Yvonne (Sia)

MERCREDI 05 DÉCEMBRE - 10H36
ÉCOLE MUNICIPALE DE GARÇONS - CHAMBRE

Arghhh quel est le con qui vient de faire un boucan pas possible et qui m’a réveillée à dix heures du matin ?! Pour moi, c’est juste pas possible. C’est comme si une personne n’ayant pas ma maladie se faisait réveiller à cinq ou six heures du matin. En gros, c’est très dur. J’ai donc vraiment la tête dans le cul. J’essaye à tout prix de me rendormir mais impossible, j’ai trop envie de faire pipi pour cela. Je me vois donc dans l’obligation de bouger mes fesses pour me rendre aux toilettes. Seul problème : impossible de retrouver le tee-shirt qui se trouvait à côté de mon lit. Je file dans la discrétion la plus absolue vers les WC en sous-vêtements. Heureusement pour moi, je ne croise personne. Une fois ma vessie soulagée, je remonte en direction de mon lit avec des pattes de chat. Et merde ! J’entends quelqu’un m’appeler. Repérée, trainant dans les couloirs à côté de la porte de la chambre en petite culotte et soutien-gorge. La honte. Oh mais ! C’est Malik ! J’oublie immédiatement ma tenue pour laisser place à de la joie. Le fait qu’il m’interpelle comme ça et qu’il se jette dans mes bras me met du baume au cœur. J’avais fini par croire que le jeune homme me snobait ou qu’il m’avait zappé. Pas un regard ou un bonjour lors du prime. Peut-être était-il trop occupé ?! « Mon porc-épic ! Mon panoramix ! » Je le sers bien fort dans mes frêles bras. Tant pis si je suis à moitié à poil. « Pour tout avouer, j’ai pensé que tu m’avais zappé ou que tu me boudais, ce qui m’a chagrinée. Mais t’inquiètes pas, tu avais surement bien d’autres problèmes à régler. C’est oublié ! » Comment en vouloir à Malik ?! C’est vraiment un amour ce type. En attendant, le calin se termine, et la chaleur qu’il apportait contre mon corps dénudé également. « Oh ! Vraiment désolé pour ma tenue. Pause pipi. Je trouvais plus mon tee-shirt et.. je comptais me recoucher. » Car ouai, faut savoir que je dors toujours en sous-vêtements. Joshua pourra en témoigner. Hi hi. En attendant, je me sens un peu conne comme ça. J’ose espérais qu’il sera le seul à me voir en petite tenue dans les couloirs. Voilà que le demi-finaliste en profite pour me demander mes conseils en matière de chemise. Laquelle je préfère. Et bien.. Je me passe la main dans les cheveux, fais mine de réfléchir un instant puis désigne la verte du doigt. « Celle-là. Elle fait beaucoup moins triste. Par contre, tu fermes pas le bouton du haut et tu retrousses une manche. » Je crois que je pourrais être styliste ou conseillère en matière de vêtements. Quoi que.. peut-être pas en fait. J’ai tendance à aimer tout ce qui sort de l’ordinaire et ce qui est coloré. Je passe donc difficilement inaperçue avec mes fringues. « Tu mets cette chemise pour plaire à quelqu’un, dis moi ? Niakou ? » Oui, j’ai appris qu’il sortait avec la petite Nicole, ce qui m’a fait plaisir. Bon, j’aurai pensé qu’il finirait avec Asmaa mais qu’importe après tout, l’asiat’ fofolle me paraît être un bon choix.

Malik n’est pas grand en taille, ni super musclé, pourtant je crois qu’il arrive à me soulever lors de notre accolade. J’ai réellement l’impression qu’il me porte. Ce doit le bonheur ou la joie de le retrouver qui fait ça. « T’inquiète pas. Le principal c’est qu’on se retrouve maintenant. » Comme il le dit, il était vraiment occupé lors du prime et moi aussi. Je n’étais pas délaissée non plus. Tout d’abord en compagnie d’Arès puis ensuite de mon ancien partenaire Joshua et de Siana. Bizarre l’ambiance d’ailleurs. Mais au final, très bon prime passé. Bref, je me décolle de Malik et met fin au câlin. De là, un frisson traverse mon corps me rappelant que je suis dans une tenue des plus légères. Oups. Je crois que je me dois au moins de m’excuser auprès du candidat et lui donner une petite explication. Sauf que j’ai dû plus le laisser perplexe qu’autre chose. Comment expliquer de manière claire mes péripéties aussi ?! Bon, pas grave, c’est Malik, mon Malik, il m’en tiendra pas rigueur. A la limite, il sera un peu gêné mais même pas en fait. Comme il le dit, je ne suis pas la première femme qu’il voit dans cette tenue. J’espère bien d’ailleurs. J’imagine aussi que Nicole doit avoir des sous-vêtements bien plus sexy que les miens. « Oh merci ! » C’est vrai que je commençais à me les cailler. Heureusement, je peux compter sur Super-Malik pour s’occuper de moi. Là, au moins, avec le pull en laine, je n’aurais plus froid. Quoi que peut-être aux jambes, mais qu’importe, je vais pas lui demander de me filer une combinaison de ski non plus. Oh tiens, en parlant de vêtements, le demi-finaliste fait appel à mes conseils sur le choix d’une chemise. J’ai donc deux options : la rouge ou la verte. La première, dans le style bucheron, m’agresse un peu les yeux. Quant à la deuxième, aux couleurs plus vives, je trouve qu’elle a un côté artistique. Le choix est donc tout tracé pour moi. J’en fais part sans plus attendre au candidat. Celui-ci s’empare alors du tissus, l’enfile et applique mes conseils vestimentaires à la lettre. Parfait. « Mais oui t’es tout beau. Tu l’es toujours, n’en doutes pas. » Je crois que le bonhomme a des problèmes de confiance en soi ou peut-être des complexes par rapport à son physique ou son style vestimentaire. Quoi qu’il en soit, il ne devrait pas se faire de souci. Je lui adresse donc un clin d’œil accompagnant mon plus beau sourire. Tiens, au fait, il a un rendez-vous galant ? Pour qui il se fait beau le coco ? Nicole surement ! Je le lui demande. Et alors il me répond avec un pessimisme absolu qu’il a envie de changer de style vestimentaire, après de nombreuses moues affichées à travers le miroir. « Oh là là mon chéri, tu viens de tomber sur la diva de la mode. Je vais totalement te relooker. » Bien évidemment, j’ai décidée de faire la pitre en employant la voix de Cristina Cordula de l’émission télévisée française « nouveau look pour une nouvelle vie » afin de faire rire Malik. « Avant toute chose, il faut parler de ton corps mon chéri, de comprendre comment tu es. Toi tu es un I. Il te faut des vêtements serrés. Et.. bon ok j’arrête. T’inquiète pas Malik, je vais te donner des conseils en matière vestimentaire si tu veux. Mais déjà, sache que tu n’es pas un plouc de service. Je sais pas qui sait qui t’a mis ça en tête mais cette personne est aveugle ou n’a rien dans le ciboulot. » Je crois qu’il est nécessaire de commencer par là avant toute chose. Maintenant, s’il a envie de conseils vestimentaires, je suis prête à lui en donner. Je regarde alors, discrètement, les habits dans sa penderie et repère une autre chemise écrasée dans un coin. Je l’attrape afin de la montrer au brun. « Dit, t’as essayé cette chemise ? Je la trouve vraiment superbe et je suis sûr qu’elle t’irait bien. » Bon, il est vrai que la chemise verte n’est peut-être pas celle qui lui correspond le mieux. Je le vois bien d’abord que le coco n’en est pas satisfait. La chemise bleu correspondrait donc peut-être plus à ses attentes après tout.

