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 Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20

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Otello

Otello
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MessageSujet: Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20    Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20  EmptyLun 1 Oct 2012 - 4:14

ISMAY

« C’est bon, t’es prête ? » ma voix résonne contre les murs de la cour de récréation, tandis que je patiente, adossé au mur du bâtiment qui abrite la salle de bain depuis de longues minutes. Ce n’est pas que je m’impatiente, c’est simplement que le sol à mes pieds est progressivement entrain de se transformer en plantation de mégots, et que si elle ne sort pas maintenant, un autre risque de rejoindre le champ de culture. J’attends Ismay, qui d’autre ? Et au lieu de simplement entrer comme tous les autres qui ne s’encombrent de ce genre de détails, j’ai tendance à éviter d’y mettre les pieds quand une femme s’y trouve. Bien sûr, je pourrais ne pas l’attendre, et lui dire de me rejoindre sur place, mais encore faudrait-il que je sois capable de m’y rendre seul. C’est elle qui nous y avait tous conduit la première fois, aussi n’ai-je jamais pris la peine de mémoriser le trajet, sachant qu’elle l’avait déjà fait pour moi. J’ai conscience de dépendre un peu trop d’elle quand il s’agit de mon orientation, mais j’ai déjà entreprit de cartographier tout le village, bientôt je n’aurais plus besoin d’elle. Du moins, pas pour ça. Quand elle sort enfin, je suis sur le point d’allumer cette fameuse cigarette, que je range, en chassant du pied, le cadavre de toutes les autres. Sa tenue me fait sourire, mais aucune remarque ne filtre, je me contente de lui emboiter le pas, et de la suivre à travers la cour pour commencer, puis dans cette ruelle, celle de notre habitat, qu’elle parcourt sur quelques mètres avant de tourner dans une autre, et s’immobiliser au bout de quelques petites minutes. Je m’apprête à lui demander la raison de cet arrêt inopiné, quand j’avise la structure en ruine face à nous. « Sérieusement ? » C’était là ? Sous mon nez ? À quelques mètres de l’école ? Et elle ne m’en a rien dit, parce que... ? J’imagine que c’était plus amusant ainsi, en effet. « Un jour, je vais t’entrainer dans les champs et t’y perdre, Ismay. » Faible menace très peu crédible, tandis que j’enjambe les débris au sol pour rejoindre la porte d’entrée, avant de tendre une main salvatrice à ma partenaire, pour l’aider à en faire de même sans risque. Je lui avais promis qu’on retournerait aux habitations en ruine en plein jour, afin de se joindre à l’effort collectif, et peut être envisager de trouver le fameux trésor. Sauf qu’à la lumière de ce qui a été fait, ou plutôt ce qui n’a pas été fait, peut être aurions-nous du attendre quelques jours, voir quelques semaines de plus. Des meubles en vrac fracassés sur le sol prennent la poussière depuis des années, tandis que des poutres, jadis au plafond, reposent, à présent, sur le parquet qu’on devine à peine. Je me demande si tout le village était ainsi avant l’arrivée de la Production, tandis que je tourne sur moi-même afin d’envisager la situation avec le plus d’efficacité possible. Un escalier mène à l’étage, mais il me semble que le rez-de-chaussée est suffisant pour commencer. J’avise une fenêtre donnant sur la rue, l’ouvre dans un grincement sordide, dérangeant plusieurs araignées au passage, et remarque qu’une benne a été subtilement disposée juste en-dessous. Parfait. « Tu vas me faire plaisir, et te contenter des petits meubles, pour l’instant. » je l’informe en me retournant vers elle. « Ceux qui sont intacts, on les garde, et ceux qui sont plus en état, il suffit de les jeter par-là. » D’un mouvement de menton, je lui indique la fenêtre dans mon dos, avant d’en quitter l’encadrement pour m’approcher de ce qui semble être un buffet face contre terre que je vais entreprendre de redresser. J’ai dis qu’elle devait se contenter des petits meubles, je n’ai jamais précisé que j’allais en faire de même.
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MessageSujet: Re: Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20    Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20  EmptyLun 1 Oct 2012 - 18:09

« Hm hm » souffla-t-elle, tandis qu'elle passait une ceinture de cuir à la taille de son vieux jean délavé. Otello l'avait appelée quelques minutes plus tôt et intriguée, elle avait écouté son plan sans rien dire, avant de secouer vivement la tête en signe d'assentiment. Ainsi, pour ne pas gâcher les beaux vêtements qu'elle avait sur le dos - dont l'un de ses hauts préférés - elle avait gambadé jusqu'à la salle de bain de l'école municipale des filles, qui abritait leur chambre et leur salle de bain, pour enfiler quelque chose qu'elle pourrait salir sans trop le regretter. Un pull Cat Stevens dépareillé qu'elle avait adoré autrefois, un jean taille haute et de vieilles tennis noires. C'est dans cette tenue relativement rudimentaire et peu classe qu'elle sortit enfin de la salle de bain, derrière la porte de laquelle l'attendait Otello. Lui adressant un sourire, elle se mit en direction des habitations abandonnées. Ce n'était pas si loin, et pas si difficile à atteindre. Elle ne comprenait pas comment elle pouvait encore être la seule à se démerder pour s'y retrouver sans trop de mal. Il était pourtant scientifiquement prouvé que les hommes avaient un meilleur sens de l'orientation grâce à leur testostérone. Était-elle en vérité un homme, ou lui en vérité une femme, pour bouleverser à ce point les statistiques ? S'arrêtant finalement au milieu de la rue, face à l'une des maisons, Ismay se tourna vers son partenaire, et avisa un regard gentiment moqueur. Magie ! Éclatant de rire en l'entendant marmonner des menaces, elle ne pu s'empêcher de répondre un « tu t'y perdrais avant moi » amusé, avant de saisir la main généreuse qu'il lui tendait. Et il y avait de fortes chances qu'elle ait réellement raison. Elle serait tout à fait capable de parvenir à sortir des champs avant lui. S'éloignant distraitement en posant son regard un peu partout, elle analysa autant que possible la pièce. La maison était vraiment dans un état lamentable. Qu'avait-il bien pu se passer pour qu'elles se retrouvent ainsi sans dessus dessous ? S'accroupissant devant les restes d'un miroir brisé en mille morceaux, elle recouvra sa main de sa manche et dépoussiéra une petite partie du cadre. À nouveau interpellée par son partenaire, Ismay détourna la tête vers lui. Petits meubles. Faire plaisir. Meubles intacts. Meubles foutus. D'accord. Bien chef. « Même quand ils sont beaux ? » objecta-t-elle tristement en reportant son attention sur le cadre du miroir, dont le fin ciselage la laissait émerveillée. Et sans même attendre la réponse, elle lâcha « d'accord... » tout en commençant à ramasser les morceaux de verre, prenant soin de ne pas s’entailler les paumes. Otello aurait été capable de lui en vouloir pour ça. Son ouvrage terminé, elle attrapa le tout d'une main, ramassa le cadre de l'autre, et se redressa. Juste au moment où le jeune homme parvenait à remettre debout ce qui ressemblait à un buffet. « Ton but, c'est de te bloquer le dos, c'est ça ? Heureusement pour toi qu'ils ont eu la bonne idée de te mettre avec une infirmière » fit-elle mine de s'offusquer, tournant les talons, se penchant par-dessus l'appui de fenêtre et laissant tomber dans la benne le cadre et le verre cassé.
