Quoi de mieux lorsque le temps le permettait que de faire un petit footing là où respirer et prendre l’air était le mieux, en forêt ? C’est ce que je m’étais dit même s’il n’était pas vraiment tôt, j’avais surtout attendu qu’il ne fasse pas trop chaud parce que courir avec l’envie omniprésente de s’allonger par terre ou dans une rivière pour ne pas s’embraser tellement la chaleur était importante n’était pas très intéressant dans le cadre d’un footing. A présent il faisait plus frais, normal puisque nous étions en fin d’après-midi. Seulement vêtue d’un petit short et d’un t-shirt de sport je m’étais donc aventurée dans les bois, il n’y avait personne et seul le bruit des oiseaux et de ce qui rendait une forêt plus vivante pouvait me déranger. Courant à un rythme plus soutenu que le simple jogging je continuais à améliorer mes capacités en cardio, pas qu’il soit utile d’être endurante dans mon métier mais parfois nous devions courir et cracher mes poumons au bout de vingt secondes ne m’intéressait pas, ma collègue et moi n’étions pas trop handicapées à ce sujet mais il nous était déjà arrivé de voir des autres ambulanciers en difficultés et je peux vous dire que c’était plus contraignant qu’autre chose pour nos interventions, n’oublions pas qu’il n’était pas rare d’avoir la vie d’une personne entre les mains et de devoir agir en urgence pour qu’elle puisse s’en sortir. Un craquement vint néanmoins m’interrompre, je tournais la tête pour regarder derrière moi ne voyant rien, un second craquement me faisait à nouveau regarder en arrière alors que je continuais de courir, c’est bien entendu à ce moment-là qu’Harlow apparaissait, je lui fonçais dedans me retrouvant allongée sur elle sans avoir compris ce qu’il m’arrivait. « Oh mon dieu tu m’as fait peur… Est-ce que ça va ? Je ne t’ai pas fait mal ? » Un peu plus et je lui roulais une pelle, me relevant je lui tendais la main pour qu’elle puisse elle aussi se relever.

J’ai décidé d’aller prendre l’air. Me changer les idées. Bien que c’est particulièrement difficile. Je n’arrive pas à penser à autre chose. J’ai merdé, je le sais. Ce que je ne sais pas, c’est comment je vais réussir à arranger les choses avec Everleigh. Et je me dis qu’une marche dans la forêt va peut-être me permettre de trouver une solution à mes problème. Ça m’étonnerait. Je suis dans mes pensées lorsque rapidement, je vois Alecia devant moi. Et boom, collision, je me retrouve sur le sol. « Espèce de folle, regarde où tu vas ! » Moi, dans toute ma délicatesse. Non mais c’est que je suis plus surprise qu’autre chose. J’ai pris la peine de me tasser moi, mais comme elle avait la tête tournée, elle n’a pas vu que j’étais là. Oui, j’aurais pu l’avertir, mais c’est arrivé tellement vite que je n’en ai pas eu le temps. Reste qu’elle est couchée sur moi et que j’ai l’impression d’avoir tous les os du corps brisés. « Oh mon dieu tu m’as fait peur… Est-ce que ça va ? Je ne t’ai pas fait mal ? » Je me suis déjà sentit mieux disons. Au moins elle se lève et me laisse respirer. Je saisis la main qu’elle me tend, difficilement, ayant l’impression que mes jambes vont me lâcher. J’ai du sang sur le bras mais bon ça va, je ne suis pas une petite nature, je ne vais pas me mettre à pleurer pour si peu. Drôle de penser ça lorsqu’on sait que je suis la fille qui pleure pour tout et n’importe quoi selon mon humeur du moment. Et justement, là, je suis juste en colère contre Alecia, que je ne connais pas, mais qui vient de me foutre une de ses peurs. « Je suis coupée sur l’avant-bras, et j’ai le sentiment d’avoir les deux jambes cassées, mais tout va à meeeeeerveille. » Je suis sarcastique. C’est un de mes moyens de défense.

Mon footing c’était transformé en course de durée, le meilleur moyen pour tester son endurance. Le problème c’est que des branches craquaient derrière moi, je me demandais si quelqu’un me suivait en courant ou si c’était seulement une branche qui craquait à cause d’un animal ou pour je ne sais laquelle des raisons qui n’impliquait pas un candidat qui était derrière-moi, c’était ce moment-là qu’avait choisi Harlow pour se mettre juste devant moi, je n’avais pas pu la voir avant d’entrer en collision avec elle, couchée sur elle j’espérais ne pas l’avoir assassinée tout de même, un accident était si vite arrivé après tout. « Espèce de folle, regarde où tu vas ! » Non mais la folle l’emmerde cette connasse, elle était en vie ce qui était bon signe, je n’irais pas en prison mais rien en m’empêchait de lui mettre un petit coup là où je savais grâce à mes nombreuses années de médecine pour la négocier, plus de Harlow pour faire chier le monde vous voyez ? Par chance je n’étais pas un assassin, je me redressais lui tendant la main pour qu’elle puisse se relever tout en lui demandant si elle allait bien. « Je suis coupée sur l’avant-bras, et j’ai le sentiment d’avoir les deux jambes cassées, mais tout va à meeeeeerveille. » Des claques se perdaient je vous le jure, je n’appréciais pas spécialement Harlow et je ne m’en cachais pas, le fait qu’elle se tape des candidats comme s’ils étaient des morceaux de viandes ajouté au fait qu’elle se soit permise de blesser Emilien et voilà ce que j’éprouvais à son égard, une certaine dose de dégoût. « Pauvre chérie, tu ne vas pas mourir t’es déjà chanceuse ! Je vais faire un geste tout de même pour ta petite coupure. » Je me permettais de prendre son avant-bras regardant la plaie de plus près, rien de très grave, loin de là même, pas besoin d’un quelconque point de suture, un petit pansement et il n’y aurait plus de trace dans quelques jours. « C’est une plaie superficielle, tu désinfecteras bien néanmoins afin de ne pas attraper de bactéries qui retarderaient le processus de cicatrisation. »