L'auberge. J'ai vraiment du mal à me situer. La seule chose qui m'accueille c'est l'un des vieux canapés en cuir. Qui en passant, m'ont l'air bien confortables, franchement. Cela plus le livre que je viens de prendre à la bibliothèque en vitesse, c'est plus que tentant à vrai dire. Je m'assois sur l'un des accoudoirs du canapé, et j'enlève mes chaussures avant d'ouvrir mon livre. Je n'ai même pas le temps de toucher la troisième page que quelqu'un débarque. Un tatoué. Je l'observe, j'ai son nom sur le bout de la langue, mais j'y arrive pas ! Punaise, je le sais en plus, ça me tue. Pendant ces intenses secondes de réflexion, je crois que le type à comprit que je faisais un léger focus sur sa personne. Je détourne légèrement les yeux, presque gênée d'avoir été prise en flagrant délit. On pourrait presque croire que ma peau diaphne se tinte de rouge, de honte, surement. Mes yeux s'accroche à un objet qui attire mon attention, et qui me fait envie. Le billard. Cela fait assez longtemps que je ne n'y ai pas joué, mais si mes souvenirs sont bons, je me débrouillais plutôt bien. Je laisse tomber mon livre sur le canapé, je rechausse mes ballerines, et je me lève d'un bond. Quelques pas plus tard, je me suis bien rapprochée de lui. « Viens, on se fait une partie. » Je l'interpelle en claquant discrètement des doigts. Je me rends compte que j'ai certains tics. Je lui montre du doigt le billard, et j'attends plus ou moins sa réponse, mon pied martelant légèrement le sol du plat de ma ballerine. Que monsieur se presse, voyons ..

Découvrir le nid, pièce par pièce, lieu par lieu était un vrai challenge. Il y avait tellement de recoins insoupçonnés, de portes à ouvrir, de regards à jeter que ça en devenait presque confus. Jamais je n'avais imaginé, en arrivant en ces lieux, trouver un habitat aussi grand, très certainement parce que cela n'avait juste jamais été fait auparavant. Je me tenais alors là, dans l'auberge, cet air neutre au visage, qui m'était habituel et auquel les candidats devaient très certainement commencer à s'habituer. J'étais comme ça, et n'allais clairement pas changer pour eux. Ainsi, gribouillant sur une feuille, un dessin sans intérêt, et ce comme à mon habitude, je laissais mon imagination, non, mon simple poignet me guider. Il n'y avait rien de réel dans ce qui pouvait bien s'esquisser là dessus, mais le simple contact du papier et de son stylo servait à me réconforter. C'était, telle une berceuse, un moyen de me détendre. A mes yeux, il n'y avait rien de plus reposant que de se poser, et arrêter de réfléchir, transcrire simplement ses ressentis sur une feuille. Y'avait une femme, plutôt belle, grande, qui tournait en rond depuis maintenant un moment dans la pièce. Finalement, elle s'approche sans que j'ai réellement le temps d'en percevoir ses mouvements, claquant simplement des doigts tout en prenant la parole « Viens, on se fait une partie. » mes sourcils s'abaissent, mon regard ne devient plus qu'une fente. J'hésite. Mais finalement décide de me lever, sait-on jamais. « Tu vas perdre. » lâchais-je alors sur un ton sérieux, avant qu'un léger rictus ne se dessine sur mes lèvres.

Je finis par me lever, délaissant mon livre dont je n'avais même pas pris le temps de lire le titre, c'est pour dire, comme il m'interessait. Je n'avais pas vu que le candidat était entrain de dessiner. Je vais perdre, oh, il semble bien sûr. Je croise son regard et un simple sourire innocent s'étire sur mes lèvres, tandis que je me retiens de lever les yeux au ciel devant tant d'assurance. « Quelle confiance. » Je siffle alors, plutôt calme. Je me retiens, c'est dur franchement. « Parfait, dis-toi que tu auras plaisir à gagner alors, si tu connais déjà le verdict. » Je lui lance simplement en haussant les épaules alors que je l'observe se lever. Et puis ça lui fera un bon challenge, me battre, il parait que c'est motivant d'avoir un but. Donc ... Bon, on est parti ! Je m'approche du billard et je cherche les queues du billard, j'en trouve deux. Je lui en tends une. « Honneur au futur vainqueur. » Je lui lance, un brin narquois et moqueuse pour le coup. Il a intêret à gagner cette partie, pour que son égo reste intact. Que la partie commence ! « Et comment se nomme mon adversaire ? » Je lui demande, histoire de savoir son prénom quand même, au pire je l'appelerai le mec aux tattoos, je sais, ce n'est pas bien original mais bon, on fait avec ce qu'on a.