La fête foraine, ça évoque forcément des souvenirs à chacun d'entres-nous, soit ils sont liés à notre enfance, soit ils sont liés à un autre moment de nos vies. Mes plus beaux souvenirs à la fête foraine c'est sans aucun doute le visage émerveillé de mes enfants. Aujourd'hui, ils ne sont pas là pour me demander de l'argent pour avoir la première peluche qu'ils voient. Non, ils ne sont pas là pour rire non plus. Mais je décide malgré tout d'y aller à cette fête foraine. J'ai envie de m'amuser un peu et ça me semble être l'occupation idéale. De toute façon, je n'ai rien d'autre à faire cet après-midi, et je ne vois personne dans le coin avec qui discuter un peu. Enfilant un gilet pour ne pas mourir de froid, j'emprunte donc le chemin qui me semble être le plus rapide pour rejoindre le ponton. Je n'prends pas le train, parce que ça ne me dérange pas tellement de marcher. Au contraire, je trouve cela très important que de marcher. Je ne comprendrais jamais les fainéants qui ont peur de faire trois pas pour aller quelque part. Vos parents vous ont fait des jambes, utilisez-les donc. Alors que je parcours du regards les nombreux jeux qui sont mis à notre disposition, je remarque la présence d'une candidate au stand de chamboule tout. Silencieux, les mains dans les poches, je décide de m'approcher d'elle. De me placer juste à côté d'elle pour la regarder jouer. Si je ne me trompe pas, il s'agit de Monroe. « Hum, si je me plante pas ... Tu es Monroe et tu me dois une séance de manucure. Charles Emmanuel, adepte du rose à paillettes. » Lui avais-je alors dis, arborant un fin sourire au coin des lèvres.

J'ai toujours aimé les fêtes foraines, mais pas étonnant j'suis une grande gosse dans ma tête. La fête foraine c'est les délires avec mes amis, les tours de grand huit à s'en faire dégueuler, le train fantôme et les types qui se prennent des coups dans le vide parce qu'on est trop défoncé pour se rendre compte que ce ne sont que des gens payés pour nous faire flipper mais qu'ils vont pas vraiment nous tuer avec leur tronçonneuse de la mort. Enfin en même temps y'a pas trop d'intérêt à aller dans une fête foraine quand t'es clean, parce que clairement c'est moins drôle. Même quand j'étais petite y'avait toujours de la drogue ou de l'alcool dans l'équation. Enfin pas dans mon sang, juste dans l'équation, je me souviens un jour quand mon père m'a emmené à Disney, on s'est tellement éclaté que j'ai mouillé ma culotte à force de rire, on en a tellement rit qu'il a faillit se pisser dessus lui aussi. Et après il est allé m'acheter une culotte winnie l'ourson l'a lavé dans les toilettes des hommes avec un savon liquide au fleurs, l'a fait séché avec le sèche main et c'était reparti pour un tour. Mon père n'est pas là et je ne suis pas défoncée aujourd'hui pourtant je suis entrain défoncer ces pauvres boîte de conserve repeintes au chamboule tout et c'est carrément loin d'être drôle. Quand j'entends un peu de bruit à côté de moi par réflexe je lance une grosse chaussette censée dégommer les boîtes de conserve sur mon agresseur... qui n'en est pas un. Whoops. « Hum, si je me plante pas ... Tu es Monroe et tu me dois une séance de manucure. Charles Emmanuel, adepte du rose à paillettes. » Heureusement que c'était une chaussette et pas mon poings que j'ai lancé parce que ça fait beaucoup moins mal, limite ça fait rien, hein puis c'est un homme, un homme fort... qui aime le rose à paillette. « Pardon. Monroe oui, c'est ça. et ça te va si je t'appelle juste Charles ? ou Manu, ou peut importe ce que tu préfères. Et hum, je te propose un truc, tu vas m'attendre devant la grande roue, tu peux pas la manquer, elle est là bas et moi je pique un sprinte jusqu'à la loge pour aller chercher mon plus beau rose à paillette et pour me faire pardonner de t'avoir agressé violemment avec une grosse chaussette je te fais cette manucure. J'suis sûre qu'on t'a jamais mis de vernis dans une grande roue. » Même que j'en suis certaine, ouais bah j'parle beaucoup et je respire rapidement entre mes phrases mais ça va très bien je vous assure.