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MessageSujet: Re: Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20    Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20  EmptyLun 1 Oct 2012 - 20:19

M’y perdre avant elle ? Elle aurait probablement raison si les champs n’étaient pas devenus mon terrain de jeu lors de mes footings matinaux. J’imagine que, maintenant, je connais cet endroit mieux que n’importe qui d’autre, voir mieux que n’importe quel autre lieux, puisque, elle l’aura remarqué, l’orientation n’est pas mon fort. Quoique... L’orientation est mon fort sitôt que j’ai pris le soin de tout mémoriser via cartographie. Mon cerveau a été habitué ainsi, et bizarrement, je me repère mieux sur un plan papier froid et surchargé d’informations, que dans la réalité concrète du lieu. Mais bientôt, je saurais la surprendre. Bientôt. En attendant, je préfère me concentrer sur la tâche immédiate à accomplir, et en structurer une ébauche dans ma tête. Il faut déblayer avant de songer à pratiquer autre chose. S’il y a quelque chose à trouver, on ne pourra pas le faire dans ce bordel ambiant. Ensuite, seulement, on pourra définir ce que l’on recherche. Est-ce petit ? Est-ce gros ? Qu’importe sa nature, on a besoin d’y voir plus clair en priorité. Sauf que l’égalité homme/femme n’existant que dans le cerveau étriqué de quelques chiennes de gardes et autres mufles adeptes du partage de l’addition, il est bien évident qu’Ismay et moi n’allons pas nous attaquer aux mêmes volumes. Et tandis que je lui indique les meubles de petite envergure, j’entreprends de redresser un buffet. Dans mon dos, je l’entends me questionner sur les beaux objets brisés. J’aimerais lui répondre, mais dans l’effort, je m’abstiens. En réalité, tout dépend de l’objet. Peut-il être réparé ? Peut-il être détourné ? Evidemment, on ne peut pas s’arrêter sur chaque chaise éventrée, on n’en a pas le temps, mais le cassé n’étant pas forcément inesthétique, j’imagine que oui, elle peut sauver ce qu’elle aime. Tout le monde est apte à sauver ce qui mérite de l’être à leur yeux. Je parviens finalement à redresser l’imposant meuble, et le coller contre son mur d’origine, du moins ce que j’imagine être son mur d’origine. Je me frotte les mains l’une contre l’autre en observant le détail de ses portes finement sculptées, alliant angelots et scène champêtre, quand la voix d’Ismay tonne dans mon dos, m’accusant, justement, de chercher à me bloquer ce dernier, et félicitant la Production de m’avoir associé à une infirmière. « Je croyais que tu soignais la tête ? » Je m’interroge à voix haute, sans décrocher mon regard du meuble. Non pas que je n’ai pas besoin de ces talents-là, aussi, mais j’imagine que me faire parler de ma petite enfance sera sans effet sur un potentiel mal de dos. « Elle n’était pas si lourde. » je finis par la rassurer, en me retournant vers elle. « Montre-moi ce que tu trouves beau. » J’approche, m’attendant à découvrir quelque chose entre ses mains, mais elles restent désespérément vides. Je relève les yeux vers elle accusant un léger regard en direction de la fenêtre. « Tu l’as jeté ? » je demande en couvrant rapidement la distance jusqu’à l’encadrement contre lequel je me penche, avisant le contenu de la benne encore sommaire. J’imagine qu’il s’agit du cadre qui dépasse, trouant les quelques débris homogènes. « Tu veux que j’aille le récupérer ? » A peine ai-je posé cette question que je réalise qu’elle va me répondre “non” pour ne surtout pas m’obliger à fouiller une benne juste pour son plaisir. Alors je n’attends pas sa réponse. J’enjambe l’encadrement, et disparais du champ. J’ai sauté les pieds devant afin d’éviter de me couper sur le verre brisé, aussi lorsqu’elle apparaît à son tour à la fenêtre, je n’ai plus qu’à lui tendre l’objet de convoitise. « Il y a autre chose que tu veux, tant que j’y suis ? » je me moque en jetant, tout de même, un oeil à mes pieds. On ne sait jamais.
