SANDRO & JAILEEN
28.05 à 15h17

S’il y avait bien une chose dont la blondinette de l’aventure comptait bien profiter, c’était la plage. Il n’y en avait pas en Angleterre. Pourtant, elle adorait ça passer son temps sur le sable et lézarder au soleil durant des heures et des heures. Lorsqu’elle partait en vacance, cette amoureuse des voyages optait toujours pour des destinations rimant avec soleil, plage et cocotier. Enfin, elle aimait bien aussi partir à la découverte de nouveaux horizons, mais de temps en temps il fallait bien se faire plaisir, se détendre. D’ailleurs là, la demoiselle voulait simplement passer du bon temps et se relaxer. Lunette de soleil sur le nez, petit short en jeans et haut de bikini, voilà qu’elle s’en va, pieds nus, vers la plage avec son petit sac de paille sur l’épaule. Elle faisait vraiment des trucs dont elle n’avait pas l’habitude depuis qu’elle se trouvait dans cette aventure, mais mettre un petit peu de piment dans sa vie, c’était toujours bien. Jaileen ne tardait pas à arriver sur le sable. Elle marchait, regardant les quelques vagues artificielles que le moteur venait créer. C’était tout de même paradisiaque, d’autant plus que le soleil cognait contre sa peau. Au bout de quelques minutes de marche, deux ou trois, voilà qu’elle apercevait un jeune homme en train de faire la crevette sous les rayons du soleil. Curieuse et surtout bavarde, elle s’approchait pour reconnaître Sandro. Les deux jeunes gens n’avaient jamais eu l’occasion de discuter, mais il y avait un début à tout. Sans demander la permission, elle venait s’asseoir à ses côtés, posant son sac non loin d’elle. « Tu ferais mieux de mettre la crème parce que là t’es en train de te transformer en brioche trop cuite. » Et le pire dans l’histoire, c’est que c’était vrai.

Il y avait presque autant de soleil qu'un été en Afghanistan. Sauf qu'en Afghanistan, tu n'avais pas vraiment l'occasion de t'allonger sur le sable, et de profiter du soleil. Non, là-bas, tu ne pouvais pas quitter ton costume de soldat. Tu t'étais engagé dans l'armée, ce n'était pas pour faire bronzette. Bref, aucun rapport. Tu te promenais tout seul - comme la plupart du temps, tu aimes être tout seul - quand tu décidas finalement de te mettre en short de bain pour t'allonger sur le sable, et fermer un peu les yeux. Te reposer. Vu que tu ne dormais quasiment jamais. Sauf que quelques instants après, une voix se fait entendre. Génial. « Tu ferais mieux de mettre la crème parce que là t’es en train de te transformer en brioche trop cuite. » Tu ouvres un oeil, tu tournes la tête. Jail quelque chose. Un truc comme ça. Tu ne lui avais jamais vraiment parlé. « T'as qu'à me mettre de la crème toi-même. » réponds-tu alors, un peu sur un ton de défi. Même si en soi, ce n'était en rien un défi.

La plage ?! C’était plutôt cool, surtout pour une personne, comme Jaileen, qui n’avait pas pour habitude de s’y rendre. Habitant en Angleterre, et plus précisément à Londres, la demoiselle n’avait pas vraiment l’occasion de s’y rendre et puis de toute façon, elle n’en avait tout simplement pas le temps. Ses études, enfin jusqu’à ce qu’elle se décide à prendre une année sabbatique, lui prenait beaucoup de temps, tout comme l’œuvre caritative dans laquelle elle s’investissait corps et âme. Elle ne pouvait profiter du sable que lorsqu’elle se trouvait en vacance. La belle aimait voyager. Alors qu’elle décidait de prendre un bain de soleil sur la plage, elle se rendait compte qu’elle n’était pas seule à avoir eu cette idée. Curieuse, et surtout très bavarde, la demoiselle s’approchait de l’un des candidats qu’elle avait déjà eu l’occasion d’apercevoir dans le nid. N’hésitant pas à y aller de son petit commentaire, comme d’habitude, elle venait indique à Sandro, si tel était son prénom, enfin du moins il lui semblait, qu’il était en train de cuire telle une brioche. La réponse de son interlocuteur ne se faisait pas attendre « T'as qu'à me mettre de la crème toi-même. » Comme si cela vous arrive souvent d’étaler de la crème sur le dos d’un inconnu. « Pour que tu me prenne pour une vicieuse profitant de la situation ? Et bien non merci, je te préfère te laisser cramer. » N’ajoutant rien de plus, elle sortait une serviette de plage de son sac, se levait, installait le tout à côté du jeune homme, et commençait à se débarrasser de ses vêtements pour se retrouver en bikini.

Alors que t’étais en train de te reposer tranquillement, la jolie blonde vint te faire remarquer que tu allais bientôt devenir une crevette. Ah ? Et bien, elle n’avait qu’à lui mettre de la crème, elle, si elle se souciait autant de la couleur de sa peau. Et puis ce n’était pas comme si ça allait te déranger de te faire mettre de la crème par quelqu’un. Même si bon, tu n’aimes pas trop qu’on te touche, à la base. « Pour que tu me prenne pour une vicieuse profitant de la situation ? Et bien non merci, je te préfère te laisser cramer. » Oh bah. Sympa. Tout comme toi, ouais. Et puis, elle ne se gêne pas pour s’installer à côté de toi. Alors que… il y avait pleins d’autres places, quand même. Ouais. « Oh bah c’est pas bien grave, les gens adorent me mettre de la crème, je t’assure. » ou pas, hein. Bref. Apparemment, t’allais devoir te débrouiller seul.

« Oh bah c’est pas bien grave, les gens adorent me mettre de la crème, je t’assure. » Les gens en général ou bien uniquement les femmes ? Sur les paroles de son interlocuteur, la blondinette ne pouvait s’empêcher de froncer les sourcils, faisant une petite grimace. Elle avait bien du mal à cerner ses paroles. Elle n’était pas bête et encore moins stupide, mais parfois, il fallait lui expliquer quelque chose durant des heures et des heures pour qu’elle le comprenne. Elle avait toujours eu cette faculté d’interpréter les choses à sa manière et de passer à côté de la véritable signification. Au bout de quelques secondes de silence, Jaileen finissait par répondre à Sandro. « Que les gens adorent te mettre de la crème c’est une chose, mais là nous ne sommes que tous les deux donc tu auras un petit peu de mal à trouver quelqu’un pour te tartiner le corps de crème. » La demoiselle haussait les épaules, comme une enfant, avant de tourner la tête vers lui, de poser son regard sur lui. Il était vraiment rouge. Il était vraiment en train de cramer. Sans réellement savoir pourquoi, très certainement par curiosité, la petite anglaise venait appuyer son index sur l’une des parcelles de la peau de son colocataire, créant une petite tache blanche durant quelques minutes, contrastant avec la couleur rouge qu’il portait en ce moment même. Grimace à l’appui, elle reprenait : « Je ne suis pas le genre de nana à vouloir donner des conseils, ou me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais je crois que ce soir c’est pas de la crème solaire que tu pourras mettre, mais de la crème pour les brulures. J’en ai un tube dans ma valise j’crois, je pourrais te le passer si tu veux. » Genre la nana qui ne donnait pas de conseil ? Mitho. Elle faisait ça avec Sandro depuis le début de leur profonde conversation sur les coups de soleil.