La soirée a été horrible. Vraiment. Brune est partie, je l'ai éliminé et autant dire que je le vis plus que mal. Je me déteste. Je ne supporte plus l'image que je renvois. Je l'ai éliminé et je suis seul. Je sais que ce n'est pas totalement le cas mais j'ai perdu mon pilier, j'ai peur de ne pas tenir le coup sans elle. Elle importante, tellement importante. Elle m'a déçu aussi beaucoup, elle m'a tellement déçu que je n'arrive pas à croire que je lui ai presque dit que je ne voulais plus la voir. J'ai besoin d'être seul alors j'ai marché un peu j'ai cherché un coin pour m'isoler. C'est assez compliqué parce qu'à cette heure là il y a un peu de monde partout. Je suis resté un peu au terrain de jeux, je suis allé sur la plage et maintenant je me suis dirigé vers la tour de verre, je doutais quelqu'un puisse y être à cette heure-ci. Je doute qu'il y ait beaucoup de monde le reste de la journée parce qu'il faut quand même grimper les marches. J'y suis monté une seule fois, la semaine dernière avec Monroe et la vue était superbe de jour alors de nuit j'imagine que ça doit être encore plus beau. Je monte et j'y découvre Cosmas. Oh. Je suis presque ennuyé du coup. « Je... Bonsoir... Je ne... Enfin je ne pensais pas qu'il y aurait quelqu'un... Je... je devrais partir je crois... Je..   » Je me gratte l'arrière du crâne assez maladroitement.

J'observe la vue, et ça me fait penser. Réfléchir. À quoi ? Hadatt. Anna. Les jumeaux ... À plein de choses, en fait. Des parts de mon passé, indéniablement. Des éléments fondamentaux de ma personnalité. Ce qui m'a construit, moi. Ce qui a fait de moi ce que je suis à l'heure actuelle. Bref. Je regarde donc cette vue imprenable. J'ai l'impression de dominer le monde, pour être honnête. C'est alors que j'entends une voix, derrière moi. Une voix d'homme. Je souris, me retournant. Je suis de bonne humeur, ici ... Serein. Il s'agit de Casey qui, comme à son habitude, bredouille tout penaud et essaie de s'éclipser. Casey qui, malgré tout, venait de griller sa partenaire, Brune ... Ainsi que le nouveau, Nova. C'est dommage, ils étaient bien sympas, les deux ... Bref. Tout ça pour dire que je me demande ce que je devrais lui dire. Ma bouche s'ouvre alors, et en sortent de très simples mots qui, je pense, seront suffisants pour le mettre à son aise :

- Tu ne me déranges pas, tu sais ? Cette tour ne m'appartient pas ...

Je me remets à contempler l'horizon avant de lui demander, par curiosité :

- Et comment tu vas, toi, ces temps-ci ?