Il ne comprenait pas. Pourquoi lui ? Pourquoi est-ce que Lulu l'avait choisi pour pénétrer dans cette chambre secrète ? Est-ce que cela avait un rapport avec le baiser qu'il lui avait donné lors du prime ? Est-ce qu'il devait y voir une preuve d'affection, une preuve de ... désir ? Vraiment, il ne comprenait pas. Il avait simplement envie de penser que son camarade avait voulu passer un moment avec lui, seulement avec lui, loin de leurs camarades, loin de l'agitation du reste du village. Raphaël, de son coté, avait particulièrement envie de prouver à Lulu qu'il faisait de gros efforts pour s'affirmer, mais également pour assumer ce qu'il ressentait. Parce qu'il va de soi que son camarade ne le laissait aucunement indifférent. Il était tout ce dont il avait besoin pour aller bien, pour se sentir mieux. Chaque étreinte qu'il lui offrait le laissait rêveur. Chaque baiser qu'il lui donnait faisait de lui un homme heureux. Lulu faisait battre son cœur. Il avait encore du mal à se l'avouer, mais il était pris d'une étrange affection pour son camarade. Une affection forte, sincère, qui rendait impossible le fait de pouvoir être loin de Lulu ne serait-ce qu'un court instant. Et savoir qu'il allait pouvoir dormir avec lui le gênait autant que cela lui faisait plaisir. Ils dormaient généralement dans la même chambre, mais pas dans le même lit. Mais ce soir, cette nuit, ce serait différent. Il ignorait ce qu'il se passerait avant, après, mais il comptait bien profiter de la paisible nuit qu'il passerait dans ses bras. Parce qu'il va de soi qu'il ne prévoyait pas de dormir avec lui comme avec n'importe quel étranger. Lulu était Lulu, à savoir quelqu'un qu'il adorait, quelqu'un qu'il ... aimait. Oui, sans nul doute. Il ne comptait donc pas agir autrement que comme un gamin désireux de s'endormir dans une étreinte affectueuse, dans les bras de celui qui comptait tant à ses yeux. Et tandis qu'ils se trouvaient maintenant devant cette porte intrigante, Raphaël priait simplement pour être capable de lui faire comprendre qu'il le voulait près de lui, pas seulement ce soir, tout le temps. Ils entrèrent silencieusement dans cette chambre, l'occasion d'en admirer la décoration. Mais bien vite, les yeux de Raphaël trouvèrent plus intéressant à contempler : Lulu. Il s'approcha de lui, et d'un geste délicat, il déposa une main sur son torse, tandis que ses lèvres cherchèrent un instant les siennes, avant de les trouver, lui offrant un baiser aussi doux que fort de sens. « Pourquoi m'avoir choisir pour ... pour venir ici ? » demanda-t-il timidement, avant de coller son front au sien, sa respiration s'accélérant bientôt. « Est-ce que ... » Il ferma les yeux, se mordant la lèvre, laissant sa main se placer dans la nuque de son camarade. « Est-ce que tu as envie de moi, Lulu ? » lâcha-t-il finalement, dans de forts rougissements. Ses yeux se rouvrirent, captant les siens avec intensité. Il cherchait une réponse dans son regard avant même d'en obtenir une de la part de ses belles lèvres.

Lundi soir, voilà maintenant un jour que le prime s'est écoulé, un jour que tout a repris son cours. Je ne sais pas réellement comment cette semaine va s'engager, ni même ce que je m'apprête à y vivre. Qui vivra verra. Pourtant une chose est sûre, j'allais la passer auprès de lui. Lorsque je repense à notre première rencontre, à toutes ces choses auxquelles j'avais sous-estimé, à toutes ces choses que je n'aurais peut-être pas vécu si mes envies, mes choix avaient été différents... Mais je ne regrettais rien. Je voulais être avec lui, et quelque part, je me plaisais à croire que je l'étais. J'étais à lui. Et j'espérais que la réciproque ne serait que confirmée. Bien entendu, une part de moi, jalouse, envieuse, avait peur qu'il se rapproche d'autres candidats, qu'il s'éloigne de moi, mais je ne pouvais pourtant rien y faire. J'avais toujours été quelque peu possessif, certainement parce que ma première réelle relation n'avait été qu'un montage, que j'avais marché dans un rêve qui n'était qu'à un sens, une illusion dans le simple but de me détruire un peu plus. Mais depuis, j'avais su me relever. J'avais su rebondir, et faire mes propres choix. Batir mon propre futur. De l'argent, j'en avais amassé en quantité, et ce, même si je ne m'en vantais jamais. Personne ne savait rien sur moi, parce que je ne voulais rien dévoiler. Je ne pouvais rien dévoiler. Parce qu'une grande partie de moi se complaisait à rester mystérieuse, à se noyer dans cet océan de questions extérieures, trop désireuses de gratter quelques informations sur ma personne. Je n'étais qu'un homme. Personne n'avait besoin de me juger sur ce que j'avais accompli, seulement sur ce que je pouvais être, et présenter là, devant vos yeux. Je n'avais pas de passé ni de futur, je