Bon et bien oui, il fait chaud, mais ce n'est pas dramatique n'est-ce pas ? Enfin, dans le chalet c'est plutôt vivable, donc au pire la chaleur est insupportable juste à l'extérieur et encore insupportable tout est relatif, il doit faire quoi ? Vingt cinq, vingt six degrés, au bas mot ? Il faut dire que je suis bien à partir de Vingt-deux mais bon, ça va, c'est gérable d'autant que la production est sadique mais elle est aussi plutôt sympa puisqu'elle a la gentillesse de mettre des fringues à dispositions et dans nos styles respectifs en plus, la production est vraiment géniale. Non, je ne suis pas une fayote, mais bon faut dire ce qui est vrai n'est-ce pas ? En tout cas j'ai trouvé une jolie robe tout légère qui me paraissait idéale pour la journée, bon peut être que la couleur noire aurait été à éviter mais ça va, je n'ai pas vraiment l'impression d'être étriqué dans cette robe. Quoi qu'il en soit je pense que je passe plus de temps dehors que dedans depuis deux jours mais bon, il faut bien profiter des beaux jours qui s'offrent à nouveau, le temps ne sera sans doute pas aussi clément à notre sortie. L'été en Irlande est relativement tempéré, pas de quoi s'extasier en somme. En tout cas j'ai pris un plaid dans le cellier que j'ai disposé sur le sol. Je me suis dit que je serais mieux au soleil pour lire. Je ne suis pas fan des pièces de théâtre, Shakespeare tout ça, mais je me suis pourtant entrain de lire son oeuvre la plus populaire, Roméo et Juliette. Pour quelle raison ? Je l'ignore, je l'ai trouvé à la bibliothèque et je l'ai pris avec moi. Je suis entrain de lire la scène où Roméo vient de tuer Tybalt lorsque quelqu'un me fait de l'ombre. Je relève naturellement la tête et je distingue Mickey non sans le moindre mal, j'ai mes lunettes de soleil sur le nez. Je lui souris, ouais parce que les choses ont beaucoup changé dans mon esprit le concernant. Alors je ne vais pas lui faire la gueule. Il s'installe à côté de moi, d'ailleurs c'est pour dire qu'il doit avoir dépassé un stade à mon sujet lui aussi. « Ce col roulé, ce n'était pas une bonne idée. » Oh oui en effet, je n'avais pas franchement détaillé sa tenue mais maintenant qu'il en parlait. « Non effet, ça doit être la fournaise là dedans... » Je désigne son torse tout ça, du bout des doigts, sans le toucher qu'on soit bien clair, je me contente de désigner le vide c'est plus prudent. Mais du coup moi en comparaison, j'ai l'air presque nue. « Si j'avais su que je te trouverais ici, je t'aurais apporté un petit rafraichissement. » Tiens, qu'est-ce que je disais, les à priori étaient dépassé. Je lui souris. « Ce n'est pas grave, tu ne pouvais pas savoir, mais en tout cas c'est gentil. Et puis, j'ai de l'eau. » Je lui montre la bouteille d'eau que j'ai pris tout à l'heure dans le réfrigérateur avant de finir ici. « Elle doit être chaude à l'heure actuelle mais toujours déshydratante. » Et après tout c'est ce qu'on lui demande en premier lieu, de déshydrater, qu'elle soit chaude ou froide c'est simplement une question de goût, ou d'habitude finalement. « Tu supportes ? » Je comprends bien évidemment sa référence à la chaleur. « Oui ça va, la chaleur ne m'a jamais fait peur, j'ai déjà connu plus chaud que ça... » Je dis souriante, lui en revanche, il va nous faire un malaise si ça continue. Il n'a pas l'air si bien. « Tu devrais l'enlever, tu risques de te sentir mal. » Je désigne son pull, j'imagine qu'il ne doit pas être nu sous son pull et au pire, peu importe c'est un homme il n'y pas le même problème que moi si j'avais été dans la situation inversée.

