WITH ARÈS
ASMAA
NIVEAU III

J'attendais déjà depuis quelques minutes, que Tris s'en aille. Non pas que je ne l'aimais pas, naaaaan, mais ce n'était pas elle qui m'intéressait dans ce lit. BAH NON. C'est Arès que j'voulais voir. Ouai, depuis quelques minutes, je les observais de loin, attendant dans un coin hors de la chambre, avec pourtant une belle vue de cette porte entrouverte. Je ne savais s'ils dormaient, s'il forniquait (BAH QUOI?) ou s'il se faisait des bisous d'esquimaux, n'empêche, la jeune femme aux longs cheveux bruns mit du temps à se lever. Mais lorsqu'elle le fit et, après avoir fait semblant de rien lorsqu'elle passa à côté de moi, je m'avançais du lit rapidement, mais à pas feutré pour ne pas le réveiller. Encore en pyjama, je me laisserais bien à m'assoupir de nouveau à ses côtés et c'est sans grande gêne, que je m'installais à la place encore chaude de Tris. Je gardais les yeux clos, me mettant en boule comme à l'accoutumé, laissant mes boucles dépasser de la couverture, comme indication qu'il s'agissait bien de moi : bah ouai, si j'avais voulu me cacher totalement, j'aurai commencé par mes cheveux ! Arès malgré tout ça, ne semblait pas s'être réveillé. En tout cas, il ne bougeait pas. Rien, pas un mouvement, pas un souffle, pas une parole. PARFAIT. Je bougeais alors un peu plus vers lui, pour venir coller mes pieds froids au sien, engouffrant ma tête sous l'un de ses bras. Oui, comme un caniche. J'suis un pitit chien tout mignon moi ! Là, LÀ, on va pas me dire qu'il n'allait pas se réveiller, hein ! Les draps bougèrent. Oula ! Je restais au même endroit, tout contre lui au final, fermant les yeux. Siiiiii j'dors là !

Je cours dans un champs. A vive allure. Mes pieds me portent. J'ai le souffle couper et à cet instant, je maudit le tabac qui m'essouffle. Pourtant, mes pieds m'emportent, encore et encore. Après quoi est-ce que je cours ? Je n'en sais foutrement rien. Cependant, je vois tous les visages des candidats qui m'ont nominé, me courir après. Avec en tête, celui d'Elliot, évidemment. Elle a ce visage dur, de celui qu'elle adoptait lors de notre confrontation dans cette même chambre. Je trébuche, je me relève. Je continue ma route jusqu'à ce que le nid s'arrête. Qu'un grand et long grillage ne me barre la route. Tout se bouscule. Je crie, je mets mes bras devant moi. Ils s'approchent à une vive allure. Et je me réveille. J'écarquille les yeux, je regarde autour de moi et je soupire de soulagement. Ces rêves font de mon sommeil un cauchemars depuis certains jours. J'ai d'abord l'impression que ce sont les pieds de Tris qui sont collés au miens et puis, des bouclettes me chatouillent adorablement le visage et je comprends. Un énorme sourire naît sur mon visage. Ce réveil est finalement bien plus beau qu'il n'y paraissait. Asmaa a les yeux clos, on dirait une petite poupée. J'embrasse son nez délicatement et je passe ma main dans ses boucles. « J'étais pas au courant qu'on m'a changé de partenaire pendant la nuit. » j'ai la tête dans le troufion et la voix rauque. Et comme bouclette ne daigne pas répondre, je prends les devant et je lui chatouilles les côtes afin qu'elle ne se réveille. Elle est toujours tout contre moi et je la serre dans une étreinte tendre, comme pour m'abreuver de sa joie de vivre. Mon moral à moi, est plutôt dans le négatif. « Comment tu fais pour être mignonne même le matin ? » je grogne en imaginant mes cheveux qui partent dans tous les sens, les cernes monstrueuses qui doivent pocher sous mes yeux et mon haleine de chacal. Bon, le dernier point ne relève pas de la beauté mais c'est tout de même un bon moyen de perdre toute crédibilité.

