Il faisait beau, il faisait nuit. le temps parfait pour se promener lorsqu'on est belle et magnifique. Ou pas. Surtout dans un quartier aussi flippant que l'était celui de Fake Lover. Elle qui s'attendait à un super quartier luxueux, elle se fourrait le doigt dans l'oreille. Ce soir Teresy baby était occupée avec le nouvel amour de sa vie et Nikki se retrouvait donc seule. Rien qu'à y penser elle ne pouvait s'empêcher de pouffer. Ainsi donc elle avait décidé de prendre l'air, ce soir pas de Malik, ni personne. Elle flânerait tranquillement dans les rues en Louboutin, un point c'est tout. Erreur. Grooossière erreur. Perdue dans ses pensées, la belle s'enfonça dans un coin un peu trop inconnu et lugubre. Butant contre une pierre, son corps sursauta brusquement. « Putain mais dégage toi là! ....... HEIN? MAIS JE SUIS OU LAAAAAA?» Panique à bord, elle gigotait dans tous les sens, cherchant désespérément une sortie. Être parmis les morts c'est dégueulasse. Elle se refaisait déjà le remix de Thriller, au cas où des zombies sortiraient des tombes. Un bruit. Une silhouette. une ombre, même. C'était indéniable, il y avait quelqu'un qui approchait. UN SERIAL KILLER! Panique à bord, il te faut garder ton calme Nicole. Exercices de respiration mis en pratique, finalement lorsque le visage de l'individu était sur le point d'être éclairé, la demoiselle s’accroupit à toute vitesse, se cachant à l'arrière d'une pierre tombale. « Si t'approches pour m'enterrer je te fourre mon escarpin dans la gueule pigéééééé? »

Les cimetières pendant la nuit, dans le noir, dans les ténèbres, y a rien de plus.. cool. De plus amusant. De plus flippant aussi mais ça que j'aime moi. Avec mes cousins, on allait souvent dans les cimetières la nuit quand on était gosses et que j'allais leur rendre visite, dans leur petit village. Y avait un cimetière bien dégueu et bien flippant et on y passait parfois des grosses parties de la nuit, à jouer, à faire les fous, à imiter des fantômes. Nos parents étaient morts d'inquiétude -enfin pour la forme hein- mais ça on s'en foutait pas mal j'dois bien vous le dire. Donc, en voyant cette belle nuit étoilée, j'me suis dit, Sven, tu te dois d'aller tester le cimetière de Fake Lover, histoire de l'approuver ou de le désapprouver. En grand connaisseur de cimetières que j'étais, évidemment. Donc j'déambule, démarche débile et nonchalante comme d'habitude, le cliché du type qui en a rien à battre d'aller vite ou d'aller là où il a l'intention d'aller, j'arrive dans le cimetière puis j'entends gueuler. Vous savez cette voix chiante qui vous tape sur les nerfs, bien aiguë et que t'as envie d'étrangler la personne. Mes yeux se plissent tellement elle me fait mal aux oreilles cette folle dingue et j'me tâte à mettre mes mains sur mes oreilles. Elle me fout les j'tons en plus, la conne. Elle me menace en plus. J'sais pas d'où la voix vient, mais bon j'cherche vers la source de l'onde sonore, enfin là ça relevait plus de l'ultrason j'dois dire. Alors j'la vois, tapie derrière une pierre tombale, les mains dans mes poches, mon regard est dubitatif. J'la regarde, là cachée comme une conne, et moi pénard. On dirait qu'elle va se faire pipi dessus la pauvre. « Tu baisses d'un ton la chintok où j'me ferai un plaisir d'être ton bourreau en ce lieu sinistre. » J'la regarde bizarre, franchement elle a quel âge, pfff mauviette va.

« Tu baisses d'un ton la chintok où j'me ferai un plaisir d'être ton bourreau en ce lieu sinistre. » Ses pupilles venaient remonter doucement vers la pierre tombale, jusqu'à suivre la continuité du corps de l'homme qui se tenait en face d'elle. Ok il avait une allure zombie mais il ce n'est pas pour autant qu'il paraissait offensif, et en plus il venait de lui parler avec un ton super déplaisant. Rebondissant à la vitesse de la lumière sur ses pieds, n'ayant à présent plus peur de rien, la belle se retrouva debout face à l'agresseur. « Essaie un peu qu'on se marre deux minutes! Je te mets à terre easy au catch.» Croisant ses bras sous sa poitrine, la jolie peroxydée se refusait de montrer ses faiblesses à ce jeune inconnu. Non, elle n'avait pas eu peur, pas du tout. D'ailleurs elle n'allait pas le suivre pour retrouver son chemin jusqu'à sa chambre. Il est évident qu'elle allait trouver une technique pour qu'il la raccompagne, bien qu'il n'avait pas l'air super amical le pré-pubère. Il fallait donc trouver une autre solution. S'accroupissant, elle ramassait au sol une feuille d'arbre fraichement tombée suite aux récentes baisses de températures ainsi qu'un petit cailloux industriel que les enfants utilisaient pour écrire sur le béton. « Tu peux me dessiner le chemin pour rentrer s'il te plait? »