C'est officiel je suis complètement déphasée. Le décalage horaire, ces horaires plus qu'étranges concernant l'accès à la cuisine. Je ne sais plus à quelle heure je dois manger. Je sens que ma ligne va en prendre un coup. Je ne suis pas de celles qui passent leur temps à se priver, mais j'ai adopté un certain rythme, j'ai pris l'habitude de manger sainement, ce n'est pas pour rien. Les repas à heure régulière sont assez importants pour garder un bon équilibre et il est seize heures passées, je ne sais pas si je dois grignoter ou attendre le soir. Je n'ai pas réellement mangé de la journée, j'ai fait quelques réserves étant donné que ce matin je n'ai pas pu prendre de petit déjeuner mais je ne suis pas certaine d'avoir envie de cuisiner à cette heure-ci. Je suis assez embêtée du coup. J'ai beau tenter de fouiller dans ces fameux placards rien ne me vient à l'esprit, j'ai faim, j'ai entendu mon estomac protester mais je ne suis pas vraiment inspirée. J'entends quelqu'un arriver pourtant, je tourne la tête par politesse. Je l'ai déjà vu, oui plusieurs fois, j'essaye simplement de mettre un nom sur ce visage familier si bien que mon visage doit être déformé par le questionnement. « Harry !  » Que je lance fièrement comme si je venais de répondre à une question hyper difficile. Bonjour, je m'appelle India et je suis totalement saine d'esprit. Je souris légèrement mais ne tarde pas à faire la moue, pas à cause de lui, non, à cause de mon indécision. « Tu as faim ? Tu veux que je te cuisine un truc ? Choisis je t'écoute.   » J'avoue que ça résoudrait pas mal mon soucis. Et puis que je cuisine pour un ou pour deux ça ne me dérange pas vraiment. J'espère simplement qu'il n'est pas trop exigent ou qu'il n'est pas du genre à manger n'importe quoi. Quoi que peut être qu'il ne vient pas manger après tout. Il faudrait peut être que j'arrête de le fixer de cette façon aussi.

Comme quoi, la parité des sexes existe, aujourd'hui, les hommes et les femmes avaient les mêmes possibilités, les mêmes droits, mais aussi les mêmes préoccupations. Les évolutions de la société ! En effet, Harry avaient des idées au moins aussi superficielles que India en entrant dans la cuisine. Il revenait de la salle de sport pour parfaire son corps de rêve. Il avait l'habitude d'avoir une hygiène de vie impeccable, et ce n'était pas maintenant qu'il comptait changer cela. Avoir un corps de rêve, cela se travaille. Il revenait de la douche et était parfaitement détendu lorsqu'il pénétra dans la pièce pour se servir à manger. C'est alors qu'il remarqua une jeune femme postée devant les placards, à la recherche de quelque chose qui pourrait l'inspirer. Fera-t-elle partie de celles qui, chaque saison, passe de sirène à cachalot ? Seul le temps nous le dira. Enfin, elle se souvenait de son nom, était sympathique, et proposait même de lui faire à manger ! C'était une perle, mieux valait qu'elle reste loin des gâteaux et du Nutella. Un mince sourire aux lèvres, Harry s'approcha également un peu des placards pour en observer vaguement le contenu, et répondit.

- Et ben, j'étais venu pour prendre un fromage blanc 0%, mais j'imagine que ce serait gâcher tes talents de ne pas en profiter...

Harry fit mine de réfléchir. En fait, il réfléchissait vraiment. Il avait l'occasion de se faire servir, il n'avait pas l'occasion de passer à coté. Après quelques secondes de questionnement intense et métaphysique, il poursuivit.

- J'ai envie de pommes de terre sautées. Des carrées, pas des rondes.

