Dani

MERCREDI 24 OCTOBRE ; 15H35
LES THERMES - BASSIN D'EAU CHAUDE

Nous avions beau être en octobre, cela ne m'empêchait pas de me rendre, de temps à autres, près des termes, et tout particulièrement du bassin d'eau chaude dans lequel il m'arrivait souvent de me prélasser. Alors je vous l'accorde, si la baignade était agréable, en sortant on frisait l’hypothermie, mais je préférais toujours profiter du moment présent au lieu de me dire que non loin de là le froid me guettait. Après m'être débarrassé de mes vêtements et n'avoir gardé qu'un caleçon, je m'installai dans le bassin, savourant la chaleur de l'eau. Et, très vite, mes yeux trouvèrent à quelques mètres de là Dani, mon plus fidèle allié, fraichement réintégré. Allez savoir ce qu'il faisait dans le coin - il prévoyait peut-être de se baigner, lui aussi. « Poto ! Je t'ordonne de me rejoindre dans ce bassin, tout de suite ! » C'était un ordre, oui. Je voulais passer un moment avec celui dont la réintégration dans l'aventure était la plus belle chose qui m'était arrivée ces dernières semaines. On va même dire que c'était un rayon de soleil au beau milieu d'un ciel couvert. Car dernièrement, j'avais pas mal encaissé. Entre Asmaa que j'essayais en vain d'aider à vaincre son addiction, Nicole qui semblait déterminée à me mener la vie dure et les récents départs de candidats auxquels je m'étais beaucoup attaché, non vraiment, le grand retour de Dani m'avait fait un bien fou. Avec Dani tout me semblait simple. Je n'avais pas à mesurer la portée de mes propos, je n'avais pas non plus à me soucier de comment il les interprèterait... Et tout ça, pour une seule et unique raison : parce que mon Dani était spécial. Il savait comment j'étais, et comment il fallait se comporter avec moi. Avec lui, je n'étais pas prêt de me renfermer comme une huître car il était le seul avec qui je parvenais réellement à être moi-même, et surtout le seul avec lequel j'étais parfaitement à l'aise. Je me rapprochai du bord du bassin sur lequel je m'accoudai ensuite, ne quittant pas des yeux le gringalet. Il était forcément partant pour une baignade. Et si ça n'était pas le cas, et bien... il finirait de toute façon à l'eau. J'étais doué pour prendre les gens par surprise - si Sven était encore là, il vous le dirait. Mais... passons. Il était hors de question que je fasse trempette seul cet après-midi. Donc techniquement, Dani n'avait pas le choix, il devait tomber la serviette - et rien d'autre par pitié - et me rejoindre dans ce bassin. Il n'allait de toute manière pas rester sur le bord à me regarder, ce serait idiot. Et ce bassin était bien assez grand pour deux, croyez moi. Il y avait même assez de place pour tout le peuple égyptien, je pense.

On est mercredi. Y a rien de particulier le mercredi, à Fake Lover. Non, pas vraiment. Je dois dire, qu'en fait, y a jamais vraiment quelque chose de prévu à telle et telle journée. Peut-être le jeudi, parce que c'est le jour des nominations, ou bien le dimanche, parce que c'est le jour du prime. Or, les nominations, on connait déjà les noms, et puis le prime, c'est dans troooooop longtemps. Ouais, je dois dire que, parfois, j'ai l'habitude de trouver le temps long, par ici. Attention, je ne me plains pas. Si cela m'aurait saoulé, je ne serai pas revenu, voyez. D'ailleurs, je ne comprends pas vraiment pour la production a décidé de me réintégrer, moi en particulier. Je ne critique pas, ô que non, seulement je ne suis pas quelqu'un d'extraordinaire. Je ne suis pas un candidat dont on se rappellera, comme Daphne, par exemple. Mais bon, puisque j'ai été éliminé sur le vote arbitraire de Fantine, je pense qu'au fond c'est légitime. Même si je ne lui en veux pas, clairement. Et