Malicieusement, je m'étais faufilée dans le lit d'Arès, fraîchement déserté par Tris. Ouai, donc, il n'avait pas pu sentir grand chose de ce changement le gaillard. Tant mieux, c'était mon plan, être la plus discrète possible. Ma place enfin trouvée, contre le corps chaud du bel homme, je laissais mes yeux exagérément clos, attendant la moindre réaction venant de sa part. Qui tarda à arriver, jusqu'à ce que je sente les draps bouger autour de nous. J'avais envie de lâcher un rire, mais je ne voulais pas gâcher la surprise. Je me concentrais alors, tandis que je sentais quelque chose d'humide sur le bout de mon nez rond, accompagné d'une caresser, comme celle que l'on ferait à... à un chien ! Bah oui, caniiiche ! J'avais terriblement envie d'ouvrir les yeux et crier BOUUUUUUH, mais mine de rien, je n'étais pas très bien réveillé non plus... Enfin si, enfin non, enfin... Il se mettait à parler. « J'étais pas au courant qu'on m'a changé de partenaire pendant la nuit. » AHAH, c'est une bonne surprise hein ! Quel meilleur réveil que d'être à côté de moi ? Hein, hein ? J'aurais bien pris le temps de rester encore un peu dans la même position, mais Arès m'attaqua à la déloyale. En me chatouillant ! Ah non ! Ce n'était pas du jeu ! Je commençais à me tordre dans tout les sens, ouvrant deux minutes les yeux pour laisser échapper mes rires. J'suis pas chatouilleuse, nooon, bah non, pas du tout ! Je le suppliais d'arrêter ça immédiatement, ce qu'il fit, venant me serrer tout contre lui. « Comment tu fais pour être mignonne même le matin ? » J'ouvrais mes deux grands yeux, quoique, encore fatigués, sur lui. Je lâchais un rire. Parce que je suis mignonne, là ? Genre pyj-mama de gamine, cheveux plus en bataille qu'habituellement (sisi, c'est possible), tronche de cake aux fruit confit tout dégueulasse. « J'sais pas... C'est naturel chez moi... » Commençais-je en prenant une voix de bourgeoise, passant une main dans mes cheveux et relevant le menton, comme une lady. « Ouuutch, par contre toi t'es pas beau à voir ! » Le taquinais-je, en posant un main sur son visage, pour ne pas le montrer à la caméra. On sait jamais, si quelqu'un faisait une syncope... Roooooh je rigolais évidemment et mon large sourire en témoignait. « ♫ Le soleil vient de se leveeeeeer ! Encore une bonne journééééée ! ♫ » Ouai, je chante comme une casserole, pour bien se réveiller ! Ahah ! Jamais je ne m'étais demandée ce qu'était ce lien entre Arès et moi. Ouaiii, j'le vois comme celui qui ne me voit que comme un petit cœur, une pile électrique. Il ne me voit que sous mon meilleur jour et ça m'allégeait le cœur. Même si la semaine dernière, j'avais été un peu plus vulnérable. Maintenant, je me sentais libérée totalement avec lui, maintenant qu'il connaissait mon VRAI secret. Je montais limite sur lui, pour lui faire un gros câlin. Malgré mes vingt-et-un, bientôt vingt-deux et lui, pas beaucoup plus, je le voyais comme un... « T'sais que t'es comme mon grand frère ! » Je ne pouvais pas dire que je n'ai jamais eu, puisque j'en avais au bled, sauf que je ne les avais jamais revu. Il l'était là lui, en remplacement. « Ouaiiiiii bon, j'ai les cheveux frisés et pas toi. Ouaaaaai j'ai la peau foncé et toi t'es blanc comme un cul. Ouaaaaaaai... Mais t'es grand, très grand, alors ça va ! » Concluais-je, par un large sourire.

J'ai plutôt l'habitude de me réveiller aux côtés de Tris ou à la rigueur seul. Mais j'avoue que cette surprise me redonne du baume au coeur. Mes émotions ont été mises à rude épreuve ces derniers jours et asmaa est un peu comme un rayon de soleil dans ma vie. Elle me donne constamment le sourire et réussit - je ne sais comment - à me faire sourire et oublier mes soucis en un rien de temps. Alors, après l'avoir chatouillée et attendu qu'elle ne me supplie d'arrêter, je la sers contre moi comme pour me nourrir d'elle. Je n'arrive pas tellement à mettre de mots sur notre relation mais, je sais qu'elle est forte. Que nous sommes en parfaite harmonie. Et puis, elle vit en France. Je n'aurai aucun mal à aller la rejoindre. A l'emmener à Paris et à lui faire visiter la ville comme moi je la vois. Cette perspective m'enchante. « Ouuutch, par contre toi t'es pas beau à voir ! » je fais la moue et je passe une main dans ses cheveux pour la décoiffer, encore un peu plus. De toute façon, elle n'est jamais coiffé, m'enfin. Et tandis qu'elle met sa main sur mon visage, je reprends mes chatouilles qui ont le don de me mettre de très bonne humeur malgré cette tête digne des plus grands films d'horreur que je me tape. Passons. Elle chante, faux et je mets cette fois-ci ma main sur sa bouche. Shhhh ! je fais. « Bon ben voilà il pleut, merci Asmaa. » je dis en m'efforçant d'être sérieux et en grognant. Je me recouche sagement, je fixe le plafond et elle me monte dessus. J'arque d'abord un sourcil et puis j'ouvre de grand yeux. J'avais pas prévu qu'on fasse ça si vite et dès le matin.. joke. Je la sers fort contre moi tandis que ces mots parviennent jusqu'à mes oreilles d'une douceur infinie. Je souris, tendrement et j'embrasse sa joue. Je tourne la tête pour ne pas qu'elle se prenne un revers de mon haleine. « Pourquoi, si j'avais été petit t'aurais pas voulu de moi en grand frère ? » N'empêche que, même si je ne lui ai pas retourné la phrase, je suis touché. Elle est adorable et j'ai envie de le lui dire. Sauf que je n'ai jamais été très doué pour ça. Que je privilégie les gestes à la paroles. Alors j'embrasse même son cou, un baiser tout doux, tout petit, juste destiné à lui montrer qu'elle est exactement pareille pour moi.