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MessageSujet: Re: Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20    Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20  EmptyLun 1 Oct 2012 - 22:42

Il ne faisait aucun doute qu'à eux seuls, ils n'iraient pas très loin en à peine une moitié d'après-midi. Pour terminer de déblayer tout le chantier, pour approximativement repositionner les meubles, pour... faire le ménage ? ou du moins, rendre un aspect vivable et leur salubrité aux habitations, ils auraient fallut qu'ils s'y mettent tous ensemble. Pourtant, pas une seconde, Ismay ne se découragea face à cette pensée. Quelques jours plus tôt, elle s'était longuement demandé quel pouvait bien être le but de la manœuvre. Aujourd'hui, si elle avait été croyante, elle aurait dit que le travail était une prière. Alors quand Otello lui avait proposé de commencer à s'activer, bien sûr qu'elle avait été partante. Et c'était ce à quoi ils s'occupaient, là, tout de suite. Lui, surtout. Car elle semblait petite souris, avec son miroir, comparé au meuble qu'il avait déjà remis en place. Mais au moins, la petite souris pourrait toujours faire ce qu'elle savait faire : lui venir en aide. « Une infirmière, même spécialisée, reste une infirmière. » Avant sa spécialisation en secteur psychiatrique, elle avait été infirmière tout court, et aurait très bien pu s'arrêter là pour travailler dans de simples hôpitaux, ou cliniques ou même à domicile. Alors oui, elle soignait - si soigner était bien le mot adéquat - les têtes, mais elle pouvait également s'occuper du reste du corps, ainsi que du moral et du sourire en option, si elle y parvenait. Constatant qu'il ne l'écoutait déjà plus et reprenait la parole, la rassurant sur la capacité du meuble à l'écrabouiller, elle n'insista pas et hocha plutôt la tête à la "d'accord, Superman, je te fais confiance". S'étonnant alors des paroles d'Otello, elle ouvre ses mains vides, par réflexe, se demandant vaguement comment il avait fait pour ne pas entendre le son des débris de verre explosant dans la benne. Et bien oui, elle l'avait jeté. C'était le but du jeu, non ? Si chacun se mettait à récupérer tout ce qu'il appréciait, on n'allait pas s'en sortir, et ces maisons ne seraient jamais retapées bien comme il faut. Sauf qu'il ne l'entendait pas de cette oreille et s'élançait déjà vers la fenêtre, repérant en un clin d’œil le cadre du miroir, et lui proposant de le récupérer. Évidemment, la brune s'apprêtait à lui répondre sans la moindre hésitation par la négative, mais le voilà qui, sans attendre son avis, passait par-dessus le rebord de la fenêtre et atterrissait les deux pieds dans le benne. Elle le suivit aussitôt, franchissant en quelques pas la distance entre la fenêtre et elle. Elle se retrouva nez à nez avec son partenaire qui lui tendait le cadre. Éclatant de rire, elle le récupéra et, précautionneusement, le déposa par terre, à ses pieds. « Merci. » S'accoudant sur l'appui de fenêtre, elle l'observa, le dévisagea et se renfrogna un court instant, à peine une seconde, avant de lui répondre d'un sourire amusé, et presque railleur, s’accommodant de son expression. « Et bien, il y a un espèce de grand machin bizarre plein de cheveux là, au milieu, qui a l'air assez intéressant » répondit-elle, désignant d'un geste de la main et de façon assez vague un point quelconque au niveau de ses épaules.
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MessageSujet: Re: Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20    Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20  EmptyMar 2 Oct 2012 - 0:53

J’ai beau m’intéresser à tout, j’ai toujours consciencieusement évité le domaine médical, dont le dialecte me semblait, et me semble toujours, inabordable en simple autodidacte. Je trouve fascinant la capacité de soigner l’autre, mais la chimie reste un domaine très obscur à mes yeux. La psychologie, c’est autre chose, je l’ai étudié de manière académique, avant de passer à un apprentissage plus personnel. Aussi, lorsque j’ai su qu’elle était infirmière psychiatrique, je n’ai pas imaginé que le cursus pouvait être le même pour une infirmière médicale avec, simplement, une spécialisation en plus. J’avais pensé que ça demandait des aptitudes si différentes, que dès la première année, les enseignements se trouvaient séparés. J’avais tort. Le temps que cette information parvienne jusqu’à moi, j’étais déjà entrain d’analyser autre chose, mais maintenant que j’ai les deux pieds dans la benne, et que j’attends qu’elle me dise ce qu’elle souhaite récupérer, j’y songe. Est-ce à dire qu’elle maîtrise aussi bien le corps que l’esprit ? Soigne-t-elle tous les maux ? J’y pense encore lorsqu’elle reprend la parole, m’indiquant un grand machin bizarre que je cherche, fouillant la benne du regard, avant qu’elle ne précise qu’il est plein de cheveux. Alors, je relève la tête vers elle en haussant un sourcil face à son sourire moqueur. « J’ai dit “récupérable”, Ismay. » Je rétorque, faussement donneur de leçon. « Tu penses sérieusement pouvoir me sauver ? » J’insiste tandis que, peu enclin à entendre sa réponse, je saute hors de la benne, côté rue, pour regagner l’intérieur par la porte d’entrée. Lâche, regrettant ma question pourtant spontanée, mais justement trop spontanée pour être de simple origine moqueuse, je gagne un peu de temps à l’extérieur, traînant plus que nécessaire pour lui laisser le temps d’oublier sa réponse, et d’oublier ma question si possible, avant de finalement enjamber les débris à l’extérieur pour rejoindre l’entrée, et elle, par la même occasion. En silence, je regagne mon coin, effectuant un bref sondage visuel afin de déterminer quel sera le prochain meuble à subir mon assaut. Le choix effectué -ce sera la table dont un des pieds manque à l’appel-, je m’y attèle, reprenant la parole par la même occasion. « Alors, si j’ai bien compris, tu n’es pas une simple infirmière, bien qu’il soit difficile que qualifier une infirmière de “simple”, tu es une sorte de super-infirmière, la lionne du monde médical ? » je quémande quelques précisions tout en partant à la recherche de ce fameux pied manquant. « Tu n’as jamais souhaité devenir médecin ? » Non pas que je trouve les médecins plus utiles ou importants que les infirmières, c’est d’ailleurs bien souvent l’inverse, mais je sais d’expérience que l’aura de prestige n’est pas la même, et que les clichés ont la vie dure. « Tu n’en avais pas l’envie ? » je demande encore en dénichant enfin le pied de table que j’extrais des décombres en affichant un sourire victorieux en direction de celle qui me doit une ovation, là, tout de suite. Ou pas. « Si mes questions t'ennuient, il faut m'arrêter tout de suite. » Je ressors pour l’occasion, en espérant lui tirer un sourire. Chacun son tour.
