W/MICKEY
12 MARS A 09H55
Oh, un rayon de soleil ! C'était assez rare ici pour que Fitz ne s'en réjouisse et décide de faire un tour à l'extérieur. Car ici, entre la neige, le vent, le froid, la pluie ou la chaleur accablante, Fitz faisait sa petite nature et préférait rester la plupart du temps à l'intérieur, bien au chaud, au sec et tout ce qui s'en suit. Pourtant, cette semaine, il avait envie de sortir et quand au petit matin il avait découvert un soleil radieux, il ne s'était pas fait prier. Descendant au rez de chaussée avec un certain enthousiasme, Fitz se hâta à se préparer un petit déjeuner de champion car si en général, le matin, il n'avait pas très faim et qu'un café lui suffisait, c'était différent aujourd'hui. Café, croissants, confitures, bacon et œufs brouillés enfin terminés, il avait placé le tout sur un plateau qu'il avait ramené jusque sur la terrasse, à côté de l'un des transats où il prit place. Affamé, il commença alors son petit déjeuner, profitant du calme du lieu alors que la majorité des candidats devait encore dormir. En soit donc, c'était un luxe qu'il appréciait et savourait plus que de raison même si bien sûr, rapidement, il finit par entendre des pas qui l'alertèrent qu'il n'était plus seul. La baie vitrée s'ouvrit alors et Fitz fut alors un peu rassuré en remarquant qu'il s'agissait de Mickey. Au moins, l'avantage, c'est qu'il n'allait pas se mettre à beugler ou à faire des trucs bruyants et débiles, pour sûr. - Salut ! T'es venu profiter du soleil toi aussi ? Lui demande-t-il sur un ton enjoué. - Si t'as faim, j'ai pris trop de trucs, jsuis partant pour partager... Oh bah oui parce que sinon, il n'allait pas avoir faim jusqu'au diner alors autant en faire profiter son camarade.

Profiter du soleil en ce début de journée était certainement la meilleure décision que Fitz avait prise. Après tout, pourquoi s'enfermer à l’intérieur alors que le temps était radieux et les températures tout à fait supportables avec un pull bien chaud. Il était donc bien, là, son café à la main, un croissant dans l'autre, le bonheur vraiment, sans téléphone qui sonne, sans télé allumée sur les dernières nouvelles, sans pile de journaux à lire, sans rien. Juste le soleil, le calme et un petit déjeuner. Pourtant, Fitz ne resta pas seul bien longtemps car assez rapidement, une personne vint le rejoindre et il découvrit non sans un certain apaisement qu'il s'agissait de Mickey. Non pas que quelqu'un d'autre aurait été horrible mais, disons qu'il préférait autant qu'il s'agisse d'une personne qu'il appréciait. Une réaction que tout le monde n'aurait peut-être pas eu avec le candidat d'ailleurs. Rapidement, il engagea la conversation, s'amusant sur l'idée qu'il ait pu venir grâce au soleil mais la réponse que lui fit alors Mickey le fit rire. Vraiment, il n'en loupait pas une et Fitz préféra ne pas répondre, son rire parlant bien assez pour lui. Il lui proposa ensuite de quoi manger, étant donné la quantité plutôt importante qu'il avait ramené mais là encore, Mickey n'allait pas se laisser faire si facilement. Sain ? Oh bah oui, c'est vrai que tout est périmé là-dedans... - Je vois pas pourquoi ce serait pas sain, enfin bref... Y'a des croissants, de la confiture, des scones, du bacon et des œufs brouillés. Que j'ai fait. Et c'est à peu près le seul truc que je fais à merveille. Alors si avec ça il n'était pas content ni convaincu, Fitz ne pouvait malheureusement plus rien pour lui...

Fitz aimait cette relation qu'il avait avec l'écrivain. Sans prise de tête, sans langue de bois, non rien de tout ça. Mickey était franc, peut-être un peu trop d'ailleurs mais il avait au moins ce mérite là ce qu'appréciait l'écossais. D'autant plus qu'après tout, ici, la franchise était une denrée rare. Peut-être qu'une fois son secret révélé Fitz s'en mordrait les doigts mais pour le moment, ce n'était pas le cas. Du coup, pour lui, c'était tout naturel de lui proposer un peu de son petit-déjeuner bien trop copieux. Il était tôt et Fitz n'avait cru voir personne d'autres dans le coin en arrivant alors Mickey n'avait pas du se lever depuis bien longtemps. Pourtant, ce dernier se permit de chipoter, après avoir considéré que c'était au soleil de s'avouer heureux que Mickey lui rende visite. Oh oui, c'était une façon de voir, peut-être un peu prétentieuse et Fitz préféra tout simplement passer au-dessus, souriant simplement à la chose. Il en revint donc à son petit déjeuner, finissant petit à petit son café et énumérant un par un les mets qu'il mettait à la disposition de l'anglais. Il avait le choix entre un petit déjeuner français ou bien anglais, c'était tout de même le grand luxe. Pourtant, sans surprise, il opta pour les œufs. Un anglais donc... Fitz lui tendit l'assiette et les couverts, propres car non utilisés, à Mickey sans un mot et attrapant un croissant au passage. Ils lui faisaient toujours penser à Paris, ce qui en soit était très cliché mais que voulez-vous. Puis Mickey reprit la parole. - Oh je l'avoue sans honte, j'ai eu les yeux plus gros que le ventre. J'avais très faim, je pensais tout engloutir et finalement, j'ai assez rapidement été rassasié... Donc oui, les yeux plus gros que le ventre était l'expression la plus adaptée. Terminant son café, Fitz se rappela alors de leurs différents sujets de conversation du prime et il ne put s'empêcher de taquiner un peu l'écrivain, à ses risques et périls. - Alors Mickey, ces cours de séduction avec Emilien, c'était pour quoi ? Ou plus précisément pour qui mais ça, c'était la prochaine question...

