W/EMMELINE
06 MARS A 22H39
Il y avait comme une sale ambiance dans le nid, à moins que tout ça ne soit que dans la tête de Fitz ce qui était fort probable en réalité. Le prime, le rappel de certaines scènes, le rajout de certaines autres et les conversations de ce début de semaine avaient mis Fitz à cran. Ici, il étouffait et il avait de sérieuses envies de redevenir ce mec qu’il était lorsqu’il avait à peine vingt ans, qui se foutait de tout et principalement des sentiments des gens. Celui qui consommait les femmes comme un gros connard, celui qui passait ses journées à ne rien foutre pour emmerder ses parents et celui qui passait un peu trop de temps dans les pubs du coin, ne revenant franchement pas dans un bel état chez lui. De toutes ces options, une seule était alors disponible, une seule allait faire l’affaire et c’est donc dans cette optique là que Fitz, en fin de soirée, se rendit dans le cellier. Autrement dit, on parle là d’alcool et pas de femmes. Dans ce cas, il aurait choisi un autre endroit quand même. Revenant de la piscine où il avait croisé Myles et quelques bières, Fitz avait donc été directement dans le cellier, sans passer par la cuisine, sans manger quoique ce soit. Il avait simplement envie d’un bon whisky écossais, le truc qui le calmait, en général, certainement plus par habitude que par effet de l’alcool quoique… Arrivé à bon port, il se retrouva seul dans la pièce et se dirigea directement vers l’armoire à spiritueux. Dommage qu’ils n’aient pas une belle cave, comme la saison d’avant, mais passons. De toute manière, il n’aurait pas supporté le climat. Après quelque secondes en face de l’armoire, il porta son attention sur des bouteilles de liquide ambré de marque assez peu agréables en bouche mais après tout… Il l’ouvrit, attrapa un verre qu’il essuya sommairement et but cul sec un peu de whisky. Mouais, ça fera l’affaire. La porte s’ouvrit alors, Fitz leva les yeux au ciel mais fort heureusement, il s’agissait d’Emmeline. Bon. – Je teste ta théorie sur l’alcool, tu penses que ça va marcher ? lui demande-t-il alors, amusé, en quelque sorte.

Sans grande surprise, c'était bien souvent à cause d'une petite faim que les candidats se rendaient jusque dans le cellier. Bien sûr, il y avait des exceptions, comme pour faire sa lessive mais cela restait tout de même plus rare que la fréquentation du cellier pour la nourriture qu'il contenait. Emmeline n'était donc absolument pas originale, puisque c'était son estomac qui la poussa à pénétrer dans la pièce. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle allait pouvoir avaler. Elle était gourmande, certes, mais pas forcément au point de dénicher un paquet de gâteaux et de le terminer en vitesse. Tout dépendait du gâteau, bien sûr. Elle raffolait du brownie, par exemple. Oh que oui. Du coup, elle avait envie d'en manger. Une petite part ne pourrait pas lui faire de mal, n'est-ce pas. C'est donc enthousiaste qu'elle ouvrit la porte et, pensant se retrouver seule, fut surprise par la présence de Fitz. Un Fitz qui semblait d'humeur à boire. Tiens donc, les rôles s'inversaient, il semblerait. Emmeline se fichait pas mal de qui buvait, qui ne buvait pas. S'il souhaitait consommer de l'alcool, qu'il fasse. Le mieux serait tout de même qu'il ne finisse pas totalement ivre mais après tout, chacun ses choix. Bon, elle, elle n'avait pas besoin d'alcool, ce qui voulait dire que son humeur n'était pas mauvaise, donc inévitablement, elle allait dire des conneries qui ne tenaient pas debout. Comme toujours. « Tout