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MessageSujet: Re: Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20    Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20  EmptyMar 2 Oct 2012 - 2:30

Irrécupérable, ça, il l'était. Le voilà qui racontait n'importe quoi. Ou en tout cas, exactement le genre de choses qu'Ismay ne voulait pas entendre. Surtout pas, même. Le simple fait qu'un être humain puisse se considérer comme bon à jeter, impossible à réparer, et foutu pour toujours la dégoûtait. C'était peut-être pour ça qu'elle faisait le boulot qu'elle faisait. Parce qu'elle était suffisamment naïve que pour croire que tout et tout le monde était récupérable. Ce dont Otello ne semblait convaincu. L'empêchant de lui rétorquer quoi que ce soit, il avait disparu. Une demi-seconde plus tard, il réapparaissait derrière la benne, en plein milieu de la rue. Le suivant du regard, elle ne tourbillonna sur elle-même pour l'accueillir de face que lorsqu'il passa la porte d'entrée. Le regard neutre, elle se contenta de l'observer quelques instants, alors qu'il se remettait à l'ouvrage. Ce n'est que lorsque sa voix s'éleva à nouveau dans la pièce qu'elle se réveilla en sursaut et, à son tour, farfouilla la pièce du regard à la recherche de quelque chose à balancer. Il y avait tellement à balancer, d'ailleurs, qu'elle ne savait par où commencer. Dénichant les restes d'une chaise complètement pourrie, elle attrapa un pied qui dépassait, et tira un bon coup. Coup de chance, tout vint avec sans qu'elle n'eut besoin de forcer plus. Sans cesser d'écouter Otello malgré qu'elle puisse avoir l'air trop occupée que pour lui prêter attention, elle se retourna vivement vers lui en reconnaissant l'une des phrases qu'il lâcha. Elle pointa vers lui un index accusateur. « Je pourrais te coller un procès, pour ça ! » mais elle ne pu garder son sérieux plus longtemps qu'un demi-temps, et un sourire naquit sur ses lèvres. Déçue de ne pas parvenir à faire semblant de faire la tête, elle esquissa une moue boudeuse qu'elle cacha en tournant les talons, histoire d'aller enfin balancer cette foutue chaise cassée. Estimant cependant que, après la bonne volonté apparente dont il avait fait preuve lors de la nuit au cinéma, il n'était que justice qu'elle accepte de répondre à ses questions à lui. Soupirant imperceptiblement alors, elle commença. « Je voulais faire partie de MSF, quand j'étais petite. Un rêve de gosse, en quelque sorte. » MSF. Médecins sans frontières. Il n'était pas loin de la vérité, lorsqu'il parlait des études de médecine. Elle avait sérieusement envisagé cette voie. « Je voulais sauver le monde » précisa-t-elle avec un léger sourire presque nostalgique. Cela faisait longtemps, maintenant, qu'elle avait comprit que sauver le monde était utopique. « Tout le monde peut et mérite d'être sauvé. » Cette remarque-là lui était personnellement attribuée, bien sûr. Elle n'oubliait jamais ce qui l'intéressait. Et autant lui que n'importe quel cinglé avait le droit à être écouté, compris, aidé, quel que soit le problème. « Puis je me suis rendu compte que j'avais un drôle de goût pour les gens... à problèmes ? Les gens fous, les gens anormaux, les gens qui dysfonctionnent. C'est comme ça que disent les psychologues. Une personne atteinte d'un dysfonctionnement mental. Je... c'est ridicule à quel point ils me fascinent... » À nouveau, ses lèvres se tordirent en un sourire, beaucoup moins joyeux, cette fois. Elle aimait sa vocation, elle l'adorait même, mais encore maintenant, il lui arrivait de se dire que sa vie aurait été mille fois plus simple sans cet attrait étrange pour la folie. Laissant son regard se perdre dans le papier-peint décrépi, elle tenta vainement de chercher une quelconque trace de regret dans ses choix de vie. Sans succès. Elle ne regrettait rien. « Sauf que la spécialisation en psychiatrie ajoutée aux simples études de médecine... bref, le tout ne donnait pas loin de vingt ans d'université. C'était tout simplement impossible. J'avais bien trop envie de travailler, de bouger, de faire quelque chose, or j'aurai perdu vingt ans de ma vie alors que ma formation d'infirmière, avec seulement quatre ou cinq ans d'études, m'offre pratiquement le même emploi et une proximité avec les patients que n'ont pas forcément les médecins. » C'était simplement ça. Pas de raison héroïque, pas de raison particulière à cette orientation, alors qu'elle aurait pu tout naturellement se tourner vers la médecine. L'impatience - c'était juste l'impatience. « En définitive, je parle encore plus que toi » rigola-t-elle alors, se rendant compte à quel point les rôles s'étaient inversés. Son pied buta alors sur ce qui ressemblait à une petite armoire à épices. Se baissant à nouveau, elle la ramassa, souffla dessus pour retirer un peu de poussière, et alla la poser sur le buffet qui se dressait de nouveau plus fièrement dans la pièce.
