ft ODESSA, le vingt-sept mai à onze heures.


Lendemain de prime. Et autant dire que je suis crevée après la folle matinée qu'on a passé. Ouais, parce que le marathon, ça m'a grave donné des courbatures. J'en peux plus moi, j'ai mal partout. Bon, la seule chose de cool là-dedans, c'est que notre équipe ait gagné. C'est déjà ça. Nan parce que tu t’imagines, tu cours, tu te donnes à fond et tout ça, et rien. Aucune récompense, tu te retrouves le bec dans l'eau...ou je sais pas comment on dit. Bref, cette nuit, j'ai assez mal dormir. C'est pas à cause de Sully, il n'y peut rien lui. Comme j'lui ait dit, il est parfait quand il dort : on dirait une statue. Donc non, c'est bel et bien à cause de mes courbatures. Je me lèves donc tant bien que mal du lit. Sully est déjà parti et après avoir enfilé un peignoir, je file vers la cuisine pour manger mon petit déjeuner..C'est triste, je n'ai pas encore eu le droit à un petit déjeuner au lit. Parce que j'aurais bien aimé moi..Faut dire, avec toutes ces belles photos sur les blogs, ça ne peut que donner envie. Il y a pas mal de monde, mais je me dépêche, j'ai pas envie d'y passer trois heures. J'suis beaucoup trop fatiguée ! Du coup, je remonte vite me doucher et hop, direction le dressing pour me mettre quelque chose sur le dos.

C'est dur, le réveil post-prime et encore, le prime, on y a droit le matin nous alors je n'imagine même pas s'il s'était déroulé le soir, avec toutes les émotions que ça engendre et la nuit qui suit. J'ai bien dormi cependant ce qui n'était pas désagréable et je me suis même octroyé quelques heures de sommeil en plus avec une grasse matinée comme je les apprécie. En plus, les lundis matins, les grasses matinées ont toujours plus d'impact, c'est fou. A peine réveillée donc, je suis allée faire un saut dans la salle de bain, pour prendre une bonne douche et enfin propre, j'étais retournée à la chambre, pour y choisir une tenue. C'est donc arrivée au dressing que j'y découvre Zola, ma coéquipière du prime et spontanément, je lui souris, allant à sa rencontre. « Alors, bien dormi ma chère coéquipière ? La victoire a-t-elle été douce ? » Oh bien évidemment, ça fait toujours plaisir de gagner et surtout, de récupérer deux milles euros. Pas sûr qu'on les garde jusqu'au bout mais ça, ce n'est pas trop grave car au final, je crois que la victoire, c'est ce qui m'a le plus plu. « Alors, tu cherches une tenue ? Si tu veux, je peux t'aider... J'adore faire ça ! » Et je suis enthousiaste, un peu trop peut-être mais tant pis.

Spoiler:

Je suis toujours dans le dressing, à chercher quoi me foutre sur le dos. Chercher pendant des heures, c'est pas tellement ma tasse de thé, mais là, j'ai vraiment du mal à quoi savoir me mettre. Quand je suis chez moi, c'est simple : les jours où je n'ai pas cours, je reste en pyjama -je ne fais que jouer à mes jeux donc c'est pas trop grave- et les jours où j'ai cours..ben, ouais non, je dois quand même chercher. Parce que c'est chiant de pas savoir quoi prendre. Et même si petite j'en voulais à ma mère parce qu'elle décidait pour moi, je regrette maintenant ce temps là. Ca me faisait beaucoup de soucis en moins, non que j'accorde une importance très élevée à mes vêtements non plus. Bref. Jean ? Jogging ? Tee-shirt ? Débardeur ? Mon dressing n'est pas très rempli pourtant... Oh. Odessa arrive et me souris. Je fais de même. Faut dire qu'ici, on est jamais seul. Tu l'es pendant quoi...cinq minutes ? Tu penses être tranquille et là, hop, quelqu'un arrive. C'est ça d'être trente..Combien on est déjà ? Entre les arrivées et les sorties, je sais même plus. Quoiqu'il en soit, elle me demande si j'ai bien dormi et si la victoire a été, je cite 'douce'. Je rigole. "Pas top non, j'suis carrément crevée ! J'ai des courbatures plein les jambes, pas toi ? Faire ce marathon, c'était juste l'enfer. Déjà sur le moment, et puis maintenant. J'arrive presque plus à marcher, on dirait que j'ai un balai dans le cul, c'est abominable !" Je rigole de plus belle. J'exagère, c'est sur, mais dans l'idée, c'est vraiment ça. Malheureusement. "Bon, on a gagné comme tu l'as dit donc c'est déjà ça ! Attends, tu t'imagines si on avait perdu ? Pire que l'enfer ! Mais bon, on été les meilleurs, y'a pas à dire. J'le savais avant même qu'on commence de toute manière..." Je lui souris. Comme d'hab', je ne suis pas sérieuse. Faut pas croire, je ne suis pas aussi prétentieuse que ça. Bon, d'accord, mais un tout petit peu alors. Elle me demande ensuite si je cherche une tenue et me propose même son aide. "J'ai découvert ton secret !! Tu lis dans les pensées ! C'est ça, hein, pas vrai ?" Je laisse un court silence avant de reprendre : "Non, sérieux, j'ai vraiment besoin d'aide là. C'est pas trop mon genre de me prendre la tête pour des fringues mais là, je sèche. Un jogging, c'est bien non ?" que je lui dis tout en sortant celui qui est dans mon placard. Bon, je sais déjà qu'elle va pas aimer mais on sait jamais après tout. Parce que même si je ne l'imagine pas du tout, mais alors pas du tout avec ce genre de tenue, elle peut me réserver une surprise. Ouais, c'est tout à fait possible.

