On est le dix-sept mars, depuis un peu plus d'une heure. Et depuis un peu plus d'une heure je prends soins de fêter la Saint-Patrick comme il se doit. J'ai l'impression d'avoir avalé le stock de bière du chalet à moi seule. Je suis sans doute pas mal saoule mais c'est un peu le but de cette fête ? C'est la fête nationale, on et censé se bourrer la tronche, c'est culturel et ce n'est pas pour rien que c'est un jour férié. Sauf qu'on est dans Fake Lover et qu'il n'y pas de parades, qu'on aura sans doute pas droit au traditionnel feu d'artifice, le magnifique feu d'artifice de Dublin. Cette ville me manque, cette ambiance festivité. La chaleur des irlandais, les pubs, les véritables pubs, les quartiers animés et même la pluie me manque. Je crois que j'ai le cafard. Ça y est. C'est tout cet alcool ingurgité je crois, oui ça ne peut être que ça. En tout cas, je ne perds pas le nord puisqu'après avoir jeté les cannettes vides, j'ai pris une bouteille de whiskey dans le cellier, j'ai enfilé un maillot de bain vert émeraude puisque c'est la tradition en ce jour de fête et j'ai pris la direction du jacuzzi. Ma bouteille sous le bras. Là bas, j'y découvre un Cameron esseulé. Oh pauvre petit chou. Il ne m'a sans doute pas vu encore. « Lá fhéile pádraig sona duit » Je n'aurais pas dû enfiler ces escarpins, je risque de perdre l'équilibre. Mais ça va, j'arrive à bon port et ma bouteille est toujours intacte. Je la pose sur le rebord du bassin puis ôte mon peignoir et sans franchement demander si je dérange ou non je rentre à l'intérieur. « T'es pas à poil j'espère ! » Non parce que le connaissant ce serait pas impossible.

Oh bah il reste encore des bières parce qu'il en sort une de je ne sais où. J'ouvre la bouche en grand. Oh bah le stock de bière n'a pas disparu. Je suis soulagé parce qu'une Saint Patrick sans bière c'est pas franchement une Saint Patrick. J'ai bien envie de lui piquer sa bière, enfin avant ça il faut que je grimpe à l'intérieur du jacuzzi sans m'écraser la tête contre le sol. Ce serait bien idiot. Comme il s'agit de Cameron et qu'on dans le jacuzzi. « Pas encore non ! » Non non non, mais non. Je fais un signe du doigt. Il a rêvé lui alors que je m'approche de lui. « Oh non, non et non, toi tu restes habillé... Ou je te la coupe, tu m'as bien entendu. » Et le pire c'est que j'ai l'air sérieuse. J'attrape ma bouteille pour en boire une gorgée. Ça arrache plus vraiment parce que j'ai déjà un peu trop bu. Mais j'aime le goût de l'Irlande qui me coule dans le gosier. « Tu es venue te venger ? » Quoi ? Mais qu'est-ce qu'il raconte lui ? Me venger de quoi ? Il est idiot. Oh et puis ça me vient quand je bois une nouvelle lampée de whiskey. « Cameron, Cameron, Cameron, t'es la dernière personne avec qui j'ai envie de remettre le couvert mon ange. » Je pose un index accusateur sur son torse, non mais arrête mon vieux. Il est pas dégueulasse mais non ça va, c'est gentil mais je vais m'en passer. Je ris, ouais, j'ai tendance à être un peu plus conne quand j'ai trop bu.

« D'accord. Mais dis moi, t'as rien contre le fait de retirer tes fringues toi du coup ? » Quelqu'un lui a-t-il déjà dit qu'il était lourd. Je soupire en tout cas. Ouais, c'est vrai que je pourrais les retirer ces fringue. Enfin mon maillot. Ca me dérange pas vraiment d'être nue. Je ne suis pas franchement pudique, et ce n'est qu'une paire de seins comme on en voit partout. Enfin non on ne voit pas mes seins partout, juste qu'il n'y a rien d'extraordinaire dans la nudité. C'est naturel. Mais bon, Cameron c'est un pervers. Une paire de seins et il ne répond plus de rien. Et puis j'suis peut être bourrée mais je pense à Harlow et à ce que ça pourrait lui faire si elle voyait les images. « Euh bah non. Si t'étais pas toi j'aurais pu me débarrasser de mon maillot sans aucun problème. Mais toi t'es qu'un pervers ! Oui un pervers. P.E.R.V.E.R.S. Pervers. Sale pervers. » Je pointe mon index accusateur contre lui. Tout en me mordillant la lèvres parce que mine de rien, je raconte n'importe quoi. Le pire c'est que j'ai tendance à ne plus contrôler le volume de ma voix non plus. Il me pique ma bouteille. Quel enfoiré. « Oh ! » Je proteste jusqu'à ce qu'il me file sa bière presque vide. Vive l'arnaque tiens. « Tu devrais boire plus souvent. » Je le toise. Je suis censé le prendre comment ça au juste ? Mal, très mal. Je crois que je fais la moue. Il me regarde avec son petit sourire, et ses petits yeux. « Tu dois en faire tomber des filles avec cette tête de beau gosse négligé... » C'est fou ce que c'est con une fille quand même. Et je dis ça parce que je sais de quoi je parle, j'en suis une. J'crois qu'il aurait pu me faire tomber si on s'était rencontré dans un bar. Enfin, ça va de soit qu'on aurait juste couché ensemble et voilà, mais c'est ce qu'il cherche de toute façon. J'ai la tête qui tourne. Merde. Je pose ma tête contre son épaule parce que je me sens mal. Je soupire. « Je crois que je ne pourrais pas remonter. Tu pourras me mettre au lit tu crois ? Dans mon lit hein. Avec mon partenaire, pas je ne sais où d'accord ? » Je murmure. Merde, j'crois que j'ai trop bu. J'suis assise sur ses jambes, la tête posée contre son épaule quand même, ça devient grave tout ça. Moi qui avait prévu de boire toute la nuit. « D'ailleurs, je vais faire une petite sieste. Toute, toute petite. Fais comme si j'étais pas là. Je ne vais pas dormir longtemps d'accord ? » J'ai déjà les yeux fermés en tout cas.