La neige a envahi à nouveau le nid, et moi je crois que je commence ma phase d'hibernation. Je ne sors plus du chalet, je n'ai pas mis le nez aujourd'hui, je n'ai même pas éprouvé le besoin de fumer. A croire que mon endurance au froid est plus forte qu'une addiction de quinze ans. Aujourd'hui je n'ai rien fait de très constructif, je n'ai même pas eu le courage de danser. Pas une seule minute. Par contre, j'ai passé ma vie dans l'eau, que ce soit dans le bain que je me suis fait couler un peu plus tôt dans la journée ou alors dans la piscine que je n'ai quitté que pour me nourrir. Comme présentement, j'ai mangé un reste de lasagne qui traînant dans la cuisine ce qui m'a bien revigoré et puis finalement, j'ai repris la direction de la piscine, une pomme pour le dessert à la main. Et là comble de la stupéfaction il y a quelqu'un dans la piscine, dans ma piscine. Je jette le trognon de ma pomme dans la poubelle et m'approche de la grande étendue d'eau. C'est Fitz. Ca va, j'aurais pu tomber sur bien pire, puis je crois que je l'aime bien. « Salut ! Tu sais que tu es entrain de nager dans ma piscine ? » Mais oui évidemment, c'est ma piscine puisque j'y ai passé beaucoup de temps aujourd'hui. Je descends dans l'eau non sans jeter un coup d'oeil au dessus de mon épaule. « Tiens, elle n'est pas là Mado. » Non, aucune trace de la jolie brune, comme c'es étrange. J'ai l'impression que lorsque j'en vois un, je vois l'autre surgir peu après. Je me moque légèrement mais au fond, ça m'est totalement égal. C'est juste une façon d'engager la conversation.

C'est drôle de se dire qu'on passe notre temps enfermé avec des gens et qu'on ne peut ne pas les voir de la journée. Ça aurait été le cas avec Fitz s'il n'avait pas décidé de plonger dans ma piscine alors que j'avais le dos tourné. Il fallait dire que je n'avais pas vraiment quitté cette piscine aujourd'hui et que je n'y ai pas vu grand monde par conséquent mais bon, être en sa compagnie ne me paraît pas être une chose horrible en soit, bien au contraire. Ta piscine ? Je ne savais pas qu'on avait le droit de demander la propriété d'une salle du nid ! Ai-je ta permission pour y rester donc ? Je ris. « Oh mais je n'ai rien demandé ! J'ai décidé. Tu devrais faire pareil, tu verras. Mais oui, je t'en prie, reste. » Je souris une nouvelle fois puis m'approche du bord de la piscine, je le lorgne sans la moindre gêne. Il est plutôt bien foutu pourquoi me gênerais-je ? D'ailleurs, j'évoque Mado peu après. C'est vrai ça semble saugrenu mais pas tant que ça. Non, Mado n'est pas là. Je ne sais pas où elle est d'ailleurs. Pourquoi cette question ? Il n'a donc rien remarqué. « Parce que quand Fitz est là, Mado ne tarde pas à débarquer. C'est assez drôle vu de l'extérieur. Et je n'ai rien contre elle, mais je préfère autant quand t'es seul. » Ouais parce que étrangement, on a l'impression qu'elle planté un drapeau avec une photo de son visage sur le crâne de l'écossais, signe de propriété en somme. Bref. On se fiche de Mado. Il se rapproche, moi aussi. - Ca va, t'as pas trop peur que je vienne te peloter ? Je ris encore. Question étrange si bien qu'un sourcil se dresse face à la surprise. « Est-ce que je devrais ? » Est-ce que ça signifie qu'il ne vit que pour me peloter comme il le dit si bien. Il y a de quoi se poser des questions. Du coup, je m'approche des escaliers et les empruntes pour retourner dans l'eau. Là, j'en viens à déduire la distance qui sépare nos deux corps. « Tu penses que tu vas pouvoir te contrôler ? Ça va ce n'est pas trop dur ? » Je ris, non vraiment, cette remarque est particulièrement énigmatique.