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MessageSujet: Re: Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20    Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20  EmptyMar 2 Oct 2012 - 21:42

C’est à mon tour de poser les questions, parce que si elle sait tout, ou presque, de moi, j’avoue ne pas connaître grand chose de sa propre histoire. Ce n’est pas par manque d’intérêt, bien au contraire, c’est simplement que je n’en ai pas eu l’occasion, ou que je n’ai pas osé. Chacun n’est pas forcément enclin à évoquer son passé aussi facilement que j’ai pu être amené à le faire. Mon passé, mon présent, mon avenir incertain, je n’aborde le sujet qu’avec elle, en surface, n’allant jamais au-delà de la limite que je me suis fixé. Je ne sais pas si elle possède une limite, mais si tel est le cas, j’aimerais connaître chaque strate menant jusqu’à elle. À commencer par son métier, sa vocation. J’enchaine les questions, sans réponse, toujours, tandis que nous nous activons chacun dans notre coin. Je n’y prête d’abord aucune attention, mais lorsque mon esprit trouve le repos après la découverte du pied de table manquant, j’ai tout le loisir de m’en inquiéter. Qu’elle ne réponde pas, ou ne souhaite pas répondre, soit, mais pourquoi ne parle-t-elle pas, du tout ? L’ai-je vexé ? L’ai-je affecté de quelques manières que ce soit ? Mon sourire s’en décroche, et je la contemple sans comprendre usant de plagiat dans l’espoir de provoquer une réaction, même infime. C’est un index pointé vers moi, que je récolte, accompagné de menaces de poursuite aussi crédibles que ma volonté de la perdre dans les champs. Le sourire tant espéré se pointe, et je respire à nouveau. J’ai beau être doué avec les femmes -du moins, c’est ce qu’on en dit- je n’en ai jamais fréquenté une plus longtemps qu’une poignée de jours. Il n’y a, certes, rien de comparable avec la relation que j’entretiens avec Ismay, mais justement, la longévité et la nature de celle-ci, rendent mon talent absolument inutile et inefficace. Aveugle, je tâtonne, dans l’obscurité, et appréhende chacune de mes éventuelles maladresses, attentif à toutes choses, ses sourires, ses silences, et ses soupirs. Je ne manque pas celui qu’elle laisse filtrer avant d’accéder enfin à ma requête. Elle me parle d’MSF, et je mets un moment avant de comprendre qu’il s’agit de l’acronyme pour Médecins Sans Frontière. Elle avait donc, bien pour projet de faire médecine. Pire, elle voulait sauver le monde. Un sourire triste étire mes lèvres tandis que je m’entends souffler un « Moi aussi... » qui n’aurait jamais du sortir. Je perds le fil un instant, mais le récupère sitôt qu’elle affirme que tout le monde peut et doit être sauvé. J’imagine que c’est pour moi, ça, n’est-ce pas ? Sûrement a-t-elle raison, après tout, je soutenais le même discours avant de me désigner comme cassé. Je ne sais pas si je peux être sauvé, peut-être, encore faudrait-il que je souhaite l’être, que j’estime mériter de l’être. A genoux contre le sol, je m’emploie a rendre à cette table, son quatrième pied, écoutant sans jamais regarder, parce que je sais que c’est plus simple comme ça, sans le regard de l’autre qui pèse sur soi. Je m’applique à réparer alors qu’elle s’applique à m’expliquer. Son penchant pour les divergents, sa fascination pour la folie, je ne rate rien, peut être parce qu’il s’agit du passage qui me touche le plus, et me dérange aussi. Elle vibre quand elle en parle, elle s’anime et s’illumine. Puis s’éteint à nouveau en évoquant ses études, ce choix qu’elle a du faire entre étudier ou exercer. Je comprends. Je respecte. J’aurais probablement opté pour la même solution si j’avais du choisir, moi aussi. Mais je ne l’ai pas fait, parce que je n’ai jamais été confronté au choix. Sauf une fois. Et j’ai fait le mauvais. Quelque part, c’est aussi ma passion pour la folie qui m’a conduit à le faire. Pour ma propre folie. Ce n’est pas mon choix qui m’a brisé, c’est déviance. Peut-être que j’en avais conscience avant cet instant, sûrement même, mais c’est seulement maintenant que cette idée s’impose à moi, et gangrène mon esprit. Suis-je là à cause d’un dysfonctionnement ? Mes choix sont-ils le résultat d’une anormalité ? Etait-ce, finalement, inévitable ? Elle a fini de parler depuis un moment, elle s’est activée, elle a bougé, et je n’ai rien vu. Je suis resté là, au sol, la table réparée toujours renversée, le regard dans le vide. J’ai besoin de savoir. Je me relève, relève la table avec moi, mais j’ai besoin de savoir. Je la repositionne correctement au centre de la pièce, dépoussière sa surface, et j’ai besoin de savoir. Alors je me fige, le regard fixe, ancré à la silhouette féminine en face de moi. J’ai vraiment besoin de savoir. « Est-ce que... » je ne sais pas comment formuler ça. « Est-ce que je... t’attire ? » j’achève brutalement, rigide, pas très sûr du terme à employer. Je voudrais juste qu’elle use de son pouvoir sur moi, et qu’elle me dise si je suis normal ou pas. J’ai besoin de savoir si je pouvais, oui ou non, éviter ça. Auquel cas, je continuerais à demander pardon. Sinon, peut-être ne suis-je absolument pas responsable, si j’ai été créé comme ça ? Et finalement, qu’est-ce que je préfère ? Etre responsable, en pleine possession de mon libre arbitre, ou bien être jugé inapte, simple raté dans le grand dessein ? Finalement, est-ce que je veux vraiment le savoir ? Est-ce que j’irais mieux en sachant ? Non. Bien que ma culpabilité soit torture, je ne désire pas plus l’étiquette de l’anomalie. Alors je m’empresse « Oublie ça ! » catégorique, avant qu’elle n’ait pu me répondre. Je tourne les talons, avisant son cadre au sol, pour le récupérer. D’une paume, je le débarrasse de sa poussière, m’interrogeant sur ses origines, et puis les miennes. « Parle-moi de tes parents. » je demande enfin, tout en accrochant le cadre vide à un clou rouillé au mur. Il est incomplet, perdu dans ce décor désolé, il ne ressemble à rien ni personne... mais il est beau.
