JOSHUA

Si le prime avait bien du secouer l'un des habitants, c'était très certainement Joshua, mon partenaire. Jamais je n'avais pensé une seule seconde que Sven serait prêt à l'abandonner. Au final, il m'avait pourtant dit que tout allait bien entre eux, mais j'avais maintenant bien du mal à le croire. Si leur idylle était toujours d'actualité, pour sûr que Sven n'aurait jamais osé quitter le jeu sans son compagnon. Du moins c'est ce qu'il me semblait. Alors, pour lui prouver tout mon soutien, pour lui prouver que quoiqu'il arrive je serai présent, j'avais décidé de faire bouger le jeune homme, de le capturer le temps d'une après midi ne serait ce que pour qu'il se sente mieux, qu'il oublie tous ses problèmes, si problèmes il y avait réellement. Je n'avais pas la prétention de dire que j'étais la solution à tous ses soucis, non, clairement pas, mais si je pouvais réussir à en éloigner quelques un, ne serait-ce que pour l'apaiser un peu plus, alors je le ferais volontier. Mains dans les poches, clope au bec, j'arpentais ainsi les petites ruelles du nid, mon partenaire me suivant à la trace après lui avoir demandé d'en faire autant. Pour sûr que je devais le déranger, et qu'il devait se demander ce que je lui préparais, où je l'emmenais. Parce que oui, au final, je ne lui avais pas dévoilé l'intégralité de mon plan, non, ça aurait été trop simple, et clairement pas amusant. Ainsi, les murs s'éloignaient, pout bientôt laisser place à une étendue de champs. Je continuais de marcher, franchissant quelques murs d'hautes herbes avant de finalement tomber sur une zone fraiche, agréable, parfaite. Là, je m'y plantais, en plein milieu. Le soleil tapait étrangement fort, certainement à cause de l'heure, alors il fallait vite en profiter. « Retire ton tee shirt et allonge toi sur le ventre. » un sourire s'esquisse alors sur mon visage.

Il est clair que je n'étais pas à sa place, alors, bêtement, la seule chose que je faisais était de me mettre à sa place. Comment moi aurais-je réagi. Dans un premier temps j'aurais très certainement retenu une certaine colère. Peut-être ne se serait-elle pas affichée, mais il est certain que je n'aurais pas pris le départ de mon présumé partenaire d'un bon oeil, d'autant plus si il l'avait décidé par moi même. J'avais parfois tendance à être quelque peu parano. Alors oui, peut-être aurais-je pensé qu'il serait parti pour me fuir. Ça n'aurait pas été le premier à me faire du mal après tout. Par la suite, j'aurais très certainement été pris de nostalgie, me remémorant les moments passés avec lui, son sourire, sa voix. Enfin, le tout aurait amené de l'amertume, une sorte de rancoeur. Mais je ne savais pas ce que Joshua ressentait à cet instant précis, et je ne comptais pas lui demander. De ce que j'avais pu comprendre de sa personnalité, il n'était du genre à se livrer que lorsqu'il en avait vraiment, vraiment besoin, préférant se cacher derrière un mur où seul sa pensée pourrait évaluer une situation dans laquelle il se serait mis. Et il n'avait pas tord, trop partager pouvait vous rendre faible. Trop partager pouvait vous rendre faible aux yeux des autres, oui, et ce n'était pas une chose souhaitable. Pourtant, Joshua me semblait plus fort qu'autre chose, il agissait comme si tout allait bien, ce qui était probablement le cas. Peut-être n'était-il pas si attaché à la présence de Sven ? Cela ne me regardait pas. Non, mon rôle était d'être son partenaire, de prendre soin de lui, de passer des moments privilégiés en sa compagnie, d'être en quelque sorte à son service. Nous étions ici ensemble, hors de question de se laisser tomber. Du moins c'était de cette idée que partait tous mes actes et toutes mes pensées. Alors, je lui avais demandé de s'allonger tout en retirant son tee shirt, ce à quoi il n'avait pas tarder à commenter. « Tu sais, tu n'étais pas obligé de m'amener jusqu'ici pour me voir torse nu. » j'hoche un instant la tête, comme si cela semblait évident. « Certes. » je marque alors une légère pause, prenant place sur son bassin, à genoux tout en commençant à parcourir sa colonne vertebrale, le massant avec délicatesse. On m'avait toujours fait la remarque que j'avais des mains qui savaient y faire. Et par là, aucune pensée déplacée, bien entendu. « Mais j'me suis dit que si on devait sauvagement faire l'amour, autant le faire à l'abris des regards. » un léger sourire amusé se dessina alors sur mes lèvres. Ironie, c'était évident.