candace

Y’a quelque chose chez Candace qui va toujours m’intriguer, m’attiser. C’est comme si dès la première fois que je l’ai rencontré, j’ai été inévitablement attiré vers elle même, alors que je ne connaissais rien d’elle. C’est un étrange sentiment. Et si, après que nous ayons couché ensemble, j’avais l’impression qu’elle m’obsédait encore plus, je crois qu’avoir décidé de m’éloigner d’elle m’a fait du bien. Peut-être même que cette interdiction que nous avait donné Cupidon la semaine dernière avait été une bonne chose après tout. Elle m’intrigue toujours autant et j’ai encore cet envie de passer énormément de temps avec elle, mais je crois que le sentiment est moins fort. Et surtout, j’en ai vraiment marre que tout le monde me prenne pour un connard qui court après la femme d’un autre. Je ne porte pas Callan dans mon cœur, mais je n’ai pas envie qu’il me déteste encore plus. Bref, je suis en direction du cinéma, pour aller mater un vieux film et surement finir par dormir, c’est vraiment un bon endroit pour une petite sieste, même en soirée. Et je remarque justement Candace marcher un peu plus loin devant, dans la même direction que moi. Je souris, me décidant à marcher plus rapidement, courant les derniers mètres avant de l’attraper par le poignet et l’attirer à l’intérieur du cinéma, un vrai sourire de gamin sur mes lèvres. « Je te kidnappe. » Elle allait quelque part en particulier ? Et bien plus maintenant. Je ne lâche pas son poignet, allant finalement glisser ma main dans la sienne, l’air de rien. Je prends un paquet de friandises, ne me tournant toujours pas vers elle, allant finalement dans la salle de cinéma, regardant ce qui jouait à l’écran. « T’aimes Audrey Hepburn j’espère ? » Toutes les filles aiment Audrey Hepburn. Enfin, les hommes aussi, moi en particulier. Elle était sublime. Je regarde finalement Candace pour la première fois depuis que je l’ai rattrapé, accrochant mon regard au sien comme nous savons si bien le faire. « Et c’est là que tu vas me briser le cœur en me disant que tu n’as pas envie de passer la soirée avec moi… » dis-je en faisant une légère moue, alors que je suis vraiment amusé. « Je crois que je ne m’en remettrai pas si tu fais ça… » Bon je ris parce que là, c’est clairement n’importe quoi.

Je n'ai pas vraiment de destination précise lorsque je pars dans le village, je suis juste en quête d'un peu d'air frais. Je commençais à suffoquer dans cette cantine entourée de tous ces candidats, c'était insupportable. Je n'aime pas les gens, je ne sais pas s'il s'en sont déjà rendu compte ou si j'arrive à donner le change. Je marche tout en fumant et rapidement je sens une présence mais je ne bronche pas d'un poil. Je fais comme si de rien était, je fume. Sauf que je ne m'attendais pas à ce que cette "présence" m'attrape et me tire à l'intérieur du cinéma. Merde. Je suis obligée de jeter ma clope à moitié entamée. Quel gâchis. La voix de William me parvient aux oreilles. Qui d'autre en même temps. Il me kidnappe, ah ouais ? Il ne m'évite plus finalement ? Je ne réponds rien, visiblement on dirait qu'il a envie d'avoir le contrôle sur moi pour une fois. Je le lui donne avec plaisir. J'avance, je le suis sans difficulté bien que je sois perchée sur des talons immense, comme d'habitude. Il glisse sa main dans la mienne comme s'il s'agissait d'un geste normal. Et ça ne l'est pas, bien évidemment, mais ça ne me dérange pas pour autant. Il attrape je ne sais quoi, et finalement on entre dans la salle vide. « Non, elle m'agace, elle est trop niaise. » Je n'ai jamais aimé les filles comme ça, c'est un cliché à mon sens, et de toute façon je n'aime pas les vieux films. Si, j'aime Kubrick, j'aime les films d'épouvantes aussi, mais je n'ai jamais été très branché comédies romantiques. Ce n'est pas dans mon tempérament. Tandis que je ne l'ai pas lâché des yeux, lui daigne me regarder pour la première fois seulement. Je suis lui souris alors que nos iris s'accrochent l'une à l'autre, et là, je ne sais pas trop ce qu'il me fait. « Est-ce que tu me laisserais partir si je te disais que j'avais mieux à faire ? » Je lui demande suppliante à souhait. Je crois que je pourrais me mettre à pleurer. Mais finalement je me mets à sourire, il n'a toujours pas lâché la main. Je pourrais m'en libérer mais ne fais rien. « Je reste, parce que j'ai toujours eu envie de m'envoyer en l'air dans une salle de cinéma... » Un sourire vient fendre mon visage en deux, je le provoque, mais c'est pour la bonne cause, je vous assure, vraiment...

