Valeri s’était peut-être montré un peu trop maladroit dans ses propos. Mais, il n’était du genre à mâcher ses mots. Il était comme ça le Valeri, à dire ce qu’il pensait sans aucune gêne. Elle était fiancé à un garçon qui se trouvait être actuellement être en prison. Il ne s’imaginait pas la jeune fille s’enticher d’un garçon comme tel. Il trouvait cela d’ailleurs un peu curieux qu’une candidate participe en couple, elle devait d’ailleurs être la seule. Il était évident qu’elle n’était donc pas là pour trouver l’amour, c’était d’ailleurs sûrement la raison première de la venue des candidats. Raison première, sauf pour Valeri. Lui non plus ne participait pas à ce jeu pour trouver l’amour. Il lui fit alors remarquer que son fiancé serait sûrement pas très content d’apprendre qu’elle avait embrassé d’autres garçons que lui, même pour un jeu. Valeri n’apprécierait pas lui, s’il se trouvait à la place de ce garçon. Mais qu’il se rassure, jamais il ne se retrouvera à sa place. Il n’avait aucun moyen de le savoir, lui dit-elle alors. Il est vrai que là où il était, il n’avait pas de moyen à le savoir. Il était certainement coupé du monde, coupé de la sphère sociale, coupé de tout. Un peu comme ici. Enfin, ici, ils n’étaient pas au bagne non plus, même s’ils étaient enfermés dans cette énorme cage. Lena ne manqua pas d’ajouter que les baisers qui comptaient, à ses yeux, étaient ceux de son fiancé, ceux de Dean. Les siens. Valeri hocha alors la tête, sans ajouter un seul commentaire. D’accord, il avait compris le message : il ne saura donc jamais de l’existence de ces baisers, de ces baisers non-significatifs qui deviendraient finalement des baisers cachés. Oui, voilà. Des baisers cachés. Il y avait toute sorte de baisers. Les passionnés, les fougueux, les sauvages et les langoureux, les délicats et les tendres, les volés, et les cachés, etcétéra. Ici, les baisers n’avaient pas de sens, ou peut-être avaient-ils un sens sous-jacent. C’était des baisers. Des baisers contrôlés par Cupidon. Il jetait son dévolu sur deux personnes, et la magie opéraient : ils s’embrassaient. Ou dans certains cas, ils ne se prêtaient pas au jeu. Des mauvais joueurs, en quelque sorte. Lena s’était informée au sujet de la situation sentimentale de Valeri. Il n’avait ni-fiancée, et n’en cherchait encore moins une. Ne lui parlez pas d’amour, il risquerait de fuir en courant. Selon elle, il lui fallait une gentille. Une fille comme lui, une fille qui lui serait compatible. Donc, une fille jolie et gentille, avait-il conclut. Un peu comme Lena, à vrai dire. Il put déceler une petite gêne naissante chez la jeune fille, lui donnant une légère couleur rosée à ses lèvres. Elle était jolie Lena, même quand elle était gênée comme en ce moment. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Valeri, tant dit qu’elle tentait de cacher cette gêne persistante. Ça dépendait de ses goûts. Ah oui, la fameuse fille gentille. Il lui avait demandé si elle croyait qu’il pourrait en trouver une comme ça. Une fille jolie et gentille. Ici, ou ailleurs. Là ou nulle part. Ainsi, ça dépendait de ses goûts… il haussa légèrement les épaules. Il n’était pas très difficile, Valeri, en matière de filles. Tant que cette fameuse fille était jolie. Jolie et gentille. C’est alors qu’elle lui demanda comment étaient ses anciennes petites-amies. Il ne savait pas vraiment si les filles qu’il avait eu dans sa vie pouvaient être des petites-amies ou non. Ces histoires étaient bien trop courtes pour appeler cela une histoire d’amour, de toute façon. Il pourrait très bien lui dire qu’il n’avait jamais eu de petites-amies, mais l’ambiguïté pouvait naître. Pouvant alors faire passer le jeune homme pour un novice en matière de filles. Pourtant, il était tout autre. « Hum… elles étaient… jolies. Très jolies. Jolies et naturelles. Sensibles et douces. Un peu fleur bleue, peut-être un peu trop pour moi… » souffla-t-il alors, en baissant légèrement la tête. Ce n’est pas parce que les filles que Valeri avaient eu côtoyé ressemblaient à des filles bien trop naïves qu’il les avait aimées pour autant. Avec aucunes, il n’avait au d’histoires concrètes. D’histoires d’amour. « Tu… tu voulais peut-être un portrait un peu plus précis ? ». Oui, voilà. Elle voulait peut-être plus de précision ? A vrai dire, cela, il ne savait pas vraiment, alors il émettait juste une hypothèse.

