Cette nuit blanche va me tuer, j'crois que j'suis trop vieille pour ces conneries, comme Danny Glover dans l'Arme Fatale, j'sais pas combien. Il doit bien le dire dès le premier sauf qu'ils en ont fait quatre quand même. Et bien moi j'suis un peu comme ça. Je suis comme Danny Glover, trop vieille pour ces conneries mais je recommence encore et encore. Heureusement ici, on est pas trop bousculés avec les activités, j'suis pas super en forme mais j'suis pas non plus à me la jouer larve sur le canapé du salon entrain de hurler à qui veut l'entendre que j'suis fatiguée et qu'ils font trop de bruit. Non, je ne lézarde pas non plus je le sable, bah non puisque je suis entrain de rentrer dans saloon, j'sais pas si j'ai envie d'un verre, ce serait pas super raisonnable, je suis fatiguée alors je tiendrais moins bien l'alcool je pense. C'est certain même. Cosmas est là, je reconnais son dos. Sa silhouette est assez distinguable des autres quand même, c'est un peu notre dieu grec à nous vous voyez. En tout cas, il est en mode pilier de bar. « Qu'est-ce qu'il t'arrive mon lapin ? Tu es venu noyer ton chagrin dans l'alcool. Raconte tout à ta petite femme mon petit lapin en sucre glace. » En sucre glace, ouais j'ai dit ça, mon dieu quelle horreur. C'est pas grave, avec un peu de chance il ne se rendra pas compte. Et puis bon d'un côté c'est moi tout ça. « Enfin avant sers-moi un verre. Oh tu veux faire autre chose ? Je t'écoute tes moindres désirs sont des ordres mais ça c'est juste parce que je t'aime... » Il le sait n'est-ce pas ? J'sais pas trop de où c'est sorti tout ça, ce petit délire qui disait que c'était mon époux et tout. Sur les blogs mais j'sais plus pourquoi en tout cas ça me fait bien rire tout ça. Ce second degrés.

Cosmas est là devant le comptoir genre pilier de bar. Il n'en a pas l'allure pourtant, pas du tout. Il est même plutôt l'opposé. Mais bon vous savez les apparences tout ça. J'suis beaucoup plus familière que je ne l'avais été avec lui au jacuzzi mais d'un côté on est proche tous les deux, on s'est marié ou je ne sais quoi sur les blogs. C'est bien normal que je lui attribue un surnom mignon. C'est ce qu'on fait entre amoureux transit. - Oh, j'sais que t'aimes ça, la pâtisserie, mais j'suis pas tout beau tout blanc Ah ouais ? Non mais c'est bien il me connait tout ça c'est important y'a un truc qui me chiffonne. « C'est vrai que t'es tout moche j'avais oublié. » Ça aussi c'est encore un truc de blog. C'est fou ce qu'on en tisse des liens avec tout ça. Il boit. Mais qu'est-ce qu'il boit ? De la vodka j'imagine. Je lui demande ce qui le tracasse et qu'il me serve un verre tant qu'il y était. J'ai besoin d'un verre. Enfin non mais on est dans le saloon c'est logique de boire. Il me sert du ... brandy. Ah ouais comme ça. C'est un truc de vieux ça, un truc que les mecs boivent avec un cigare et tout. Pas trop ma came mais comme je bois de tout je m'en fous un peu. C'est bien parce que ça va nettoyer tout mon appareil digestif, ma trachée tout ça. Une petite vidange bien comme il faut. - J'me baladais, en fait. Seul. Un petit besoin de solitude. Pour réfléchir ... Je pivote sur mon tabouret pour pouvoir le laisser seul. Mais je suis bien content que tu sois venue me rejoindre. Je pivote dans l'autre sens du coup et lui souris. Il a eu de la chance. Je bois une gorgée de mon verre. La vache de quoi vous coller au bar, mais ça va, je supporte, je suis forte. « Alors ça roule avec Odessa ? » Pourquoi j'parle d'Odessa ? Parce que je sais que de son côté elle est un peu accro parce qu'elle m'a fait des confidences, confidences qu'il a dû entendre au prime, à cause du on a vu. Evidemment.