puis, au jour d'aujourd'hui, elle est dehors, enfin, elle et son petit groupe, et moi, je suis là. Alors franchement, je m'en tape un peu d'avoir été éliminé, du moment que je suis là. Ah si, mon seul regret pourrait être le fait que je n'ai pas les mêmes relations avec les autres candidats qu'ils ont déjà. J'ai perdu du temps, mais, au moins, je sais qui sont mes potes. Enfin, surtout qui est mon pote. On peut pas vraiment dire que j'en ai beaucoup. Seulement un seul qui m'a réellement manqué, et que je comptais à tous prix revoir à la sortie. Ouais, Malik, bien joué. En même temps, c'était pas très étonnant. Malik, on a accroché direct. Dès le premier soir. Faut dire que je suis du genre intrusif dans la vie des gens, alors le pauvre je l'ai bousculé dès que je suis rentré, faut croire que je suis complètement taré, moi, surtout que le type n'est pas le plus extraverti de cette Terre, si vous voyez ce que je veux dire, hm. Mais il est attachant. Et puis, merde, c'est mon meilleur pote, j'ai pas à m'expliquer. En parlant de Malik, d'ailleurs, je l'ai aperçus entre deux bouchées de mousse au chocolat. Il doit se diriger vers les thermes, enfin, c'est par là qu'il va, à vrai dire. Oui, je l'espionne par la fenêtre. Je suis un ouf, j'sais, j'sais.. soit ! je pose mon encas et je vais me changer, foutre un maillot de bain et aller chercher une serviette. Je me dirige vers le thermes. Je suis en maillot de bain, dehors. Vous vous rendez compte ? Juste en maillot de bain. Et on est en octobre. Un fifou, j'vous dis. Susu' ! bref. Je vois mon pote qui barbote dans l'eau, et il m'invite à le rejoindre. Non, pardon, il m'y ordonne. Je souris ; il a bien changé depuis mon départ, il est plus.. enfin moins.. il est différent, c'est tout. Mais je le kiff toujours autant, ah si si ! Je lâche ma serviette sur le sol et descends gentiment dans l'eau. Non, je ne sais toujours pas "très bien nager", du coup, on y va doucement. Une fois dans l'eau, je m'approche de mon poto. « Comment t'vas ? » Je souris. « Putain tu sais que tu m'as quand même grave manqué, toi ! c'est ouf ou pas ? j'veux dire, on aura pas été longtemps ensemble, t'vois. Et sinon, avec les autres, ça va ? tu n'as pas un 'autre meilleur poto j'espère ! » On peut pas vraiment dire que j'ai vraiment "tout" suivi. Non, pas vraiment, en fait..

Dani et moi, c'était... indéfinissable. Genre, dès notre rencontre, notre tout premier échange, nous étions partis du principe lui et moi que nous étions inséparables, les meilleurs du monde en somme. Je le conçois, c'était assez rapide, mais que voulez-vous, il y avait une telle alchimie entre nous... on ne pouvait pas lutter ! Aussi, imaginez un peu ma surprise dimanche lorsque Dani avait été réintégré tandis que je l'imaginais déjà rentré chez lui, avoir tourné la page. Je n'aurais pu espérer plus beau cadeau que celui-ci. Cet après-midi, je faisais trempette dans le bassin d'eau chaude des thermes, et tout naturellement en voyant passer dans le coin mon éternel poto je conviais de suite ce dernier à m'y rejoindre, ce qu'il ne tarda pas à faire, se débarrassant donc de sa serviette et se laissant glisser dans l'eau. « Comment t'vas ? » Aux dernières nouvelles j'allais bien. J'allais même très bien, puisque Dani avait été réintégré et que retrouver mon poto après quelques semaines de séparation me mettait plus en joie que jamais. J'affichai un grand sourire. « Il y a bien longtemps que je n'ai pas été aussi heureux. » Et c'était bien vrai ! Ces dernières semaines, mon moral n'avait pas toujours été au beau fixe, et pour cause... entre l'addiction d'Asmaa que je prenais trop à cœur et cette peur que j'avais d'être encombrant, ma partenaire avec qui