Quand j'étais petite je voulais être plein de choses, une princesse, une patineuse - avant que je ne découvre que c'est la danse que j'aimais dans le patin - et je voulais être une sirène aussi. Cette révélation m'est venue lorsque j'ai terminé de lire la petite sirène, logique me direz-vous. Et bien on pouvait dire que j'avais exaucé mon rêve. J'avais passé la journée ou presque dans la piscine et je ne m'en trouvais pas moins malheureuse pour autant. Sauf que quelqu'un avait osé venir se baigner dans ma piscine. Mais étant donné que c'est Fitz ça ne me dérange pas tant que ça. Je lui fais part de mon droit de possession par ailleurs. Il s'en amuse. - Il va falloir que je pense à quelle pièce je veux m'approprier alors. La salle de jeux peut-être. Ou celle de surveillance, toujours utile Je ne peux pas m'empêcher de sourire, rire même. « Je me doutais que dernière ce visage de gendre idéal se cache en réalité un vrai pervers. » La salle de vidéo surveillance, c'est sûr que c'est plus pratique pour espionner les filles sous la douche. Bien sûr je plaisantais. Je fais ensuite référence au fait qu'il passe beaucoup de temps avec Mado, il s'en amuse également. Je ne suis pas jalouse, pas mon genre, et puis il peut bien faire ce qu'il veut ça ne me regarde pas n'empêche que c'est amusant. - Et bien je suis seul. Profites-en. En profiter, oui je compte bien en profiter. Par conséquent, je descends dans l'eau, et évidemment je m'approche de lui. Comment en profiter sinon ? D'ailleurs, je ne manque pas de tirer certaines conclusion de sa remarque qui semble sortie de nul part. - Certainement pas. Pas tout de suite en tout cas. Et pas sans ton consentement. Je ris. Bon, au moins, il n'y va pas par quatre chemins. C'est bien. Je crois. « Si je vois que tu vas trop loin crois-moi je n'hésiterais pas à te le dire... » En attendant, il pouvait considérer que mon consentement il m'avait. En quelque sorte. Je nage vers lui réduisant considérablement la distance qui nous séparait l'un de l'autre. - Je dis ça par rapport à la soirée en fait. Et non, ce n'est pas trop dur, je gère. Ne t'inquiètes pas. Oh, une prude, une. « Tu t'es fais jeter par qui ? » Je me mordille la lèvre inférieure, parce que vraiment, cette vision est relativement drôle, néanmoins ce serait mal polie de me moquer. Je recule légèrement lorsqu'il s'étire. - Alors, t'arrive à dormir dans ton lit maintenant ou bien ton meilleur ami est devenu le tapis de sol ? Ah oui Myles. « Oh non ça va il fait ses nuits maintenant, il est calme et mon sommeil s'en porte bien mieux. » Je me remémore la tête de déterré que j'avais lors de notre première rencontre. Beurk. Et puis tout à coup une musique se met en marche. Qu'est-ce qu'il se passe ? Je mets plusieurs secondes avant de me rendre compte qu'il s'agit de la musique qui annonce qu'on va devoir s'embrasse. Je souris légèrement puis baisse les yeux vers la surface plane de l'eau. « Je n'ai aucune envie de perdre de l'argent. » J'espère qu'il a compris parce que je suis déjà entrain de me rapprocher de ses lèvres sans pour autant les toucher, non non, c'est lui qui fera le premier pas., manquerait plus qu'il me jette, la honte.

Spoiler:

Si je qualifie Fitz de genre idéal c'est qu'il en a toutes les caractéristiques. Il est charmant, bien éduqué malgré ses tatouages et son look de baroudeur sexy il présente bien. Il a toutes les caractéristiques pas chiantes du gendre idéal au contraire. - Je n'ai jamais dit que je l'étais. je souris mutine avant d'ajouter. « Cest sûrement ce qui te rend si intéressant ... » J'ai beau avoir fait l'éloge du gendre idéal c'est rarement ce qui m'attire. Je recherche souvent quelque chose de plus passionné, compliqué. - Mais pervers n'est pas adapté. Surtout que quand je parlais de la salle de surveillance, je pensais plus au jeu qu'au côté voyeur de la chose. Surtout que selon Carmen, c'est là-bas qu'il faut aller pour s'amuser car bien évidemment, là-bas, personne ne pourra rien voir. Je hoche la tête pour appuyer ses propos oui c'est de cette façon que j'avais compris de prime abord son intérêt pour cette pièce même si j'ai décidé d'en tirer d'autres conclusions à voix haute. « C'est bon à savoir, mais en même temps c'est dangereux, si personne ne peut nous y voir ça à plus de risques d'intéresser les animateurs pervers qui pourraient diffuser les images sur le prime. Penses à ta pauvre mère. » Je prends un air grave, c'est sûre qu'en tant que l'ère j'aurais un peu de mal si on venait de me parler qu'on aurait vu prendre du bon temps a une heure de bande écouté et son vienne me le rapporter au supermarché. Cette image me glace le sang. Ce n'est pas forcément de manière qu'on voit nos enfants. Mado entériné, on se lance dans un petit jeu un jeu ou il est question de rapprochement. À ce propos il me parle d'une anecdotes qu'il lui est arrivé à la soirée. - Luce. A la soirée. Tu sais quand il fallait attraper les gens. Et bien, un conseil : elle n'aime pas les contacts physiques. Même les moins ambigus. Je ne peux pas m'empêcher de sourire, le pauvre. « Merci pour les conseils mais je n'avais pas l'intention d'entrer en contact avec elle, pas de cette façon tout du moins..» non mais sinon c'est gentil de prévenir quand même. Il s'inquiète ensuite de mon sommeil qu'il savait perturbé par mon partenaire. Je ne tarde pas a le rassurer à ce sujet. On est plus ou moins coupé dans notre conversation a cause de la musique. Grâce a la musique je ne saurais le dire. En tout cas une chose est sûre je compte bien me plier à cette règle. Ce baiser n'est que le cheminement logique du jeu que nous avons débuté finalement. Je m'approche sans l'embrasser l'encourageant au contraire à faire le premier pas. Ce qu'il ne tarde pas a faire et il va même au delà de ce qui nous est demandé par Cupidon mais déjà il se détache. Néanmoins la distance qui sépare nos corps est infime. - Tu ne perdras pas d'argent. Satisfaite ? Je grimace et remue la tête. « Pas tout a fait, c'était bien trop court. » Et pour cause. Cette fois-ci c'est moi qui rompt la distance et qui décide de l'embrasser un baiser un peu plus intense que le précédent mais relativement sage tout de même. Je prends tout de même la liberté de passer mes mains autour de son cou parce qu'on a quand même l'air con sinon

