Lorsque j'habitais encore chez mes parents, j'avais un de ces grands jardins que l'on voit dans les plus belles maisons en Amérique, vous savez, avec le gazon parfaitement tondu, avec une balançoire et même une niche pour le chien. Oui, j'avais eu plutôt pas mal de chance quand on y repense. Aujourd'hui j'habitais en plein centre ville et n'avais pour ainsi dire plus vraiment la place de caser un réel jardin. Alors j'avais placé quelques plantes vertes dans mon appartement criblé de vitres, donnant une vue imprenable sur la ville. Le nuit, la vue était magnifique, mais n'avait cependant rien à voir avec un vrai et beau jardin. Alors quelque part, je crois que j'étais plutôt heureuse à l'idée d'en avoir un ici. Même si il n'était pas tout à fait dans les clichés américains dans lesquels j'avais grandi, il était toujours cool d'avoir un espace vert près duquel respirer, se détendre, se sentir vivre, se sentir vide et bien. Juste bien. Et c'est certainement pour cette raison que je m'étais rendue ici. Pour me détendre, pour me donner joie et paix. Et certainement pour bien débuter la journée. J'étais toujours une fervente des balades en plein air, n'aimant pas forcément rester enfermée chez moi. Oui, j'aimais vivre, rencontrer des gens, communiquer, découvrir de nouvelles choses, de nouvelles sensations. Et peut-être qu'en me promenant ce matin là, j'allais avoir le droit à ce genre de choses. Dans tous les cas, je ne tardais pas à apercevoir un jeune homme, mains dans les poches, marchant un peu hasardeux à travers le jardin. Un sourire s'esquissa sur mon visage alors que je m'approchais de lui, polie. « Ça fait drôlement de bien tu ne trouves pas ? » que je lui annonce en laissant mon regard dévier sur les plantes vertes. « J'ai toujours rêvé d'avoir un jardin comme celui ci, juste pour pouvoir m'y détendre. » finalement mes prunelles émeraudes revirent dans celles du jeune homme « Brune. Et tu dois être... ? »

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Je crois que j'étais content de croiser quelqu'un sur le chemin du retour. Peut-être parce que je n'avais pas vraiment pensé rencontrer une personne ici, que je pensais me retrouver seule. La solitude ne m'avait jamais vraiment effrayé, du moins pas durant ces derniers temps, je l'avais dompté. Cependant être entourée m'était toujours plus agréable. C'est ce que j'étais. Quelqu'un de communicatif. Quelqu'un de jovial et toujours de bonne humeur -sauf jour de raviolis en petite section, je vous l'accorde, mais c'est du passé. « Je ne vois pas en quoi un peu de verdure est amusant. » mon sourcil s'arque un instant. Il ne me semblait pas avoir dit qu'il s'agissait de quelque chose d'amusant... Oh, le drôlement ? C'était une simple expression. Il n'était peut-être simplement pas habituer. Si on devait prendre tout au premier secret, tout le monde croirait que George Bush est réellement un... hm... chien. Pourtant je décide de ne rien dire, de toute façon je ne voyais pas trop quoi répondre. « Mais c'est sûr qu'on respire mieux par ici ... L'air est plus frais ... Reposant. Oxygéné. » il approuve, c'est le principal. Et alors, il se met donc à se présenter, tout en plaisantant sur mon prénom. « Cosmas. Brun aussi. » je crois que ça devait être la sixième ou septième personne qui s'amusait de mon prénom. Je décidais donc de lui donner un coup de poing au niveau des abdos. Rien de bien méchant, je vous rassure, je n'y étais pas allée de toutes mes forces -et puis de toute façon, j'avais clairement une force de moineau en décomposition- et vu la carrure du jeune homme, et la paroi dure comme de la roche que je venais de toucher, il était clair qu'il ne devait pas avoir senti grand chose. « Fais gaffe, j'suis violente comme fille. » que je rétorque, faussement vexée tout en croisant les bras sur mon poitrine. « En plus j'suis même pas brune. » continuais-je boudeuse.

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C'est vrai que mon prénom était plutôt original, ce qui lui valait d'avoir des surnoms toujours plus que douteux. Les gens s'en amusaient, c'était tant mieux pour eux, je n'allais pas me vexer pour ça, d'autant plus qu'ils devaient se penser originaux alors que trente six personnes avaient fait la même blague qu'eux par le passé, hm. « Je prendrais mes risques. » répond t-il amusé. Ce n'est même pas drôle d'abord, pff. Là dessus, il ne tarde pas à se pencher pour se saisir d'une des fleurs qui nous entourait. Je le dévisage un instant, me demandant bien ce qu'il compte faire « Tiens. Ça mettra davantage tes cheveux en valeur. » dit-il en plaçant ladite fleur derrière mon oreille gauche, après avoir chassé quelques mèches blondes la recouvrant. Mon visage se teinta un instant de rouge, couleur que je tentais bien vite de masquer avec mes mains, lâchant un rire gênée, le genre de rire de gamine, vous savez. « Je parie que tu fais ça à toutes les filles. » continuais-je amusée. Si c'était une technique comme une autre pour draguer, et bien ça marchait drôlement bien. Mais, je n'étais pas aussi facile d'approche, non, je ne me laisserais pas faire, d'autant plus qu'il avait plutôt pas mal loupé sa première approche, il en faudrait donc beaucoup plus pour m'impressionner, voilà, c'est dit. « Qu'est ce qu'un gars dans ton genre peut bien faire dans une émission comme Fake Lover ? Je veux dire, tu n'es certainement pas là pour trouver l'amour non ? Tu dois avoir déjà pas mal de femmes à tes pieds. »