Spoiler:

La veille aura été mouvementée, c'est le moins qu'on puisse dire. Courir partout, dès le matin, après un réveil aux aurores pour se préparer pour quasiment rien, ce n'est clairement pas mon habitude. Le matin, je suis plutôt détente, bain, grasse matinée mais clairement pas ça. Pour autant, un prime, ça ne se refuse pas et mis à part cet intermède sportif suivi de ce passage d'échanges buccaux, il aura été assez calme. Enfin calme... C'était sans compter les révélations concernant Rhys qui m'auront relativement choquées. Au final cependant, la journée aura été bonne. Deux milles euros de plus, mon couple toujours sauf et non nominé, une bonne journée, en somme, que j'aurais ensuite passé à dormir, lors d'une sieste et à vagabonder ici et là sans forcément me socialiser plus que ça. La nuit était ensuite venue et après une grasse matinée, voilà que j'entrais dans le dressing en quête d'une tenue pour la journée, rencontrant au passage Zola, l'une de mes coéquipières de la soirée avec qui j'entame la conversation. Je ne m'attendais alors pas à un tel flot de paroles, croyant être la seule bavarde du coin. A croire que j'ai trouvé quelqu'un à ma hauteur... « Non, ça va, pas trop de courbatures. C'est étonnant d'ailleurs ! Et oui, c'était franchement infernal mais au final, ça a payé, dans tous les sens du terme. Tu n'as cependant pas l'air d'avoir un balai dans le cul, je te rassure ! » Clairement pas, non, même au réveil, elle est très jolie et tout à fait fraîche. « Oh mais tu n'étais pas la seule et la preuve... » Je souris, car oui, nous avons gagné mais autant rester modeste, ça vaut mieux, ici. Puis elle se met à parler de secret... Hum, je n'ai pas tout compris. Pas grave, passons. Mais qu'entends-je, un jogging ? Je fronce les sourcils. Quelle idée ! Quelle folle ! Hum. « Un jogging, ce n'est jamais bien tu m'entends ? JAMAIS. Tu n'as pas... une jolie robe ou alors un jean avec un petit haut sympa ? Mais jamais de jogging. On devrait les brûler. Oui, brûlons-les... » Elle ne va quand même pas mettre un jogging ? Quelle idée...