n'étais qu'une âme comme une autre, caractéristiques particulières, uniques, comme chacune d'elles. Et en matière rare, j'avais en ma possession, là, devant moi, la meilleure de toutes. Je l'avais lui. J'avais Raphaël. Son regard, ses yeux, sa peau. Cette expression naïve, innocente sur un visage trop parfait. Ses belles boucles brunes chassées par une peau des plus pâles. Parfaite. Il était parfait. « Pourquoi m'avoir choisir pour ... pour venir ici ? » me demanda t-il après avoir capturé mes lèvres le temps d'une seconde, et déposé son front contre le mien. « Est-ce que ... » ses dents pincèrent sa lèvre inférieure avant de finalement se détacher, en de nouvelles paroles. « Est-ce que tu as envie de moi, Lulu ? » il se mit à rougir. Mais je restais là, telle une statue de pierre, sourire attendrissant, regard bienveillant. Je l'avais choisi lui, parce qu'il n'y avait personne d'autre. Parce que je ne voulais de personne d'autre. « Je n'ai envie que de toi Raphaël. » mes lèvres se déposent sur les siennes, en un doux baiser, alors que ma main droite vient caresser l'un de ses joues. « Et... Naïvement, j'aimerais que cela soit réciproque. Je... Je crois que je veux d'un nous. »

Se retrouver en ces lieux avec Lulu aurait pu affreusement l'embarrasser, lui donner envie de lui pondre une excuse lamentable pour s'échapper d'ici, histoire de ne rien assumer, de fuir au loin comme si c'était plus facile que de lui ouvrir son cœur. Mais non, il était plutôt bien à cet instant précis. Naturellement toujours quelques peu gêné, mais clairement bien. Parce qu'avec lui, avec Lulu, tout allait toujours bien. Il le rendait heureux. Heureux au point qu'il appréciait de pouvoir montrer à sa mère que, oui, quelqu'un pouvait vouloir lui faire du bien, lui laisser penser qu'il méritait d'être bien, d'être heureux. Dans ses bras, tout était tellement différent. Il se prenait bêtement à rêver que Lulu l'arracherait à ce monde de brutes et de monstres pour s'envoler avec lui vers un endroit plus plaisant. Parce que tout ce qu'il voulait, c'était rester avec lui, rien qu'avec lui. Aussi attaché soit-il à ses sœurs, à ceux qu'il avait pu rencontrer ici et qui comptaient clairement à ses yeux, il est vrai qu'il ne rêvait que de vivre aux cotés de Lulu, et rien qu'à ses cotés. Il avait encore un peu de mal à se l'avouer, mais ce qu'il ressentait pour lui était plus fort que ce qu'il avait imaginé auparavant. Et lorsque Lulu laissa entendre qu'il ne voulait que lui, Raphaël sentit son cœur rater un battement. Il fut bouleversé par cette confession. Il prenait doucement conscience de l'attachement de Lulu à son égard. Un attachement on ne peut plus réciproque, évidemment. Parce que lui même ne voulait que Lulu. Sans lui, il retombait trop facilement dans un désastreux état nostalgico-paranoïaque. Et cela avait assez duré. S'il avait une chance d'être heureux avec lui, il comptait bien la saisir. Parce que tout le bien que lui faisait Lulu, il avait tendance à le prendre comme un cadeau. Peut être bien que ses prières avaient été exaucées. Des prières qui s'étaient étendues sur des années. Des prières moins vaines qu'il l'aurait pensé. Raphaël alors silencieux, encore ému par les paroles de Lulu, profita délicieusement du baiser qu'il lui donna, et frissonna au contact de la main du tatoué sur sa joue probablement rougie par tout cela. La suite le fit rêver. Ce nous dont parlait ici Lulu, il le voulait tout autant que lui. Mais comment pouvait-il ne serait-ce que douter de la réciproque de ce désir ? Ne voyait-il pas combien Raphaël était attaché à lui ? Ne percevait-il pas dans ses yeux de l'affection, de la tendresse ... de l'amour ? Délicatement, Raphaël enroula ses bras autour de la nuque de son camarade, ses lèvres effleurant timidement les siennes, son corps se collant au sien, son regard se noyant dans l'immensité du sien. « C'est réciproque, Lulu. Bien sûr que c'est réciproque » articula-t-il machinalement, comme pour ne pas perdre de temps, comme si Lulu risquait d'en douter s'il laissait passer trop de temps entre ses paroles et les siennes. Un mince sourire gagna ses lèvres, tandis qu'il vint croquer les siennes avec une infinie gourmandise. Peut être un peu trop longtemps, mais qu'importe, il voudrait passer sa vie à l'embrasser. « C'est ... c'est aussi ce que je veux ... je veux ... je veux être avec toi, Lulu » reprit-il, le souffle court, contre ses lèvres, les yeux clos. « Je veux tout t'offrir ... Mon cœur, mon corps, mon âme ... Je te veux. Je te veux tellement. » Ses lèvres vinrent doucement se loger dans son cou, en de délicats baisers, teintés de tendresse, teintés de désir. A force de tourner autour du pot, il allait bien finir par trouver le moyen de lui avouer clairement ce qu'il ressentait.