Cette interrogation au sujet des baiser, disons que Valeri était un peu curieux. Il est certain que lui, le prendrait mal. Et nul ne sait si ce fameux Dean sera au courant, un jour ou l’autre, de tous ces baisers échangés. Et dans tous ces baisers, il y en aurait peut-être des plus passionnés que d’autres, des plus ambiguës que d’autres. Après tout, personne ne savait ce qu’il pourrait bien arriver au cours de ce séjour qui pourrait être plus ou moins long. Personne ne le savait, même Cupidon ne devait pas le savoir. Puis les gens parlaient, les bruits courraient, que ce soit ici ou à l’extérieur. Un baiser de travers et tout le monde en était au courant. Ici, comme à l’extérieur. A l’extérieur de cette bulle dans laquelle il se trouvait. Evidemment, Valeri ne souhaitait pas non plus le malheur de cette jeune fille. Non. Elle était gentille pour qu’il lui souhaite des choses pareilles. Mais il ne faisait que de soumettre des hypothèses. Il ne faisait rien de mal avec cela. Lena s’intéressant alors sur la situation sentimentale du jeune homme. Pourtant, celle-ci n’était pas si intéressante que ça. Sans mystère, il lui avoua qu’il n’avait aucune fille dans sa vie sentimentale, qu’il était célibataire. Selon Lena, il lui fallait une fille gentille. Une fille gentille pour faire un gentil couple avec lui. Pour cela, il fallait qu’il la trouve cette fameuse fille. Cette fille gentille et jolie, comme il l’avait dit. Elle lui avait alors demandé un vague portrait de ses anciennes petites-amies. Après quelques instants de réflexion, il s’attela à l’exercice. Faisant alors un portrait assez vague des jeunes femmes avec qui il avait eu des histoires. Des histoires certes courtes, très courtes. Il ne savait pas vraiment si cela avait le mérite d’avoir l’appellation d’ « histoire ». Peut-être que ce n’est pas le cas… mais il n’avait pas envie de lui avouer qu’il n’avait alors eu aucune petite-amie, tout du moins, aucune histoire sérieuse… sûrement parce qu’il craignait qu’elle puisse le juger à ce sujet. Il avait alors décrit comme ces filles qu’il avait rencontrées, avec qui il avait quelques aventures. Voilà. Il avait eu des aventures, mais jamais d’histoires. Il n’y avait pas de honte à cela. Il ne savait pas vraiment si son portrait était assez précis pour Lena. Peut-être voulait-elle plus de détails, comme par exemple, des détails physiques par exemple. Mais il semblerait que Lena en avait assez comme ça. Il hocha alors la tête, comme pour marquer son approbation. Il n’avait donc pas à en dire plus. Ce n’était pas plus mal. Il n’avait pas envie d’en parler pendant des heures et des heures, de cela. De ces filles qu’il avait connu. Après cela, elle lui demanda s’il avait rencontré des filles qui pourraient lui plaire. Des filles, il en avait rencontré au cours de cette première semaine. Commençant par sa partenaire, Jaileen, mais aussi Brune, et puis Opaline… Au cours de la soirée Pirate, il avait vaguement parlé avec Thelma et Zola. Et à cette liste, on pouvait y ajouter Lena, et Monroe. « Tu veux dire… une fille qui me plairait physiquement ? » demanda-t-il alors, marquant alors une brève pause. « Ou plutôt une fille avec qui je m’entends bien ? ». Oui, parce qu’elle n’était pas vraiment précise sa question. Puis que ce soit l’un ou l’autre, sa réponse ne risquerait pas d’être fructueuse.