les rapports étaient aussi confus que désolants, et tous ces candidats qui importaient à mes yeux et dont je m'étais subitement trouvé séparé dimanche en début de soirée... Non vraiment, il n'y a pas à dire, le retour de Dani compensait un peu tout cela. Je retrouvais mon plus fidèle allié, mon grand ami, mon poto quoi. « Putain tu sais que tu m'as quand même grave manqué, toi ! c'est ouf ou pas ? j'veux dire, on aura pas été longtemps ensemble, t'vois. Et sinon, avec les autres, ça va ? tu n'as pas un 'autre meilleur poto j'espère ! » Toujours aussi spontané, toujours aussi attachant, rah bon dieu que je l'adorais ce Dani. « Tu m'as beaucoup manqué toi aussi. Vraiment beaucoup. » Pour tout vous dire, le soir où Fantine avait décidé de le sacrifier au profit de son partenaire, le grand blond, j'avais carrément lâché des larmes. Parce que oui, Dani et moi étions très proches malgré le fait que nous nous connaissions depuis peu de temps. Il représentait une présence rassurante dont j'avais besoin, dans cette aventure. « On va dire qu'avec les autres, globalement, ça se passe bien. » Je préférais ne pas m'étendre sur les rapports que j'entretenais avec chaque candidat, vraiment, il y aurait trop à dire et il n'était pas question qu'on ne parle que de moi ! « Et t'es fou toi ! Un meilleur poto, j'en ai qu'un, et c'est carrément toi ! » rétorquais-je, presque offusqué qu'il ait pu un instant s'imaginer que j'aie pu le remplacer. J'avais beau beaucoup apprécier l'ensemble des candidats avec lesquels je cohabitais, aucun n'arrivait à la cheville de Dani - il était en une seule personne tout ce que j'adorais chez plusieurs autres. « Ton retour m'a redonné goût au jeu. » avouais-je timidement. Je ne l'avais jamais vraiment perdu en fait, seulement ma motivation était au taquet depuis dimanche, et ça, c'était indéniable.

Je lui demande comment il va, et il me dit qu'il n'a jamais été plus heureux. Ca me fait sourire, et je crois bien que c'est ma présence qui le rend si euphorique, qui le rend si heureux, comme il se plait à dire. Et ça, ça me touche vachement. Parce qu'honnêtement, je ne suis pas quelqu'un d'incroyable, je n'ai pas une vie à en faire baver quelqu'un, je ne suis pas forcément quelqu'un sur qui on se retourne dans la rue. Du coup, je me dis que, c'est ma personnalité un peu loufoque qui a plu à Malik. À lui et à sa.. timidité, dirons-nous. Ce qui m'a plu chez lui ? Tout ! absolument tout. Il est adorable, gentil, simple, plutôt beau gosse, et puis c'est un super pote. J'ai vu la tronche qu'il tirait quand j'ai été éliminé. C'était pas joli. Et même si, ce soir là, je faisais tout pour ne pas pleurer, en coulisse, c'était une toute autre histoire, hm. Oui, il allait me manquer. Et, oui, il m'avait manqué. C'est ça, l'amitié. Et même si ça a été assez vite entre nous, je ne peux faire autrement que de me dire que je pourrai toujours compter sur lui, du moins dans cette aventure, comme lui pourra compter sur moi à n'importe quel moment. J'ai jamais vraiment eu des amis, encore moins de meilleur pote, du coup, j'en profite, hein. « Tant mieux alors ! » Le voir triste, ça n'aurait pas été.. cool ? Non, mais de toutes façons j'aurai tout fait pour lui faire retrouver le sourire, à ce bougre ! haha. Mes pieds battent doucement l'eau, et puis je me colle à ses côtés, lui demandant si ses relations avec les autres avaient changées. Ma question sur le meilleur pote n'était pas la conséquence d'une possible jalousie, oh que non. C'est juste que ces derniers temps j'ai pas vraiment eu l'occasion de le regarder à l'oeuvre, parce que, comment dire, les émissions de télé irlandaises ne passent pas vraiment au Maroc, mais bon c'est bien dommage