J’ai agit de façon plutôt impulsive. Ce n’est pas dans mes habitudes, je le concrète, mais parfois je peux me montrer étonnant. Enfin, si étonnant s’applique à la situation, parce que dans le fond, y’a rien de nouveau dans le fait de vouloir être avec Candace pour ma part. Et oui, j’étais censé m’éloigné, c’est ce que j’ai fait, maintenant qu’on me foute la paix si j’ai envie de passer la soirée avec elle aussi. Je ne vois aucun crime dans mes actes jusqu’à présent. Et alors que mon regard ce plonge dans le sien pour la première fois de la soirée, je souris un peu plus lorsqu’elle me dit qu’elle n’aime pas Audrey Hepburn. J’aurais du m’en douter en même temps, parce que Candace n’est pas comme toutes les femmes. « Et bien, malheureusement, tu vas devoir l’endurer ! » Pas le choix, elle crève l’écran en ce moment et le film semble avoir commencé il y a de cela quelques minutes seulement. « Est-ce que tu me laisserais partir si je te disais que j'avais mieux à faire ? » Je la regarde, pensif, alors que je connais déjà ma réponse. Bien sur que non, je ne la laisserais pas partir, je la supplierais. Non, plus sérieusement, jamais je ne l’obligerais à passer une soirée avec moi, mais quelque chose me disait qu’elle se moquait bien de moi en ce moment avec l’air afficher sur son visage. Je fais une petite moue en serrant un peu plus sa main. « Non, enfin… Je ne sais pas. » dis-je en essayant de paraître détaché. Faut quand même avouer que la situation m’amuse un peu en ce moment. Je crois qu’elle joue, encore plus avec la phrase qu’elle ajoute toute suite après. Elle essaie de me torturer je crois, de me provoquer. Pour peut-être que je me montre faible à nouveau. Que j’attrape sa taille pour la rapprocher de moi. Pourtant je me met à sourire de la même façon qu’elle, en lâchant finalement sa main, pour aller m’asseoir confortablement dans un des banc du cinéma. Je la regarde alors qu’elle n’a pas bougé et souris une nouvelle. « Qu’est-ce que t’attends dans ce cas… ? » Je suis capable de provoquer, si elle veut que je joue le jeu aussi. Mais ma conscience me rappelle que j’avais décidé d’agir autrement en sa présence et que si l’on continue à agir ainsi, un nouveau dérapage pourrait subvenir. « Va chercher Callan, je suis certain qu’il pourra te combler ! » J’ai le regard amusé. Tout ce qu’il y a à comprendre de cette phrase c’est que non, nous ne coucherons pas ensemble à nouveau. Mais ça, je ne suis même pas certain que dans le fond, elle le voulait réellement. J’espère qu’elle ne comprendra pas là que je veux qu’elle parte. Non, je veux tout de même être avec elle ce soir. J’ouvre la boîte de Smarties que je tiens dans ma main et en mange quelques uns, avant de me mettre à lancer sur elle quelques une des friandises chocolatées, tel un détestable petit gamin.