J'suis pas du genre à me préoccuper des règles tout ça. C'est vrai que j'ai tendance à être un peu trop familière, trop tactile même avec des inconnu mais j'ai toujours agis ainsi. Certains apprécient, d'autres non. Et à vrai dire je m'en fiche, je suis comme ça, je ne vais pas changer quoi que ce soit. C'est comme ça et c'est tout. - Pour le coup, moi aussi, j'avais oublié ça. Je ris, oops. Non mais c'est pas de ma faute à moi s'il oublie ce qu'il dit sur les blogs, celui de Brune je crois. « Oh mais tu sais que je t'aime quand même. C'est important de savoir que je ne suis pas l'une de ces femmes qui sont attirés par le physique d’Apollon  » Vous avez vu la référence à ses origines grecques comme ça l'air de rien. Non mais j'suis sûre que bien des nanas ce sont ruées vers lui parce qu'il était canon. C'est pas du tout mon genre. Il me parle de son besoin de solitude et je me sens de trop. Il se rétracte. Tant mieux. Je reste. Il me sourit et je me sens obligée de lui poser des questions sur sa relation avec la jolie rousse. - Je pense que t'as dû trouver réponse à ta question lors du dernier Prime ... Et sinon, je pense qu'il y en aura davantage cette semaine ci. Je lève les yeux au ciel non sans sourire néanmoins. Les hommes je vous jure. « Sauf que c'est à toi que je pose la question, je m'en fous de ce qui est diffusé au prime. Tu vas pas la faire souffrir dis moi ... » Je le regarde légèrement menaçante. Il ne doit pas avoir peur de moi, mais bon on touche à ma copine c'est un peu comme si on me touchait moi. Elle n'a sans doute pas besoin de mon aide, mais peu importe. J'suis obligée de dire ça.

- Tu m'aimes pour ce que je suis, et non ce de quoi j'ai l'air, c'est ça ? Je suis touché, vraiment, ça m'arrive pas tous les jours. Je souris et hoche la tête. Bah oui, c'est ce que j'ai dit, il n'a pas tout compris ou quoi ? C'était clair pourtant quand même. Enfin je trouve moi. C'était carrément simple comme déclaration bref. « Oui oui c'est ça. Mais ça c'est parce que je ne suis pas le genre de femme que tu rencontres à chaque coins de rues.  » Il oserait en douter ? Non parce que des nanas superficielles il y en a partout. Mais moi je ne suis pas l'une d'elles. Je m'attarde d'abord à ce qu'il y a l'intérieur, c'est plus important. Un mec beau c'est sympa mais s'il est con comme une bite je ne vois pas l'intérêt. D'ailleurs je n'ai jamais réellement compris cette expression. Con comme une bite, pas grave. Quoi qu'il en soit, je vide mon verre d'une traite, la vache j'viens de me griller l’œsophage. Pas grave, je n'en ai pas besoin je crois, c'est pas utile. En plus j'ai débuté une conversation avec Cosmas, une conversation importante et grave. Odessa. Le bien-être de ma petite Odessa. - La faire souffrir ? Non, j'pense pas. C'est pas dans mes buts, quoi. Je fronce les sourcils juste pour jauger sa réaction, bon. « J'espère pour toi...  » Je suis menaçante comme nana, n'est-ce pas ? « Bon, sers moi un nouveau verre barman !  » Je fais claquer mon verre sur le bois du bar. C'est pas ce que je préfère mais bon, j'en veux encore. Il ne faut pas y chercher une quelconque logique, il n'y en a pas. On dit bien que l'appétit viens en mangeant, et bien c'est pareil avec l'alcool.