Après avoir vaguement évoqué la situation amoureuse de Lena, voilà qu’ils évoquèrent celle de Valeri. Celle-ci n’était pourtant pas si passionnante, même inintéressante. Elle ne devrait d’ailleurs même pas éveiller la curiosité de Lena, cette situation amoureuse. Pourtant, il semblerait que la jeune fille soit assoiffée par une curiosité persistante. Elle s’était tout naturellement renseignée sur sa situation actuelle, comme lui l’avait fait précédemment à son sujet. Puis elle lui avait fait part de son idée, qu’il lui fallait une gentille fille pour aller de pair avec lui. Ce à quoi, il lui avait lancé un crédule compliment, comme quoi elle était gentille et jolie. Oui, elle l’était. Elle lui avait alors demandé de comment étaient ces anciennes petites-amies, ou plutôt aurait-il plus été correct de dire anciennes conquêtes. Il les avait alors vaguement décrites. Jolies, simples, naturelles et sûrement trop fleur bleues pour lui. Il semblerait qu’elle eut assez de cette énumération de ces quelques traits plus ou moins précis pour se faire une vague idée du tableau des conquêtes de Valeri. Lena lui demanda alors s’il y avait des filles qui pourraient potentiellement lui plaire au sein du nid. Plaire. Plaire physiquement ou plutôt plaire dans le sens bien s’entendre avec ? Dans l’idéal les deux, lui répondit-elle alors. Donc, y aurait-il une fille au sein de ce nid qui pourrait lui plaire physiquement et avec qui il s’entendrait bien ? Elle finit alors par lui demander s’il avait remarqué physiquement une candidate, ou bien quelques-unes. Il prit un temps de réflexion. Il baissa légèrement la tête, alors qu’un bref blanc s’installa entre eux. Il y avait certes des jolies candidates, comme il y en avait qui plaisait beaucoup moins à Valeri. Ce serait certainement mentir qu’il réponde qu’aucune ne puisse lui plaire si ce n’est qu’un minimum, physiquement. Il releva la tête, d’un geste lent, avant de reposer son regard le visage de Lena. « J’ai un peu peur que mes paroles se retournent contre moi… » souffla-t-il alors, un brin craintif. Il suffisait que quelqu’un soit à la régie, par exemple, à écouter cette conversation. C’était la seule possibilité qu’une tierce personne pouvait être au courant de ces bribes de paroles qui avaient sorti de la bouche du biélorusse. « Jaileen, par exemple, est très jolie… » souffla-t-il, d’un ton quelque peu évasif. Il l’avait sûrement pris pour exemple parce qu’elle était sa partenaire. Il aurait très bien pu citer une autre candidate, il est vrai. Mais ce fut la première qui lui était venu à l’esprit. Puis, il ne mentait pas. Jaileen était jolie, elle aussi. Comme Lena. « Enfin bon, hum… ce n’est pas comme si j’étais désireux de me trouver une petite-amie dans l’absolu… » souffla-t-il alors. Oui. Il n’en cherchait pas une, de toute façon. Il lui avait bien dit. Tout du moins, il pensait lui avoir répondu lorsqu’elle lui avait demandé. Valeri ne trouvera pas, et il ne cherchera pas non plus. Que ce soit maintenant ou plus tard, il ne chercherait pas. Il n’était pas venu ici pour ça, de toute façon. Pour finir en couple avec une de ces filles. Ce couple ne perdurera pas de toute façon, comme toutes ces anciennes aventures. Puis les couples qui sortaient d’une émission comme celle-là ne devait pas tenir sur la durée, ce n’était pas possible. De toute façon, aucun couple ne perdure, parce que l’amour, ça n’existe pas ça. Non. Ca n’existe pas.

