La dernière fois que j'avais été au jardin botanique, j'y avais fait la rencontre de la sublime Brune. Aujourd'hui, je m'y étais rendu dans le but de rejoindre Zola pour un pique-nique. Qu'avais-je eu à faire pour que celle-ci accepte ma compagnie, me demanderiez-vous ? Oh, trois fois rien, si ce n'est que je prépare le menu de A à Z. Heureusement que je m'étais réveillé tôt, ce matin, hein. J'avais envie de lui préparer quelque chose de bon ... Quelque chose d'unique. Je ne souhaitais pas tomber dans le trop sophistiqué non plus, cependant, étant donné que manger de la dinde rôtie sur une pelouse n'était pas des plus fines idées. C'est ainsi que je m'étais retrouvé à cuisiner un petit mets qu'un pote chinois à moi m'avait appris à faire, il y a un ou deux ans. Il s'agissait de riz frit mêlé avec un peu d'huile et de légumes, et des boulettes de viande fait maison pour accompagner cela. Après avoir rangé tout ça dans des boites en plastique, je me mis à préparer le reste de notre déjeuner. Une bouteille de rouge, au cas ou cela serait nécessaire ... Qui sait, peut être que ça lui donnerait envie de s'amuser, après tout ... Un bon brie et du pain de campagne avaient également trouvé leur place dans mon panier, et, pour finir, j'avais confectionné un léger gâteau au chocolat (nappé au chocolat), si jamais elle avait avait une envie soudaine de sucre. C'est alors que je montai dans le train, direction les jardins, comme ce jour de la première semaine, en quête d'un agréable après-midi. J'étais arrivé un peu en avance, d'ailleurs, à en voir l'état désert des lieux. Tant mieux, ça m'arrangeait. Je sortis une nappe quadrillée du panier, l'étalant sur le gazon, attendant patiemment que mon rendez-vous pointe le bout de son nez, espérant qu'elle ne tarderait pas trop quand même ...

C'est pas possible, on est déjà vendredi ? Le temps passe à une vitesse, c'est fou. Carrément dingue même, j'en reviens pas ! Je me suis réveillée un peu à la bourre, enfin, pas si tard que ça mais vu qu'on est vendredi, il faut que je sois prête assez tôt. Hier, Cosmas m'a donné rendez-vous dans le jardin à midi quinze précise, pour un petit pique-nique en amoureux..ou pas ! Dix heures. Tant pis, je prends pas de petit déjeuner, j'aurais pas faim sinon. Je file donc direction la douche, puis le dressing pour me mettre un jean et un débardeur -non, non, les petite robes à fleurs, j'aime pas ça!-, histoire d'être assez à l'aise puisqu'on va devoir s'asseoir parterre. J'ai même le temps de passer dans la salle de détente pour aller sur les ordis, génial. Sauf que quand je suis là bas, je vois pas tellement l'heure passer...Midi douze. Ouf. Il me reste encore un peu de temps pour m'y rendre avant que je sois définitivement en retard. Parce que j'aime pas ça, être en retard. Et j'ai jamais aimé ça d'ailleurs. Petite, j'étais le genre de fille à gueuler dans la voiture pour qu'elle avance plus vite et que le feu passe au vert. Bref. Je m'y rends donc, toute souriante. C'est pas tous les jours qu'on me prépare à manger. Et puis, un pique-nique, c'est vachement cool je trouve. On s'assoit dans l'herbe, on respire l'air pur... non, non, je ne fais pas de pub pour febrez ou quoique ce soit d'autre. J'arrive donc un petit peu en retard, mais vraiment de pas beaucoup, il ne peut pas m'en vouloir pour ça ! Je l'aperçois alors au loin, assis sur une nappe quadrillé. Le vrai cliché, j'adore ! Je sens que je vais m'éclater. "Cosmas !" que je crie, au cas où il ne m'aurait pas vu..même si j'en doute fort. J'suis petite, mais peut-être pas à ce point là..! Je m'assois, et je découvre par la même occasion ce qu'il a préparé. "C'est grave beau ! Merci beaucoup pour tout ça ! Enfin, je vais peut-être attendre d'avoir goûté, parce que c'est beau, mais j'sais pas encore si c'est bon ! T'as prévu des assiettes en papier ?" Référence à notre conversation via les blogs. Je souris, j'espère qu'il va comprendre. "Bon, par quoi on commence alors ? J'ai pas mangé ce matin du coup j'ai super faim ! Et soif aussi !" que je lance, tout sourire.

Je me demandais à présent ce qui m'avait possédé pour que je puisse proposer, comme cela, un pique-nique à Zola, sans provocation ni motivation antérieure à le faire. Ce n'est qu'après avoir tiré la conclusion qu'il ne devait pas y avoir de véritable raison que je me décidai à ne pas y accorder davantage de pensée ; le résultat final serait, je l'espérais, une journée à la fois agréable et mémorable, et je n'aurais pas pu en demander plus. Zola arriva, d'ailleurs, assez rapidement, je trouve ... Enfin, elle ne m'a pas fait poireauter, quoi. Elle est habillée simplement, et, il me faut un instant pour voir que moi aussi, je ne porte rien de bien fameux ... Tant mieux, nous étions donc sur la même longueur d'onde. Ellle arriva, un sourire aux lèvres, ses dents blanches complimentant la blondeur de ses cheveux telles les étoiles, le ciel. Elle était vraiment jolie, en fait, cette fille. Enfin, c'était pas non plus une mannequin de lingerie parce que, soyons francs, elles ne pouvaient pas toutes l'être ... Mais une certaine bonne aura naturelle se dégageait d'elle et lui donnait un air à la fois vivante et joyeuse. De quoi rendre n'importe quelle femme agréable au regard, en somme. De plus, ses traits faciaux n'étaient pas grossiers et se complimentaient tous bien, donc encore un bon point pour elle. Elle crie alors mon nom, pour m'interpeller, et je souris, faiblement : je n'aimais pas ça, les cris ... Mais s'ils étaient limités, et surtout, de loin, je pouvais les supporter. Pas comme les deux autres, la semaine dernière ... Oula, elles auraient vraiment pu me prévenir, elles, parce que j'avais vraiment cru devenir sourd, ces jours là. Passons. Je la salue d'un geste de la main, n'éprouvant pas le besoin de l'appeler elle aussi par son nom ; elle avait bien vu que je l'avais vu, et elle me regardait, alors à quoi bon attirer son attention ? Elle s'asseoit, je lui fais de la place, et elle en profite pour plonger son regard dans le panier, avant de faire une référence aux assiettes en papier.

- Évidemment ! Pour qui me prends-tu ? lui demandais-je alors, enjoué, en sortant deux du panier à cet instant précis ; il en restait encore trois ou quatre, en cas de besoin ... Bien que je doutais fort qu'elles soient nécessaires. Elle me demande par quoi commencer, et je sors les boites de plastique, celle avec le riz et celle avec la viande, là, pour commencer.

- Je n'ai pas fait d'entrée, malheureusement ... Je savais bien que j'avais oublié quelque chose ! Néanmoins, le plat principal ça devrait convenir, je pense ... Par contre, je crois que j'ai oublié l'eau aussi, donc j'espère que tu aimes le vin. lui avouais-je alors.

- Tu as passé une bonne matinée ?