d'ailleurs, parce que j'aurai bien aimé les espionner, comme ça, vite fait. Nooon, je ne suis ni voyeur, ni pervers ! à part pour les seins de Sïana, ou même les seins de toutes les filles ici, ou même dehors en fait, enfin bref, ceci n'est pas le sujet. Mon coude se retrouve posé sur le rebord et j'observe les iris de mon meilleur poto et mon sourire s'agrandit peu à peu ; je suis bien content de l'avoir retrouvé celui-là. Je me dis que, maintenant, on va pouvoir vraiment faire des activités de potes, parce que lorsque j'ai été éliminé, c'est comme si, pour moi, j'avais été coupé dans mon élan, et c'est un sentiment que je ne veux plus jamais connaître, plus jamais. Il avoue que je lui ai vraiment manqué. J'ai bien envie de lui retourner le compliment mais je l'ai déjà fait une centaine de fois, au bout d'un moment il va en avoir assez, le pauvre.. et puis j'ai pas envie de le mettre mal à l'aise, hein. On sait jamais ! enfin bref. J'observe toujours le jeune homme qui me dit que ses relations vont bon train. Bon, tant mieux. J'ai légèrement envie de lui demander comment ça se passe avec une certaine fille du nid, mais je me ravise à la dernière minute ; ça va le mettre mal à l'aise et il va sans doutes changer de sujet, je le connais quand même, un peu. Cette fille, c'est Asmaa, et je sais qu'ils sont plutôt proches. Du coup, je m'amuse parfois à l'embêter à ce sujet, mais visiblement il ne semble pas intéressé, du moins pour le moment. Et puis, je me rappelle soudainement de la question qu'il se posait à lui-même quant à sa sexualité. Bon, j'ai bien fait de ne pas lui demander, alors. Remarque rouler une grosse pelle à Asmaa, ça pourrait l'aider.. oui enfin, on s'égare ! « Ca me rassure, j'avais peur que tu m'oublies, t'sais ! moi j't'ai pas oublié non plus, tu sais. » Faut dire que ce genre d'expériences, ça marque, et puis quand quelqu'un vous "touche" à ce point, il reste souvent dans votre esprit. C'était le cas de Malik à mon égard. Je pense que de toutes évidences on a été faits pour se rencontrer et pour bien s'entendre, d'ailleurs il n'hésite pas à me complimenter d'avantage ; du moins mon retour. Et ça me touche, encore un peu et je chiale dans le bassin. J'en suis capable. Il abuse, rôh ! « Arrête, » dis-je, d'abord, fronçant légèrement les sourcils, « tu vas me faire pleurer, t'es trop gentil pour faire pleurer les gens heeeeeein. » Même si c'est de joie, hein, mais bon. Il va me prendre pour un taré, mais bon je pense qu'il a "l'habitude". « Et sinon eeeeeuh.. » je tente de changer de sujet, sinon j'vais chialer. J'suis sensible, au fond, hein. On dirait pas comme ça, je sais.. « mon poussin te passe le bonjour, et.. oh ! tu sais pas quoi ! je compte acheter un petit lapin qui portera ton nom, ouais ! enfin si tu le veux, évidemment. » Un lapin nain, plus précisément. Voilà voilà, quoi. L'histoire de ma vie.

+ désolé pour la qualité plus que pourrie ><

« Tant mieux alors ! » Le retour de Dani m'avait remotivé, complètement. Je n'avais pas nécessairement perdu le fil du jeu, néanmoins c'est vrai son départ avait été un sacré coup dur à encaisser, et je m'étais trouvé au plus mal pendant plusieurs jours. C'est forcément difficile de voir partir une personne dont on s'est considérablement rapproché, et qu'on apprécie grandement. Alors oui, à l'heure d'aujourd'hui, j'allais bien. J'allais même, très bien. Je ne pouvais pas me porter mieux en fait. Ce n'est quand même pas tous les jours que l'on retrouve son poto adoré ! Il m'avait tant manqué... han, dire que j'avais presque fait le "deuil" de notre amitié, pensant qu'au final on ne se reverrait plus, malgré la promesse que je lui avais demandé de me faire le soir de son