sïana
le vingt quatre octobre, seize heure et des poussières. j'ai passé les derniers jours à gambader dans le village tel un cabri ayant connu que le noir d'une grange, à croire que l'expérience 'va y qu'on te tient à l'écart' m'a complétement traumatisé. honnêtement, lorsque le premier mois est passé, j'ai commencé à me demander tout doucement si finalement je n'étais pas l'otage d’Al-Qaïda et qu'ils me pensaient assez con (ce que j'aurais été, sans nul doute) pour croire encore à la possibilité de me retrouver en plein milieu d'une télé-réalité. Alors lorsqu'un type massif est venu m'chercher soufflant un 'c'est l'heure, on t'emmène' je n'ai pas réussi à étouffer mon couinement, cherchant la grille d’aération que j'avais repéré lors d'un désir soudain d’évasion, oui d'accord je m'étais senti à ce moment là tel michael scofield à dessiner des plans de partout. On me pardonnera, fallait bien qu'on s'occupe pendant tout ce temps...non ? j'enfonce les mains dans mes poches en toisant doucement l'espèce d'enseigne foireuse de l'auberge...aussi charmante que le reste du village, vraiment, qualité petite maison dans la prairie version qui a buté laura Ingalls, de quoi se sentir rassuré et confortablement installé. C'est assez déconcertant de se retrouver encore à visiter certains lieux lorsque le reste des candidats ont déjà une routine bien former, qu'ils se connaissent et savent exactement avec qui trainer. Le seul truc d'un tant soit peu familier dans le coin pour moi doit être....le sas. ouai voilà, le sas, mais le sas ne va pas m'aider à m'sentir mieux, à avoir l'impression d’être venu ici pour autre chose que regarder les étoiles et à faire de belle rencontres (quoi que j'ai fais des rencontres dans le sas, mine de rien.) j'entre et observe doucement les lieux. oh joie, que c'est charmant comme endroit. Apparemment, le dicton 'ne jamais juger un livre sur sa couverture' s'applique parfaitement. y'a quoi faire de la musique si seulement je savais jouer d'un quelconque instrument (le triangle ça ne compte pas, non), de quoi s'allonger et merveille, de quoi jouer au billard, je m'approche de la table et m'assoit rapidement sur celle-ci, levant la tête vers le plafond. bon maintenant faut que j'trouve un plan, que j'me fasse petit et mignon histoire de ne pas gicler à peine débarqué. j'pourrais faire quelques conneries, ou alors j'peux aussi profiter à fond de la petite semaine de vacance avant de partir par le sas aussi rapidement que je suis venu, parce que le sas et moi, c'est une grande histoire d'amour finalement. Un bruit arrête mon intense réflexion, que dis-je, mon extraordinaire réflexion et je tourne rapidement la tête plissant des yeux avant de souffler doucement. Une fille, une jolie fille...saana...sina...sïana ? ouai, sïana, voilà c'est ça.