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MessageSujet: Re: Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20    Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20  EmptyMer 3 Oct 2012 - 0:52

Un léger sourire se glissa sur les lèvres de la brune. Lui aussi. C'était idiot, mais elle se sentit moins folle. Moins ambitieuse. On le lui avait pourtant répété maintes et maintes fois, pendant sa formation. Non, vous ne sauverez pas le monde, vous l'aiderez juste à aller un peu mieux. Vous ferez votre possible, et ce sera déjà considérable. Ça ne l'avait pas empêché de nourrir l'ambition secrète d'un jour pouvoir être partout, tout le temps, comme un super héros. Comme quelqu'un d'utile en plus d'être passionné. Était-ce de la naïveté ou, au contraire, de la maturité chagrine mais volontaire ? Aucune idée. Au final, le résultat était le même, et c'était l'important. Tandis qu'elle enchaîne, elle le sent qui écoute. Il se tait, et il écoute, comme elle l'avait fait, calée contre son épaule, au cinéma. Et elle s'étale bien évidemment, sur des lignes et des lignes, parce qu'elle est incapable de faire court et concis. Encore moins quand il s'agit de sujets bien particulier. Alors oui, elle s'étend, avec la sensation, cependant, de ne pas dire le tiers du quart de ce qu'elle aimerait lui faire comprendre. Le regard perdu sur les détails du bois vieilli de l'armoire à épice, elle se mit à songer à cette personne qui avait vécu ici autrefois Ou un couple, pleut-être. Un jeune couple, à peine marié, puant le bonheur à des kilomètres, qui avait acheté cette armoire pour décorer leur maisonnette tout juste acquise et qui l'avait gardée jusqu'à leur dernier souffle commun, bien des années plus tard. Ou rien d'aussi mielleux et beau. Peut-être cette simple armoire à épice avait-elle une histoire tragique qui expliquait l'état pitoyable de la maison qu'elle gardait et des alentours. La voix d'Otello la tira de sa rêverie. Il hésitait, visiblement, si bien qu'elle se contenta de l'observer, neutre, attendant que cette question apparemment difficile à poser ne franchisse l'obstacle de ses lèvres. Et lorsque ce fut le cas, elle en resta coite. C'était... inattendu ? Ça, pour sûr, ça l'était. Malgré ses traits qui affichaient sans nul doute sa stupéfaction, son hésitation, sa confusion, elle était à peu près certaine de comprendre le sens de ses paroles. Est-ce qu'il l'attirait ? Autrement dit, est-ce que son esprit l'attirait ? Est-ce qu'il la fascinait ? Pourquoi ? Avait-il l'impression d'être fou ? C'était comme ça qu'il se percevait ? Comme quelqu'un chez qui tout ne tournait pas rond, comme il le fallait ? Elle ne su que lui répondre. Elle n'avait jamais vu en lui quelqu'un de plus mentalement atteint que la moyenne. Et s'il était parfois original dans sa façon d'être, elle s'en réjouissait plus pour son enrichissement personnel. Alors était-ce là la réponse ? Non, il ne l'attirait pas ? Non, il ne la fascinait pas de la façon dont la folie la fascinait ? De toute façon, il ne lui laissa guère le temps de trouver une réponse claire, honnête et acceptable - il préféra lui intimer le silence, lui demander d'oublier. Mais comment était-elle censée oublier pareille question ? Peut-être n'avait-il simplement pas envie d'entendre la réponse. À sa guise. Abandonnant l'armoire à épice là où elle l'avait déposée, Ismay, en quelques pas, rejoignit le centre de la pièce, et se baissa. Elle trouverait des meubles après. Autant se débarrasser de tous les déchets qui traînaient là. Des morceaux de bois et de brique, principalement. À nouveau, Otello rappela sa présence d'une interrogation. « Mes parents ? » répéta-t-elle. Ses parents. Que pouvait-elle bien raconter sur ses parents qui puisse l'intéresser ? Elle avait toujours eu une vie de famille relativement normale. « Ils sont séparés depuis des années, je devais avoir dix ou onze ans, je ne sais plus très bien. En fait, ça ne m'a pas vraiment marquée, je les avais toujours considérés comme deux personnes vivant ensemble plutôt que comme un véritable couple d'amoureux. Je ne sais même pas pourquoi ils sont restés ensemble si longtemps. Peut-être qu'ils s'adoraient, mais qu'ils ne s'aimaient pas et qu'il leur a fallut un certain temps pour s'en rendre compte. » Elle se remémorait de son enfance, de ses années de petite école, où les institutrices leur demandait de dessiner ce qu'ils aimaient dans la vie, leur famille. Aussi loin qu'elle se souvienne, jamais elle n'avait dessiné ses parents main dans la main, comme le reste de la classe. « C'était ma mère la plus stricte des deux. En réalité, la seule chose qui préoccupait réellement mon père, c'était mes résultats scolaires. Je pouvais choisir la vie qui me souhaitait, tant que j'en avais une et que je me donnais les moyens pour la réussir. » Ces informations avaient beau lui sembler dénuées d'un total intérêt, elle les lui donnait quand même, et tant mieux si ça le satisfaisait. « On dit que je ressemble énormément à mon père, physiquement, mais que j'ai les expressions, mimiques et manies de ma mère. Et d'où vient mon caractère ? Aucune idée, mais il a finit par les agacer autant l'un que l'autre. » Un sourire compatissant naquit sur son visage, aussi fugace qu'il était chargé d'affection. Elle avait récupéré un tas assez généreux de carcasses d'on ne savait quoi et se redressant sans rien ajouter, elle se mouva jusqu'à la fenêtre et laissa tomber son butin dans la benne. Se tournant finalement vers son partenaire, elle souffla tout de même « on a jamais eu d'histoires, ni rien d'extraordinaire dans la famille » en jugeant inutile d'ajouter que malgré tout, elle aimait ses parents, qui avaient toujours été là pour elle, même dans les pires moments et même lorsqu'elle avait fait les pires choix.