dépend de pourquoi tu bois. Il y a des conditions particulières pour que ça fonctionne, tu vois. L'alcool évalue ton besoin de réconfort, et là, soit t'es dans le cadre, soit tu en as trop ou pas assez besoin. Le pire, c'est quand tu en as trop besoin, parce que tu passes juste pour un ivrogne, qui crie dans tous les sens et qui maudit la vie, c'est terrible. Ouais, faut faire gaffe avec l'alcool, c'est un peu vicieux. » Bien sûr. Que tout le monde agisse comme si ce qu'elle disait n'était pas totalement con, s'il vous plaît. Avec son air taquin plaqué sur le visage, de toute façon, personne ne lui jetterait la pierre pour quelques paroles d'un humour qui lui était propre. « Sans compter non plus les vomissements, les comas éthyliques, la dépendance et... » C'était quoi, déjà ? Elle était persuadée qu'il avait pointé du doigt un autre aspect négatif de la consommation d'alcool, l'autre jour... Ah, oui ! « N'oublions pas non plus la fameuse gueule de bois du lendemain. » Elle mouva la tête, lèvres pincées, l'air grave. « J'espère pour toi que tu as de bonnes raisons. » Puisqu'il était évident que tout le monde avait toujours une bonne raison pour picoler, n'est-ce pas. Quelque part, c'était peut-être pour le mettre un tout petit peu en garde, de parler de la sorte. Il était le premier à le dire : l'alcool ne résoudrait rien.

C'était idiot, complètement idiot de venir dans ce cellier pour choper une bouteille de whisky, tout ça pour endormir sa tête et cette situation qui le minait. Il le savait pertinemment, qu'il était pathétique mais à ce stade, il n'en avait absolument rien à faire. Après tout, il était grand non ? Il faisait ce qu'il veut ? Alors oui, il allait boire vu que ça, personne n'aurait rien à y redire. L'idée était pourtant assez mauvaise, il n'avait pas manger et venait de s'enfiler quelques bières assez rapidement avec Myles mais Fitz n'avait pas vraiment d'autres projets et il avait envie de whisky, de bon whisky. Il ne trouva pourtant pas son bonheur, les caves de son père n'était malheureusement pas à sa disposition alors il allait se satisfaire de ça. Il pensait rester seul mais ça aussi, c'était trop demandé même si au fond, la présence d'Emmeline ne le dérangeait pas tellement. Pas du tout même. Et puis, elle savait ce que c'était, boire pour oublier quand on est de mauvaise humeur. La partie où il l'avait dissuadé par contre, Fitz l'avait totalement oublié. Faites ce que je dis pas ce que je fais hein. En tout cas, la rousse, elle, allait beaucoup mieux et ça, Fitz pouvait le dire rien que par son débit de parole beaucoup plus étoffé que lors du prime. Bla bla bla, elle en avait des choses à dire. Et ne perdait pas de temps à lui rappeler ses propos également ce qui fit sourire Fitz. - Je vois que t'as bien planché sur le sujet depuis dimanche soir. T'es prête pour les spots de sensibilisation. Jsuis sûr qu'en plus, avoir une star de la téléréalité pourrait les aider à faire passer le message. Ouais ça serait hype tout ça. Mais il voulait simplement la taquiner, c'est tout, il ne disait pas ça méchamment. - J'ai déjà mal au crâne alors ça changera pas grand chose, gueule de bois ou pas... C'est vrai, non ? Quant à sa raison pour retrouver sa bonne copine la bouteille de whisky, hum. - J'avais juste envie de boire un peu de ça, dit-il en levant la bouteille, parce que quand je suis énervé et que j'ai besoin de changer d'air, en général, je vais au pub. Mais là, y'a pas du pub, alors je vais dans le cellier, voilà. Pathétique et nul, oui.