C'est sûr qu'il y aurait de quoi s'étonner de me voir supporter aussi bien la chaleur étant irlandaise de pure souche même si mon prénom ne le laisse pas sous entendre, tout comme le fait que je vive à New York aujourd'hui. Pourtant je le suis bel et bien, mais j'ai aussi vécu à des endroits de la planète où la température était toujours à cette température, où la chaleur était beaucoup plus étouffante que là donc en effet ça ne me dérange pas le moins du monde d'être assise en plein cagnard sur cette couverture dépourvue d'ombre, entrain de redécouvrir cette oeuvre de Shakespeare cette oeuvre que j'avais trouvé si niaise mais qui est simplement un chef d'oeuvre qu'on apprécie ou non l'amour. Ouais voilà, et puis de toute façon je n'aurais pas besoin de m'attarder là dessus puisque Mickey ne tarde pas à me rejoindre. Il est vêtu comme en plein hiver alors qu'il fait une chaleur à crever. Il se plaint d'ailleurs de ce col roulé et je ne peux qu'approuver, ça doit être un enfer. D'ailleurs il est là avec de la menthe à l'eau et s'excuse de ne pas en avoir apporté pour moi. Ce n'est pas bien grave même si j'apprécie l'attention. Je suis plutôt contente de l'évolution de notre relation. On est pas les meilleurs amis du monde de toute façon je pense que ce n'est pas pour Mickey, mais je suis contente de voir qu'on est capable de se tenir, j'apprécie même sa compagnie et honnêtement si on me l'avait dit quelques semaines plus tôt et bien je pense que j'aurais ri au nez de la personne qui me l'aurait dit. En tout cas moi si je rétorque que je suis habitué à la chaleur Mickey lui ne l'est pas. « Et bien moi c'est l'inverse. J'y suis tout, sauf habitué. » Oh oui je vois ça, il est entrain de suer des grosses gouttes le pauvre. « Tu n'as jamais quitté l'Angleterre je présume... » Et puis même si je n'y suis jamais vraiment allé, je n'y tiens pas plus que ça à vrai dire et bien le temps n'est pas si différent qu'en Irlande, peut être un peu plus pluvieux, j'en sais rien en tout cas il arrive de faire un peu de soleil et il fait presque chaud. En tout cas comme je ne tiens pas à ce qu'il tourne de l'oeil je lui propose d'enlever son haut. Je connais ses complexes mais justement je les connais et il n'a pas à avoir peur, je ne me moquerais pas. « Je... crois que je préfère encore me sentir mal. » Ca j'aurais pu le parier. Mais c'est dommage et je suis sur le point de le lui dire mais il semblerait qu'il ait changé d'avis. « Oh et puis zut. » Il enlève son col coulé et visiblement il n'avait rien en dessous. « Et... pardon pour cette vue ô combien désagréable que je t'impose. » Je fronce les sourcils. Ça va, je ne vais pas me mettre à vomir. « Je te trouve trop dur avec toi même Mickey... » Oui bon il n'est pas gaulé comme un mannequin et alors ? Personne n'est parfait et on est pas entouré de mannequins tout le temps dans la vie, au contraire. Il y a des gros, des petits, des grands, des minces, oui bah tant mieux j'ai envie de dire. Enfin en tout cas il est blanc comme un cachet d'aspirine et il n'a peut être plus aussi chaud mais il va cramer alors bon. « Tu devrais mettre ça... » Je lui donne le tube de crème soleil que j'avais pris avec moi, l'indice n'est peut être pas si élevé qu'il devrait être mais c'est toujours mieux que rien. « J'imagine que tu ne veux pas que je t'en mette dans le dos par contre. » Je sais que les contacts sont proscrit chez lui, qu'il ne supporte pas alors je respecte ça y'a pas de problèmes.