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MessageSujet: Re: Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20    Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20  EmptyMer 3 Oct 2012 - 3:01

Je renonce, parce que je sais déjà. Du moins je crois savoir, et ce que je crois savoir me pose suffisamment de problème pour que je regrette d’en avoir demandé confirmation. Le doute est un luxe dans ce genre de cas, un luxe que je m’offre, non sans une pointe de culpabilité. Mais la culpabilité, je vis avec depuis un certain nombre d’année, j’ai su m’y faire, j’ai su l’apprivoiser. Et puis, quelque part, n’est-ce pas totalement insensé de demander à quelqu’un de me connaître mieux que moi-même au point d’arrêter un avis sur ce que je suis ? Et le fait de fomenter une idée aussi insensée, justement, n’est-ce pas une preuve en soi ? Je ne suis ni fantasque, ni même fantaisiste, si mon esprit fonctionne de travers, ce n’est pas dans l’intérêt commun, ce n’est pas pour faire de moi quelqu’un d’amusant à fréquenter. Si ma folie est, alors elle est ancrée en moi, et me tire vers le bas plutôt qu’elle ne m’élève. Je suffoque rien qu’à cette idée, tirant distraitement sur le col de mon tee-shirt, comme si c’était lui le seul et unique responsable de mon trouble. Je ne veux pas savoir, je ne veux même pas constater sur ses traits, la réponse à cette question que je n’aurais jamais du poser. Pourquoi ne puis-je simplement me contenter d’être léger, de répondre à ses questions me concernant, et de poser les miennes la concernant ? Pourquoi faut-il que ça devienne bizarre et que je me mette à trop penser, trop réfléchir, comme si chacun de ses mots, chacune de ses réponses la concernant elle, et elle seule, pourtant, étaient autant de flèches pointées sur moi ? J’ai besoin de changer de sujet, de dévier ces flèches, et de l’obliger à penser à tout autre chose. Voilà pourquoi je l’interroge sur ses parents. Evidemment, c’est un sujet qui m’intéresse, mais c’est également un sujet doux, sans risque. Du moins, je l’imagine. Alors elle me parle de sa mère, de son père, séparés depuis bien longtemps. Des parents qui s’adoraient, mais ne s’aimaient pas assez. Elle s’étonne même qu’ils soient restés si longtemps ensemble. Je suppose que c’est pour elle qu’ils l’ont fait, pour son équilibre, pour qu’elle grandisse le plus possible entourée de ses deux parents. Je suppose, mais ne dis rien. Je me contente de l’écouter, tout en m’activant, déblayant le plus possible, ôtant des bouts de poutre tombés au sol, que je porte jusqu’à la benne en tentant de me représenter son enfance, de me la représenter en tant qu’enfant. Elle me parle de sa mère stricte, et de son père plus laxiste, mais tout aussi déterminé quant à l’avenir de sa fille. Oui, j’imagine que c’est ça le plus important, j’imagine que c’est comme ça qu’un père se doit d’être. J’imagine. Elle évoque encore son père pour lui attribuer son physique, et sa mère pour ses mimiques. Est-ce que lorsqu’elle s’observe dans le miroir, c’est eux qu’elle voit ? Un subtil mélange des deux ? Un peu de son père, un peu de sa mère ? Je l’écoute, sans rien dire, luttant contre l’ébauche d’un sourire triste, préférant m’intéresser à un nouveau morceau de charpente au sol. Son caractère, elle ne sait pas à qui l’attribuer. Ni à l’un, ni à l’autre, visiblement, au point de les agacer l’un et l’autre. C’est là que je me retourne, posant pour la première fois, depuis le début de son récit, un regard sur elle. Elle sourit, mais c’est un étrange sourire que je ne parviens pas à décrypter. Est-elle triste ? Non, elle ne semble pas l’être, c’est... différent. Je l’observe s’avancer vers la fenêtre pour se débarrasser de ce qu’elle a en main. Je ne dis rien, je me contente de la contempler en silence, ressassant tout ce qu’elle vient de m’offrir. Des souvenirs. Des images que je me créé, et que je collectionne comme autant de connaissances hétéroclites. Ce que je ne connais pas, j’ai besoin de l’apprendre, et ça aussi ça en fait partie. Et lorsqu’elle se retourne enfin, c’est pour me dire qu’il n’y a jamais rien eu d’extraordinaire dans sa famille, s’excusant presque. « Ce ne sont pas les histoires qui rendent une famille extraordinaire, elle l’est, simplement, par définition, dès lors que tu ressens la nécessité de la qualifier de “famille”. » Parce qu’une famille n’en est pas nécessairement une, parce qu’une famille ne va pas obligatoirement de paire avec la notion de foyer, parce que le simple fait de se qualifier en tant que famille introduit la notion d’amour et de chaleur. Enfin, c’est ce que j’imagine, et peut être que je l’idéalise un peu aussi, sûrement même. J’en sais rien. J’ai besoin d’une cigarette. Alors, sans un mot de plus, je m’en vais jusqu’à la fenêtre, contre l’encadrement de laquelle j’appuie mon fessier. J’extrais une cigarette du paquet, et la cale entre mes lèvres. J’approche le briquet, et bientôt je n’entends plus que le grésillement du tabac contre la flamme. J’aspire, j’expire vers l’extérieur, jetant un regard au dehors, mes réflexions s’agitant sous mon crâne. « J’en conclue que tu es fille unique ? » ce n’est pas une réelle question, plutôt une affirmation qui demande confirmation. « Parle-moi encore d’eux. Comment ont-ils prit ta volonté de participer à cette émission ? Est-ce que tu les vois toujours aussi souvent ? Qui a choisi ton prénom ? Ta mère ? Ton père ? Et... » je prends conscience, brusquement, de l'hémorragie de questions que je lui fais subir, et laisse aller un léger rire. « Désolé ! Tu vois cette planche de bois, là ? » je lui désigne l’objet d’un mouvement de menton. « Je vais te demander de m'assommer avec avant que je ne m’attaque à ton arbre généalogique sur trois ou quatre générations. » J’en serais capable, je le sais. Les origines, les racines, ça me fascine, et j’en oublie parfois l’indiscrétion dont je peux faire preuve. « Frappe fort, par contre, il paraît que j’ai plein de cheveux, ils risqueraient d’amortir le coup. » Et j’ébauche un sourire, hésitant toujours, mais un peu plus convaincant.
