La première fois qu'elle prit le petit train, c'est elle qui invita une jeune femme à monter avec elle. Celle-ci marchait sur le côté et Ismène n'a pas hésité à l'inviter à monter dans le train pour discuter. C'était intéressant, d'autant plus qu'elle découvrait les lieux. Les magnifiques décors, tout en rêvant qu'un Brad Pitt ou qu'un Robert DeNiro ait pu fouler ces sols. C'est tellement plus merveilleux de ce dire ça que de ce dire que ces décors n'ont servi à personne. Cette fois, Ismène regarde les décors à pieds. Pour les voir plus en détail et à son rythme, parce qu'elle peut parfois être très lente, très très lente. Alors qu'elle marche, le train la dépasse. Une personne à son bord, ni une ni deux, elle veut voir de qui il s'agit. Elle regarde de loin : elle ne connaît pas la jeune femme, mais elle a l'air très gentille. Un sourire étend ses lèvres : « Hé ! Attends-moi ! » Ismène crie en commençant à courir et secouer sa main. Elle espère rattraper le train sans que la jeune femme ait besoin d'arrêter le train. Sauf qu'elle n'est ni sportive, ni dans un film d'action. Elle n'arrive pas à courir plus vite que ce qu'elle fait et elle est à quoi, deux mètres du bout du train. Elle s'apprête à lui demander d'arrêter le train, qu'elle arrive finalement à la hauteur des dernières places dans lesquelles elle saute. Bon évidemment elle se casse la figure, mais elle ne se fait pas très mal : le train n'est pas si rapide que ça. Elle se relève et une fois sur pied, elle s’assoie, formant avec ses doigts les V de la victoire. « Même pas mal ! Rien de cassé ! » Elle lisse sa robe et ses cheveux, qui doivent être maintenant dans un sale état, mais ce n'est pas grave. Elle sourit à la brune : « Comment tu t’appelles ? Moi c'est Ismène. T'aimes les meringues ? J'en ai trouvé à la cuisine et comme j'aime beaucoup ça, et bien j'en ai pris. Par contre elle risque d'être un peu en miette, parce que je crois que je suis tombée dessus... » Elle rit légèrement, en faisant une petite moue amusée.

AVEC AVALON

En ce lundi je tourne un peu en rond. Je cherche de quoi m'occuper. Je marche sans trop savoir où aller. Mes pas me portent jusqu'à la gare. Je m'arrête devant. Je réfléchis quelques secondes, j'observe les lieux autour de moi et je finis par monter dans le train. Pourquoi pas après tout. C'est une bonne manière pour faire le tour des studios de plus. Je n'ai sans doute pas tout vu, je n'en sais trop rien. J'imagine que ça doit être différent de tout voir assis dans ce petit train, plutôt qu'en se promenant en marchant. On voit sans doute des aspects que l'on n'a pas encore vu. Si je n'essaie pas, je ne le saurai jamais. Et puis de toute manière je ne vais pas perdre mon temps, ce n'est pas comme si j'avais des choses importantes à faire. Nous n'avons pas beaucoup d'obligations en étant ici, et ça me convient, ça change de mon quotidien. Je monte dedans, je le fais démarrer et il se met alors en route. Quelques mètres plus loin je croise une jeune fille, qui a elle choisi de visiter les lieux à pied. Je l'entends finalement parler, mais je ne suis pas certaine qu'elle s'adresse à moi, et je n'ai pas clairement entendu ses paroles. Au bout de quelques secondes je tourne la tête et je la vois courir en direction du train pour le rattraper. Ah c'était sans doute à moi qu'elle s'adressait. Je regarde devant moi, le bouton pour arrêter le train et je la vois finalement arriver à ma hauteur pour monter dans le train. Elle tombe, et avant que je n'ai eu le temps de lui demander si elle allait bien, elle s'assoit et me m'assure qu'elle ne s'est pas fait mal. Bien. Je lui souris. Ismène, c'est donc son prénom et elle a amené des meringues. Je continue de sourire. « Moi c'est Avalon. Et oui j'aime bien les meringues, mais un peu moins quand elles sont en miettes ! » Oui manger des miettes comment dire, ça ne m'intéresse pas vraiment. En tout cas, c'est gentil de sa part. « Tu voulais aller quelque part en particulier ? » Je ne sais pas vu les efforts qu'elle a dû faire pour rattraper le train, je me dis qu'elle a une destination en tête précisément.

