Odessa me fait rire quand je parle de ses fesses. Pourquoi toutes ces filles qui font une fixette sur la taille de leur popotin ? Elle a pas le cul de Kim Kardashian alors elle n'a pas trop de soucis à se faire. « Je savais que cette jupe me faisait des grosses fesses, c'est à cause des franges, ça donne en effet étrange... Enfin, bon, tant pis. » Je ris, j'suis obligée de rire elle m'oblige presque à la faire. « Non elles sont jolies, c'est ce que j'ai remarqué en premier chez toi, tu te souviens de notre fameuse rencontre dans ce parc pour enfant, je les ai vu et je savais que j'allais tomber amoureuse de toi... » J'suis romantique comme nana hein ? Vous avez vu. J'ai trop la classe. La petite amie parfaite, au moins j'suis à fond dans mon rôle tout ça, même si pour le coup, j'ai pas besoin de me forcer pour jouer à la lesbienne, moi les filles c'est un peu mon truc en fait. Bon, mon idée d'échanger nos fringues tombe à l'eau, dommage, dommage. « Hum, mais tu sais, je ne remplirais jamais ton haut alors restons comme ça. En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'ils sont très mauvais acteurs... A moins que les gays aiment quand même les seins, je ne suis pas très documentée sur tout ça... » Encore remplir c'est pas super grave, mais ce qui est sûr c'est que je n'arriverais pas à fermer son chemisier sans péter deux ou trois boutons, c'est certain. « Je ne crois pas non, j'pense qu'au contraire, ils devraient rester totalement stoïque, qu'ils sont mauvais, très mauvais. » Je lance sur un air de défis, y'a pas plus nul que ces mecs gay face à nous, non mais vraiment, ils devraient avoir honte. On devrait pouvoir échanger nos fringues qu'ils ne devraient même pas sourciller. Enfin c'est seulement s'ils étaient dans leur rôle, de toute façon ils ne parlent plus alors bon. « Je sais pas, tu veux qu'on aille visiter la tente ? Et un baiser digne de ce nom, hum... Je ne sais pas, je suis timide, tu comprends et puis... faudrait pas les exciter... » Je souris, c'est vrai qu'elle n'a pas tord, mais justement ça peut être drôle. « C'est toi qui a lancé ce truc de degrés d'intimité, c'est toi qui doit statuer de son évolution. Moi j'suis pas timide alors disons que je te laisse choisir, oui voilà, c'est toi qui choisi. » Est-ce réellement utile de me poser la question ? Je lui ai bien proposé de m'aider à retirer le sable de ma culotte alors un baiser, voyons...

Pour le moment, Avalon, la partenaire de la blondinette pour la soirée, n’était même pas là, alors autant qu’elle papote avec quelqu’un plutôt que de rester dans son coin. Elle aurait pu avoir le choix, mais non. Sega était venu pour lui faire la conversation. Cela ne la dérangeait pas tellement. Pas du tout même. Elle voyait là une occasion en or de faire plus ample connaissance avec le jeune homme allant, pourquoi pas, jusqu’à la questionner sur son secret, sur son entrée tardive dans le jeu. Ouai parce que la production était peut-être super gentille, mais on ne savait toujours pas ce qu’il avait fait, ou ce qu’il devait faire, pour avoir eu le droit d’entrer dans le nid une semaine après tout le monde. Enfin, il n’avait peut-être rien fait d’extraordinaire. Juste du charme à l’angelot Cupidon. Curieuse qu’elle n’en pouvait plus, la petite anglaise se devait de trouver les moyens de le faire parler et d’en savoir bien plus sur ce type. Enfin, pour le moment, ils n’échangeaient que des banalités. Il lui demandait son prénom, lui indiquait le sien. Elle s’amusait à se vanter sur son physique et puis voilà. Une scène typique de séduction, mais là, ce n’était pas le cas. Enfin, du côté de la demoiselle, parce que concernant le garçon et bien, personne ne savait vraiment ce qu’il pouvait se passer dans sa tête. En parlant de ça, ce serait plutôt drôle de pouvoir se mettre dans la tête d’un mec pour une journée. Savoir comment ils analysaient les nanas et tout le tralala. Pouvoir faire comme Sega en ce moment même. La façon dont il observait le physique de la demoiselle était à vomir. Macho. Vulgaire. Pourtant cela n’avait pas l’air de déranger la blondinette qui ne disait rien, le laissant faire. Cela l’amusait et après tout, dans une soirée, tout le monde est là pour s’amuser alors autant prendre les choses en main et passer du bon temps. Enfin, telle était la définition d’une soirée dans la tête de la belle. « Je sais pas, je suis gay je te rappelle. » Ouai, pour ce soir uniquement. Un sourire malicieux au bout des lèvres, elle n’attendait pas trois plombes avant de prendre la parole. « On m’a toujours dit que j’étais très certainement capable de faire virer un gay de bord. Faudrait que j’essaye un jour, juste pour rassurer mon égo. » Elle faisait mine de ne pas le calculer, jouant les nanas hautaine, jusqu’à ce que ses pupilles azurs ne se posent sur le visage de son interlocuteur. « Tu ne voudrais pas être mon cobaye par hasard ? » Tant qu’à faire, autant joindre l’utile à l’agréable. Sinon, Jaileen, pas franchement timide, lui disait que son costume lui allait comme un gant. « Ah ouai ?! J’y songerai. En même temps, j’aurai pas envie de donner de faux espoirs aux homos du jeu. » Oh le vilain. Malgré tout un sourire amusé venait illuminer le visage de la candidate qui haussait les épaules, buvant une gorgée du verre qu’elle tenait à la main. « Tu ne donnerais pas de faux espoir, tu te contenterais d’attiser le désir en eux, d’être leur fantasme. » Dit comme cela, c’était tout de même étrange. Jaileen voyait mal Valeri, son partenaire, baver devant Sega par exemple. Enfin, elle avait bien moins de mal à imaginer Hadatt le vieillard. Ce type était dingue, capable de tout. « Pas mauvais. Mais effectivement, j’ai déjà goûté meilleur. » Le sujet du Bourbon ? Laissons tomber. Ils avaient bien mieux à parler que d’une boisson tout de même. Ou alors, ils n’avaient vraiment rien à se dire. Tant pis, Jaileen prenait tout de même le risque de ne pas relever. Il lui quémander une cigarette qu’elle lui offrait et finalement, il voulait aussi … « T’as du feu aussi ? » Bien évidemment qu’elle en avait, mais elle n’avait pas spécialement envie de céder aussi facilement alors qu’elle venait de lui offrir une cigarette. Attrapant son paquet des mains du garçon, elle en sortait un briquet. Elle allumait sa clope, tirait deux ou trois barres dessus avant de ranger le tout, à nouveau dans son décolleté. Sourire malicieux, à nouveau, voilà qu’elle venait dire sur un ton presque provocateur : « Oui, j’en ai, mais … c’est étrange, je ne me souvient plus où je l’ai rangé. »