Arès était déloyale, mais carrément. Me faire des chatouilles quoi, c'était pas normal. PAS NORMAL. Mais je ne pouvais m'empêcher d'apprécier malgré tout, ça. Bah oui, j'étais bien du genre à aimer que l'on m'embête comme il le faisait... Je l'avais cherché après tout. Je roulais d'un sens puis dans un autre dans le lit, revenant toujours au point de départ qu'était son corps. À son tour, il mettait sa main sur mon visage, pour faire cesser mon très beau chant. « Bon ben voilà il pleut, merci Asmaa. » Raaaaah, mais n'importe quoi lui, je ne chantais pas assez mal pour faire pleuvoir... Quoique... Je lui fis une grimace, passant ma langue. Ouai, j'étais vraiment une gamine... Plus encore avec lui qu'avec un autre. Je ne pouvais vraiment pas m'en empêcher, que ce soir du soir au matin ou du matin au soir, pour n'importe quoi, j'arrivais toujours à faire le bébé avec lui. J'en suis un aussi, un petit peu quand même, genre j'ai l'complexe de Peter Pan, j'en étais sûre et certaine ! Ouai, au moins ! Une grande qui ne veut pas grandir, c'est tout moi. Et une grand qui a besoin d'une présence rassurante, pour faire des bêtises sans être disputée ! Bah ouai, Arès, c'était bien comme mon grand frère et jamais il n'irait me disputer. « Pourquoi, si j'avais été petit t'aurais pas voulu de moi en grand frère ? » Je relevais mes yeux malicieux sur lui, secouant ma tête. « Maaaaaais siii, mais voilà... » Ouai bon j'avais pas de réponse à lui fournir. Qu'il eut été petit, géant, nain d'jardin, mince, gros, black, asiatique, roux, blond, même avec une mèche à la Justin Bieber, je l'aurai accepté comme quand frère. Parce que c'est Arès quoi. Il me connaissait d'une manière ; une facette de moi que personne ne connaissais. Déjà, rien que le but de ma participation ici. Lui, peut-être une ou deux autres personnes, mais les autres ne savent pas que j'étais là pour trouver quelqu'un qui m'accepterait et qui m'aimerait... Malgré tous. Je souriais à son petit baiser, fermant les yeux, toujours contre... euh... sur lui. Parce que j'étais sur lui oui, ma tête contre le haut de son torse. Il ne me voyais sûrement pas comme une proie potentielle (roooh j'voulais dire comme une nana à son goût), car d'autre à sa place m'aurait déjà plotté le cul, à être ainsi. Pas lui, ce qui renforçait aussi cette idée fraternelle. « Tu sais, me glisser dans ton lit, c'était une mission commando. J'veux pas te violer, hein, t'es trop pas mon style de mec ! Trop vieux ! » Je m'empêchais de rire, avant de reprendre. « Mais je voulais plus que tu sois triste, parce que j'ai bien vu que ça n'allait pas, parce que t'as été un peu nominé... Et quand je vois quelqu'un de triste, bah je suis triste... Alors, t'es plus triste, maintenant ? » Lui demandais-je naïvement, une petite moue sur les lèvres.