Il était là, tout près de moi, et je ne savais même plus quoi faire. Je ne savais plus comment agir. j'étais simplement entrain de perdre mes moyens, paniquant intérieurement à l'idée de faire quelque chose de travers. De dire quelque chose qui le repousserait, qui le guiderait ailleurs, au loin. J'me sentais stupide, presque, pas tout à fait encore, mais presque. Je choisissais donc de laisser cette douce berceuse qu'était le son de sa voix me guider, apaiser la moindre de mes questions. Je voulais être en enfant, et découvrir le monde en sa compagnie et ce pour la toute première fois. Un nouveau né entre les bras bienveillants de son amant. Parce que c'est ce qu'il était. Alors oui, je voulais d'un nous, parce que je n'imaginais pas mon aventure sans lui. Je n'imaginais même pas vivre sans lui. « C'est réciproque, Lulu. Bien sûr que c'est réciproque » dit-il en enfermant de ses bras mon cou, ses lèvres effleurant les miennes, me procurant un léger frisson le long de mon échine. « C'est ... c'est aussi ce que je veux ... je veux ... je veux être avec toi, Lulu » mon sourire se joint alors au sien, après avoir partagé un baiser qui me semblait un peu trop savoureux pour être réel. Raphaël me semblait bien trop beau pour être réel. Et pourtant, je l'avais là, tout contre moi. « Je veux tout t'offrir ... Mon cœur, mon corps, mon âme ... Je te veux. Je te veux tellement. » dit-il en laissant ses lèvres caresser mon cou, me laissant échapper un sourire de plaisir. C'était décidé. Je l'avais choisi. J'avais choisi de tout lui offrir. Alors, après avoir déposé un baiser furtif sur ses lèvres, j'avais déposé mes mains sur ses hanches, pour me séparer de quelques millimètres de son corps, tirant bientôt sur mon débardeur, avant de finalement le déloger. Je reculais encore légèrement, laissant mon regard balayer la pièce pour repérer la seule caméra qui y logeait. Là, je déposais le bout de tissu pour en cacher l'objectif. Ce moment n'appartenait qu'à nous. Il n'appartiendrait qu'à nous. Je voulais que tout soit parfait. J'avais alors retiré, maladroitement, mes chaussures, déposé une main sur la fermeture de mon pantalon pour la déchausser, me retrouvant bien vite en un simple boxer, face au jeune homme. Là, mon regard se déposa dans le sien. J'avançais d'un pas, puis de deux, saisissant l'une de ses mains pour la laisser venir se poser sur mon torse, à l'endroit où mon coeur battait. Un, deux. Il résonnait. Tellement puissant à cet instant précis que ma respiration n'en était que d'autant plus saccadée. « Il est à toi... » je guidais alors sa main légèrement plus bas, longeant mon torse pour se déposer sur mon nombril. « Mon âme est à toi... » après une courte pause, je la guidais toujours un peu plus bas, se positionnant maintenant par dessus mon boxer, et ce sans aucune gêne. « Mon corps est à toi. » mes yeux fixèrent un long instant les siens avant que mes lèvres ne viennent de nouveau se loger sur les siennes.

Jamais Raphaël ne s'était imaginé connaitre une pareille situation. Jamais il n'avait pensé que qui que ce soit aurait pu vouloir de lui. Il s'était toujours contenté de taire ses sentiments. Il s'était toujours contenté d'espérer en silence. Mais là, tout était réel, et il prenait doucement conscience de la bêtise qui aurait pu être la sienne s'il avait cessé d'espérer, s'il avait cessé de croire en ce qu'il avait toujours recherché. Il avait peut être l'air d'un jeune homme sans espoir, qui a depuis longtemps perdu goût à la vie, et qui n'oserait plus ne serait-ce qu'espérer qu'on puisse l'apprécier, qu'on puisse le désirer. Pourtant, il avait bien passé des nuits entières à rêver de l'être qui le délivrerait de sa prison de tristesse, qui lui offrirait la clé du bonheur, un accès à ce paradis auquel il aurait ainsi une chance d'accéder, sans pour autant avoir besoin de passer par un acte désespéré et profondément stupide. La mort ne résolvait pas tout. Joshua et Branca avaient raison. Lui, il voulait vivre. Il le disait peu souvent, il était même probablement rarement convaincant lorsqu'il l'avançait, mais il voulait vivre. Vivre, aimer, ressentir. Pour preuve, à cet instant précis, il voulait vivre en compagnie de Lulu, aimer Lulu et ressentir cette tendresse qui émanait de son camarade, cette affection qu'il semblait lui porter. Une affection naturellement réciproque. Lulu n'avait pas le droit d'en douter. Raphaël tenait à lui. Énormément. Considérablement. Au point qu'il lui arrivait de les imaginer tous les deux, rien que tous les