Aaaah quelle idée de sortir aux toilettes en petite culotte ! J’aurai dû emprunter n’importe quel fringue d’un candidat dans la chambre ou embarquer la couette avec moi, je sais pas, mais maintenant, je me pèle les miches. Heureusement, Malik, en bon gentleman, m’offre son pull pour me couvrir au moins le haut. Trop cool. Tout de suite, j’ai beaucoup moins froid. Seules mes jambes tremblent de temps à autres. Mais ça, je crois que je peux le gérer encore. De toute façon, je vais pas demander à Malik de se dézapper et de me filer tout ce qu’il porte sur lui. Bon, en parlant de vêtement, je me suis improvisée relookeuse professionnelle imitant Cristina Cordula, nunuche latine relookant des personnes complexées et usant de surnoms affectifs du genre « ma chérie ». Femme qui compare également le corps d’une personne à une lettre de l’alphabet. Hum.. Bizarre. Genre comme ça, je suis censée trouver que Malik a un corps en forme de « I » par exemple ?! Mouai. Bon. Au fait, je suis un peu conne, il y a peut-être de Cristina Cordula en Egypte. Ou du moins, l’égyptien ne la connait peut-être pas. Tant pis. Mon imitation a eu le mérite de le faire rire au moins. Bon, maintenant il faut qu’il comprenne qu’il est loin d’être le plouc de service comme il dit. Je sais pas qui c’est qui lui a mit ça en tête mais c’est vraiment méchant. « Non, tu n’as pas l’air d’un plouc. Loin de là. » Je pense cependant que ça ne sert à rien de débattre plus que ça. Malik semble obstiné et convaincu. Après, il m’a demandé de lui venir en aide, c’est mon devoir de lui apporter mon soutien, même si je suis pas entièrement d’accord avec tout ce qu’il dit. « Ah non ! Tu mets rien à la poubelle coco. Si tu veux, on se fait un après-midi shopping ensemble à la sortie et tu donnes les habits que tu veux plus mettre à une association genre Emmaüs ou La Croix Blanche. » Euh.. je crois que je viens de dire une connerie. Il y a une des deux associations qui sonne fausse. Emmaüs, oui, c’est le truc pour les pauvres et La Croix Bl.. ah voilà, c’est La Croix Rouge. « La Croix Rouge, hum.. » Hi hi, je suis sûr qu’il a capté mon erreur. Bon, au final, blanche ou rouge, il avait dû comprendre que je parlais d’une association. Oh tiens ! Mais elle géniale cette chemise ! J’attrape direct le tissus dans mes mains pour le montrer au brun. Il faudrait qu’il l’essaye. Franchement, elle est top. Et c’est ce qu’il fait. Sans doute afin de me faire plaisir. Il a pas l’air super enthousiaste à la vue de la chemise. En même temps, s’il veut changer de look, il faudra qu’il fasse des concessions. Mais bon, déjà, c’est cool qu’il m’écoute. Et tiens.. on a l’air fin, lui torse-nu, moi en petite tenue avec son pull. Manquerait plus que Nicole débarque à l’improviste. Vite ! Qu’il la mette sa chemise ! Je veux pas être victime d’un malencontreux malentendu, hi hi. « Whaaaaou ! Franchement canon. Un peu de gel, du parfum, et tu fais tomber toutes les filles. » Bon, j’exagère un peu mais je suis sincère quand je dis que je le trouve beau et que cette chemise lui va à ravir. « Regardes toi dans la glace et dis moi honnêtement ce que t’en penses. » S’il me sort qu’il est moche dedans ou un truc du genre, je l’étrangle avec la chemise verte. Ou rouge. Qu’importe.