Et merde. En buvant un verre d’eau, comme un con, je me le suis renversé dessus. Encore heureux, ce n’est que de l’eau, ça ne tâche pas. Du vin et ça aurait été une toute autre histoire. Je me rends donc à ma chambre dans le but de me changer, et mettre un truc sec. Pas envie de m’attraper la crève. Je suis penché vers mon étagère, à la recherche d’un truc propre à enfiler, lorsqu’une voix derrière moi se fait entendre. « Ah bah, figure-toi que je te cherchais. » Mickey. Vraiment ? C’est moi qu’il souhaitait voir ? Je me retourne pour lui faire face, la politesse. « Ma main va beaucoup mieux au fait. » m’annonce t’il. Comme si je m’en inquiétais. Bien que je suis quand même content de l’apprendre. Je ne souhaite aucunement la misère à l’écrivain. Puis vu que c’est moi qui l’ai soigné, j’ose espérer avoir fait du bon boulot. Sinon à quoi bon ? « Je vois ça » dis je en constatant en effet, que ça a l’air de bien cicatriser. Bon, c’est pour me dire ça qu’il est là ? Ah non, apparemment, il y a autre chose. « Tu as fait du bon boulot, la désinfection tout ça, et hum... enfin je tenais à... à te... » Du…du…quoi ? Du bon boulot ? Je ne rêve pas, c’est ce qu’il vient de dire ? Mais attendez, ce n’est pas tout. Il y a un mot qui a du mal à sortir, mais je sens qu’il va venir, oui oui…Allez Mickey, vas y, tu peux le faire, on est tous avec toi. La foule est en délire. « ... à te remercier. » Wouah. C’est beau. J’en verserais presque une larme tellement c’est émouvant. Mais plus sérieusement, ça me fait plaisir ce que j’entends. J’ai parfaitement conscience qu’un merci venant de Mickey, ça doit valoir de l’or. Une chose qu’on entend que très rarement dans sa vie. Alors il faut savoir en profiter. « Attends…Laisses moi profiter de ce moment. Que je le capture avant qu’il ne disparaisse. » Parce qu’il doit être éphémère. Mais je ne veux pas en faire trop non plus. « J’apprécie le geste. » dis je plus sérieusement alors. « Je sais que ça a du t’écorcher les lèvres de dire ça, surtout que tu n’étais pas obligé. » Oh oui, je ne m’attendais pas le moins du monde de sa part de venir recevoir des remerciements ainsi. Alors je sais reconnaître un effort quand je le vois. Je me retourne alors un instant, pour ôter rapidement mon Tshirt. Oui rappelez vous, j’étais quand même la pour une raison. J’en enfile alors un tout beau tout propre, avant de refaire face à l’anglais. « Oui dès que je sors, mon tshirt ira dans la corbeille à linge. » Qu’il ne s’inquiète pas le petit.