deux, dans un endroit qui serait leur refuge, où personne ne pourrait jamais les retrouver. Il voulait tellement rester avec lui, pour toujours, à jamais. Il se trouvait bien souvent ridiculement romantique de se laisser aller à de telles pensées, mais il s'en fichait. Il voulait Lulu. Il aimait Lulu. Il n'était pas certain de trouver un jour le courage nécessaire pour le lui avouer, mais il l'aimait. Il en était certain. Son cœur en était certain. Lulu était son ange gardien, mais aussi l'être le plus formidable qu'il avait eu l'honneur de rencontrer. Raphaël avait bien trop souvent été déçu par ses rencontres. Mais cette rencontre-ci était de loin sa plus belle. La rencontre d'une vie, comme il se plaisait à la qualifier intérieurement. Son corps vibrait à chaque caresse de son camarade. Son cœur menaçait d'exploser chaque fois qu'il se tenait près de lui. Et tout ce qu'il voulait à cet instant précis, c'est connaitre la passion, comme il connaissait maintenant l'amour. Son désir pour Lulu égalisait son affection à son égard. Et tandis qu'il le sentit frissonner au contact de ses lèvres contre la peau de son cou, Raphaël eut envie de plus. Il désirait lui offrir tout ce qu'il méritait de lui. Pour avoir été si merveilleux, il méritait son être dans son entièreté. Et visiblement, Lulu était tout autant désireux, de son coté, de lui livrer ce qui le constituait. Car après avoir recouverte la caméra de la chambre à l'aide de son tee-shirt, et s'être délicieusement dévêtu, voilà qu'il incita la main du suisse à se faire exploratrice, à redécouvrir ce torse qu'elle connaissait déjà partiellement, à voyager du coté de son nombril, du coté de son bas ventre ... Fébrile et troublé, Raphaël se mordit la lèvre. Il avait compris le message. Et lorsque son camarade regagna ses lèvres, il donna une dimension des plus passionnées à ce baiser. Sa main vint trouver le bas du dos de Lulu, l'approchant davantage de lui, désireux de sentir son corps contre le sien. Un corps que Raphaël gardait encore vêtu. Il lui fallait pourtant être aussi courageux que Lulu. Il lui fallait instaurer une certaine égalité. Alors, après avoir séparé leurs visages, et adressé un sourire radieux à son camarade, voilà qu'il saisit la main de ce dernier pour l'inciter à s'assoir sur le lit. Il resta quelques secondes à le fixer tendrement, sincèrement, amoureusement, avant de s'orienter vers la commode, vers le tourne-disque, où il sélectionna bientôt une musique qu'il affectionnait beaucoup. Playground Love, de Air.

Yet my hands are shaking.
I feel my body reeling.

Themes no matter, I'm on fire.
On the playground, love.

Doucement, il revint se poster devant Lulu, qui demeurait assis sur ce lit. Il le fixa à nouveau, plus embarrassé que précédemment. Mais il contrôlait durement sa gêne, parce qu'il voulait gagner en assurance. Avec lui, il voulait apparaitre autrement que comme un enfant apeuré par l'inconnu. Il voulait se montrer homme. Il voulait se montrer charmeur. Alors il déboutonna lentement sa propre chemise, bouton par bouton, les yeux rivés vers ceux de Lulu, avant de laisser le tissus tomber sur le sol. L'imitant, il retira - moins difficilement qu'il l'aurait cru - ses chaussures, avant d'entreprendre de retirer son pantalon. Ce fut chose faite après qu'il ait défait sa ceinture. Maintenant en boxer, il adressa un timide sourire à son camarade, avant d'avancer vers lui. La musique se faisait toujours entendre, tandis qu'il entreprit de s'assoir à califourchon sur les genoux de son camarade. Ses cuisses effleurant les siennes, son torse caressant le sien, il fondit sur ses lèvres avec délice. Sa langue dansa avec la sienne dans une valse succulente, tandis que ses mains s'emparaient de son visage. Il voulait le garder tout contre lui. Il voulait que rien ne puisse les séparer. Jamais. Sur fond de cette musique qui berçait ses gestes, il laissa ses lèvres embrasser avec envie la mâchoire de son camarade, retrouvant bientôt son cou, puis mordillant sensuellement son lobe d'oreille. « Fais de moi un homme, ton homme » murmura-t-il, quelques peu essoufflé par ce désir qui montait en lui. Par là, il détournait quelques peu la célèbre citation d'Erasme, selon laquelle on ne nait pas homme mais le devient. Lui, il voulait surtout quitter son état d'innocence, son état d'enfant. Il voulait connaitre le plaisir, après avoir connu le désir. Las de n'être toujours qu'un vilain petit canard, il voulait se métamorphoser en cygne. Parce qu'encore une fois, il voulait vivre, aimer, ressentir.

