Halloween, Halloween, les momos, les monstres d'Halloween. Enfin, nous sommes arrivés au trente-et-un du mois. Sûrement le jour que je préfère à cette époque de l'année. Pas pour les feuilles de l'automne qui fleurissent le sol- non, celles-là je les exècre au plus haut point-, ni pour le vent frais qui annonce l'hiver. Mais pour Halloween. En fait, j'ai toujours adoré fêté Halloween. Je me souviens avoir continué de faire le tour du pâté de maisons- costume de vampire, diablotin ou autre monstre tout aussi effrayant sur moi- jusqu'à mes treize ans au moins. L'âge qu'on associe désormais à la puberté. Personnellement, à treize avant, j'étais tout, sauf pubère. Pas un poil sur le torse, pas un biscoto sur les bras. En fait, je crois même avoir mué l'année suivante. Oui, c'est ça. Je me suis coltiné cette voix de tapette jusqu'à mes quatorze ans, au moins. Si ce n'est pas honteux, ça. Emmitouflé dans ma couverture- piquée dans un des lits vides de la chambre, afin que mon partenaire et moi n'ayons pas à nous battre pour un bout de tissu pendant la nuit-, j'attends impatiemment que Lulu daigne ouvrir les paupières. Cela fait une bonne demi-heure déjà que je suis fin prêt, mon masque fait maison posé sur le nez, attendant que Monsieur veuille bien se réveiller. Je ne compte pas lui demander de sucreries, j'ai seulement envie de voir sa réaction lorsqu'il verra mon déguisement. J'espère bien qu'il va sursauter. Après tout, c'est bien ça le but premier de cette fête à la con, non ? Foutre les jetons.