MESSAGES : 322 LOCALISATION : DANS LE BINKS EMPLOI : INTERIMAIRE DANS LE BATIMENT; PIRATE DES MARECAGES. CITATION : IL N'Y A PAS DE MONTAGNES, IL N'Y A QUE DES SOMMETS. JUKE BOX : THERAPY 2093 POINTS : 0
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Sujet: DEAD CAN DANCE, 21.05 19h00 Dim 19 Mai 2013 - 18:45
ENOCH
Tout le monde à une histoire, du président de la république au dernier des cassos les pieds sur les sièges du RER C. La mienne, dissimulée derrière un barrage de vulgarité volontairement agressive, commence en Hongrie en 896. Ca fait un sacré bout de temps et pourtant, contes et légendes se transmettent à l'oral de génération en génération depuis tout ce temps. Je n'ai rien oublié des histoires que me racontaient mes arrières grands-parents, grands-parents et parents quand je n'étais qu'un gosse, destiné à parcourir les routes avec le reste de la communauté des gens du voyage. La vie, à eu d'autres projets pour moi. Je suis devenu l'archétype du repris de justice échoué fatalement sur les rives de la seine qui sépare le Paris des parisiens de la région parisienne des parias.
Répète après moi: échec scolaire. Je parle mieux français que je l'écris ça en dit long sur les chances pour que je trouve ici un bouquin qui me parle. Ma langue natale, avant le Roumain, c'est le Kaldari, un dialecte plus qu'une langue qui viens de tellement loin il y a tellement longtemps que pour peu que je m'y mette, on m'accuserais de sorcellerie.
Le téléspectateur l'aura compris, je ne suis pas ici pour trouver un livre de chevet. Je ne suis pas non plus lancé dans une tentative de faire croire aux autres candidats que je suis cultivé. Je ne le suis pas. J'ai une culture, nuance. Alors mon index qui effleure les reliures s'arrête dès l'instant où il rencontre ce qu'il cherche, le seul livre qu'il connait: La Bible. Ca vous en bouche un coin, ou pas. Croyants, pratiquants au coeur du marasme païen qui frôle l'escroquerie quand ma soeur lit les lignes de la main dans les cirques itinérants pour quelques euros, ou qui le devient carrément quand je termine en prison assit sur plusieurs milliers d'euros; on tombe à genoux mains ouvertes et larmes aux yeux devant la Croix pour demander pardon. J'en suis pas là. Là je suis assit dans la bibliothèque d'une télé-réalité, isolé de candidats qui finalement, ne me traitent pas si mal que ça, et je me surprend à espérer rester assez longtemps pour partager un peu de ma magie, la vraie, pas celle de mes charlatans de cousins.
Je n'ai pas apporté qu'un impressionnante collection de Jordans et de casquettes New-Era dans mes valises, j'ai aussi apporté beaucoup de ces petits bâton d'encens que je tiens dans la main; que je viens de tirer de mes poches, et que je pique maladroitement dans la vis au coin de cette table de la mezzanine pour l'allumer, et commencer ma lecture à défaut d'interlocuteur à qui murmurer les échos de vajdahunyad vára comme si j'expirais l'air des plaines de transylvanie.
