Oui, je n'avais pas autant donné de baiser que depuis que je m'étais retrouvée dans cette émission. Non pas que ce n'était pas désagréable, juste que je ne m'étais pas vraiment attendue à ça. Il faut dire que Cupidon avait une sacrée expérience dans le fait de traumatiser ses candidats, j'étais presque certain que même le plus prude d'entre nous n'en ressortirait pas indemne. Il y avait de quoi se remettre en question. Oui, Fake Lover était une grande remise en question. On ne peut pas dire qu'il y avait énormément de choses à faire non plus, et on se retrouvait bien souvent à se poser des questions sur nous mêmes, à douter ou se rassurer. A définir notre futur, à construire des liens. C'était le but premier de cette émission, et je n'étais vraiment pas pressée de retourner à la réalité. Parce que cela faisait un moment que je n'avais pas construit ce genre de liens, que je n'avais pas eu ce genre de confiance. Nous construisions une partie de notre vie. Et même si nous n'aurions rien à voir avec les personnes qui sont entrées dans cette aventure, j'étais certaine de n'en retirer que des bonnes choses. « Casey va finir par être jaloux, si ça continue. » je souris légèrement. Il n'y a pas de raison. Du moins pas pour l'instant. « Je n'appartiens à personne, du moins pas pour le moment. » et je ne voulais être la propriété de personne d'autre que moi même. Je m'étais trop longtemps cachée derrière des gens qui ne voulaient pas produire l'image de celle que j'étais, il était temps que ça change. Que l'on soit d'accord, cela ne changeait absolument pas le fait qu'entretenir une liaison avec quelqu'un m'était possible, bien sûr que comme n'importe qui, je voulais cela. Mais c'était encore quelque peu confus dans mon esprit, pour tout vous dire. « Oui, moi aussi. J'ai un peu l'impression d'être en camps de vacances. » le jeune homme se met à rire alors qu'un nouveau sourire, flamboyant, innocent, s'esquisse sur mes lèvres. Il n'a pas tord. Je ne suis jamais allée dans un de ces camps, principalement parce que mes parents étaient bien trop attachés à leurs filles pour les laisser partir. « Je n'ai pas envie que ça se termine. Mais bon, toutes les choses ont une fin. Je ne suis pas pressé de rentrer chez moi... » je l'observe un instant, repliant mes jambes contre ma poitrine. « Enoch, cette solitude que tu as enduré... je l'ai vécu aussi. Et il n'y a pas si longtemps. » cette idée de torture permanente, le fait de souffrir intérieurement. « Et tu ne mérites pas ça. Je ne veux pas que tu replonges là dedans. Il y a tellement de belles choses qui t'attendent par la suite. » je lui souris un instant. J'avais réussi à me relever, alors il pouvait tout à fait en faire autant. Il lui fallait juste la volonté nécéssaire.