- Alors je suis ‘si’ intéressant que ça ? C'était tellement, tellement prévisible cette réaction, réussir à susciter l'intérêt c'est tout un art. Si bien qu'un fin sourire se dessine sur mes lèvres, un sourire de satisfaction. Je laisse planer un moment de silence pour le suspense. Et aussi parce que c'est dur de mettre des mots sur une sensation. « Tu suscites mon intérêt en tout cas... » Je souris à nouveau, bon lui aussi il est fort du coup si on suit ma théorie. « Si je t'en dis plus tu risques de prendre la grosse tête, ce serait dommage. » Et le pire dans tout ça c'est que je n'en crois pas un traite mot, mais peut être que je me plante, mais je n'y crois. Fitz a mes yeux c'est un parfait mélange de tout ce que j'aime chez un mec, mais ça je vais le garder pour moi. Ensuite nous parlons de son éventuelle propriété dans le chalet. La salle de projection est donc en cause, mais on dérive et la suite est bien plus drôle. – Oh tu sais, ce ne serait pas un programme inédit pour ma pauvre mère. Elle m’a déjà surpris. Plusieurs fois. Ce qui n’est pas agréable mais il faut dire qu’à une époque, je n’étais pas aussi… calme. J'essaye de me mettre à sa place quelques instants, en tant que mère ce n'est pas difficile et si un jour je venais à surprendre l'un de mes enfants dans cette position je pense que que je le vivrais mal même si je suis plutôt ouverte sur le sujet, mais je suppose que l'inverse est aussi comparable. Mais ce n'est pas sur cette partie de la réponse que je m'arrête. « Donc tu es calme à présent. Calme comment ? » Que je puisse me faire une idée sur la question, surtout que j'arrive progressivement à sa hauteur, qu'un jeu de séduction s'est instauré naturellement et que Cupidon nous donne un coup de pousse avec sa fameuse musique, je pense que ça a tendance à accélérer les choses. On est obligé de s'embrasser. Un simple baiser devrait suffire mais pourtant l'écossais y met les formes, brièvement d'abord. Un peu trop à mon goût et je le lui fais savoir. Cette fois c'est à mon tour de prendre les devants, le baiser redouble d'intensité je choisis ce moment pour passer mes bras autour de son cou, j'en viens même à passer mes mains dans ses cheveux poussé par l'entrain. Lui entoure ma taille nous liant un peu plus l'un à l'autre. Mais j'ai un peu l'impression que c'était inévitable, tout est fait pour ça. La piscine est magnifique, l'eau est parfaite et Fitz est charmant. – Toujours trop court ? Je fais mine de réfléchir, si un baiser est bon, il est toujours trop court de toute façon. « Hum, toujours. » Je me mords la lèvres à l'idée de goûter à nouveau aux siennes. – Tu crois qu’on gagne de l’argent si on s’embrasse plus que demandé ? J'pense pas, mais bon c'est vrai que ce serait un atout, mais dans ce cas les gens passeraient leur temps à s'embrasser et pour le coup l'argent n'est pas vraiment mon leitmotiv. « Dans le doute, on devrait s'y remettre jusqu'à ce que Cupidon se manifeste. »Et on mourra par suffocation. Mais bien sûr en attendant, je réduis à nouveau la distance, la mince distance et scelle à nouveau nos lèvres.