élimination. Notre amitié reprenait donc de plus belle, comme si nous ne nous étions jamais quittés lui et moi. Justement, Dani craignait que j'eus osé le remplacer durant son absence ! Sacrilège, je n'aurais jamais pu entreprendre une telle chose, ça avait à mes yeux quelque chose d’immoral ! Mon poto c'était lui, et personne d'autre. « Ca me rassure, j'avais peur que tu m'oublies, t'sais ! moi j't'ai pas oublié non plus, tu sais. » J'esquissais un sourire. Cela me faisait réellement plaisir de savoir que je n'étais pas devenu persona non grata à ses yeux. Vous savez, on ne sait pas ce qui aurait pu se passer à l'extérieur pour lui... Il aurait pu être amené à voir des images de moi qui auraient changé son opinion me concernant. Mais bon, encore fallait-il qu'il eut suivi l'émission pendant tout ce temps, et je pense que justement, il ne l'avait pas fait. Je lui avouai ensuite que son retour avait été une sorte de renaissance pour moi, que cela m'avait redonné goût au jeu. « Arrête, tu vas me faire pleurer, t'es trop gentil pour faire pleurer les gens heeeeeein. » Je détestais même ça, faire pleurer les gens, être la cause de leurs problèmes, leurs malheurs. Alors il allait devoir retenir ses larmes, parce que je refusais catégoriquement de les faire couler. Non, y'avait pas moyen. « Et sinon eeeeeuh.. » Je commençais à bien connaitre mon poto. Aussi, je sentais poindre comme un changement de sujet imminent. Et je ne m'y trompai pas ! Car effectivement, un instant plus tard, il était question de tout autre chose que du fait que Dani était au bord des larmes. Jugez par vous-même. « mon poussin te passe le bonjour, et.. oh ! tu sais pas quoi ! je compte acheter un petit lapin qui portera ton nom, ouais ! enfin si tu le veux, évidemment. » Ou comment passer d'un extrême à l'autre. Ainsi Dani souhaitait acheter un lapin qu'il nommerait Malik. Je vous assure, j'étais flatté ! Je... je ne parvenais même pas à trouver les mots pour l'exprimer d'ailleurs. « Oh, Dani... » Pour le coup, c'est moi qui avais maintenant les larmes aux yeux. Comment ça, j'en faisais trop ? Non non, vous ne vous rendez pas bien compte là : Dani voulait nommer son lapin Malik ! Pour moi c'était une sorte... de gloire, parfaitement. Je m'emballais peut-être un peu, d'accord, mais je ne m'y attendais tellement pas aussi... « Je... Dans la mesure où 'Malik' n'est pas une marque déposée, tu peux bien évidemment nommer ton futur lapin comme tel ! J'en serai même ravi ! » Y'avait pas de copyright à mon nom, du moins pas que je sache. « Haaan, un petit lapin portant mon nom, c'est tellement choubidoubidou ! » repris-je, en ne manquant pas de m'extasier, tapotant même dans mes mains comme un gosse recevant le jouet de ses rêves à Noël. Bah ouais j'étais content, attendez, y'avait de quoi l'être. « Bah, pour la peine, dès que je retourne à Londres, je me dégote un chat que je nommerai Dani, voilà, c'est dit, je le ferai. » J'avais toujours voulu avoir un chat en plus, l'occasion rêvée puisque son nom était d'ors et déjà choisi. Ah et je ne voulais pas n'importe quel type de chat s'il vous plait, je voulais un Scottish Fold, ouais ! Tellement adorables avec leurs oreilles rabattues, alala. Par contre, ces chats-là coûtaient bien un bras, au moins. J'allais devoir raquer en somme, et comme je ne comptais pas sur cette émission pour gagner le moindre centime, il me faudrait faire avec mon maigre salaire. Bah, quand on s'achète pas de fringues pendant des années, on finit par économiser et se faire une petite cagnotte. Je pense qu'une trentaine de livres sterling m'attendaient quelque part, dans mon appartement miteux. Trente euros à mes yeux, c'était le début de la fortune, croyez-moi.

