnick mon GPS. Après un troisième soupir et avoir consulté l'heure sur mon portable, je dépose celui-ci devant moi sur la table du café et fait signe au serveur de venir à ma table. Je commande un cocktail maison histoire de goûter à cela. Tant pis si elle n'est pas à l'heure, je bois tout seul. Une fois ma boisson servie, je la sirote doucement. Toujours pas là. Toujours absente. De plus en plus décevant. J'hésite à lui envoyer un texto. Ou à tout simplement partir. Mais je me résigne, j'attends encore quelques minutes, ce serait trop bête que ce soit un malentendu. Faites que t'arrives Elise, sérieux. Me laisse pas là comme un con, encore une fois, non. Ce serait trop à supporter pour mon ego masculin. Je me mets alors à penser à Patmol et Pascal qui doivent être en train de rendre fou ma secrétaire qui s'occupe de les garder le temps de mon voyage. Un sourire me vient aux lèvres, j'essaie de passer le temps comme je le peux, c'est mieux que de se tourner les pouces.