Elle ne comptait pas juger Fitz pour cette envie soudaine de noyer ses soucis dans l'alcool. Certes, il ne s'agissait pas de la solution parfaite, toutefois, il n'en restait pas moins qu'il pouvait être agréable de boire un peu. Pas tout le temps, il ne servait à rien d'échapper à une quelconque responsabilité en étant trop bourré pour voir la réalité en face, c'est bien vrai. Après tout, il était un adulte, il était majeur, capable de prendre des décisions alors s'il décidait de profiter de l'alcool mis à disposition, personne ne pourrait le retenir. Et certainement pas Emmeline. Sa philosophie de vie restait tout de même que tout le monde pouvait bien faire ce qu'il souhaitait. Elle n'était personne pour juger des actes des autres et leur interdire telle ou telle chose. Cela lui était tellement arrivé dans sa vie, que quelqu'un décide de son comportement pour elle, qu'elle ne comptait pas faire subir ça à qui que ce soit. Sa réplique sur les spots de sensibilisation la fit sourire. Elle ne se voyait vraiment pas embarquée dans une telle aventure. Oh que non. C'était déjà pas mal qu'elle fasse cette émission, n'est-ce pas. Elle était passée à la télévision, une fois éliminée, elle retrouverait avec plaisir son anonymat, c'était certain. Soit. Elle le laissa continuer, apprenant ainsi qu'il avait déjà mal à la tête (ça pouvait être intéressant à savoir), qu'il était énervé (ouch) et qu'il avait besoin de changer d'air. Pas de pub donc le cellier. Ouais, c'est sûr que ce n'était pas pareil. C'était stupide mais son regard s'égara une seconde dans la pièce, comme pour constater la chose et essayer de trouver un point commun avec un quelconque pub. Raté. À part l'alcool, ça ne se ressemblait pas du tout. Ouais, peu importe. Elle reporta son attention sur Fitz, ses pupilles s'attardant sur son visage, sans pour autant le fixer d'une manière gênante, vous savez. « Bon, je ne vais pas te demander pourquoi tu es énervé, en général, quand on l'est, la raison est bien la dernière chose dont on a envie de discuter. » Oui, c'était de la logique même. C'était comme le « calme-toi ». Pourquoi les gens ne comprenaient pas que ça servait à rien, hein ? « Après, je ne vais pas te dissuader de boire, tu es capable de faire tes propres choix et je suis persuadée que tu sais que l'alcool ne résout rien. » Puisqu'il lui avait lui-même dit cela durant le prime, elle ne lui apprenait sûrement rien. « En attendant, je peux toujours te faire profiter de ma compagnie... Ou pas, en fait. Je peux aussi partir, si tu préfères. Mais bon, si tu bois, là, tout seul, ça fait un peu... mec frustré qui boit comme un ivrogne, tu vois... Enfin, après, je dis ça, je dis rien hein. C'est toi qui vois, vraiment. » On ne pourrait pas lui reprocher de ne pas être franche, n'est-ce pas. Mais, encore une fois, il pouvait bien faire ce qu'il voulait. « Et c'est pas tout ça mais moi, j'ai faim. » qu'elle fit alors en se tournant vers les étagères, détaillant du regard les aliments présents, sachant pertinemment ce qu'elle recherchait.