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Sujet: Re: DEAD CAN DANCE, 21.05 19h00 Lun 20 Mai 2013 - 11:44
Quelque chose assaille son sommeil. Il ouvre les yeux. Il se tourne sur le dos et subit, hébété, la charge de silence. Mais aussitôt, le bruit du réveil retentit de nouveau et torpille sa léthargie. Sa conscience afflue. Conscience d'être, seulement, vierge de toute emprise, comme en apesanteur, hors de toute mémoire. Puis, peu à peu, les lieux impriment leur existence, le cernent et le livrent au présent. La fenêtre est grande ouverte. Elle découpe un rectangle marine, d'une fluorescence indigo. L'aube juste dans l'obscurité de la pièce. La nuit se rencogne et défait ses noirs flocons en secret. Il se lève et vaque à ses premières occupations. Son jogging matinal, son petit-déjeuner hyper-protéiné et son café bien noir. Le matin passe, vient l'après-midi avec son soleil assommant. Au lieu de s'enfermer, il profite de son temps libre pour se créer des repères. Pour le moment, il se sent perdu parmi ces candidats qui semblent s'adapter plus vite que lui. Lui, il n'est qu'un écossais qui débarque de son île. Il n'a jamais connu rien d'autre que la mer. Etre à Los Angeles revêt de la rêverie. Arrive dix-neuf heures du soir lorsque le jeune homme se réfugie à la grande bibliothèque pour lire dans le calme. Dans ses valises, il y a plus d'ouvrages que de vêtements. Il préfère s'encombrer de livres que d'effets personnels. Sa garde de robe est bien pauvre. Au pire, la production fournit le nécessaire. Il débarque dans le sacre saint du savoir en constatant qu'il n'est pas seul. L'odeur d'encens flotte dans les airs et le rend nostalgique. Les effluves se dispersent dans la pièce, l’embaumant de son parfum capiteux. Il prend place dans un des fauteuils à disposition. Un candidat était déjà en train de lire. Le regard clair de l'écossais s'attarde longuement sur la couverture de l'ouvrage. Il reconnaît la Bible. Son livre de chevet. La mélancolie l'étreint un instant avant de se ressaisir. - Amateur de Bible, à ce que je vois ?, dit-il d'un ton posé. Il ne connaît personne de son entourage qui s'intéresse un temps soit peu à la Bible. Ce livre est pourtant un des fondements de nos sociétés occidentaux.
Niklas
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Sujet: Re: DEAD CAN DANCE, 21.05 19h00 Lun 20 Mai 2013 - 18:25
"Amateur". J'aime que celui qui vient de me rejoindre en toute discrétion que j'attribue à un respect des lieux religieux et de circonstance m'attribue cet adjectif. Il me donne plus de crédit que j'en mérite vraiment personnellement j'aurais dit néophyte car amateur, de culture générale et des endroits qui lui sont dédiés tels une bibliothèque ou un musée, je ne le suis pas. La Bible, c'est une autre histoire. La mienne comme celle de beaucoup. Mes fondations suffisamment solides pour que mes conneries diverses et variées ne les ébranlent pas trop.
«Adepte»
J'ai levé les yeux vers lui sourire de sympathie aux lèvres pour cette nouvelle rencontre et pas des moindres. Je n'ai pas parlé à tout le monde, je ne me pense pas encore capable d'associer un prénom à chaque candidats présents dans le nid mais dans le contexte, on se doute que sa personne est loin de m'avoir échappée. J'ai bon espoir de découvrir quelqu'un à la hauteur de son prénom.
«Salut Enoch. Je ne suis que Niklas.»
La modestie, c'est de ne pas tenter de rivaliser avec ce qui ne se défie pas, je suis qu'une petite racaille de cité à coté de la masse musculaire impressionnante au prénom qui claque sa mère, ou n'importe qui l'a baptisé avec un aplomb remarquable. Ceci étant dit je reporte brièvement mon attention sur Le Nouveau Testament, puisque c'est ce que j'étais en train de lire. Le Livre de la Révélation d'ailleurs, même si il est un peu trop tôt pour ça, on reste dans un jeu, défier les candidats, semer des indices ou le doute, et chercher à en ramasser à son tour c'est tout le principe de cette émission. A moins que je me soit lamentablement fourvoyé et que le cul ou la tête du client lesquels définissent leur cote de popularité pèsent finalement bien plus lourd que tout le reste dans la balance. Ca c'est normal, ça c'est la vie et les pauvres âmes à qui ont l'a donné. On verra de quel coté elle penche le jour du jugement dernier. Il n'y a que ça qui compte.