Bien entendu, et connaissant son caractère, je me doutais bien qu'il s'agissait de sa première fois, qu'il m'avait choisi moi, pour expérimenter une toute nouvelle expérience. Un rite presque obligatoire auquel chacun avait besoin de gouter, au moins une fois dans sa vie. Plus si il le fallait, si ils le voulaient. Je le voulais. Je voulais lui faire l'amour un million de fois si il le fallait, jusqu'à ce qu'il soit mien, jusqu'à ce qu'il se considère comme bien dans mes bras. Jusqu'à ce qu'il s'abandonne totalement à moi. Depuis tout ce temps, vous aviez très certainement du remarquer que j'étais quelqu'un de méfiant. Malgré les apparences, je ne laissais pas grand monde entrer dans ma bulle. Je ne partageais ni parlais que très peu. Parce que je me méfiais. Parce que j'avais appris à prendre garde, j'avais appris que les apparences pouvaient être trompeuses. Alors, j'avais choisi d'apprendre à connaitre les autres avant qu'ils ne puissent briser ma carapace, ne filtrant alors que les personnes qui avaient un réel intérêt à mes yeux. Et à mes yeux, Raphaël en avait un tout particulier. Je savais qu'il ne me ferait jamais de mal. Je savais qu'avec lui, je serai en sécurité. Je savais que je pouvais lui faire confiance. Ainsi, après avoir partagé un doux baiser, le jeune homme m'incita à m'asseoir, d'un geste des plus délicats, avant de marcher gracieusement jusqu'au tourne disque où il lança une musique qui ne m'était pas inconnue, et pourtant, je n'arrivais plus à mettre de nom dessus. Mais ce n'était pas le plus important après tout. Non, ce qui était réellement important, c'était lui, face à moi. Mon regard parcourait le filet de peau qui se dessinait, peu à peu, au fur et à mesure qu'il défaisait les boutons de sa chemise, pour finalement la chasser, faisant bien vite subir le même sort à ses chaussures et à son bas. Il se retrouva ainsi au même ni que moi, s'installant bientôt sur mes jambes, collant son torse au mien. La température venait de monter de quelques degrés, ou du moins, c'est l'impression que je venais d'avoir. Et alors qu'il laissait parcourir ses lèvres le long de ma mâchoire, il reprit la parole. « Fais de moi un homme, ton homme » il en vint alors à mordiller légèrement mon lobe, ce qui me fit frissonner, une nouvelle fois. Au final, j'avais l'impression que je ne faisais que ça. Mes mains posées sur ses hanches se déplacèrent alors, longeant son dos avec passion et patience, délicatement. Enroulant alors mes bras autour de son torse, je le soulevais avec le plus de douceur possible, le déposant sur le dos, allongé sur ce lit trop confortable pour être réel. Je me retrouvais alors une nouvelle fois face à lui, mes mains continuant de parcourir son corps, longeant actuellement ses bras. Mes lèvres quant à elles venaient de capturer les siennes, avant de finalement dévier dans son cou, traçant un chemin le long de son torse, embrassant son nombril. Mes doigts saisirent par la suite les bords de son boxer, le faisant lentement glisser le long de ses jambes pour finalement le lui retirer entièrement. C'était certainement une des toutes premières fois qu'il se retrouvait nu face à quelqu'un. C'était très certainement l'une des premières fois qu'il faisait autant confiance à quelqu'un pour oser se dévoiler de la sorte, et quelque part, j'étais tout à fait honoré d'être cette personne. Mon regard croisa le sien, comme pour lui signifier de ne pas avoir peur, comme pour lui faire comprendre qu'il ne risquait rien, que j'étais là pour lui. Et, après avoir caressé son sexe, lentement, mes lèvres se déposaient sur celui ci, les doits de ma main droite se liant aux siens. Je ne souhaitais que son bonheur, mais plus que tout, je souhaitais qu'il soit comblé par ma compagnie. Je voulais être capable de tout lui offrir en cet instant présent, comme dans le futur. Après quelques minutes, mes lèvres revinrent se déposer sur son torse, remontant jusqu'à son cou, mon corps effleurant le sien avec une incroyable douceur. J'étais tellement bien, là, tout contre lui.

Cette chanson lui évoquait tellement de choses, tellement de sentiments. Le film dont elle était extraite l'avait bouleversé treize ans plus tôt, alors qu'il n'en avait eu que dix, alors qu'il avait peut être été un peu trop jeune pour le visionner. Cette histoire de mal être, d'emprisonnement maternel, de suicide. Il s'était très tôt identifié à ces protagonistes, à ces jeunes-filles, à leur détresse. Il avait tant pleuré devant ce film. Il avait tant songé à s'en inspirer pour orienter sa propre vie. Mais il n'en avait jamais rien fait, heureusement. Et aujourd'hui, lorsqu'il entendait cette si belle musique, il n'avait plus envie de mourir, mais au contraire, de vivre. Oui, il voulait vivre. C'était bien la première fois de son existence qu'il en avait d'ailleurs autant envie. Lulu lui donnait terriblement envie de vivre, d'oublier ce qu'il avait vécu de dramatique et de douloureux, de laisser derrière lui tout ce qu'il ne voulait pas emmené avec lui dans ce processus de renaissance. Avec Lulu, il s'apprêtait à renaitre, oui. Voilà pourquoi il voulait lui offrir ce qu'il avait de plus précieux, de plus personnel, de plus intime. Son être dans son intégralité, ici, sa virginité. Il voulait lui montrer qu'il lui faisait confiance, mais plus encore, qu'il le considérait comme quelqu'un d'à part, comme un être d'une bonté extrême, de qui il n'aurait jamais avoir peur, de qui il n'aurait jamais à se méfier. Lulu lui était toujours