On a un dépressif dans le village. On a un dépressif dans le village. J'ai trouvé du Valium en fouillant dans la salle de bain. J'ai trouvé du Valium et j'en ai pris. Deux, trois, je ne sais plus. Je ne sais plus bien ce que j'ai fait. J'ai mon verre de vodka ginger ale dans la main, et j'erre dans le village. J'ai besoin d'action, j'ai des trucs à faire. Je ne sais pas quoi mais rapidement je remarque une silhouette s'avancer dans la nuit. Je jette mon verre qui se brise contre le sol. Je trottine sur mes talons aiguilles à la poursuite de cette ombre. Je me rapproche rapidement, on est devant la porte du manoir en ruine. On, puisque l'autre personne c'est Lulu. J'avance à pas de loup et rapidement je le rattrape. Je pose ma main sur son épaule, je me colle contre son dos. « Chuuuuuut, il va nous voir. » J'avise Louis d'un signe de la tête. Non, il manquerait plus que blond nous découvre. Je le tire par la main et le tire vers un coin opposé. Je ne sais pas trop où l'on va. Il fait noir, il y a des débris de partout, je ne sais pas vers où je nous dirige. J'ai ma main levé devant moi pour éviter de foncer droit dans un mur. On arrive près d'un mur. Je me retourne d'un geste totalement contrôlé, aussi étonnant soit-il. « Mais qu'est-ce que t es venu foutre ici au beau milieu de la nuit ? » Je demande comme si je venais d'être frappé par un éclair de génie. Je tapote pourtant son torse du bout du doigt, bien déterminé à connaître le fin mot de l'histoire. Je suis beaucoup moins indifférente sous Valium au contraire des autres personnes.

Je ne savais pas trop ce que je foutais à longer les couloirs de la mort, en pleine nuit. Si je n'avais pas été dans un de ces jeux de télé réalités aux habitants bisounours, j'aurais peut-être tiré ce soir là un trais sur ma vie. Un mec m'aurait tiré dans un couloir, une allée sombre, et à son extrémité, m'aurait poignardé. C'est ainsi que j'imaginais la scène, et c'est ainsi qu'elle se passait, bien trop souvent et ce dans toutes les séries policières. Oui, je savais bien ça alors que je n'étais clairement pas callé dans cette matière. Et alors que j'aperçois Louis, que je m'apprête à l'appeler, je surprend une nouvelle présence saisir mon dos. Là encore, dans un autre contexte, je pense que je lui aurais simplement pété la gueule, qui que ce soit. Mais bon. Je doutais qu'il y ait des meurtriers dans une émission du genre. Enfin j'esperais. Quoi qu'il y avait bien eu l'autre black. « Chuuuuuut, il va nous voir. » mon sourcil s'arque presque immédiatement. Qui ça, Louis ? bien oui, c'est le but... Non ? Pas le temps d'ouvrir la bouche que je me vois entrainée dans une de ces fameuses allées sombres qui rendent mes précédentes pensées d'autant plus ironique que véridique. On court presque, et je me demande alors comme fait-elle pour être aussi rapide et discrète avec de pareils talons aiguilles. A sa place, j'aurais très certainement perdu mon chemin depuis bien longtemps, m'écroulant sur un côté ou sur son voisin. Mais non, elle, elle trace, gracieuse et disgracieuse à la fois. Candace, tout simplement. Finalement, on arrive à son extrémité, et je m'attends donc aux coups de couteux. Sauf que non, j'ai le droit à des coups d'index. J'avais imaginé mon châtiment bien plus sévère. « Mais qu'est-ce que t es venu foutre ici au beau milieu de la nuit ? » je plisse un instant les yeux. « C'est toi qui m'a attiré ici. » et pour quelle raison d'ailleurs ? « La question serait donc plutôt pourquoi toi, tu m'as amené ici ? » entre autre. Mais c'est la première qui me venait.

Je ne sais pas trop comment décrire mon état d'esprit à l'heure actuelle, il est embrouillé c'est certain. Le mélange alcool médicament est toujours à proscrire, surtout lorsqu'il s'agit de Valium. Mais c'était le but recherché alors au lieu d'être tranquillement défoncé dans mon coin, je vais à la rencontre de Lulu. Il a la tête du type à se fourrer constamment dans les ennuis. Ce soir je suis une bonne personne. Et Louis a l'allure d'un tueur en série près à le découper en morceau dans mon esprit. Je crois que si je n'étais pas dans cet état j'aurais sans doute attendu que quelque chose d'horrible se produise. Pour me divertir. Mais je suis un ange, un véritable petit ange qui speed dans la nuit noire. J'entraîne Lulu le plus loin possible de ce monstre. On s'arrête parce qu'on est arrivé au bout d'un couloir. Ça grince d'ailleurs par ici. Je l'interroge et le soumet à mon index accusateur. Mais il me retourne la question, je fronce les sourcils. « Hé ! Mais je n'ai fait que te suivre ! » Je l'accuse un peu trop fort pour le coup, moi qui venait de lui dire de se taire, c'est bien la peine. « Je suis sûr qu'il allait te bouffer, il avait l'air affamé en plus. » Lui c'est Louis mais ça va de soit. Je reprends un peu mes esprits et arrête de marteler son torse. Je pose mes mains sur mes hanches, je lève la tête vers le plafond qui menace de s'effondrer sur nous. « Dis moi Lulu, est-ce que tu crois aux esprits ? » Je demande, alors qu'un sourire sadique se dessine sur mes lèvres. J'sais pas pourquoi je lui demande ça, parce qu'il parait que ce truc est hanté il me semble. J'sais pas. Moi je n'y crois pas vraiment.