« Peut être. » commença-t-il avant de reprendre « Mais tu es la seule à qui cela va aussi bien ... Les fleurs. Celles-ci sont rouges. On dirait qu'elles ont été faites pour aller avec ton teint. » mes yeux roulent un instant sur le plafond avant de lui donner un léger coup de coude dans les côtes. Franchement. Il ne me croyait pas tombée de la dernière pluie. « Ta technique est quand même un peu dépassée, mais c'était bien tenté... » finalement un léger rire s'échappe de mes lèvres. J'attendais peut-être un prince charmant, oui, mais clairement, il semblait jouer un peu trop la carte de la séduction pour que ça ne soit sincère. Du moins c'est l'impression que j'en retirais. Et puis je ne devais clairement pas être son premier choix puisque j'étais loin d'être la candidate la plus attirante. Il aurait mieux fait de se diriger vers la petite rousse ou l'asiatique. Elles étaient clairement plus belles. Je souris cependant. Mine de rien. « Qui te dis que je n'ai pas plusieurs raisons d'être ici ? Mon histoire n'a rien de bien grandiose, je te l'assure. Je préférerais largement t'entendre parler de toi. » j'hausse un instant les épaules, continuant d'avancer à travers le jardin, laissant mes yeux se balader un instant sur les plantes avant de revenir vers les prunelles du jeune homme. « Je tentais juste de m'intéresser un peu à toi. » mais de toute évidence il n'était pas du genre à se livrer, tant pis. Dans un jeu comme celui ci, mieux valait-il apprendre à laisser quelques informations sur soi filtrer, sinon il serait bien difficile de se faire des liens avec d'autres candidats. « Je crois qu'à peu près tout ce qu'il y a à savoir peut se lire dans les magazines people, malheureusement. » un rire s'échappe de mes lèvres.

C'était un beau parleur. Le genre de gars qui vous repère et viens s'assoir à vos côtés pour vous offrir un verre, dans le simple but de vous ramener jusqu'à sa chambre d'hotel. Je n'étais pas vraiment étonnée, il était plutôt attirant et n'avais clairement pas froid aux yeux. Mais je ne tomberais pas dans son piège, non, si il voulait quelque chose de moi, il en faudrait un peu plus que de belles, longues et pompeuses phrases du genre. Dieu sait que des macs dans son genre, j'en avais vu défilé un paquet. « Accorde moi au moins le fait d'avoir essayé. » Bon, il avait au moins le mérite de ne pas être désagréable, du moins pas aux premiers abords, puisque je ne le connaissais pas assez pour oser émettre un jugement. J'avais toujours eu horreur de ceux qui s'arrêtaient aux premières impressions. Elles n'étaient jamais bonnes. On pouvait trouver quelqu'un attirant, intelligent et cultivé avant de finalement se rendre compte qu'il n'est qu'une imposture, et qu'il est narcissique, violent et vulgaire. C'était comme ça, la race humaine. « Je préfère de loin écouter à parler. » en voilà un qui n'aimait pas vraiment parler de lui. Il devait vouloir cultiver son côté mystérieux. Soit, je n'avais de toute façon pas grand chose à cacher. « Me croirais-tu si je te disais que je n'ai jamais lu un seul magazine "people" ? Et puis, je doute qu'ils disent la vérité à chaque fois. Les trois quarts de leur contenu est sans doute tissé de mensonges, mais tu dois être mieux placée pour le savoir que moi ... Non ? Et pourquoi ont-ils pris autant d'intérêt à toi, ces magazines ? Es-tu une riche héritière ? Une socialite New Yorkaise ? Excuse moi, je ne suis pas très ... Connecté avec cette partie du monde. Je viens d'Irlande. » « Je suis chanteuse, j'ai vendu des cds partout à travers le monde, alors forcément, j'ai fait malgré moi quelques premières pages. » que je lâche en un léger rire « Certains déforment la réalité, l'amplifiant ou la guidant sur d'autres pistes, d'autres se content de critiquer ou d'admirer. C'est assez varié en général, mais jamais vrai ou objectif. Je ne suis pas quelqu'un qui donne beaucoup d'infos sur sa vie privée, du moins pas aux gens que je ne connais pas, de ce fait, ils cherchent à gratter des informations là où ils peuvent. »