La chaleur, c'est plutôt handicapant pour certains, pour beaucoup c'est plus que handicapant c'est une sensation désagréable. Pas pour moi. C'est carrément agréable, j'pense que j'dois être la seule à m'être accommodée de la chaleur. Il suffit d'adapter nos tenues, ce n'est pas franchement insurmontable à mon sens. Enfin lorsque je vois Mickey débarquer je n'ai pas vraiment de mal à me rendre compte qu'il n'est pas préparé pour ce genre de température, sa garde de robe n'est pas franchement adapté. Je ne suis même pas sûr qu'il possède quoi que ce soit d'adapté à la température et je me dis que cette semaine va être un effroyable fardeaux pour lui. Je présume donc qu'il n'a pas dû quitter son Angleterre natale, en tout cas pas pour aller visiter des contrées lointaine et ensoleillée. « Non, pas d'après mes souvenirs. » C'est dommage mais ça ne m'étonne pas, en observant Mickey on n'a pas vraiment de mal à comprendre qu'il est quelqu'un de casanier et j'pense qu'il l'est plus encore que je le pense dans la réalité. Cette excursion en Irlande doit être une sacrée aventure du coup. « Toi qui est passionné de littérature, je te conseille de passer par Dublin avant de rentrer, c'est un vraie joyaux cette ville. La bibliothèque de Trinity College regorge de livres assez exceptionnels. » J'aime ma ville, ça se voit non ? Enfin j'ai tendance à m'emporter lorsqu'il s'agit de Dublin, ça me passionne et j'aime en parler mais avant cela, il faudrait que Mickey puisse être à l'aise, enfin pas à l'aise mais qu'il ne risque pas de faire un malaise à cause de la chaleur. Je lui propose de retirer son sous-pull et il proteste d'abord mais ne tarde pas à s'exécuter parce que finalement il va finir par tourner de l'oeil le pauvre. Evidemment il se dévalorise, en me mettant en garde vis à vis de son corps si disgracieux. Il est trop dur avec lui même et je ne tarde pas à le lui dire. « Oh, peut-être bien. » Mais bon il a l'air si mal à l'aise que je décide de ne pas en rajouter davantage. Je ne dis rien parce que vu la pâleur de sa peau, il serait plus prudent qu'il mette un peu de crème ne serait-ce que pour éviter de cramer et devenir aussi rouge q'une écrevisse. Ce serait regrettable d'avoir et je le vivrais assez mal d'être fautive. Je lui montre le tube néanmoins, je suppose qu'il préfère lui même se la passer la crème, je veux bien le faire mais je connais son problème tactile envers les autres candidats et vu la façon dont il me regarde j'imagine que je n'ai pas fait fausse route. Il tremble et je lui aurais bien attrapé ses mains pour tenter de le rassurer mais ça aussi c'était proscrit. Donc tant pis. Mais bon c'est bizarre de rester les bras ballant de cette manière face à quelqu'un sujet à une panique soudaine. « Je... tu... non vas-y, je dois me faire violence et c'est le seul moyen de sortir de tout ça, alors... je te demanderais juste d'y aller très, très doucement. Et d'éviter ma nuque. » J'écarquille les yeux moi aussi mais ça ne dure pas longtemps, je suis simplement surprise d'une telle réponse. Je suis agréablement surprise ça va de soit. Et je sourire légèrement, un sourire qui se veut doux et apaisant j'espère. Il se tourne déjà. « Doucement, d'accord, pas de problèmes. Et pas la nuque, tu peux faire confiance. » Et j'imagine qu'il le faisait déjà en quelque sorte puisqu'il m'offre son dos, il me laisse le toucher avec que bon ce n'est pas comme s'il le faisait avec tout le monde. J'ouvre le tube et verse de la crème sur mes mains. Doucement je peux faire, je sais même très bien faire. Je suis la douceur incarnée, il n'aurait pas pu mieux tomber. « Je pense tenir le coup. » Je souris même s'il ne peut pas me voir puisqu'il me tourne le dos. « Essaye de te détendre, ça va bien se passer... » Je souffle doucement même si j'ai conscience que ça ne va sans doute pas être facile pour lui de se détendre. Sur ces mots je décide de finalement appliquer cette fameuse protection solaire. Je commence par ses épaules que j'effleure avec une infinie douceur. Une douceur insoupçonnée. Je descends légèrement m'appliquant toujours à enduire son corps pour qu'aucune parcelle de son dos ne soit lésé de crème. Et ça doit être très long mais c'est lent, comme il l'a souhaité. « Ça va ? » J'en suis qu'à la moitié alors je préfère m'assurer que ce ne soit pas vraiment horrible pour lui. Enfin ce serait mieux qu'il me laisse continuer tout de même. Allez encore un peu et je terminerais, son calvaire pourra s'arrêter là.

