FT. LULU

Y’en a encore qui rangent les maisons, qui sortent des vieux meubles qui menacent de s’effriter entre leurs doigts, qui sortent tellement de sacs poubelles d’une maison que je me demande si j’ai pas absorber une substance hallucinogènes dans les dernières heures. Comment est-ce possible qu’une seule maison de cette taille puisse contenir autant de trucs à jeter ? Peut être que ces gens jetaient trop vite. A croire qu’ils sont tous des gosses de riches, c’est abîmé donc on jette. Ça me dégoûte. Mais je ne dis rien, je me contente de fumer ma clope en les regardant quand je vois un autre grand tatoué se rendre dans une maison dont la porte est apparemment condamnée. Lui aussi je l’observe, je penche même la tête sur le coté quand je le vois se débattre avec la poignée. Non mais pourquoi il s’acharne ? Finalement la porte cède et il entre, je fixe encore un long moment cette porte ouverte quand j’entends un bruit sourd provenir de la maison et une exclamation de surprise. J’arque un sourcil, j’écrase ma clope sous ma chaussure et me dirige vers la maison d’où un épais nuage de poussière s’échappe. Instinctivement, je lève mon t-shirt jusqu'à ma bouche histoire de respirer sans m’encrasser les poumons, je me dirige jusque dans le salon et je vois une armoire couchée sur le sol, des débris de verre un peu partout et le tatoué qui regarde le tout. Je m’approche. « Ca va ? » Une armoire vient de tomber quand même. Je l’observe un instant, il n’a pas l’air d’être mourant donc j’en conclus tout seul qu’il a s’en remettre. « Bon je crois qu’on peut la jeter, hein. » Dis-je en la désignant, j’avale un nuage de poussière en parlant ce qui me provoque une petite crise de toux et, énervé, je me dirige vers la fenêtre pour l’ouvrir, sauf que la poignée me reste dans la main. Ok… « De deux choses l’une, soit on reste ici et on prend le risque que cette maison nous tombe dessus, soit on sort. » J’aime ma vie, vraiment, donc j’opterais pour la seconde solution mais il y a toujours ce trésor dont Cupidon a parlé, ce serait cool de le trouver.

Depuis le début de l'aventure, je n'avais pas osé me rendre dans ces maisons abandonnées. Très certainement parce que de un, j'avais bien la flemme de devoir m'activer avec les débris que me renvoyaient ces habitations, et de deux, et bien contrairement à ce que certains peuvent s'imaginer, un Lulu gothique, se scarifiant tous les soirs à l'aide de PQ, façon emo', je tenais à ma vie. Ouais, cependant, j'étais cette fois déterminé. Autant donner un peu de mon temps. Bon, ok, c'était surtout parce que je me faisais chier à mort et que je danger ne me faisait pas vraiment peur. Mais ça revenait à peu de choses près au même non ? Imaginons là chose comme ça, voulez vous ? C'est donc d'un pas étonnement décidé, comparé à mon laxisme habituel, que je me dirigeais vers l'une des habitations, essayant tant bien que mal d'ouvrir la porte. Bah putain, cette maison n'avait pas du être visitée depuis pas mal de temps, du moins, c'est l'impression qu'elle m'en laissait. Ou alors, la porte était volontairement bloquée. Enfin, après avoir failli arracher la poignée, fier de moi, je passais son pallier. Il faisait sombre, très sombre, peut-être même trop sombre. La première chose à faire serait donc d'ouvrir les volets, mais encore fallait-il les trouver. Oh, et tiens, c'est quoi ce bruit d'un coup ? Je l'entends grincer, avant de sentir un souffle s'abattre sur mon corps, la peau de mon bras me piquant. D'un coup, une voix. « Ca va ? » il me semblait que c'était l'autre petit tatoué, le moins en chair de la bande. Du moins c'est ce que sa silhouette noire, découpée dans l'ouverture de la porte semblait suggérer. « Je crois que j'ai une coupure au bras, mais je m'en remettrai. » autant dire que cette émission pouvait vite tourner à la catastrophe. « Bon je crois qu’on peut la jeter, hein. » je crois aussi que l'on aura bien du mal à en ramasser les bouts de verres. « De deux choses l’une, soit on reste ici et on prend le risque que cette maison nous tombe dessus, soit on sort. » j'hausses les épaules. « On vient juste d'entrer, alors autant continuer l'exploration. Cherche les volets, on n'voit rien. » et ainsi, j'essayais tant bien que mal de me frayer un chemin jusqu'aux murs de la pièce.

« Je crois que j'ai une coupure au bras, mais je m'en remettrai. » Bien, parce que je suis pas médecin ni infirmier ni membre de n’importe quelle autre profession qui pourrait me permettre de lui venir en aide. Après m’être donc assuré qu’il était toujours en vie je me dirigeai vers ce qui me semblait être une fenêtre et arrachai la poignée au lieu d’ouvrir ladite fenêtre. Merde. En fait, cette maison tombe en ruines et peut être qu’il serait plus safe qu’on sorte de là. J’ai l’esprit d’aventure, mais j’ai encore plus l’instinct de survie. « On vient juste d'entrer, alors autant continuer l'exploration. Cherche les volets, on n'voit rien. » Bah manifestement, chez lui, c’est l’esprit d’aventure qui domine. Et merde, encore. Je tâte finalement la fenêtre en face de moi, ce sont des vieux volets à la sudiste, ceux où il faut ouvrir les fenêtres pour ouvrir les battants en bois des volets. Vous savez quoi, un velux c’est vachement plus pratique, arf. J’arrive finalement à ouvrir les volets et me tourne vers le tatoué. J’agite ma main devant moi pour chasser la poussière avant de m’écarter de la fenêtre. « C’est ça que Cupidon veut ajouter à cette saison : du sang. » dis-je en désignant son bras d’un mouvement de tête. Sang, Sexe, Show Business et Sport, c’est la règle des 4 S de la télévision et le petit ange semble la connaitre assez bien. La partie sport par contre c’est sans moi, soulever cette armoire me semble tout d’un coup plutôt difficile. Evidemment Lulu est plus musclé que moi il pourrait sans doute m’être d’une grande aide mais l’inverse n’est pas vrai. Je me dirige vers une autre pièce de la maison. « Tu viens ? J’ai pas tellement envie d’être asphyxié avec ce nuage de poussière. » Qui semble mettre des heures à sortir par la fenêtre ouverte.