dis pas n'importe quoi ♥

Je suis touché de le voir aussi content de me retrouver, en quelque sorte je me rends compte que si je n'étais pas revenu ici, j'aurai réellement compté pour quelqu'un ici, et ce même si je ne serai resté qu'un court laps de temps dans ce nid d'amour. Et, avouons le, Malik a été un moteur important de me venue ici, une seconde fois. Peut-être que s'il n'était plus là, avait été éliminé à cette heure-ci, je n'aurai pas été là, je ne sais pas. Mais bon, puisqu'il est là, la question ne se pose pas, n'est-ce pas ? Je lui annonce que mon poussin lui passe le bonjour, enfin, c'est un peu faux, puisqu'il ne parle pas. Je sais juste qu'il avait fait un bruit tout mignon et étrange à la fois quand je lui ai montré une photo de mon poto sur l'écran d'ordinateur -d'où je viens je ne peux pas tellement aller plus loin que les pages google, hm-, du coup, j'ai interprété ça comme un geste d'amour, d'affection. Je crois que je les présenterai l'un à l'autre, une fois. Ils vont être super potes ! M'enfin il ne faut pas oublier que c'est moi le meilleur poto de Malik, et que Miguel, c'est mon poussin. Mais on pourra faire garde partagé avec Malik s'il le voudra. Soit. Je change donc littéralement de sujet par rapport à ses propos qui me vont droit au coeur ; je sais qu'il est sincère, il n'est pas du tout le genre de type à mentir sur ce genre de choses. Je n'allais pas dire que j'allais pleurer, non, mais honnêtement, il poussait encore un peu plus loin et là je remplissais le bassin d'eau encore un peu plus. Du coup, je lui parle d'un possible petit lapin que j'achèterai et qui portera son nom. Je sais très bien que les gens derrière leurs écrans doivent nous trouver cul-cul, même naïfs de croire que notre amitié tient, et se crée alors qu'au fond, on a pas été beaucoup de temps ensemble, ici. Mais je crois que dans ce genre de programme, les sentiments sont genre.. quadruplés et on ne se rend pas compte qu'on s'attache vite aux gens. Quitte à acheter une boule de poils et la nommer au nom d'un de ces candidats qui nous ont marqué de quelques façons que ce soit. Je ne m'attends pas à ce qu'il me balance un gros "OUI", ou bien "T'ES GENIIIAL" (même si honnêtement c'est vrai haha), mais j'espère quand même qu'il sera touché. Et puis, plus il parle, plus mon sourire s'agrandit. Il est d'accord ; je suis tellement content que je souris au maximum, quitte à m'en décoller la mâchoire. Qu'est-ce qu'il est adorable, ce type, je m'en remettrai jamais. À part.. « Ça veut dire quoi choubi-truc ? » Ca doit être un truc égyptien que personne ne connait, mais puisque je m'intéresse à tout ce qui le touche, j'ai envie de savoir, okay ? Et puis ça se trouve c'est un message codé. On est jamais trop prudent. Mon coude racle le bord des thermes, ce qui rafle un peu ma peau et me fait grimacer quelques secondes, tandis que je le regarde se dandiner dans tous les sens, tapotant dans ses mains. Je ne savais pas qu'une telle nouvelle sur un lapin pouvait l'extasier autant. Ca me touche, putain, ça me touche, vraiment. Et puis, le type, il continue, il me dit qu'il compte également faire la même chose pour moi mais avec un chat. Un chat. Un chat. Putain, moi et les chats, c'est une grande histoire d'amour. Je me suis toujours vu, à soixante-dix ans, assis dans un fauteuil, en train de tricoter avec une bonne quarantaine de chats tout autour de moi. Bon, okay, je pompe un peu le schéma de ma grand-mère, maiiiiiis, ça, personne n'est sensé le savoir, okay ? Je le regarde, je prends une moue d'enfant tout à fait comblé, et puis, d'un coup, je me rapproche de lui et me jette dans ses bras, comme ça, comme deux vieux potes qui viennent de se retrouver. Je lui fais quelques petites tapes dans le dos et je me recule, souriant toujours. « T'es vraiment un type en or, sérieux ! » Je passe une main humide et furtive dans mes cheveux bruns qui se retrouvent à leur tour un peu mouillé. « J'espère que cette fois on restera plus que deux semaines ensemble, j'vais pleurer sinon, okay ! » J'suis sérieux, déjà que là c'est chaud pour pas fondre en larmes. Les joies des retrouvailles, c'est tout. C'est la vie, hein ?

