Il était tout juste midi lorsque je poussai les portes qui donnaient sur l'immense balcon de la résidence. Je n'y avais jamais mis les pieds. En bientôt deux semaines, il y avait encore plusieurs pièces, comme celle-ci, que je n'avais jamais visitées. C'était dingue, même presque incroyable, mais c'était... comme ça après tout ! Je n'avais pas eu le temps, ni l'envie de passer partout, j'avais juste fait les choses à ma manière, doucement, lentement. Je prenais petit à petit possession des lieux, c'était dans ma façon à moi de voir les choses, d'appréhender mes expériences. Je m'étais donc habillé d'un long manteau noir suffisamment chaud, ainsi que d'une longue écharpe et d'un col roulé. J'avais, pour l'occasion, enfilé mes gants en cuirs et était donc paré à affronter le froid qui régnait à l'extérieur. Midi, les autres habitants s'activaient en cuisine, j'avais préparé le petit déjeuner, je prenais donc ma pause dans ces nouveaux quartiers. J'étais tranquillement appuyé contre la rambarde enneigée lorsqu'une voix me tira de mes pensées, une voix féminine que je ne connaissais que trop peu. Je me retournai par réflexe pour découvrir Alisk, face à moi. Ma partenaire dans le jeu depuis déjà 1 bonne semaine et demie. Je lui souris, et lui dit doucement Salut... Le hic, c'est que j'avais beau avoir été assigné à cette fille pour l'aventure, je ne lui avais pratiquement jamais parlé. C'en était tout aussi étonnant n'est-ce pas ? Au moins, nous avions enfin l'occasion de rattraper le temps perdu.

Alisk était une véritable énigme pour moi. Le premier soir de notre arrivée, elle m'avait snobée dans le sas avant de venir me parler, lorsque son frère Franz avait eu le malheur de m'aborder. Depuis, nous ne nous étions que fréquentés sans jamais faire attention véritablement l'un à l'autre. De tous les "couples" de la maison, nous devions être le seul à ne pas vraiment s'être intéressé à son partenaire, et je trouvais cette situation dommage... mais Alisk avait ce je-ne-sais-quoi d'innacessible qui me refroidissait à chaque fois que j'essayais de créer contact avec elle. Ce matin là, j'étais sorti prendre l'air, et soudainement, elle me tira de mes pensées. A sa question, je ne pus m'empêcher de prendre la tique, avant de répondre, par instinct, sur la défensive. Je crois que ça paraît évident non, je suis juste venu prendre l'air. Détournant mon regard de ma partenaire, je me tournai face à la balustrade à nouveau, fixai un point dans le vide, avant de lui dire, d'un ton plus doux Et toi, qu'est-ce que tu viens faire ici ?