En fait, Fitz ne voulait pas nécessairement boire, il voulait seulement s’échapper de la réalité du nid et de tout ce qu’elle engendrait et comme il l’avait expliqué à Emmeline, en général, dans ce genre de situation, il allait au pub. C’était un réflexe des plus britanniques et certainement très masculin de se poser dans un petit bar rupestre pour boire un bon liquide ambré (vu qu’il était écossais et non irlandais) avec les petits vieux du coin qui lui rappelait que parfois, il valait mieux ne pas trop se prendre la tête dans la vie. Sauf qu’ici, c’était difficile et cette échappatoire, Fitz ne l’avait pas alors il essayait, vainement, de reconstituer l’ambiance et pour commencer, il avait pensé à la boisson, à défaut d’avoir le cadre. Au bout de quelques verres, de toute manière, le cadre n’aurait plus vraiment d’importance et il irait pioncer comme une masse, sans se soucier de son partenaire. La présence d’Emmeline était alors un plus parce qu’il l’appréciait, qu’il aimait sa franchise, son optimisme et qu’elle disait ce qu’elle pensait et si en général, il y avait peu de femmes dans les pubs (dans ceux qu’il fréquentait en tout cas), elle ne le gênait pas le moins du monde. C’était d’ailleurs agréable de pouvoir parler à une personne neutre, une personne qui écoutait et qui ne jugeait pas. Pas pour le moment en tout cas. Elle ne voulait même pas lui poser de questions alors que demander de plus ? Pour autant, Fitz n’était pas contre un peu de parlotte. – Tu sais très bien ce qui m’énerve, enfin je crois que tu peux deviner, aussi débile la raison soit-elle. Oh oui, parce que c’était débile quand même : bonjour, je suis le mec après qui deux femmes courent et ça me fait chier. Un mec normal lui aurait alors conseillé de se faire les deux sauf que Fitz, lui, n’était pas de ce genre. Elle lui parla ensuite de l’alcool et cela fit sourire Fitz. – C’est ironique, non, cette manière dont la situation s’inverse, tu ne trouves pas ? Référence au prime donc. – Non tu peux rester, tu ne me déranges pas et tu sais, je ne compte pas non plus me mettre minable. Se mettre minable au whisky, pour un écossais, c’est assez honteux d’ailleurs. Je voulais le savourer mais… il n’est pas à la hauteur. C’est dommage. Et en plus, monsieur fait la fine bouche… Emmeline, elle, avait faim. Ah bon ? A cette heure ? Il est quelle heure déjà ? Bref. – Faim de quoi ? demanda-t-il alors, curieux.

Elle n'était pas du genre à s'occuper des histoires des autres. Ou alors, c'était vraiment très très exceptionnel. Puisqu'elle considérait que lorsque quelque chose ne la regardait pas, elle n'avait pas à y mettre son nez. Chacun sa vie, après tout. Et puis, elle n'apprécierait pas non plus que quelqu'un débarque dans sa vie et décide de s'occuper des petites histoires de la rousse. Elle aimait gérer les choses d'elle-même et clairement, elle n'allait pas s'encombrer de problèmes qui ne la concernaient pas. Oh que non, ça serait vraiment perdre du temps pour rien du tout. Alors, non, elle n'allait pas questionner Fitz, tout ça pour satisfaire une certaine curiosité. Non seulement ça serait égoïste de sa part mais en plus de ça, ça n'aiderait sans doute pas son camarade à penser à autre chose. Or, c'était bien pour cela qu'il était là. Il répliqua qu'elle devrait aisément deviner la raison. Ouais. Cela devait avoir quelque chose à faire avec les histoires qui faisaient tant parler, dernièrement. Sans doute, oui. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire rempli de compassion. « Tu sais, j'ai tendance à penser que la vie est trop courte pour se prendre la tête sur des histoires de ce genre. Arrête d'y penser autant et profite simplement de ce jeu, de ce lieu. Éloigne-toi de tout ce qui pourrait se révéler mauvais pour toi, c'est ainsi que je vois les choses. Pas dans ton cas en particulier, puisque je ne suis pas assez au courant pour en discuter et de toute façon, ça ne me regarde même pas mais on n'a qu'une vie, alors... » Alors autant en profiter. Et ils étaient dans ce jeu pour une durée limitée, à tout moment, ils pouvaient partir alors il fallait apprécier chaque jour. Oui, Emmeline avait cette vision, peut-être un peu simpliste et idéaliste, des choses. Oh et il est vrai que les rôles étaient inversés. « Ironique, je ne sais pas, mais je suppose que c'est plutôt amusant. » Elle pouvait voir les choses ainsi, en effet. Soit. Elle ne le dérangeait pas, voilà qui était une bonne nouvelle. Et deuxième bonne nouvelle : il ne comptait pas boire jusqu'à ne plus connaître son prénom. Bien. Bon, il se révélait difficile aussi. Ce qui l'amusa. « Je vois que tu es bien difficile. Qu'est-ce que ce whisky a de si terrible, dis-moi. » Elle ne s'y connaissait pas tant que cela, en l'alcool. Même si elle pouvait reconnaître un bon champagne d'un mauvais, c'était plus ou moins tout. C'était surtout pour le taquiner, à vrai dire. Quant à sa question concernant sa petite faim, eh bien... « Oh, de plein de choses, si tu savais... » Trop tentant pour s'en empêcher. C'était plus fort qu'elle. Elle lui lança un regard pour souligner le sous-entendu avant de gentiment rire et de retrouver un semblant de sérieux. « Mais bon, dans l'immédiat, je devrais pouvoir me contenter d'un gâteau au chocolat. De préférence un brownie mais je ne suis pas difficile. » Tant qu'elle trouvait de quoi se remplir l'estomac, franchement, tout était susceptible de lui convenir. Bien que son envie principale restait le chocolat, c'est vrai.

