i've done all i could think of chased down all my demons, i've seen you do the same (15/06, 01h31)

en compagnie de sandro
(15/06/13, 01h31)

Je ne sais pas pourquoi je fais ça. C'est stupide. C'est vrai, ça l'est. Je ne sais pas, je cherche peut-être les ennuis, là. C'est peut-être ce que je vais trouver, par contre. Oui, peut-être. Mais ça ne m'empêche pas de continuer. Je fais toujours ce que je ne devrais pas faire, c'est loin d'être nouveau. Tant pis. De toute façon, comme je ne dors pas, je suppose que je peux faire ce que je veux. Et je le jure que c'est pas fait exprès. C'est pas de ma faute si c'est la nuit. Je dors jamais comme les autres. Pas ici, en tout cas. J'ai pris cette mauvaise habitude et je n'ai pas l'intention de m'en débarrasser. Pas pour l'instant. C'est bête. Je ferai mieux de dormir pendant qu'ils dorment aussi, ça serait mieux. Quoique. Pas forcément. Je ne sais pas. J'avance doucement. J'avance sans m'arrêter. Jusqu'aux toilettes. Pas pour une envie urgente. Pas l'envie à laquelle on pense quand on parle des toilettes. Il fait nuit, je suis toute seule et je me sens seule. Je crois que c'est pas complètement stupide de chercher de la compagnie. Si, ça l'est. C'est vrai, ça l'est. Là, en tout cas, ça l'est. Parce que je me jette dans la gueule du loup, quand même. Tant pis. Personne ne saura si je viens pour faire pipi ou pour regarder Sandro dormir. Pas que je viens là pour le regarder dormir. J'ouvre la porte avec discrétion. Je rentre dans la pièce, je laisse derrière moi l'obscurité de la nuit. J'explore la pièce des yeux. Sur le coup, ça ne me choque pas que la lumière soit allumée. C'est quand je vois Sandro, réveillé, que je comprends. Forcément. « Tu ne dors pas ? » je souffle de ma voix innocente. En fait, c'est pas une question, je constate, c'est tout. Je vous jure que ma voix ne laisse entendre aucune déception. Je constate, c'est tout, rien de plus. De toute façon, je m'en fiche, j'ai une bonne raison d'être là. Enfin, une bonne excuse. Mais c'est pareil, dans le fond.

Samedi. Ça faisait presque une semaine entière que tu étais ici, dans ces putains de chiottes. Autant dire que tu n’en pouvais plus. Tu t’ennuyais, et tu ne supportais pas le fait d’être enfermé dans un endroit, à regarder les gens faire des allers retours pour chier. Clairement. C’était désagréable. Et encore, on parle même pas de l’odeur, là-dedans. La production ne t’avait pas fait de cadeau pour le coup. T’étais encore plus ronchon que d’habitude, cette semaine. Et t’arrivais encore moins à dormir. Tu n’avais même plus la notion du temps, à vrai dire. M’enfin, il devait peut-être être minuit, une heure du matin, ou deux heures. T’en savais trop rien. T’étais juste assis sur le matelas que t’avais installé Monroe. Adossé contre le mur, t’avais un calepin et un stylo dans la main. Et tu faisais des croquis pour faire passer le temps. Des croquis de ces visages qui resteraient à jamais dans ta mémoire. Des croquis de ces visages que t’aimerais oublier. Dessiner te détendait. Comme la boxe. A vrai dire, si tu ne t’étais pas engagé dans l’armée, t’aurais voulu faire quelque chose dans le graphisme parce que tu ne te débrouillais pas si mal que ça. Mais maintenant, tu ne dessinais presque plus jamais. Parce que ce que ton crayon dessinait, c’était des choses que tu voulais effacer de ta mémoire. Mais il y avait des soirs comme ceux-là, où tu te retrouvais à croquer en perdant la notion du temps. Puis sans que tu t’en rendes compte au début, la porte s’ouvre. Tu ne te rends compte de la présence de quelqu’un que lorsqu’une voix se fait entendre. Celle d’Opaline. Ta tête se lève vers elle, mais tu restes assis. Tu lui adresses un léger sourire. Un tout petit sourire. Non, tu ne dormais pas. Ca paraissait évident, d’un côté. « J’ai toujours eu du mal à dormir. » expliques-tu tout simplement, parce que tu étais l’exemple type du mec insomniaque à souhait. « Et toi ? » demandes-tu en posant ton crayon sur ton matelas.