Je ne suis pas du tout égoïste, c'est vrai que j'ai l'habitude de cuisiner pour moi seule, parce que je vis seule alors évidemment quand on prend une habitude il est toujours délicat de s'en défaire. J'ai l'habitude de doser pour une seule personne, cette habitude a été délicate à prendre aussi, enfin là n'est pas le sujet. Non, à vrai dire, je n'ai jamais été contre le fait de cuisiner pour quelqu'un d'autre, en général si on me demande je peux le faire, il suffit d'y mettre les formes simplement, la politesse n'a jamais tué qui que ce soit. C'est un minimum la base de l'éducation. Mais il est vrai que certains en manquent ici. Je présume que c'est les risques lorsqu'on participe à une télé réalité, rencontrer des gens pas très bien éduqués. Enfin bon, là n'est pas le problème, mon problème majeur c'est que j'ai aucune idée de ce que je vais bien pouvoir préparer. J'ai faim et c'est quand même terrible de ne pas savoir de quoi j'ai faim. Je crois que c'est l'afflux de provisions qui m'empêchent de décider. Chez moi je me contente de ce que j'ai alors qu'ici. Enfin, tout est immense de toute façon alors c'est presque logique que le garde manger le soit je suppose. En tout cas je compte bien profiter de la présence d'Harry dont je me souviens encore du prénom pour m'aider. D'autant que je me propose carrément de lui cuisiner ce qu'il désire. Certes il n'est pas du tout sûr de ce qu'il pourrait manger mais étant donné que je me propose c'est quand même que je me débrouille pas mal. C'est le cas donc tant mieux. - Et ben, j'étais venu pour prendre un fromage blanc 0%, mais j'imagine que ce serait gâcher tes talents de ne pas en profiter... Je souris doucement. Oui c'est vrai. Et à vrai dire le fromage blanc me rassure.  - J'ai envie de pommes de terre sautées. Des carrées, pas des rondes. Ouf. Ce n'est pas irréalisable, t pas trop gras si je fais attention. « Pommes de terres carrées, je m'en occupe immédiatement.   » Et je me dirige vers le cellier toute guillerette. Je récupère quelques pommes de terres, pas énormément mais suffisamment pour nous deux. « Tu ne parlais pas de pommes de Terres surgelées et gorgées d'eau rassures moi ?  » Parce que ça existe, mais bon je pense que ça il peut le faire lui même, enfin j'en sais rien, j'ai l'impression de poser une question idiote mais sait-on jamais. En tout cas je lave les pommes de terre et les dépose sur le rebord de l'évier. J'essaye de partir en quête de l'économe ce qui pourrait s'avérer utile pour éplucher ces petites pommes de Terre. Ah tiens, le voilà. « Tu n'es pas trop déçu d'avoir perdu ta partenaire ?  » Je lance dans un sourire, une charmante demoiselle cette Henley. Vraiment charmante.

Finalement, cela pouvait être pratique, la présence d'une femme qui aime cuisiner. Harry, en tant que célibataire de longue date, avait du apprendre les rudiments pour survivre et ne pas se faire livrer tous ses repas. Cependant, il fallait bien avouer qu'il n'avait rien d'un chef et qu'en général, si quelqu'un d'autre pouvait faire la cuisine, c'était préférable. De plus, on devait bien reconnaître que India était une femme ravissante, et qu'elle avait de sérieux atouts qui rendaient sa compagnie encore plus agréable. Harry s'assit sur une des chaises en regardant son interlocutrice faire tout le travail. Après tout, il ne voulait pas être dans ses pattes, il la gênerait plus qu'autre chose. Haussant les épaules, il commença par lui répondre « Je n'ai pas l'habitude de cultiver des pommes de terre dans mon petit jardin. Des patates, c'est des patates, non ? J'y connais rien, ce n'est pas mon rayon ! » Il adressa un large sourire à sa camarade. Harry aimait la bonne cuisine, mais serait bien incapable d'en produire lui même. Son sourire s'élargit encore lorsque son ancienne partenaire devint le sujet de la conversation. Il fallait bien avouer que c'était un sacré phénomène. Au fond, le métis espérait bien pouvoir la voir à nouveau lorsque les groupes seraient assemblés, mais être associé à elle comprenait des risques. La blonde risquait de se mettre des gens à dos assez vite, avec un tel caractère, et dans Fake Lover, ce n'était pas nécessairement la stratégie à adopter. Il finit par répondre, après avoir pris un instant pour réfléchir à la question. « Bah, je pense qu'on aura l'occasion de se revoir quand les groupes seront réunis. Mais l'avoir comme partenaire, je ne suis pas sur que ce soit le bon plan... et toi, alors ? Tu as eu l'occasion de cerner le mec avec qui tu es arrivée ? »