Odessa me dit qu'elle n'a pas tellement de courbatures contrairement à moi. J'écarquille les yeux, surprise par cette mini révélation. Comment elle fait sérieux ? Pour ne pas avoir mal ? Elle doit surement être une sportive, ouais, le genre de fille à se rendre très régulièrement dans une salle de sport, ou même à aller courir le dimanche. Ouais, c'est sans doute ça. Et puis, de toute façon, ça se voit à son corps : je veux dire, elle à l'air en forme, pas le genre molasse à se laisser aller. Mais comme elle le dit, l'important est que ça ait payé. Une récompense, ça fait toujours plaisir. Et puis, comme on dit, après l'effort, le réconfort. C'est pas mal comme principe. Au moins tu te dis que tu n'as pas fait tout ça pour rien. "Ouf, j'avais peur que les téléspectateurs se méprennent et ne comprennent pas de suite ce que j'avais à marcher comme ça ! Me voilà rassurée du coup. Même si j'ai mal, ça ne se voit pas donc c'est déjà ça." Ouais parce que mon, on peut faire plus glamour que marcher de la façon dont je pensais marcher...heu...vous voyez ce que je veux dire quoi ! Bref, Odessa me propose par la suite de m'aider à trouver une tenue. Je suis ravie, même si vu ce qu'elle me dit à propos des joggings, je commence à avoir peur. Ouais, je repense à sa robe du prime et puis aussi à comment elle est habillée de manière générale, et on peut dire que son style est assez éloigné du mien.."Les brûler, à ce point ? C'est pratique j'trouve..quand on veut être à l'aise et toussa..." J'suis pas très sur de moi, on dirait même que je cherche à la convaincre des bienfaits des jogging. Pas sur que ça fonctionne. "Heu..une robe, tu dis ? J'crois pas en avoir. Enfin, non, c'est même sur, j'en ai pas. J'aime pas, ça fait trop...fille." Ouais, avec les robes, je reste toujours sceptique. "Mais vas-y, c'est toi qui décide. Je te laisse faire ce que tu veux avec moi ! enfin, si tu veux ! Mais une poupée grandeur nature, en général, ça ne se refuse pas pour les personnes qui aiment les fringues." Parce que oui, je suppose qu'elle aime les vêtements. Je lui souris et écarte les bras pour lui montrer que je suis prête à faire tout ce qu'elle me dira. Ou presque !

Si Zola avait un balai dans les fesses, je ne vous raconte pas le carnage... Ça voudrait dire que quasiment tout le monde aurait ce léger soucis et je ne suis pas sûre que ce serait très agréable. Certes, là, elle parle de ses vilaines courbatures, conséquence du marathon du prime mais pas grave, je me comprends et je lui assure qu'elle n'a clairement pas à s’inquiéter sur ce point. Elle me fait d'ailleurs sourire quand elle se dit rassurée, croyant que peut-être, les téléspectateurs auraient pu se poser des questions suite à sa démarche. Quand j'étais plus jeune, des tas de trucs pas tellement ragoutants circulaient quand une fille marchait comme ça et franchement, c'était assez pathétique. « Oh mais non, ne t'inquiète pas et puis, je ne pense pas qu'ils s'attardent sur nos démarches ! En tout cas, j'espère que ça passera vite. Tu devrais faire un tour au salon de massage et trouver quelqu'un qui puisse te soulager, si tant est que ce soit possible. Peut-être d'ailleurs qu'il faudra anticiper et s'étirer avant le prochain prime... » C'est une idée comme ça, je n'y crois pas trop et surtout je ne suis pas sûre d'y repenser mais c'est l'intention qui compte. Voyant également qu'elle semble perdue au niveau de son choix de tenue, je lui propose mon aide et je me rends compte du boulot lorsqu'elle me parle de jogging. Oh sacrilège, je serais presque outrée. Et encore plus lorsqu'elle me dit que c'est 'pratique quand on veut être à l'aise'... Hum. « Et bien... Tout dépend de si tu veux à l'aise ou être jolie. Donne moi ton choix et j'aviserais... » Je suis pensive, a-t-elle vraiment dit ça ? Je suis surprise et un peu décontenancée. En plus, elle est jolie, elle prend soin d'elle et a un joli corps alors pourquoi tout ruiner avec un jogging ? Bonne question. « Tu... Tu n'as pas de robe ? Vraiment ? Il va falloir remédier à ça ma belle, c'est obligatoire. Au prochain prime, tu porteras une robe, pas le droit de négocier. C'est décidé. » Et s'il le faut, j'irais moi-même m'occuper de son cas aux aurores. Mais pour le moment, elle me donne carte blanche, se considérant comme étant ma poupée grandeur nature... Pour sûr, elle n'a pas peur. « Hum... Alors... Voyons ce que tu as dans ton dressing... » Je fouine donc et trouve un jean assez moulant que je met de côté avant de jeter un œil à ses hauts. « Tu portes des talons, sinon ? » C'est la base quand même mais sait-on jamais...