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Sujet: Re: DEAD CAN DANCE, 21.05 19h00 Jeu 23 Mai 2013 - 11:52
Il a été ravi d'apprendre que dans ses studios, ils ont pris la peine de mettre une bibliothèque. Et pas des moindres. La bibliothèque était plutôt bien garnie et sa superficie n'était pas négligeable. On n'aurait jamais cru que ce n'était qu'un simple décor de cinéma. L'illusion marche puisqu'on a vraiment l'impression d'être dans une grande bibliothèque. Et toutes ses merveilles qui n'attendent plus qu'à être lues. Apparemment, il y aurait pour tous les goûts. Il pense trouver son bonheur parmi la collection des livres anciens. De toute manière, il a apporté avec lui son exemplaire de Milton. Il sait où se ravitailler en bouquin si l'envie lui prend. Il débarque dans la pièce en s'attendant qu'il n'y ait personne. Vu le temps qu'il fait dehors, s'enfermer dans un endroit clos à l'abri de la lumière ce n'est plus qu'il y a d'attrayant. Il remarque un candidat tenant entre ses mains la Bible. Un sentiment de nostalgie le saisit un moment. Il ne l'a pas relu depuis des années alors qu'il fut un temps où il était presque son livre de chevet. Un amateur de la Bible ? Non - Adepte. Ce qui le fait sourire. Il en a rencontré très peu des adeptes d'un livre aussi poussiéreux qu'est la Bible. Il pensait être le seul à s'y intéresser. Il se réjouit de voir que des personnes soient captivées par cet ouvrage. Ils se donnent leurs noms. Niklas, un prénom qu'il ne risque pas d'oublier. Il le voit ouvrir le livre, puis s’assoit en face de lui en faisant de même. Il reporte son regard azuré sur la partie que son interlocuteur a choisi de lire. - Apocalypse chapitre 16 Verset 16:6. Son sourire s'étire encore plus. Le Livre de la Révélation. Choix judicieux. - Car ils ont versé le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire: ils en sont dignes. Et j'entendis l'autel qui disait: Oui, Seigneur Dieu tout puissant, tes jugements sont véritables et justes. Il aurait pu faire des études de théologie, car il était fasciné par les religions autrefois. Mais sa foi en Dieu a été ébranlée plus d'une fois.
Niklas
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Sujet: Re: DEAD CAN DANCE, 21.05 19h00 Jeu 23 Mai 2013 - 21:15
“ Car ils ont versé le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire: ils en sont dignes. Et j'entendis l'autel qui disait: Oui, Seigneur Dieu tout puissant, tes jugements sont véritables et justes „
Enoch, tu fais honneur à ton prénom. Pardonne moi d'avoir voulu te tester rapidement. Il y a des sujets que je n'ai abordés avec personne dans ce jeu et que je ne souhaite aborder qu'avec ceux en mesure de débattre de ce qui dirige ma vie de ma naissance jusqu'à ma mort, si bien que j'en redoute la finalité: mon jugement dernier. La raison pour laquelle me retrouver à la barre des accusés dans au tribunal de la civilisation morderne ne m'impressionne pas le moins du monde, la raison pour laquelle une condamnation à 10 ans, 6 avec remise de peine, ne me fait pas l'effet escompté par un système insignifiant. Only god can judge me. Je ne compte même pas le nombre de boloss qui utilisent le proverbe à tout bout de champs alors que pour certains individus, la réalité des flammes de l'enfer leur brûle dors et déjà les poils de cul. Le moins qu'on puisse dire c'est que je ne suis pas tout à fait sur le chemin de la rédemption.
Je remonte une manche de mon tshirt pour découvrir mon bras le plus tatoué. Planqué au milieu de symboles en tout genre et pour la plupart asiatiques, s'en cache un autre. Je connais le prix à payer pour mes conneries, c'est pas pour rien que j'ai le budget de l'Egypte antique dans mon porte monnaie. Je me lève de ma chaise et je tend le bras vers lui pour lui monter la plume de Maât encrée sous ma peau, un hieroglyphe ne provenant pas de la Bible mais du Papyrus d'Ani.
Ce que je fais dans la vie: je suis intérimaire dans le bâtiment. Et entre autre, je sculpte le trône de Seth. Parce-que mon coeur dans la balance face à la Plume de la déesse qui pèse lourd comme l'ordre, la vérité et la justice, ne fera pas le poids. Autant dors et déjà consacrer mon existence terrestre au service de mon futur maître dans l'au-delà. J'ai signé un pacte avec le diable, je suis déjà mort et je ne foutrais pas un pas en direction des portes du paradis. Heureusement que j'ai grave de la thune, les croquettes ça coute une blinde et si je dois amadouer le chien à trois tête à mon arrivée, autant qu'elles soient de qualité. De nouveau assit, je regarde Enoch d'un air serein ou plus exactement résigné sur mon sort. Ma présentation est faite, il sait qui il a en face de lui. Et lui, qui est-il ?
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