Je m'enfouis gracieusement sous un plaid, m'enfonçant dans le canapé de l'auberge, un verre à la main. Je n'arrive pas réellement à me faire à l'idée que cette histoire se termine. Que ce sont mes derniers moment au seins de ce petit village. Que ma vie reprendra son cours très prochainement et que je n'entendrai plus parler de la plupart des candidats. C'est assez étrange comme sensation. Une sorte de maux de ventres difficiles à canaliser et une joie intense. J'aime ma vie, j'aime ce que je vis au quotidien. La façon dont je voyage constamment, les moments que je partage avec mon frère. Fake Lover m'a permit de constater à quel point il me manque. A quel point il a une place de choix dans mon coeur. Il l'emplit presque tout entier. Et je comprends également qu'Elliot fait désormais partie de l'aventure qu'est ma vie. Que rien ni personne ne nous séparera. Je n'en ai pas envie. J’aperçois le visage angélique de Candace dans l’entrebâillement de la porte de l'auberge. Je lui souris tendrement et, d'un geste rapide, j'entre ouvre le plaid, lui désignant une place à mes côtés. J’avale d'une seule traite l'alcool qui se trouve dans mon verre. C'est revigorant. « Alors tu.. Tu n'éprouves absolument rien pour moi ? » je lui lance tandis que son corps se frotte contre le mien. Aucun sous-entendu là dessus, nous nous réchauffons juste comme nous le pouvons. J'affiche une mine désolée - et un peu trop exagérée, également. « Ok, je n'ai plus qu'à en finir. » je lui lance d'une voix bien trop fluette pour être vraie. Son secret m'a énormément touché, en fait. Je savais que Candace était une femme spéciale, glaciale, même, mais je n'avais jamais ressentis ce sentiment en sa présence. Je la trouve chaleureuse et adorable. Comme une enfant, des étoiles pleins les yeux. Pas ce monstre que certains prétendent qu'elle est. Ma main se pose sur la sienne dans un réflexe de tendresse.

A aucun moment je me suis demandée si mon secret aurait des conséquences sur le comportement de mes camarades, du peu de mes camarades qui me restent ici plutôt. Tout simplement parce que ça m'est complètement égal. Je n'attends rien d'eux en particulier, de personne. Sauf peut être de Callan. Si je me suis attachée je n'éprouverais aucun mal à me détacher d'eux, peut être même que je ne reverrais pas la moitié d'entre eux après tout ceci et ça m'est totalement égal. J'ai toujours été seule durant toute ma vie ou presque et je m'en suis jamais mal porté. Pourtant, je n'agis pas différemment, je suis toujours la même, je vais et viens au gré de mes envies. Ce soir j'ai décidé de me rendre à l'auberge pour profiter de la chaleur de la cheminée, pourtant elle ne semble pas être allumée, puisque dans l’entrebâillement de la porte je remarque Arès, emmitouflé dans un plaid. Arès est l'une des personnes qui aurait pu se sentir blessé par la révélation de mon secret puisqu'on a toujours été proche, pourtant il ouvre son plaid et m'indique par ce geste la place à ses côtés. Je ne réfléchis pas une seule seconde et de ma démarche féline, je le rejoins dessous me collant ainsi contre lui. Son corps dégage beaucoup de chaleur contrairement au mien qui est congelé. Sa question n'en est pas réellement une. Je reste silencieuse. Et il poursuit sur sa lancée en jouant, parce qu'il ne peut s'agir que d'un jeu. Et lorsque sa main se pose sur la mienne je décide de prendre enfin la parole. « J'ai calqué mon comportement au tiens Arès mais je ne t'ai jamais menti. » Je lui souris, il est doux, je suis douce. C'est un automatisme, un automatisme qui m'a toujours semblé si naturel pourtant. Je ne ressens rien mais je me suis attachée. « Si tu veux toujours visiter Denver tu seras le bienvenu... » Je me penche et dépose un baiser sur sa joue, tendrement alors que je noue ma main à la sienne. J'apprécie Arès, ça a toujours été le cas, ça ne changera pas malgré la révélation de mon secret. Quant au sien, il m'est égal, totalement égal. « Et sinon ? C'est un bon coup Madonna ? » Je demande particulièrement malicieuse avant de rire aux éclats. Je parierais que non.