apparu comme un ange. C'était son ange. Et il voulait s'offrir à son ange. Alors il s'était délicatement dévêtu, avait laissé tomber sa protection en se débarrassant de ses vêtements. Il n'était pas encore tout à fait nu, mais il ne comptait pas garder ce boxer toute la soirée. Il comptait sur Lulu pour le lui retirer, pour décréter qu'il n'en aurait pas besoin, que ce sous-vêtement serait de trop lorsqu'il entreprendrait de lui faire l'amour. Parce qu'il voulait que Lulu lui fasse l'amour. Il le désirait intensément, brutalement, de tout son être. Lulu avait fait naitre en lui une passion incroyable, une passion qu'il avait toujours pensé ne jamais pouvoir connaitre. Il lui donnait envie de lui. Raphaël avait envie de lui. Alors il avait pris place sur ses cuisses, s'était assis sur lui, doucement, pour ne pas avoir l'air de vouloir se précipiter, puisque ça n'était pas le cas. Il voulait que tout se passe au mieux, qu'ils aillent doucement, parce que tout cela était nouveau, inédit pour lui. Il voulait ressentir du plaisir, en pleurer, en rire, en crier, mais il ne voulait pas que les choses soient bâclées. C'était sa première fois, il voulait s'en souvenir éternellement. Alors après avoir embrassé son camarade, Raphaël avait tâché de faire comprendre à ce dernier, par le biais de gestes et de paroles équivoques, qu'il attendait de lui qu'il lui ôte ce qu'il ne supportait plus, que ce soit ce boxer, ou plus généralement, ce qui l'empêchait encore d'être réellement un homme. Il sentit bientôt les mains de son camarade caresser délicatement son dos, le faisant délicieusement frissonner, avant d'être soulevé et déposé avec délicatesse sur le lit. A cet instant précis, il se sentait prêt. Prêt à rencontre l'inconnu. Prêt à dompter ses peurs, ses craintes, ses appréhensions. Lulu allait le transformer, il le savait, et il lui faisait pleinement conscience. Après quelques caresses, il put regoûter aux lèvres tentatrices de Lulu. Celui-ci embrassa finalement son cou, avant de descendre, le long de son torse, le faisant vibrer de désir, de plaisir. Il en soupira quelques peu, tandis que les mains de Lulu le débarrassaient de son boxer. Un boxer qu'il ne regretterait pas. Et là, il se sentit accaparé par de violentes et diverses sensations de bien être. Les mains, puis les lèvres de Lulu rencontrèrent son intimité. Il commença à avoir très chaud, à soupirer plus bruyamment, à gémir d'une voix timide et encore un peu trop enfantine à son goût. Jamais personne n'avait procuré tant de bien à cette partie de son corps. Une partie que lui même avait trop longtemps délaissé, par peur, par honte. Là, Lulu réveillait ce qui était resté bien trop longtemps endormi. Son corps tout entier en frissonna, tandis que ses mains vinrent se refermer sur le drap sur lequel il avait été déposé, froissant celui-ci sous le coup du plaisir. Un plaisir qui s'atténua mais ne cessa pas pour autant lorsque les lèvres de Lulu regagnèrent son torse, puis son cou. Il ferma les yeux et déposa une main contre son dos, histoire de le garder tout contre lui. Doucement, il laissa cette main trouver sa chute de reins, son postérieur, se glissant sous le tissu de son boxer, effleurant sa peau, son fessier, dans de délicates caresses. Puis soudain, il renversa leurs positions et se tint au dessus de Lulu. Dans un sourire charmeur, mais aussi charmé, il regagna ses lèvres. Raphaël se libérait. Il voulait lui donner envie de lui, ne pas le décevoir. Il était nu sur son camarade, qui lui ne l'était pas encore. Alors, après avoir caressé son torse de ses mains exploratrices, il le priva de ce morceau de tissu, voulant toujours les replacer à égalité. Nus tous les deux, ils se montraient maintenant tout. Surplombant quelques peu son camarade, Raphaël ne sut pas quoi faire. Il était perdu. Et puis il se souvint du bien qu'il avait ressenti, quelques instants plus tôt, lorsque Lulu s'était occupé de son intimité, de l'objet où se manifestait encore à cet instant le désir qu'il ressentait pour lui. Alors il laissa ses propres lèvres embrasser avec chaleur le bas-ventre de son camarade, longeant bientôt ce qu'il n'aurait jamais pensé recouvrir de baisers, d'effleurements. Il voulait lui faire du bien, comme Lulu venait de lui en faire. Sans doute ne s'y prenait-il pas aussi bien que lui, c'était même probable, mais sa première fois lui aura au moins permis de découvrir maintes choses, maintes expériences. Doucement, il se redressa, adressa un sourire radieux à son camarade, avant de se laisser retomber sur lui, leurs corps nus l'un contre l'autre, l'émoustillant encore davantage. Il tendit maladroitement le bras jusqu'au tiroir, en sortit ce qu'il n'avait jamais vu d'aussi près et se mit à rougir atrocement. Là, il ne pouvait simplement pas s'en empêcher. Son regard se noya dans celui de Lulu, qu'il dévora de ses yeux océan. Il lui intimait de s'approprier son corps, comme il en aurait envie, aussi longtemps qu'il le souhaiterait, toute la nuit, ou juste une heure. Il lui laissait les rennes, s'abandonnant à son expérience. Lui, il était surtout là pour découvrir. Alors il déballa précautionneusement ce dont ils avaient impérativement besoin, mais n'osa pas faire davantage. Il préférait ne pas risquer de tout gâcher. C'était idiot, mais il avait de nouveau peur de ruiner ce moment. Il restait donc là, à l'observer, à lui sourire, calmement. Intérieurement, c'était tout autre chose. Il brûlait d'un désir brutal et inattendu. La passion le consumait.