« Moi c'est Avalon. Et oui j'aime bien les meringues, mais un peu moins quand elles sont en miettes ! » Elle se remet à peine de sa chute, qu'elle sourit déjà à la jeune femme présente. Elle ne s'est pas fait mal et les caméra n'ont pas pu voir sa culotte : tout va pour le mieux. « Avalon, c'est noté ! » Dit-elle avec entrain. Avalon a d'ailleurs un très joli visage. Elle sait qu'elle retiendra facilement son prénom, non pas que parce qu'elle retient facilement les prénoms, mais aussi parce qu'elle est jolie et elle a l'air simple. Pas d'esprit, évidemment, mais simple dans sa façon d'être. Pas prise de tête comme on dit. Ismène aime bien ce genre de personne, qui n'en fait pas des tonnes. Elle ne la connaît pas, Avalon, mais elle la sens comme telle. Une fille authentique. Elle se croit elle-même authentique, en tout cas elle espère que les autres la voit tel quel. Parce qu'elle montre à la caméra ce qu'elle est vraiment. Elle toujours dans ce cocon de joie, ou l'optimiste règne toujours sur le pessimisme qu'elle haït. D'ailleurs lui répond, assez rapidement : « Oh... Pourtant les miettes ont le même goût que des meringues pas cassées... » Elle essaye de se rattraper. Elle ne veut pas manger seule en fait et, miettes ou pas, elle compte les manger. De une, manger seule serrait mal poli et de deux, elle n'aime pas le gaspillage. Du coup elle sort son petit paquet, espérant que les dégâts ne soient pas trop important : malheureusement, une bonne partie est réduite en miette. Les trois quart on va dire, mais une subsiste. Une belle et pas trop petite en plus. Seul un coin est cassé, mais elle ne va pas la refuser pour ça tout de même ! « Regardes ! Celle-là se porte encore bien ! Tu la veux ? » Ismène la lui tend dans le creux de sa main, un petit sourire aux lèvres. Si elle ne la veux pas, elle la dévorera tout cru de toute manière, donc elle ne sera pas perdue... « Tu voulais aller quelque part en particulier ? » Ismène la regarde avec intérêt. En fait, elle n'avait pas prévu de monter même dans le petite train, elle avait agit sous impulsion. Alors elle lui souris, prenant dans ses mains quelques miettes. « Hum non, pas vraiment... » Elle les mange, puis elle s’essuie la bouche pour en enlever le blanc qui reste autour de ses lèvres. « C'est juste que j'aime bien avoir de la compagnie. J'aime bien être seule parfois, mais pas trop tout le temps tout de même. Alors comme j'ai vu que t'étais seule, je me suis dis que ce n'était pas une mauvaise idée de venir avec toi. » Elle lui offre un plus large sourire : elle espère ne pas être encombrante.

Elle a visiblement très envie de monter dans ce train tout de même. Parce que bon une fois que j'ai eu compris ce qu'elle voulait, ça m'aurait pris simplement quelques secondes pour appuyer sur le bouton d'arrêt du train. Peut-être voulait-elle simplement faire un peu de sport. Ce qui m'étonnerait, mais en tout cas elle avait tout de même réussi. Non sans encombre, elle avait la chance de ne pas s'être fait mal lors de sa chute. Heureusement elle n'était pas tombée la tête la première, auquel cas cela aurait sans doute été autrement plus grave. Là elle devait s'en sortir sans égratignures, peut-être un léger bleu, et encore. En revanche ses meringues, elles ne devaient pas être en très bon état. Et effectivement elles semblaient être en miettes. C'était quand même difficile qu'elles s'en sortent en un morceau. Alors bon les miettes c'est sympa aussi ... Sauf que c'est toujours meilleur quand c'est entier, et aussi plus pratique à manger il faut bien l'avouer. Elle ajoute que les miettes ont toujours le même goût, et je lui souris. Elle est mignonne. Je sais bien qu'elles ont le même goût oui, simplement ça laisse une drôle de sensation dans la bouche. Elle sort son paquet de sa poche, et constate qu'une meringue est encore intacte. « Oui je la veux bien, merci. » J'allais lui dire qu'elle aurait mieux fait de la garder pour elle, mais j'ai peur de la vexer, elle semble tellement avoir envie de partager avec moi, et je ne vais pas la froisser. Et puis elles ont l'air bonnes ses meringues. Puis au vue des efforts qu'elle a fait pour monter dans ce train, je lui demande si elle a envie d'aller quelque part en particulier. Peut-être s'est-elle assez fatiguée pour la journée, et qu'elle souhaite se déplacer en petit train, même s'il est quand même très lent. Je souris une nouvelle fois ça à ses paroles, elle semble tellement jeune. « Oui c'était même une très bonne idée, je commençais à m'ennuyer ! » Bon pas vraiment, mais je suis contente qu'elle soit là maintenant, c'est toujours agréable d'avoir de la compagnie, elle a raison. « Bon alors dis-moi Ismène, tu as quel âge ? Et qui est ton partenaire ? » Il faut bien commencer quelque part, apprendre à faire connaissance. A moins qu'elle n'en ait pas envie.