Parler avec Emmeline était apaisant, peut-être même plus que l'alcool et certainement en engendrant bien moins de conséquences alors oui, Fitz était relativement content qu'elle ait décidé de franchir cette porte à ce moment précis car s'il était en général sérieux, il aurait pu, par mégarde, boire un peu trop et il ne tenait pas vraiment à ce qu'on le voit ainsi à la télé. Ce qu'il appréciait également, c'est que la rousse ne lui posait pas de questions ce qui était inédit, en quelque sorte. Ainsi, il pouvait dire ce qu'il voulait, comme il voulait, sans que la personne n'ait aucune attente précise et tout ça était réellement libérateur. Et puis, il était également toujours aussi étonné de la voir sortir des choses si sensées. Non pas qu'il la pense bête, il savait que ce n'était pas le cas mais elle faisait si jeune qu'il ne s'attendait pas à ça. Sa bourde sur Twilight en témoignant. Emmeline avait donc raison. Oui en effet, on a qu'une vie mais parfois, Fitz avait l'impression que sa vie, elle ne lui appartenait pas. Il a mis longtemps pourtant à faire la paix avec tout ça, il a mis longtemps à comprendre qu'il ne pouvait pas décemment s'en plaindre et si aujourd'hui il peut dire qu'il a accepté sa situation, il lui arrive parfois de sentir le poids sur ses épaules un peu plus qu'à l'habitude et de mal le vivre. Le truc le plus idiot alors, c'était qu'ici, il était libéré de tout ça mais étrangement, un autre poids était venu se percher sur ses épaules. Un poids différent, stupide, mais existant et frustrant. - Je sais, tu as tout à fait raison, j'en suis conscient. Mon problème tu vois, c'est que je suis un mec trop gentil. C'est ça mon problème. Ça serait tellement facile si je me foutais de tout ça mais c'est pas le cas. J'aime pas faire souffrir les gens. J'ai déjà... Bref. J'aime pas ça. Hum, peut-être que l'alcool n'était pas une bonne chose car vraisemblablement, sa langue avait envie de sortir certaines choses que Fitz avait décidé d'oublier. Et c'était étrange. Il sourit lorsqu'elle dit trouver elle aussi la situation un peu amusante alors que Fitz, tel un poivrot, tenant encore la bouteille dans sa main. S'en rendant compte, il la posa, le verre également et se rapprocha de la rousse, s'adossant au mur le plus proche. Il laissa échapper un petit rire lorsqu'elle le dit difficile. Ce n'était pas faux après tout. - Et bien... il est pas très parfumé. Pas assez âgé certainement et trop peu distillé à mon goût. Les irlandais ont la bière, on a le whisky. C'est une affaire de racine tu vois... Ou pas, parce qu'après tout, certains sont nuls. Fitz lui, a eu la chance d'être initié tôt par son père et donc... en voilà le résultat. Emmeline, elle, avait faim et alors qu'il la questionna, il se rappela leur rencontre au cinéma. - J'avais oublié que tu aimais les sucreries et le chocolat, c'est vrai. Il doit y avoir une étagère pour ça, non ? Une étagère que Fitz ne connaissait pas. Celle là tout du moins.

