Depuis le début de l’aventure il n’y avait qu’un endroit dans lequel je n’avais pas mis le moindre doigt de pied, c’était bien entendu la forêt. Pas parce que j’étais une flemmarde qui n’avait pas envie d’aller prendre froid en regardant trois arbres se battre en duel et en imaginant un film d’horreur peur connu dans lequel des candidats de télé réalité se faisaient massacrés en forêt sous l’œil pervers des caméras afin de faire de l’audience. Non, ce n’était pas du tout pour ça. Peut-être que j’y avais pensé une petite seconde mais venant de Fake Lover ça aurait tout de même été surprenant, il y aurait bien eu quelque chose de stipulé sur le contrat que j’avais signé sans même en lire la moitié ? Bon d’accord, plus rien ne pouvait me sauver, j’étais une touriste phénoménale et si je me faisais bouffer par des cannibales je ne devrais m’en prendre qu’à moi. Mon mauvais trip derrière moi je m’étais tout de même motivée à aller y faire un tour, aujourd’hui le temps était relativement appréciable par rapport aux derniers jours. Nous n’avions pas le droit à un grand soleil et des températures peu hivernales, bien au contraire mais ce n’est pas ce qui allait m’arrêter. Ma veste remontée au maximum avec une écharpe peu serrée et qui ne servait pas à grand-chose au final je parcourais donc tranquillement l’étendue de verdure, ça contrebalançait avec la richesse des bâtiments, dépaysement garanti. En parlant de ça, une branche venait de craquer à quelques mètres de moi… Et si des cannibales vivaient vraiment dans cette forêt ? Merde mais qu’est-ce que je foutais là toute seule !

A force de me faire trop de scénarios douteux j’en venais à me demander si j’étais vraiment toute seule dans cette forêt. Quelle idée m’était venue en tête lorsque j’avais pris la direction de cette étendue de verdure ? Bonne question, à la base j’éprouvais le besoin de prendre un peu l’air et c’est ici que je terminais ma petite escapade. Je me demandais si un candidat ne s’était pas faufilé derrière moi pour me faire une blague de mauvais goût mais je ne voyais rien. D’habitude il y avait un craquement, la fille se retournait et lorsqu’elle revenait face à elle on trouvait un mec qui quatre ou cinq têtes de plus et qui brandissait un couteau ou toute autre arme blanche prêt à égorger la dinde qui se trouvait devant lui. Je n’étais définitivement pas une dinde, il aurait besoin de me courser pour avoir le plaisir de se vanter de m’avoir sur son tableau de meurtres sanglants. Oui et n’oublions pas que nous étions loin d’être dans un film d’horreur, un candidat approchait et brisait le silence alors que je commençais à me dire que la situation était vraiment à mourir de rire, j’étais pitoyable à me faire des films pour un simple bruit et une ambiance oppressante car beaucoup trop calme par rapport au chalet. « Panique pas, personne va te bouffer. Y a pas énormément de viande après toi» Je sursautais ne pouvant contenir un petit… « Put…ain… » C’est qu’il m’avait fait peur cet idiot, mais il avait raison, si un cannibale souhaitait me manger il n’aurait pas grand-chose à se mettre sous la dent. « C’est à cause de ce film où des amis se font dévorés par des mochetés en pleine forêt… Je n’aurais pas dû le regarder hier soir dans la salle de projection. » Je souriais m’approchant de lui tout en lui tendant la main. « Alecia… Enchantée ! »