Fitz n'était franchement pas sûr que Mickey accepte son offre. Après tout, il était le mec qui ne voulait pas toucher les gens sans avoir une lingette désinfectante dans le coin alors manger de la nourriture préparée et ramenée par une autre personne, cela semblait compromis. Pour autant, il lui semblait plus poli de lui proposer étant donné qu'il n'allait pas jeter tout ça, ce serait un sacré gaspillage et comme Mickey se levait juste, autant lui en faire profiter. Fitz fut donc surpris quand Mickey opta pour les œufs, le choix le plus improbable de tout surtout qu'il ne fallait pas oublier que c'était Fitz qui les avait préparé et même si c'était là la chose qu'il réussissait le mieux, cela n'était pour autant pas un gage de qualité. Loin de la. Tendant l'assiette à l'écrivain, il attendit ensuite le verdict du jeune homme qui pour sûr risquait d'être tranchant. Ce qui ne manqua pas. - Mangeable ? Tu me fais de la peine ! Mais j'imagine que c'est le meilleur qualificatif auquel je puisse prétendre donc je vais prendre ça comme un compliment. Heureusement hein qu'il n'était pas susceptible parce qu'il aurait pu le prendre mal, oh oui, très très mal et donc faire la tête à Mickey, ne plus lui adresser la parole, tout ça pour une histoire d’œufs brouillés. Mouais... Bien évidemment. La conversation vire ensuite, avec une question que Fitz, sur cette histoire de séduction. Étant donné que Mickey lui avait bien clairement fait comprendre qu'il n'était pas novice en la matière la semaine passée, il lui avait semblé amusant d'entendre parler de cette histoire de séduction même si vraisemblablement, ce n'était pas la meilleure question à poser. - Oh dans ce cas, si tu le dis, je te crois. Quant à la chroniqueuse, je crois que justement, elle fait très bien son boulot, si tu vois ce que je veux dire... Autrement dit, foutre le bordel. Ce qu'elle fait parfaitement bien donc. - Et sinon Mickey, j'imagine que t'es célibataire, c'est ça ? Oui Fitz devait être un peu insistant sur ce sujet mais disons que, il voulait simplement se changer les idées, et ce sujet l'intriguait.

Bon, les œufs, c'était fait. Au moins, Fitz avait maintenant la certitude qu'il était nul, vraiment nul en cuisine et que dorénavant, il fallait qu'il se tienne très loin de tout ce qui avait attrait à la cuisine. Gazinière, micro-ondes, four, robot ménager, il avait pigé, plus la peine de faire d'efforts. Pour autant, Mickey ne crachait pas dessus et continuait de les manger. C'était donc mangeable, ce qui comptait donc. Fitz de toute manière les trouvait tout à fait à son goût alors... c'était le principal. Ayant terminé son café, il piochait à présent dans l'un des croissants qu'il avait récupéré, écoutant ou plutôt questionnant l'écrivain. Cette histoire de séduction l'avait un peu intrigué, surtout venant de la part de Mickey qui était, disons-le, pas franchement dans la séduction en règle général. On pourrait même dire qu'il était tout le contraire même si après tout, c'était sa personnalité qui était ainsi et pas vraiment la façon dont il se comportait. Alors oui, Fitz était vraiment intrigué par tout ça. Cherchait-il à séduire l'une des candidates ou s'agissait-il d'une conversation lambda ? Aucune idée, mais ce qui était sûr, c'est qu'il n'en saurait pas plus car Mickey insistait à nouveau sur le fait que Sydney, la présentatrice, avait raconté des idioties et que donc tout ça était faux. Peut-être, oui, autant ne pas insister là-dessus donc. Pour autant, Fitz ne le laissa pas tranquille et le questionna à nouveau. Il était curieux, c'est tout. - Cette réponse te correspond tellement, en tant qu'écrivain, qu'elle ne me surprend même pas. Même si c'est affreusement cliché, en quelque sorte. Mickey avait cette aura étrange, celle qui pouvait faire croire qu'il était tout droit sorti d'une autre époque et c'était certainement ça qui intriguait tant l'écossais. Il lui retourna la question, il aurait du s'en douter et cela fit sourire Fitz. Comme si avec tous les problèmes qu'engendraient sa situation dans le nid, il fallait ajouter en plus de ça, une fille à l'extérieur. Quelle bonne idée cela aurait été. - Oh mais non, je suis marié, tu ne le savais pas ? Dit-il avant de prendre une nouvelle bouchée de croissant. Puis il reprit la parole. - Bien évidemment que je suis célibataire. D'une parce que si je ne l'étais pas, je ne serais pas là et deux, parce que je n'aurais certainement pas agi ainsi. Et donner de faux espoirs à deux candidates par exemple. Ça, ça aurait vraiment été dégueulasse.