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MessageSujet: Re: Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20    Le bordel de mon désordre - lundi 1 octobre, 15h20  EmptyMer 3 Oct 2012 - 20:53

C'était étrange de parler ainsi de ses parents. Elle avait peu l'habitude de se laisser aller à ce genre d'exercices, mais au fond, si sa famille l'intéressait, elle pouvait très bien répondre à ses attentes. Ça ne la gênait pas outre mesure. Et ainsi, ça lui permettait d'y penser autant qu'elle le voulait. Non pas qu'elle s'exhortait à ne pas accorder à ses parents l'attention qu'ils méritaient, mais il n'était pas rare qu'elle se sente coupable en songeant à eux. Pour des broutilles autant que pour quelques uns de ses choix qui les avaient sans doute beaucoup meurtris. Son simple déménagement, par exemple. Le résultat était qu'elle les voyait très peu, depuis. Son anniversaire, les leurs, Noël, et encore, pas toujours, et lorsque, pendant ses vacances, elle avait le temps de s'accorder quelques jours de repos dans la capitale. Elle n'avait que vingt-trois ans, après tout, et elle connaissait encore un nombre incalculable de jeunes de son âge vivant encore chez leurs parents. Roulant des billes dans sa direction, elle avisa une seconde Otello qui se lançait dans un laïus sur le caractère extraordinaire de la famille. Malgré elle, elle en vint à se questionner sur sa famille à lui. Mais visiblement, ce n'était pas son jour de poser les questions. Elle ne répondit rien, hochant seulement la tête, tandis qu'il fonçait vers la fenêtre s'allumer une sèche. C'était tentant mais non. Elle ne touchait plus à ça. Elle avait eu suffisamment de mal à s'arrêter que pour recommencer sans raison, en considérant qu'il y ait des raisons valables que pour commencer la première fois. le voilà qui reprenait, la supposant fille unique. Répondant d'un simple "hum hum" affirmatif, la vision fugace d'une vie à deux, trois, ou même quatre lui effleura l'esprit. Elle était habituée à être la seule enfant, en dehors des gosses de couples d'amis, à la maison, et il lui semblait presque bizarre de s'imaginer autrement. Il ne lui laissa pas le temps de répondre, de toute façon, qu'il enchaîna avec une gerbe de questions. Tiens. Avaient-ils échangé leur personnalité pendant la nuit ? L'écoutant, elle finit par le dévisager, son regard passant du bout de bois qu'il désignait à sa chevelure. Incapable de se contrôler, elle éclata de rire. « Ne compte pas sur moi ! » Il était fou, complètement fou. Le pauvre. Il ne devait pas être habitué à l'effort, et la tête lui tournait sûrement. « J'aime bien trop tes cheveux » sourit-il ensuite, calmée. Sa tignasse, c'était de l'art, en particulier, lorsque tout partait d'un côté à cause de l'oreiller traître qui mettait un point d'honneur à les aplatir complètement. « Par contre, j'aime pas tellement tes pieds » et un air pensif et vaguement fripon modifia ses traits. Se secouant mentalement l'esprit pour revenir sur terre, elle songea néanmoins à répondre à ses véritables questions. « Mmmh... Mon père l'a pris avec sa philosophie habituelle, c'est-à-dire que quand je lui ai dis que j'allais passer à la télé, il a faillit mourir de rire. Il prétend qu'il s'en doutait, mais je le soupçonne de dire ça pour se donner un genre » et elle secoua la tête avec un sourire, l'air de dire qu'il était vraiment irrécupérable, celui-là. C'était clair, ce fanfaron qui faisait semblant de tout savoir, plaisantant toujours, il était irrécupérablement touchant. « Ma mère était plus septique. Elle n'aime pas tellement le concept de télé-réalité. Mais elle se range à mes décisions quand elle voit que je sais ce que je fais, en général. Elle s'est faite à l'idée, je suppose, car elle finissait par en parler plus librement, en me taquinant sur le fait que ma curiosité me perdrait. » C'était là ses mots exacts, mais Ismay ne s'en était pas souciée outre mesure, étant donné que c'était plus ou moins la phrase qui avait résumé son enfance. « Mon prénom me vient de ma mère. L'une de ses cousines s'appelait comme ça, c'était sa cousine préférée, aventurière, malpolie et effrontée, d'après ce que j'en sais. Un jour, elle est partie sans avertir personne pour un tour du monde, et on ne l'a plus revue. » Évoquer ce détails lui rappela à quel point elle avait regretté que cette tante ne soit jamais réapparue - peut-être était-elle morte ? ou peut-être avait-elle trouvé son âme-soeur et était-elle parfaitement heureuse, quelque part au bout du monde ? Elle l'ignorait, et n'avait d'ailleurs jamais rencontré cette femme, partie avant sa naissance. Et elle le regrettait. Dieu sait qu'elle aurait adoré passer des après-midi à l'écouter raconter ses voyages. « Et à vrai dire, je ne vois presque plus mes parents. Ils vivent toujours à Londres, et je n'ai pas l'occasion de faire le trajet autant que je le voudrais. J'ai vraiment repris contact avec eux et leur téléphone plus régulièrement depuis environ un an. Je ne sais pas pourquoi, je me suis rendu compte à quel point ils étaient importants. » Comment avait-elle pu seulement l'oublier ? Ou alors, ne 'avait-elle jamais oublié, mais y avait-elle prêté moins attention. Ça lui apparaissait comme une erreur irréparable, aujourd'hui.

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