mardi 21.05, 14h25, la fausse plage, avec Monroe

Du soleil, j'ai presque oublié ce que c'était. Bah oui, à Paris on connait beaucoup plus la nuit et le mauvais temps. C'est la loose toute l'année et j'avais complètement oublié la sensation d'un rayon de soleil sur le visage. L'extase. Surtout si le soleil est en ménage avec la piscine. Je fais quelques brasses, je glande, je profite du beau temps, de n'avoir rien à faire. Je suis pas seul. On est plusieurs à être venu s'installer au bord de la piscine après le déjeuner, mais les autres candidats sont à peu près tous dans la phase sieste après manger. Du coup, je m'ennuie à patauger dans l'eau alors que les autres somnolent. Moi je m'ennuie vite. En général, quelque chose attire mon attention, m'occupe l'esprit puis en deux temps trois mouvements, je me retrouve lassé avec l'envie de faire quelque chose d'autre. Toujours, toujours besoin de me distraire. Je nage jusqu'à arriver au bord de la piscine, près du transat de Monroe. Je sais d'avance que je serai bien distrait avec elle. De ce que j'ai vu d'elle, Monroe c'est le genre de bout-en-train que j'apprécie énormément, toujours à sauter partout et à parler hyper fort. Mais elle aussi elle semble assoupie, derrière ses lunettes. Du coup, je l'éclabousse légèrement pour la réveiller. « Eh Monroe, psiiit. » Je l'éclabousse à nouveau et j'entends un gémissement venant d'elle. Elle soulève légèrement ses lunettes et je lui dis en chuchotant : « Je m'ennuie. Dis, tu veux pas jouer avec moi ? Allez, on fait un jeu. Steuplait ! » De toutes façons, je compte la forcer à venir jouer avec moi. C'est dans mon tempérament, je suis capricieux, j'insiste, j'insiste et les gens peuvent tout simplement pas me refuser ce que je demande. Dans la mesure du possible bien évidemment. « Regarde, je te laisse même choisir le jeu. » Je lui fais un regard qui semble dire que c'est un good deal, me préparant déjà à insister en cas de refus.

Il fait chaud, mais ça ne m'étonne pas, c'est une habitude à L.A. Apparemment, ils n'ont pas tous la chance de pouvoir vivre à un endroit où la chaleur est constante à en juger par l'attitude de certains. C'est vraiment dommage. Bon pour tout dire je n'aime pas vraiment me mettre au soleil et faire la larve, bronzer tout ça, ça me fait chier. Il n'y a qu'à voir mon teint, je suis californienne et je dois être aussi blanche que les fesses de Kimo. J'évoque ses fesses parce que je les ai vu cette semaine c'est pour ça. En attendant j'ai quand même suivit la masse en ce début d'après-midi. Je me suis levée tôt alors du coup et bien je me suis dit qu'une petite sieste ne serait pas négligeable. C'est vrai qu'on est tellement fatiguée ici que c'est essentiel vous comprenez. J'ai mis un maillot de bain, un petit maillot bien sympa de Victoria Secret, je suis allongée sur mon transat avec mes lunettes aviateur effet miroir sur le nez. Je suis bien, pénard, je sens le soleil me chauffer la peau tandis qu'une petite brise bien légère, bien agréable me rafraîchi le visage. Le moment parfait pour faire une sieste, je crois que je m'endors d'ailleurs. Oh oui et c'est super agréable même. Je suis paisible, bien jusqu'à ce que je sente un truc sur moi. De l'eau. Putain, mais qui me fait chier ? « Eh Monroe, psiiit. » Cette voix, connais pas. J'essaye de retrouver le sommeil sauf de l'eau vient à nouveau s'étaler contre moi. Je grogne, genre tu ne vois pas que je dors ou quoi ? Mais bon j'ai bien l'impression que je risque de me prendre toute l'eau de leur bassin fictif si je ne réagis pas alors je baisse mes lunettes, juste pour voir la tête de mon interlocuteur, enfin je le voyais bien là comme ça mais ça fait mieux, plus stylé quoi. Je m'ennuie. Dis, tu veux pas jouer avec moi ? Allez, on fait un jeu. Steuplait ! » Euh jouer ? Un jeu. Avec lui. Je ne réponds pas, par contre je souris, bah oui. J'ai bien envie de le faire chier un peu. En plus, il a l'air tellement désireux de jouer que j'ai bien envie qu'il me supplie encore. C'est drôle quand même. « Regarde, je te laisse même choisir le jeu. » Bon deal. Non mais c'est vrai que ça peut être sympa. « D'accord... » Je pose mes lunettes sur mon transat, je me lève et ne tarde pas à le rejoindre. J'ai de l'eau jusqu'à la taille. Et tout à coup, ouais d'un coup je souris, un sourire malicieusement sadique. « Je te propose qu'un joue à noyons Sigvard ! » Et là sans plus attendre, je lui saute dessus et j'appuie sur sa tête et même que je souris comme une grosse dinde. Bon, je m'attends à un retour de foudre mais ça m'est égal. Enfin j'en profite qu'il soit sous l'eau pour essayer de m'enfuir, elle est pas folle la guêpe. Enfin j'essaye parce que c'est pas facile de courir dans l'eau quand même.

En choisissant d'embêter Monroe, j'ai peut être choisi la mauvaise personne. C'est vrai, je la sens dix fois plus fourbe que moi. A la fin, c'est elle qui va finir par me faire la misère et plus l'inverse, c'est sur. « D'accord... » dit-elle en posant ses lunettes sur son transat. J'attends qu'elle m'annonce le jeu auquel on va jouer même si je dois avouer que je suis un peu sur mes gardes et que j'appréhende un peu. Elle saute dans l'eau, m'éclaboussant au passage. Un sourire sadique se forme sur son visage. Je peux peut-être me raviser et choisir le jeu. Mais, c'est cette proposition qui semble avoir convaincu Monroe de me rejoindre. « Je te propose qu'un joue à noyons Sigvard ! » J'ai même pas le temps de répondre que ma tête est déjà sous l'eau, enfoncée par ses mains. J'essaie de me débattre puis au bout d'un moment, elle lâche sa prise sur moi et tente de s'enfuir. J'en profite pour remonter à la surface et reprendre mon souffle. Et regardez là s'enfuir, elle pense vraiment qu'elle va s'en tirer comme ça ? C'est mal me connaitre. « Tu vas où comme ça ? » Je me mets à la poursuivre à la nage, parce qu'en courant comme elle, c'est vraiment pas évident. Puis en nageant, je la rattrape beaucoup plus vite, d'ailleurs elle a l'air surprise que je sois arrivé près d'elle aussi rapidement. Je l'attrape par la taille et la jette sous l'eau. Ahah, elle remonte trempée et je peux pas m'empêcher de rire. Je chasse les cheveux qui tombe sur mon visage. C'est pas évident, j'ai l'impression d'avoir un palmier sur la tête. Riant une nouvelle fois, je peux pas m'empêcher de lui dire : « Tu vois, noyez Monroe c'est pas mal non plus comme jeu ! »