« Oui elles sont gercées. Mais j'estime que je te devais bien ça. Je veux dire, toi non plus l'autre jour tu n'étais pas obligé de désinfecter ma plaie. Mais tu l'as fait. Bon, tu as exigé de moi que je fasse des efforts et d'ailleurs, j'espère avoir été à la hauteur. » En effet, rien l’autre jour, ne m’avait obligé à soigner ce pauvre Mickey. Oh si, peut être ma conscience. Je ne suis pas un mauvais bougre, à détourner le chemin en voyant quelqu’un de blessé. Peut importe l’identité de la personne en question, que je ne puisse pas le blairer, comme c’est le cas de l’écrivain. Oh bien sur, j’aurais pu tout aussi bien aller chercher quelqu’un d’autre, un candidat tout aussi compétent, pour aider Mickey. Mais à quoi bon, quand on peut faire les choses soit même. Puis au final, c’est une bonne chose. Il me semble qu’il en est ressorti quelque chose de bon. Il n’y qu’à voir la présente situation. Les faits parlent d’eux même. L’anglais se trouve devant moi, vient de me remercier… Et pas encore la moindre critique ou remarque désagréable à mon encontre, alors que ça fait bien une minute qu’il est là. Si ça ce n’est pas du progrès, je ne m’y connais pas. Mais que nous arrive t’il ? Va falloir faire gaffe, bientôt on allait rechercher la compagnie de l’autre. Hm mouais bon d’accord, restons dans le crédible. « C’est vrai. Et jusqu’ici je n’ai pas à me plaindre, tu tiens ta part du marché. » Rendez vous compte, voilà plusieurs jours que je n’ai pas éprouvé l’envie de lui faire bouffer ses lunettes. Bon, on est jamais à l’abri d’une rechute, m’enfin… Ne nous avançons pas. Je me change ensuite, et anticipe une potentielle remarque venant de la part de mon camarade. Lui très à cheval sur l’ordre et la propreté. Personnellement, je ne suis pas mister cracra. Je range la plupart du temps mes affaires (oh bien sur, pas forcément toujours dans l’immédiat), je fais ma vaisselle, nettoie après mon passage quand je salis… C’est déjà pas mal non ? Alors certes, je ne fais que ma part, ne me préoccupant pas de celle des autres…Chacun sa merde. « Oh ce n’est pas grand-chose, juste de l’eau. Pas besoin de sortir tes petits produits miracles pour enlever une tâche » Il devait bien connaître les astuces et tout, être incollable sur le sujet. Bon, c’est bien beau, mais parler de tâches ménagères n’est pas franchement très intéressant. « Alors dis moi…Tu as pu profité de mon merveilleux cadeau offert lors du prime ? Un accès privilégié à la chambre secrète, avec Alecia. Tu as dû être aux anges. » dis je dans un sourire. Oh bien sur je me doute bien qu’il n’a pas sauté de joie. Il n’a surement d’ailleurs pas compris mes motivations. En tout cas, je suis curieux de savoir si ils ont inauguré la chambre encore ou pas. Peut être qu’ils ne le feront jamais aussi. Après tout, c’est juste un potentiel accès, pas une obligation.

« Rah mince, moi qui comptais épater la galerie avec ma panoplie de sprays détachants... Et bien tant pis. Une prochaine fois peut-être. » Et bien oui, ça ne sera pas pour aujourd’hui, quel dommage. Au moins, je sais qui appeler s’il m’arrive malheur en tachant un de mes vêtements. Ouais, bon, sauf qu’en vrai, ce n’est pas lui que j’irais voir. Il n’est tout de même pas le seul dans ce chalet à en connaitre sur le rayon. Je préfèrerais quand même à la limite faire appel aux services d’Alecia. « Oh je suis sur que d’autres occasions se présenteront à toi, je ne m’en fais pas. » Il ne restera pas malheureux bien longtemps. Je change alors de sujet, évoquant avec lui le fameux accès à la chambre secrète. Alors, ont-ils visité les lieux ? Qu’en pense-t-il ? « Nous nous y sommes rendus hier soir... je n'ai pas fermé l’œil de la nuit pour tout te dire. » N’importe qui d’autre, et mon esprit se serait emballé, imaginant des choses… Mais il s’agit de Mickey là. Le type qui n’éprouve le moindre désir sexuel pour personne. Il est encore pire que Mason de ce côté-là je crois. Bien triste. Donc, sa phrase est à prendre simplement pour un il n’a pas réussi à dormir. Et pourquoi donc ? « Le lit n’était pas assez confortable pour toi ? » Et bien, oui, ce n’était qu’une chambre après tout. « Ou alors c’est la présence d’Alecia qui t’a dérangé ? Sait on jamais, qu’elle veuille te sauter dessus durant la nuit… » Peut être pour ça qu’il n’avait pas osé fermer l’œil, craignant une soudaine attaque. « Et je t'ai longuement maudit, sache-le. Tu peux bien me le dire maintenant, pourquoi est-ce tu nous l'as offert, à Alecia et à moi ? Qu'est