Jamais je n'aurais pensé pouvoir aller aussi loin en compagnie du jeune homme. la vérité est que je n'avais même jamais osé le désirer, me disant que tout ceci ne se ferait très certainement pas. Pourtant, lors de notre seconde rencontre, lorsque mes lèvres avaient pour la seconde fois rencontrées les siennes, une pulsion des plus incontrôlées m'avait pris. J'avais déboutonné sa chemise, et cela avait totalement terrorisé le jeune homme. J'avais peur de commettre la même erreur à présent. Je ne voulais pas qu'il me fuit. Pourtant il était là, entièrement nu, à portée de mains. Mes lèvres parcouraient l'intégralité de son corps, en dévorant chaque morceau, chaque coin de cette peau qui n'était que trop pure. Je voulais simplement le dévorer. A l'heure actuelle, j'avais simplement l'impression d'être un de ces méchants loups d'un conte des plus réputés, le vice en personne, ce dans quoi j'entrainais d'ailleurs le jeune homme. Pourtant je n'avais aucun regret, puisque je ne considérais pas passer à l'acte comme quelque chose de mal à partir du moment où il était fait avec la bonne personne. Et il était maintenant évident qu'à mes yeux, Raphaël était cette personne. Je ne l'avais pas choisi, il s'était imposé, il m'était imposé, et Dieu sait que j'aimais cette nouveauté, cet aspect surprenant. Un de ses mains glissa alors le long de mon dos, pénétrant par la suite sous mon boxer pour venir se déposer sur mes fessier. Mes lèvres quant à elles continuaient de dévorer le jeune homme, son coup, sa mâchoire, ses lèvres. Il était mien, je pouvais maintenant le sentir. Et a chaque baiser déposé sur sa peau, je sentais cette chaleur omniprésente grimper en moi, s'infiltrant dans mes veines, parcourant mon corps par vagues, par échos. Bientôt, ce fut au jeune homme de prendre place au dessus de moi, m'adressant un flamboyant sourire, comme heureux de pouvoir s'imposer, avant de finalement regagner mes lèvres. Finalement, mon boxer ne fut plus d'actualité, et le jeune homme ne tarda pas à descendre, toujours un peu plus bas, déposant bientôt, de multiples baisers sur mon bas ventre, ce qui n'eut le don que de me faire un peu plus plaisir. Je me sentais tellement bien qu'un soupir osa s'échapper de mes lèvres. Il n'avait clairement pas conscience de l'effet qu'il pouvait me faire. Ce n'est que lorsqu'il se stoppa, tendant le bras pour tirer le tiroir que je compris que nous allions bien loin. Il n'y avait plus de retour en arrière possible, et étrangement, cette idée me plaisait. Il n'osa cependant pas continuer dans ses actes, et c'est avec un sourire se voulant rassurant que je déposais mes mains sur les siennes, l'intimant de laisser l'objet se déposer sur mon intimité. Délicatement, tout en douceur. Alors, je me redressais, déposant un de mes mains sur son torse, le caressant avec une délicatesse inouïe, mes lèvres partageant un baiser des plus langoureux avec celles du jeune homme. Là, je le refaisais lentement basculer, repassant au dessus de lui, et, après avoir longé son torse pour y déposait quelques baisers, osait enfin aller plus loin. Soulevant légèrement ses jambes, je ne tardais alors pas à prendre possession de son corps, courbant mon dos à chaque va et vien, osant déposer quelques baisers sur ses lèvres. Je me sentais tellement bien avec lui. Je ne voulais simplement pas que ce moment se termine. La nuit était loin d'être terminée, et je ne comptais pas le laisser partir, pas encore.