J'étais prêt à sortir les cotillons là, limite. Oui, j'étais heureux. Non, rectification, j'étais euphorique. Savoir que Dani allait prochainement avoir pour tenir compagnie à son poussin un petit lapin auquel il comptait donner mon nom me mettait dans tous mes états. Pour moi l'honneur était immense, il ne pouvait pas me faire de plus beau cadeau en fait ! Parce que son lapin, il aurait pu le nommer Pierrot, Gustave ou encore Vladimir... Mais non, il avait porté son choix sur le prénom "Malik", à savoir le mien - pour vous c'est pas un scoop, je sais. Je m'agitais grandement, exprimant ma joie de par de grands gestes, quelques applaudissements et sauts sur place... Dani, quant à lui, sembla juste légèrement perplexe quant à ce qu'il venait d'entendre. « Ça veut dire quoi choubi-truc ? » Sur le coup je ne compris pas tellement sa question, et puis je me remémorai mes dernières paroles, lorsque je m'étais extasié devant l'idée qu'un lapin puisse porter mon nom. « "Choubidoubidou", plutôt, non ? » fis-je amusé. Parce que je n'avais pas le souvenir d'avoir sorti un truc dans le genre "choubi-truc", si ce n'est ça. Et effectivement, je pouvais comprendre qu'il se questionne sur le sens de ce "terme" - si s'en était réellement un d'ailleurs - car on avait quand même vu plus compréhensible. Je laissai s'échapper un petit rictus, reprenant ensuite. « Ça veut tout simplement dire que c'est choux, que c'est mignon, que c'est trognon quoi. » Bah ouais, un petit lapin en passe de se nommer Malik, moi je trouvais ça absolument cute. Et je suis sûr que vous aussi. Je lui fis par la suite savoir que de mon côté, je prévoyais de m'acheter un petit chat dont le nom, évidemment, était déjà tout choisi : Dani bien sûr ! Je crois qu'il ne s'y attendait pas, et que quelque part ça le touchait. Il arbora bientôt une mine qui me donna juste envie de lui faire plein de câlins, puis me pris dans ses bras, avec entrain. Je resserrai cette étreinte qui représentait beaucoup à mes yeux - il était revenu, je pouvais à nouveau compter sur lui, sur sa présence. Se détachant de moi, il reprit. « T'es vraiment un type en or, sérieux ! » L'entendre de sa bouche me touchait plus encore que si cela avait été débité par n'importe quel autre candidat. Parce que Dani avait le don de facilement m'émouvoir de par les propos qu'il tenait. C'était vraiment poignant d'apprendre qu'à ses yeux j'étais un "type en or" - je compris alors qu'entre nous, c'était une très belle histoire d'amitié qui perdurerait longuement, très longuement. « Et que dire de toi... » rétorquais-je d'une voix tremblante, et les yeux humectés. Parce que dans le genre type en or, Dani se posait là lui aussi. Genre, ce mec était génial, avait vraiment tout pour plaire. J'aurais à la fois aimé l'avoir pour frère, pour père, pour meilleur ami et pour... OKAY D'ACCORD. Passons hein, ça vaut mieux, je vais commencer à m'imaginer de ces choses moi... « J'espère que cette fois on restera plus que deux semaines ensemble, j'vais pleurer sinon, okay ! » Ah si nous devions une nouvelle fois nous quitter prochainement, je pense que je ne m'en remettrais honnêtement pas, que mon moral en prendrait un sacré coup, que je ne ressemblerais plus à grand chose... et que je ne serais plus que l'ombre de moi-même. Je ne voulais ni quitter Dani, ni que Dani me quitte. Bref, je voulais que l'on reste tous les deux au sein de ce jeu, plus complices que jamais, comme deux grands potos que nous étions. « Toi t'es bien parti pour rester plus de deux semaines ici. Moi... et bien on verra. » Dani venait tout juste de faire son retour dans le jeu. Aussi, il était si attachant que je ne m'en faisais pas pour son actuelle popularité. Le public venait à coup sûr de se rendre compte que ne pas l'avoir d'avantage plébiscité la semaine de son départ face à Louis avait été une énorme erreur et qu'il ne faudrait plus commettre celle-ci. Mais pouvais-je lui promettre que nous passerions vraiment plus de deux semaines ensemble cette fois-ci ? Qu'est ce qui me garantissait que dans deux semaines, je serais encore là ? Je ne désirais que ça, si vous saviez... Parce que quitter Dani relèverait à quitter ma moitié ici. Repartir en Angleterre sans lui me déchirerait littéralement le cœur, et ce dernier avait déjà trop enduré ces dernières années. Je ne voulais plus pleurer avec Dani, ou seulement de joie, comme j'étais à deux doigts de la faire là, tout de suite. J'essayais de me retenir hein, mais je n'y parvins pas bien longtemps... Après plusieurs minutes de lute, une larme se fraya un chemin sur ma joue. Ah la petite garce.