ce que tu avais derrière la tête au juste ? » Quelle ingratitude. Je lui offre un cadeau, et il me maudit en retour ? Ah non mais vraiment… « Et bien, vous avez l’air de tellement bien vous entendre, que je pensais que ça vous aurez fait plaisir. » dis je dans un sourire. « Non mais je n’avais pas envie de choisir la solution de facilité, juste donner un nom comme Fitz, pour qu’il puisse aller s’envoyer en l’air avec sa douce… » Ou alors Emilien et Ezra. Une réponse trop attendue. Ou peut être que je suis sadique en fait, et je veux les laisser frustrés. « Et au vu des révélations d’Alecia à ton encontre, je trouvais ça quelque peu amusant. » Et oui. « Pour un peu, je croirais qu’elle a des vues sur toi » Etonnant n’est ce pas ? Mais je me demande quel est son avis sur la question. Peut être à t’il le même ressenti. « Tu m’as maudit tu sais, mais rien ne t’obligeait à t’y rendre avec elle hein. Regarde, j’ai gagné l’accès la semaine dernière, et je n’y ai même pas encore mit les pieds, c’est pour te dire. » Alors que lui, hop, il a sauté sur l’occasion. « D’ailleurs, elle ressemble à quoi ? » Que je lui demande curieux.

« Je n'étais pas du tout à l'aise, et puis... avec Alecia je ne sais jamais à quoi m'attendre. C'est vrai, j'ai complètement psychoté et je me suis imaginé qu'elle... enfin bref, il ne s'est rien passé, c'est le principal il me semble. » Ah ainsi donc, il pensait vraiment qu’elle aurait pu tenté quoi que ce soit dans cette chambre ? Voyons…Moi je disais surtout ça sur le ton de plaisanterie. Comme si Alecia aurait pu essayer de le violer durant son sommeil hein. Surtout à ce que j’ai cru comprendre, elle est en mode chaste depuis une dizaine d’années, donc pas tellement le genre de la maison. Quoi que, ça pourrait la rendre désespérée, au point de se contenter du premier venu… Oui parce que bon, il me semble qu’il faudrait une très grande dose de désespoir pour s’attaquer à l’anglais. Non pas qu’il soit spécialement repoussant, je suis sur que les filles peuvent lui trouver un certain charme, dans le genre intello coincé, seulement une tentative à son encontre, équivaudrait à faire des avances à un mur. Aussi inanimé. « Tant mieux, je m’en serais voulu que tu en ressortes traumatisé » Le pauvre. J’évoque ensuite les possibles vues d’Alecia sur le Mickey. Propos qui semblaient le choquer. Comme si c’était une idée tout bonnement inimaginable. « Des vues sur... roh mais non, je ne vois pas ce qui te fait dire ça, voyons, aucune femme ne peut avoir de vues sur moi. À moins que je ne sois le dernier homme sur cette planète, mais même là j'en doute. » Quand même…N’exagère t’il pas là ? Je me doute bien que ce n’est pas le tombeur de ces dames, et personnellement oui j’aurais beaucoup de mal à comprendre ce qu’une femme pourrait trouver chez lui. Puisque clairement il n’a rien à leur offrir, ni tendresse, ni affection, ni amour, ni plaisir, ni humour, ni gentillesse…Mais de là à dire que c’est impossible ? N’a-t-il pas une ex femme pour le prouver ? Qui en est toujours amouraché d’ailleurs ? « Tu parles, il y a bien quelques spécimens dans ce bas monde capable d’éprouver de l’attirance pour toi. Tous les gouts sont dans la nature. D’ailleurs je suis sur que tu dois avoir ton petit fan club à l’extérieur » Oh oui j’imagine bien quelques folles à fond derrière le jeune homme. « Alors pourquoi pas Alecia hein ? » Tout à fait. Bon il est probable aussi qu’il n’en soit absolument rien, pour ça la principale intéressée est mieux placée que nous pour le savoir. C’est à elle qu’il faudrait demander tiens. Je me renseigne ensuite sur la fameuse pièce secrète en elle-même. Oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, je n’ai encore jamais eu la curiosité de m’y rendre. Faut dire aussi qu’elle est cachée au fin fond de la forêt, alors on a besoin vraiment de motivation pour la découvrir. « C'est... très champêtre. Si on aime le bois, on ne peut être que charmé. » Sauf que les décors champêtres, ce n’est pas tellement mon truc. « Je suis certain que de tous les "couples" qui ont passé la porte de cette chambre, Alecia et moi avons été les plus sages, et de loin. » Mouais. « Je ne pense pas que les murs de cette cabane ont déjà été amener à trembler » Sans me tromper je pense pouvoir dire que personne n’a encore réellement inauguré comme il se doit cette pièce n’est ce pas. Que des sages. « D’ailleurs…je peux te poser une question ? » Une qui me taraude, qui m’intrigue. On est entre amis là non ? Hm.