Ils en étaient venus à parler des affinités féminines qu’il avait pu établir en ce début d’aventure. Ou plutôt de ces jeunes femmes qui seraient susceptibles de lui plaire. Il était évident était un garçon comme les autres. Un garçon banal. Un garçon normalement constitué. Un garçon qui ne restait guère insensible à certains physiques. Dans ce nid, il y avait un panel de femmes. Des plus âgées, des plus jeunes. Des jolies, des moins jolies. Des gentilles, et des moins gentilles. Des intelligentes, des moins intelligentes. Des lunées, des mal lunées. Des introverties… des un peu moins introverties. Oui, parce que des extraverties, il n’y en avait pas vraiment ici. Des coléreuses, des chiantes, des relous. Des crédules, et une pleurnicheuse. Il aurait sûrement été plus simple qu’elle lui demande quelles étaient les filles qui le répugnaient plus, et qui lui plaisaient le moins. Mais il eut fallu qu’elle tourne la question autrement. Valeri réfléchit un instant. Il aurait très bien pu lui citer des jeunes femmes au hasard, avant finalement de se rétracter. Il avait bien trop peur que ces paroles se retournent contre lui. Ici, ils pouvaient être épiés. Ca n’avait rien à avoir d’une banale conversation, qu’il aurait pu avoir une « amie » dans la rue. Il y avait ces caméras, et ces micros qui les habillaient. Elle comprendrait certainement alors pour ce non-dit de la part du biélorusse. Il est certain qu’il aurait très bien pu chuchoter, mais là encore, il avait bien trop peur que son micro le trahisse. Que de trahison. Il cita Jaileen qui était sa partenaire, avec qui il s’entendait très bien et qui était jolie. Elle voulait qu’il lui mentionne une jeune femme comme ça, une jeune femme avec qui il avait une certaine affinité et qui lui plaisait physiquement. Et Lena confirma ses propos. Elle était belle comme tout, lui avait-elle dit alors. Oui, elle était belle. Elle devait en faire chavirer des cœurs, ici ou là-bas. Là-bas, là où elle vivait avant de venir s’enfermer ici. Il ne doutait pas au sujet du potentiel en matière de séduction de sa partenaire, malgré cette maladresse qui la caractérisait tant. Néanmoins malgré ceci, Valeri lui fit remarquer qu’il ne voulait pas se trouver une petite-amie. Il n’était pas venu pour cela, de toute manière. Un peu comme elle, un peu comme Lena. Il lui rappelait juste, à vrai dire. Parce qu’il le lui avait déjà dit, lorsqu’elle lui avait demandé s’il cherchait une « chérie ». Il la considéra quelques secondes, alors qu’elle venait de prendre la parole. C’est ce que tu dis maintenant, lui dit-il alors. Oui, il le disait. Il le prônait haut et fort même, et s’il le pouvait, il le crierait partout, sur tous les toits. Non, il ne crierait pas qu’il ne recherche pas de petites-amies, mais bien que l’amour n’existe pas. Et à ces quelques mots énoncés, elle y ajouta un petit « mais ». « Mais ? » reprit-il alors, d’un ton monocorde. Sûrement allait-elle lui dire quelque-chose comme : tu rencontreras un jour celle qui te fera changer d’avis, celle qui fera changer tes principes. Il l’avait déjà entendu ça. Il l’avait déjà entendu prononcer par la bouche d’un autre candidat. A croire qu’ils y croyaient tous. Qu’ils étaient tous aveuglés par cela. Qu’ils aimaient palper l’inexistants. Et bien qu’ils fassent, ce sera sans lui. Le regard de Valeri s’échoua sur l’esquimau que la jeune femme tenait entre ses mains. Un petit sourire amusé et enfantin se peignit sur sa bouche. « Tu devrais peut-être finir de manger ton esquimau avant qu’il ne fonde entièrement ! » lui fit-il alors remarquer.