+ evan
C’était une sensation étrange de dormir ici, dans le nid même si au fond, il n’a pas franchement la même tête que le nôtre. Y’a pas à dire, je préférais notre lit à baldaquin, avec sa grosse couette et ses rideaux un peu rococo même si, oui, au départ, je n’étais pas franchement charmée. Tout est différent, c’est étrange et pourtant tout est pareil. Le buzzer, la chambre secrète, les différentes pièces, tout est là mais je ne reconnais rien. C’est toujours mieux que la saison passée de toute manière parce que bon, ce village, j’ai toujours trouvé ça un peu bizarre comme idée même si j’étais occupée à autre chose. Je préfère donc être là, avec Evan, même si Thomas me manque affreusement et que même ma poitrine me rappelle qu’il n’est pas là. C’est l’inconvénient, quand on allaite… Ayant fait le tour du propriétaire plus tôt dans la journée avec le mec qui est de la famille royale, celui qui est quand même relativement charmant, j’avais directement remarqué la piscine. Et le jacuzzi. Ils ont un jacuzzi, les veinards. Nous on avait une plage, avec des algues dégoutantes et un lac, on a été volés, vraiment. Du coup, c’était clair, je voulais tester le jacuzzi, mais pas toute seule, logique, donc j’y ai trainé Evan qui n’avait pas forcément l’air contre de toute façon. Et puis en plus, je pouvais montrer mon corps de déesse post-grossesse à la télé, ce qui n’était pas négligeable, bien évidemment… Ayant passé mon maillot, j’étais donc descendu sur la terrasse où, heureusement, il faisait bon. M’immergeant dans l’eau, je me colle alors à Evan. « Quand on aura fini de rembourser ton canapé, je propose qu’on installe un jacuzzi chez toi, non ? » Oui bon petite boutade, le canapé il est remboursé depuis un moment maintenant.

Le nid d'amour est clairement différent du notre, plus, moderne. Moins gnangnan. J'crois que je préfère celui-ci, plus rustique, plus masculin. Plus sympa. Mais notre nid à nous et bien, il était à nous. Donc évidemment il me manque et ça n'a pas la même saveur d'être ici. Pourtant on y est avec Adie, je ne me voyais pas venir sans elle ou alors la laisser ici et moi chez nous. On est un tout maintenant. En tout cas j'imagine que ça lui fait autant bizarre à elle qu'à moi d'être ici. Je suis plutôt coutumier des lieux, les télé réalités ça me connait et je m'adapte facilement n'empêche que d'être ici sans le moindre enjeux c'est différent. Mais ce n'est pas déplaisant pour autant, au contraire. J'ai passé la journée avec plusieurs personnes, nouveaux, anciens, connus et inconnus. En tout cas, Adie m'a convié à la rejoindre dans le jacuzzi, je n'avais même pas vu qu'il n'y avait un jacuzzi, la chance. Je me suis pas fait prier pour la suivre. Adie est une déesse dans son maillot, c'est à ce demander si elle avait été enceinte un jour, pourtant son fils est tout petit, si petit. Et elle est si parfaite. J'vais pas dire qu'elle n'était pas belle avant, oh non loin de moi l'idée d'ailleurs je suis tombée amoureux d'elle lorsqu'elle était enceinte alors bon ce serait bizarre de prétendre le contraire. Bref, elle se colle à moi lorsqu'elle rentre dans l'eau, je passe un bras autour de ses épaules pour la sentir un peu plus contre moi. « Quand on aura fini de rembourser ton canapé, je propose qu’on installe un jacuzzi chez toi, non ? » Je ris. Oui c'est vrai que mon canapé avait été inondé puisqu'elle a perdu les eaux dessus. « Chez nous... » Je tiens à préciser d'ailleurs, parce que bon ce n'est plus chez Evan, c'est devenu chez Evan et Adie, il y vit, j'espère qu'elle se sent chez elle d'ailleurs. « Il nous en faut un, je te propose qu'on retire le nouveau canapé pour le mettre là.... » Parce que c'est sympa un appartement parisien, il est vraiment très bien cet appart', j'en suis fier mais d'un côté, la cours intérieure elle n'est pas qu'à nous et ça reste un appartement aussi grand soit-il.

Il ne fait pas chaud, c’est le moins qu’on puisse dire mais là, immergée dans le jacuzzi, je dois dire que je m’en fiche un peu et que d’ailleurs, c’est assez agréable. Ce qui fait du bien, aussi, en un sens, c’est d’être un peu à l’écart de tout, ne serait-ce que pour quelques jours et si mon fils me manque affreusement, le calme me repose comme jamais. Il est petit encore et il a un sale caractère – on se demande d’ailleurs de qui il le tient – alors les nuits sans cri toutes les trois heures et sans biberon à la chaîne, la tête dans le coltard et les yeux cernés, c’est non négligeable, vraiment même si au fond, apprécier ce calme me culpabilise légèrement. Heureusement d’ailleurs qu’Evan est là, que ce soit à l’extérieur ou dans le nid car sans lui, je ne sais pas ce que j’aurais fait. Peut-être aurais-je du m’installer chez mes parents pendant un moment, le temps que Thomas fasse ses nuits et que je puisse m’adapter, sans parler que seule, je suis assez persuadée que la déprime n’aurait pas été loin. Avec Evan, c’est différent. Il était là pour me supporter pendant la grossesse (même si j’ai fait des efforts, vraiment) et il était également là quand j’ai accouché, même si cet enfant n’est pas le sien. Sans parler du fait qu’il se lève aussi la nuit, parfois. Il est parfait, pas de doute là-dessus et notre vie semble maintenant assez bien rôdée, sans crise de jalousie, ni prise de tête comme on a pu connaître ici, dans le nid je veux dire, le notre. Parce que celui là, de nid, n’est définitivement pas le nôtre et si je ne suis pas conquise par la majorité du lieu, le jacuzzi, lui m’a tapé dans l’œil. Du coup, je propose à Evan d’en faire l’acquisition et il me reprend sur un point ce qui me fait sourire. « Oui c’est vrai… » Bon, c’est vrai, je n’ai pas encore l’habitude de le dire mais en effet, à présent, je vis à Paris et plus à Londres, ce que je ne regrette pas le moins du monde. Quant au canapé… « Dans le salon ? Ca risque de faire tâche et puis… c’est pas très intime… Si tu vois ce que je veux dire… » Oh je sais très bien qu’il voit ce que je veux dire parce que dans ce domaine là, Evan est loin d’être novice. Ce n’est pas son passage dans l’émission qui prouvera le contraire hein. Je souris donc, amusée et puis, dépose un baiser dans son cou, délicatement, si vraiment il n’a toujours pas compris…