La chanson n'était plus, mais la mélodie résonnait encore à travers la pièce. La symbolique, elle aussi, était toujours bien présente en ces lieux. Raphaël tâchait de gagner en assurance à chaque instant qu'il passait dans cette chambre, en compagnie de Lulu. Il donnerait tout pour lui exprimer clairement qu'il le rendait fou, fou d'un désir qu'il n'avait pas prévu et qu'il peinait quelques peu à contrôler, fou de passion pour lui, pour son corps, pour son être tout entier, fou d'affection, fou d'amour probablement. Tout ce qu'il parvenait pour le moment à faire, c'était à contrôler sa gêne, son embarras. Parce que cette situation était terriblement nouvelle, terriblement inédite pour lui. C'était la première fois qu'il s'apprêtait à faire l'amour avec quelqu'un, à offrir son corps en même temps que son cœur, à laisser de coté sa méfiance et sa paranoïa pour s'offrir intégralement à un être qui aurait pu lui faire du mal, mais dont il connaissait les qualités angéliques. Tout cela était pour le moins impressionnant. Il se retrouvant dans cette chambre, dans ce cadre si intime, nu sur un jeune homme visiblement désireux de l'aider à se débarrasser de ce qui faisait de lui un "retardé", qui semblait vouloir lui exprimer son désir pour lui. Qu'on se le dise, Raphaël n'avait jamais plu à personne. C'était Lulu qui lui avait offert son premier baiser, ses premières véritables caresses, c'était lui qui avait éveillé chez le suisse des sensations jusqu'alors inconnues, des sentiments endormis. Il lui donnait véritablement l'impression d'être un homme, un vrai, un être désirable et désiré. Et pour ça, il lui en serait éternellement reconnaissant. Pour preuve, il s'essaya à lui faire du bien, sans doute dans l'optique de reproduire le plaisir qu'il avait suscité chez lui, peut être sans grand résultat, mais avec beaucoup de bonne volonté. Il crut alors entendre son camarade soupirer, ce qu'il prit pour un bon signe, pour la preuve qu'il ne s'y prenait peut être pas aussi bien qu'il l'avait jusqu'ici pensé. Et puis, le suisse orienta son bras vers le tiroir, pour en sortir un préservatif, se doutant qu'il fallait maintenant en arriver là, parce qu'il ne comptait pas abandonner maintenant, alors qu'il était si près de sa libération corporelle, si près de gouter au plaisir intense, à tout ce dont il s'était privé jusqu'à maintenant. Non, il ne comptait clairement pas en rester là. Pour autant, il n'osa pas tellement prendre plus d'initiatives, craignant pour le coup d'agir d'une manière malvenue, de gâcher le moment présent, de faire fuir son camarade. Il put alors compter sur la compréhension de ce dernier, qui ne tarda pas à l'aider à disposer le préservatif là où était présentement sa place. Il paraissait maintenant évident que les choses allaient prendre une tournure très concrète. Il n'y était pas tellement préparé, mais il tâcherait de ne rien laisser gâcher ce moment d'intimité avec Lulu, qu'il voulait parfait, mémorable. Sa première fois, il ne l'oublierait jamais. Tout comme il n'oublierait jamais Lulu. Son camarade se redressa pour capturer ses lèvres, avant de le faire basculer de nouveau contre le matelas. A cet instant, Raphaël s'offrait véritablement à Lulu. Il pouvait posséder son corps, son âme, tout ce qu'il voulait, tant qu'il ne l'abandonnait pas si tôt après en avoir fini avec lui. Il lui faisait confiance, vraiment. Alors, lorsque son camarade entra en lui, et qu'il eut inévitablement mal, il contint ses réactions, ses grimaces, pour ne surtout pas lui donner un centième de raisons de l'abandonner à ce stade de leur nuit. Il prit sur lui, savoura les baisers qu'ils partagèrent, s’agrippant bientôt au dos de son camarade, répondant à ses coups de reins en se cambrant légèrement, en suivant sa cadence, tandis que la douleur s'atténuait pour au final donner lieu à un intense plaisir. Là, il ferma les yeux et se laissa porter par tout ce qu'il ressentait, par tout le bien que lui procurait Lulu. Ses jambes se refermèrent sur ce dernier, l'emprisonnant entre ses cuisses, pour ne pas lui laisser penser qu'il avait le droit de partir. Non, il ne pouvait pas. Pas alors qu'il le rendait si heureux. Il voulait le garder près de lui, ne pas avoir à lui dire adieu. C'était autant valable, à ses yeux, pour cette nuit que pour le reste du temps. Ses lèvres laissèrent s'échapper maints soupirs, maints gémissements, bientôt quelques cris, de plus en plus forts, des cris qu'il ne voulait même pas taire, des cris qu'il semblait assumer. Il lui intima de continuer, de poursuivre ainsi, parce qu'il allait trop bien pour que tout se termine aussi vite. Atteignant plus ou moins facilement le cou de son camarade, il tenta d'y déposer quelques brûlants baisers, tandis que la cadence lui laissait de moins en moins de contrôle sur son corps. Se mordant la lèvre, griffant le dos de Lulu, il repensa brutalement à tout ce qu'il avait enduré par le passé, à tout ce qu'il aurait pu connaitre s'il ne s'en était pas empêché. Il se mit à pleurer de joie, de plaisir, grognant, hurlant à chaque coup de reins supplémentaire, profitant de cette parfaite symbiose avec Lulu. Son regard larmoyant et plein de passion se planta alors dans celui du tatoué, le priant de ne pas s'arrêter là, de lui offrir la plus belle nuit de sa vie, en lui donnant plus encore l'impression qu'il méritait qu'on lui fasse l'amour de la sorte. Essoufflé, mais débordant toujours d'un désir infini, il le défia de le surprendre, de lui offrir tout ce qu'il voulait encore lui offrir, et ce, de la manière dont il en aurait envie. Clairement, Raphaël lui laissait l'occasion de faire ce qu'il voulait de son corps, tant qu'il prenait soin de son cœur.