Les voyages forment la jeunesse et dans mon côté ça s'applique à merveille. J'ai voyagé tout au long de ma vie, ou presque durant une bonne partie de celle-ci. Une partie durant laquelle j'ai traversé le monde en vivant de ma passion. Je m'estime chanceuse du coup, vraiment très chanceuse d'avoir pu voir autant de pays, de cultures différentes. J'ai commencé à m'intéresser à pas mal de choses même s'il faut bien avouer que c'était particulièrement délicat de faire autre chose quand la danse a une place si importante dans votre vie, pourtant je me suis toujours intéressé aux autres choses, la lecture est sans doute la seule chose qu'il m'était possible de pratiquer, dans l'avion notamment surtout dans l'avion à vrai dire. Entre les entraînements aussi. Bref, c'est pour cette raison que je suis dans l'obligation de parler de Trinity College et de sa bibliothèque connue dans le monde entier. Parce qu'il devrait y aller, enfin en tout cas s'il le souhaite mais je me sens presque obligée de lui donner ce conseil puisque c'est un littéraire. « Ah exact, j'ai toujours voulu y mettre les pieds et je n'y avais pas songé... je te remercie de m'y refaire penser, je m'y trainerai sans doute. » Excellent, bon au moins ça l'intéresse c'est bien je trouve. « Je t'en prie... » D'ailleurs il faudrait que je songe à y retourner la dernière fois j'étais bien trop jeune pour profiter de tout ça même si j'en avais pris plein les yeux. En tout cas ce n'est pas vraiment le sujet puisqu'il est temps de prendre soin de la peau de Mickey. Et il s'agit à présent de lui appliquer de la crème solaire dans le dos, il n'y a autorisé tout en me donnant quelques recommandations au passage. J'essaye de le rassurer avant puisqu'il semble totalement en panique et ce n'est pas vraiment étonnant c'est un énorme pas pour lui. « Ça ne peut que bien se passer hein, de toute façon... » Il tremble de tout son être. J'ai la protection sur les mains et m'apprête à la lui appliquer sur le dos. Je prends garde à aller le plus doucement possible. Je suis délicate et très lente, comme il me l'a demandé, il garde le silence, en tout cas. Il se crispe sous mes mains, j'ai l'impression qu'il se tend un peu plus à chaque mouvement je lui demande si ça va, et je ne sais pas vraiment pourquoi parce que même s'il essaye de donner le change, il n'y parvient pas. Bon, ça va, j'en suis au niveau de ses reins, le supplice est sur le point de s'arrêter. Et c'est terminé. « Et voilà, je te libère, tu t'en es pas si mal sorti je trouve. » Je souris alors que je me tourne vers lui. Bon, non mais franchement il venait de faire un sacré pas en avant, il mérite d'être fier de lui. « N'oublie pas le devant surtout. » Mais ça il le fera lui même je présume, je lui tends son verre qui était posé sur le sol avant le tube, ce serait mieux qu'il se désaltère avant, enfin il fait comme il veut mais bon, ce serait mieux.

Spoiler:

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Ce n'était pas gagné d'avance. Le fait que je puisse lui passer de la crème. Le fait qu'il me laisse toucher son dos, et j'étais loin de me douter qu'il allait accepter. D'ailleurs ma remarque était plus rhétorique qu'une véritable question à vrai dire. Sauf qu'il m'a pris au dépourvu. Et je le lui ai étalé avec plaisir. Pourtant lui, il n'en prend aucun et si j'essaye de lui dire que tout va bien se passer. Qu'il n'a pas de raisons de s'inquiéter il le fait pourtant. Il semble plus tendu encore, comme si j'étais entrain de le torturer alors que non, je me contente de le toucher. Je me sens quelque peu mal à l'aise pour lui, quelque peu idiote aussi. J'essaye de faire vite tout en restant délicate, puisque après tout, il m'a demandé d'y aller doucement mais si c'est pour le rentre à point mal à l'aise et bien à quoi bon ? En tout cas alors je termine, je tente de rassurer une nouvelle fois, lui assurant qu'il s'en est très bien sorti, évidemment, on est pas franchement super intime tous les deux. Pourtant il m'a laissé ça et c'est un véritable effort selon moi. Il ne semble pourtant pas de mon avis et c'est dommage. « Non. Je suis pitoyable. » Il a l'air tellement en colère. Mais non. « Je n'ai pas su me laisser aller, me détendre. Je t'ai fait confiance mais ça n'a pas suffit. C'est un véritable échec. » Il est définitivement trop dur avec lui même. Beaucoup trop dur. « Ne dis pas ça. C'est assez énorme lorsqu'on voit d'où tu pars. Te dévalorise pas de la sorte. Tu devrais être fier de ce pas énorme. » Il ne s'était pas détendu, oui et alors ça viendra avec le temps. S'il m'a laissé faire ça, pourquoi il ne parviendrait pas à faire des efforts supplémentaires un peu plus tard ? Il est quand même torse nu, il m'a laissé le toucher non vraiment, il devrait s'en satisfaire. Il se tourne enfin et son regard accroche le mien. « Merci pour ton indulgence, tu sais que si je pouvais vivre autrement je le ferais, hein, n'est-ce pas ? Ah, si seulement c'était aussi simple... Je ne souhaite à personne de mener une telle existence. À personne. » Je suis touchée qu'il me remercie, du chemin qu'on a fait pour en arriver là, parce que ce n'était pas gagné. Pas du tout. « Je sais, tout ça. Et tu n'as pas à me remercier. Je pense que tu as fait le plus dur. Ne te mets pas la pression, tu vas y arriver parce que tu as l'air super motivé. Non vraiment Mickey, j'ai confiance... » Et pourtant ce n'est pas le genre de choses que j'avoue facilement ça. Mais j'pense qu'il ne se voit pas vraiment comme il le devrait. Mais ça va venir ça aussi.