Certes, c'était un ''conseil'' un peu facile. Il était aisé de dire qu'il fallait profiter de la vie, de ces jours qu'on leur offrait, toutefois, ça ne changeait rien, on pouvait vouloir toute la liberté du monde, les sentiments, dont les regrets, la peine, la colère et tout ce qui s'en suivait, ne s'effaçaient pas mystérieusement pour autant. Être libre, oui. Faire ce qu'ils voulaient, oui. Mais à quel prix ? Oui, elle savait. Elle savait pertinemment que ça n'avait rien de facile d'essayer de profiter, de simplement profiter. Et quelque part, c'était rassurant qu'il en ait suffisamment quelque chose à faire, ça voulait dire que c'était un type bien. Un type qui voit en premier les ressentis des autres avant de voir les siens. Et ça, quelque part, tout le monde devait l'avoir compris, non ? Ce n'était pas comme s'il profitait de la situation en manipulant les deux demoiselles et en les utilisant selon ses désirs, vous voyez. « Fitz, j'ai... j'ai une chose terrible à t'annoncer. Avec tout ce que tu me dis, là, ça me semble évident, je ne sais pas pourquoi je ne l'ai pas compris plus tôt... » Qu'est-ce qu'elle allait dire encore, n'est-ce pas. Et pourquoi donc tant de dramatisation. Ah, oui, elle mettait les formes à son petit discours, la rousse. Que voulez-vous, c'était Emmeline hein. « En fait, je crois que... » D'accord, elle arrêtait son petit manège et retrouvait un air plus sérieux. Oui. « Je crois que tu es quelqu'un de bien, Fitz. Et que c'est probablement pour ça que tu te retrouves dans cette situation. Enfin, en plus du fait que t'es franchement agréable à regarder, tu vois. » Bah quoi ? C'était vrai, non ? Bon. « Ce qui est sûr, c'est que ça ne va pas s'arranger si tu continues d'y penser, que tu ressasses constamment les mêmes pensées. Au contraire, ça va t'agacer encore plus et tu vas t'enfermer un peu plus dans cette histoire et tu risques de dire des choses qui dépasseront ta pensée et ce n'est pas bon. » Clairement, oui. Il allait juste s'énerver tout seul sur ses problèmes et ce n'était pas sain. Alors il ferait mieux d'essayer d'oublier, au moins le temps d'une soirée. Quant à cette histoire de whisky, honnêtement, ça l'amusait un peu de voir qu'il était si difficile. Et qu'il s'y connaissait autant, aussi. D'après que c'était question de racine. S'il le disait après tout hein. « Hinhin, je comprends. » acquiesça-t-elle simplement avant de reprendre, mutine. « Quelle honte, quand même ! Même pas capable de nous filer de bonnes bouteilles... On se demande où passe tout l'argent qu'on leur fait gagner hein. » Non mais oui hein. Déjà qu'ils étaient enfermés ici, alors ça serait sympa de leur donner de quoi boire, non ? À moins que mettre des bouteilles de mauvaise qualité soient une solution comme une autre pour empêcher les candidats de boire. Allez savoir. En attendant, à défaut de picoler, Emmeline souhaitait manger. Un gâteau au chocolat. Qui ne devrait pas être trop compliqué à trouver, en effet, puisque tout était censé être rangé. Sauf si Mickey avait tout changé de place. Ou que quelqu'un avait décidé d'embêter le monde en changeant tout. Ou bien... Ah non, c'est bon. « Trouvé ! » s'exclama-t-elle en s'emparant de la boite avant de lui montrer sa trouvaille, souriante. Bon, ce n'était pas un brownie mais peu importe, elle se contentait de ce qu'elle avait. « Je veux bien t'en laisser une toute petite part, si tu veux. » Ce qu'elle était généreuse hein !