J'ai pas eu de soeur. J'ai pas eu l'occasion de vivre cet amour fraternel entre un frère et sa soeur. L'envie de la sur-protéger, de l'aimer et lui trouver quelqu'un de bien. De l'accompagner partout, la suivre et la défendre contre des mecs qui tenteraient de la briser. Et j'avoue ne jamais y avoir songer jusqu'à rencontrer Asmaa. Cette boule d'énergie, cette petite pile qui a fait de mon quotidien est réel paradis. Chacune de nos entrevue me redonnent le sourire. A ses côtés je me sens bien. Et j'ai envie de la protéger comme un veut protéger sa soeur. J'ai envie de suivre chacun de ses faits et gestes, choper celui à qui elle s'intéresse et le menacer que s'il lui fait du mal, il aura à faire à moi. Et je consolerai ses larmes, je lui raconterai des blagues pour avoir le privilège de revoir son sourire de nouveau. Je me suis laisser prendre par ses sourires tendres et ses moues adorables. Elle a chiper toutes mes conventions et s'est emparée de mon coeur. Je l'aime comme j'aime mon frère. C'est plus fort que de l'amitié, plus que de l'amour encore, c'est au delà de tout et je sais que notre amour ira loin, bien plus loin que ce jeu dans lequel nous sommes les uns sur les autres. J'ai envie de plus, de la revoir à la sortie, de la voir de nouveau se glisser dans mon lit juste comme ça, par envie. Et ses cheveux en bataille le matin, ses sourires qui m'illuminent et sa voix fluette qui me casse les oreilles. « Tu sais, me glisser dans ton lit, c'était une mission commando. J'veux pas te violer, hein, t'es trop pas mon style de mec ! Trop vieux ! » J'arque un sourcil et je feins de bouder. Moi, pas son style ? IMPOSSIBLE. je secoue la tête négativement. « Arrête, je sens que tu brûles d'envie de me sauter dessus. Ce que tu as déjà fait, en fait. » elle est à cheval sur moi, à cet instant. Normal. « J'attends que tu m'embrasses mais ça n'a pas l'air de venir. T'es coincée ? » non, non impossible que je ne sois pas son style, je refuse. Et j'essaie de paraître le plus sérieux du monde. « Mais je voulais plus que tu sois triste, parce que j'ai bien vu que ça n'allait pas, parce que t'as été un peu nominé... Et quand je vois quelqu'un de triste, bah je suis triste... Alors, t'es plus triste, maintenant ? » Oh, c'est donc ça. Un sourire naît sur mes lèvres et je caresse tendrement sa joue de ma main. Elle est adorable, vraiment. Comment peut-on vouloir faire du mal à une femme telle qu'elle ? « Je.. je ne comprends pas le geste de Gaspard mais.. ça va mieux, oui. Je crois. » parce que outre la nomination, il reste Elliot et ces putains de sentiments que je ressens à son égard et qui me bouffent. Mais j'ai pas envie d'en parler. Il faut que je trouve une parade et mon visage s'illumine. Elle est toute trouvée, en fait. « Et alors avec le petit Maliiiik.. ? » je dis, un grand sourire plaqué sur le visage, les yeux pleins de questions. Je veux TOUT savoir.

Dans un petit résumé, je lui expliquais, en gros, qu'il ne s'agissait pas d'un plan drague, de venir se coucher avec lui (se coucher et pas coucher!) « Arrête, je sens que tu brûles d'envie de me sauter dessus. Ce que tu as déjà fait, en fait. » Baaaaah oui que j'en brûlais d'envie, puisque je venais de le faire. Ahah, mais pas de la même manière qu'il était en train de le suggérer. Naaaaan, moi j'avais la possibilité de lui grimper dessus comme en ce moment, sans avoir d'arrière pensée sexuelle. Bah non, j'suis bien gaulée, mais j'pense pas qu'au cul ! Je lâchais un simple « pfffffu » parce que c'était n'importe quoi ; il recommençait déjà. « J'attends que tu m'embrasses mais ça n'a pas l'air de venir. T'es coincée ? » J'ouvrais les yeux, choquée. Je n'irais jamais l'embrasser, au ça non. J'viens de lui dire qu'il était comme mon frère ; sérieux qui embrasse son frère. Je lui tira la langue dans un premier temps, avant de me pencher vers lui.. Ouuuuuutch avant de me reculer de nouveau ! « R'garde ! Moi j'veux bien t'embraser, mais faut que tu te brosses les dents avant là, parce que c'est pas possible ! » Mouwahahah comment faire diversion. Et ma diversion alla plus loin, en passant d'un truc à un autre. Effectivement, je ne voulais pas le voir triste. Le voir triste, c'était me rendre triste. Et me