« Si tu veux mon avis, tu n'y es pas du tout. » Hm, c’est tout à fait possible aussi. D’ailleurs, ce n’est qu’une hypothèse. Parce qu’avouons le, y a quand même plus de chances pour qu’Alecia ne craque pas sur lui de cette manière. Elle s’est peut être simplement attaché au personnage, mais genre en tant qu’ami. Il ne faut pas non plus tirer des conclusions trop hâtives. C’est juste que c’est quelque peu amusant d’imaginer la situation… Et que ça puisse mettre mal à l’aise monsieur. « Il faudrait demander à la principale intéressée pour être fixé. » Oui, c’est encore plus simple non ? Oh bien sur, on n’est pas à l’abri d’un mensonge…Mais il me semble qu’Alecia est plutôt franche. Quoi que, si on venait à flasher sur Mickey, moi aussi j’aurais envie de le garder pour moi…Vaut mieux pas le crier sous tous les toits hm. Pour en revenir à l’utilisation de cette fameuse pièce secrète… Pour l’heure, personne n’a dû en faire honneur voyez vous. Ce qui est bien triste. Un lieu à tel disposition… Et personne n’en explore son potentiel. « Oh mais c'est parce que tu n'y as pas encore été... ça ne saurait tarder, donc. » Grand dieu, oserait il insinuer que moi, je pourrais m’adonner à quelques activités peu catholiques dans cette pièce ? Mais voyons, il me connait si…bien. Parce qu’il est clair que si je dois m’y rendre un jour, ça ne sera certainement pas pour y faire une petite sieste. J’ai mon lit pour ça après tout. « Voyons…Ce n’est pas le genre de la maison. » Mais pas du tout, que va-t-il penser par là. Bon évidemment, c’est ironique, il le sait bien, je ne suis pas crédible de toute façon. Après tout, je l’ai bien fais avec Harlow dans la salle de projection donc… C’est tout à faire le genre de la maison n’est ce pas. Et puisqu’on est dans le sujet…J’aurais bien une petite question à lui poser. Oh vous voyez, pas grand-chose. Enfin une, ça serait même plusieurs, il y a tellement de faits qui m’intriguent chez ce Mickey. Que j’ai énormément de mal à concevoir. Inimaginable même pour moi je dirais. « Je t'écoute... » Il m’autorise, bien. Même si ça ne garantit en rien une réponse de sa part. Ce qui est tout à fait normal après tout. Pas sur qu’il désire aborder le sujet avec ma petite personne. « J’ai cru comprendre que tu ne ressentais pas la moindre attirance physique pour qui que ce soit… Vraiment ? Il n’y a rien qui te fasse ban… » Je me coupe dans mon mot, merde, il ne faudrait pas l’effrayer en utilisant un tel vocabulaire. « …qui te fasse de l’effet ? » repris je plus sagement. Je m’interroge. Et qui sait, peut être que ce sont les êtres humains qui ne les attire pas, mais que par d’autres choses… On ne sait pas. Je suis juste curieux de savoir si tout fonctionne. Si il a des réactions physiques normales. Comme tout le monde.