Emmeline avait raison, totalement raison sur le fait qu'une vie était unique et qu'il ne fallait pas la gâcher. Pour autant, il fallait venir ajouter à l'équation la conscience et celle de Fitz ne l'autorisait tout simplement pas à faire ce qu'il voulait ici avec Mado et Everleigh. Exposant donc ses ressentis à la jeune femme, il se laissa presque emporter à lui faire quelques confidences, se rattrapant assez rapidement. En soit, lui révéler quelques éléments sur sa vie sentimentale ne le dérangeait pas. C'était plus les milliers de téléspectateurs qui l'ennuyaient. C'est alors qu'Emmeline prit un air assez sérieux. Ainsi donc, elle avait quelque chose à lui annoncer et cela effrayait légèrement l'écossais. Il aurait pourtant du se douter qu'Emmeline lui faisait une blague mais avec la fatigue et l'alcool dans le sang, ses capacités s'étaient quelque peu amoindries. Un silence, un second silence et enfin elle se lance. Elle sourit, c'est étrange et puis, elle devient plus sérieuse, mais pas de façon moqueuse non, vraiment sérieuse. Ce qu'elle dit alors fait sourire Fitz. Quelqu'un de bien, oui, c'est peut-être ça, il n'a en tout cas pas la prétention de le croire mais elle n'a pas tort, la fin le faisant rire. Elle continue, toujours aussi sérieuse et Fitz écoute ses conseils avisés. Elle a raison vraiment et peut-être qu'en étant en sa compagnie, il pourrait en profiter pour parler d'autre chose. - Tu sais que parfois, tu dis des trucs tout à fait sensés ?! Dit-il en la taquinant. - Tu as raison alors je vais tenter de ne pas y penser pour le moment, d'accord ? La question était plus pour lui que pour elle mais bon. Ils parlèrent alors de whisky, Fitz lui expliquant les rudiments du genre. En gros, le whisky qu'il avait dans la main était passable. Avec son air mutin, Emmeline blagua sur la chose et c'était assez rafraichissant. - Certainement pas dans la bouffe en tout cas. Ni les matelas. Ouais, ils auraient pu prendre plus confortables, et plus larges aussi, ça n'aurait pas été du luxe. - J'imagine que c'est la flopée de nouveaux présentateurs qui aspirent tout le blé, faut bien qu'ils vivent ! Oh oui, les pauvres... En tout cas, Emmeline, elle, se satisfaisait de la nourriture à leur disposition et plus précisément des sucreries. Elle avait faim mais là dessus, Fitz ne lui serait pas d'une grande aide, chose dont elle n'a cependant pas besoin car elle finit par trouver son bonheur. Elle revint alors avec une boite de gâteau au chocolat et commença à ouvrir le paquet, lui en proposant au passage. - Non merci, je te laisse tout. Heureuse ? Dit-il en souriant. Sourire qui se voit bien vite interrompu par une musique... la musique. Ce fichu Cupidon. Ça faisait longtemps tiens, oh oui, longtemps mais ce n'était pas plus mal en réalité. Fitz jette alors un œil en direction d'Emmeline, un peu gêné. - Je pue l'alcool... Ouais, bières, whisky, ça allait être génial comme bouquet parfumé, vraiment. Et puis, il se fichait un peu de perdre de l'argent, il n'avait pas envie qu'elle se sente forcée de l'embrasser même si au fond, vu ce qu'elle disait sur son physique, cela n'allait pas la dégoûter... Il s'approcha donc, toujours gêné mais ne l'embrassa pas de suite. Embrasser tous ces gens, c'était un peu étrange en réalité. Et pour cette fois ci, il demanda la permission avant de s’exécuter. - C'est toi qui voit... On sait jamais...