rendre triste, c'est vraiment méchant. Alooooors, qui veut vraiment être méchant avec moi, hein hein ? Ma petite moue resta en place sur mon visage, jusqu'à ce qu'il vienne à me répondre. « Je.. je ne comprends pas le geste de Gaspard mais.. ça va mieux, oui. Je crois. » Mon large sourire illumina de nouveau mon visage. Tant mieux. Je ne lui posais pas plus de question sur ce sujet : non pas, parce que je m'en foutais, mais parce que je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie. S'il allait mieux, même s'il ne faisait que le croire, c'était très bien. J'avançais mon visage pour lui faire un bisou sur la joue ; tellement mieux qu'un 'tant mieux' ou autre commentaire qui ne servirait striiiiictement à rien. Et puis tout d'un coup et là, j'étais pas du tout d'accord, il passa à son tour du coq à l'âne. Naaaaaaon, c'est moi qui fait ça normalement ! Bouuuh ! « Et alors avec le petit Maliiiik.. ? » Mes yeux s'arrondirent immédiatement. Le petit Malik ? Le petit Malik ? Ooooooh il faisait son curieux là ! C'est que mon petit Arès était en mal de potin, non ? Alors rapidement je fis une petite moue. « Quoiii ? » Lui demandais-je feignant l'incompréhension. Bah oui quoi ? Qu'est-ce qu'il voulait exactement ? Moi j'voyais pas duuuu tout. Malik, Malik. Et alors quoi ? Mais je voyais bien qu'il voulait tout le détail de ce qu'il se passait entre nous, genre un compte rendu argumenté, sauuuuuf que j'avais pas envie de lui dire. Parce qu'il ne se passait rien entre lui et moi, bah non, pas grand chose. On est ami et puis c'est tout, c'est pas comme lui et Elliot et je sais que c'est compliqué entre eux. « J'dirais rien ! » Pour faire genre, y'a du suspens ! Et alors, je quittais son corps, pour venir rouler à l'autre extrémité du lit. Je cachais mon visage, surtout mes joues et mes yeux, avant de totalement me cacher sous la couverture. Il ne saura rien. Point !

Je ne suis pas du matin, d'habitude. Vraiment pas. Je grogne, je me cache sous la couette, je rechigne à me lever. Et bizarrement, aujourd'hui, je suis de bonne humeur. Enfin j'essaie, en tout cas. J'avoue avoir envie de grogner parce qu'Asmaa m'a réveillée, parce qu'elle me saute dessus mais au fond, elle me redonne du baume au coeur pour toute la journée. « R'garde ! Moi j'veux bien t'embraser, mais faut que tu te brosses les dents avant là, parce que c'est pas possible ! » Elle s'est penchée vers moi, et s'est reculée aussitôt. Je feins d'être surpris, frustré et choqué. Je croise les bras sur mon torse, je fronce les sourcils, je grogne et je boude. « Tant pis, tu ne goûteras pas à mes baisers langoureux. T'aurais pu goûter au bonheur.. » Je tourne la tête, je boude. Elle se moque de moi et je feins d'être vexé. Au fond, je m'en fiche un peu, je rigole. J'ai même envie de lui souffler à la tronche pour qu'elle s'évanouisse. Mais bon. Je ne voudrais pas prendre le risque de la perdre pour des conneries de mauvaise haleine. Cette pensée me fait sourire. Autant que le geste de Gaspard que j'ai du mal à comprendre, d'ailleurs. C'est adorable et je n'aurais de cesse de le remercier. Dieu seul sait combien ces nominations m'ont foutu les boules. Je n'ai pas envie de partir maintenant. Pas envie de quitter toutes les personnes géniales que j'ai pu rencontrer. Et Asmaa en fait partie. Plus que partie d'ailleurs. Elle est l'une des personnes les plus incroyables de ce jeu. Elle embrasse tendrement ma joue en guise de réponse et je souris. C'est pour cela que je l'apprécie. Parce qu'entre nous, il n'y a pas besoin de grands discours. Nous nous comprenons en un regard, en un baiser. Nos discussion sont légères même lorsqu'elles sont sérieuse. Asmaa me rend meilleur, elle m'apaise, réellement. Et ce sentiment que je ressens pour elle me pousse à être curieux envers sa vie. Carrément curieux d'ailleurs. J'aimerais savoir ce qu'il se passe entre Malik et elle. C'est flagrant mais elle ne désire apparemment pas m'en faire part. Je grogne de plus belle. Elle se renfrogne, quitte mon corps et se cache sous les couvertures. Ça ne se passera pas comme ça. « Raconte-moi tout ou je te souffle dans la tronche ! » je la menace, c'est mal. Je marche au chantage, c'est d'autant plus mal. Mais je veux savoir moi !