Il ne dort pas. Sans blague, je sais. S'il était en train de dormir, la lumière ne serait pas allumée. Il n'aurait pas les yeux ouverts. Et il ne me répondrait pas. Et je n'aurais pas besoin de lui poser la question, puisqu'il serait assoupi. Je sais, c'est con. Mais j'ai tendance à être stupide donc je suppose que c'est pas grave. Il me dit qu'il a toujours eu du mal à dormir. C'est toujours le cas, visiblement. Il me retourne la question. Je ne dors pas non plus. En fait, je dors plutôt mal, ici. Je ne fais pas de nuits de sommeil, j'ai juste tendance à faire des siestes quand je suis fatiguée. Je ne peux pas dormir avec tout ce monde autour, c'est impossible. Il me faut plus de temps que ça pour m'habituer. Mes dents s'attaquent à ma lèvre. Encore une fois. Voilà pourquoi c'est stupide d'être là. Parce que je recommence à faire ça. Je fais tout le temps ça. J'arrête quand je réalise la chose. Pour lui répondre, je me contente de bouger la tête de gauche à droite, pour lui répondre que non, je ne dors pas. Je crois que c'était ça, la question. Oui. Et si j'ai été aveuglée par le fait qu'il est réveillé, en entrant, je retrouve vite un semblant de bon sens. Ça me frappe un peu de plein fouet pourtant, ça paraît évident, là. Il dessine. C'est ce qu'il faisait avant que je débarque. Et c'est dommage. Parce que, moi, quand je dessine, que je suis totalement plongée dedans, je déteste qu'on m'arrête, qu'on me coupe, qu'on me sorte de mon monde. Peut-être que c'est pareil pour lui. Une fois encore, mes dents se plantent dans ma lèvre. Décidément. Je ne veux pas le déranger. Pourtant, c'est exactement ce que je fais, là. Merde. J'attrape le bas de mon t-shirt trop grand d'une main, je serre le tissu entre mes doigts. Bon. Du coup, je ne sais pas si je dois parler ou juste me taire. Rester ou partir. Je ne sais pas. Je continue d'hésiter, le regard baissé dans sa direction, sans pour autant trop l'être. J'ai l'air d'une crétine. Ce qui ne change pas trop de d'habitude, d'accord. Une seconde. Une deuxième. « Tu dessines. » je fais ensuite remarquer. Je sais, c'est surprenant. C'est vraiment ce qu'il fait. Semblait faire ? Quelque chose comme ça. Peut-être que je suis curieuse de voir. De voir à quoi ressemble son monde, à lui. Mais je me doute bien que ça, ce n'est pas facile à comprendre, comme ça, avec deux mots prononcés. Surtout que, moi-même, je ne suis pas certaine de savoir où je vais avec cette histoire.

Et voilà qu’elle se mort la lèvre, et qu’elle joue avec son t-shirt. Alors que tu n’avais même pas bougé d’un pouce. Tu n’as jamais voulu lui faire peur, mais tu le faisais quand même malgré toi, et t’aimais vraiment pas ça. Pourtant, tu ne pouvais rien y faire. Tu te réconfortais plus ou moins en te disant qu’elle ne craignait pas que toi. C’était beau, les rêves. « Tu peux t’asseoir si tu veux. » Tu rajoutes bien le « si tu veux » pour pas qu’elle se sente obligée. Tu ne voulais pas l’obliger à quoi que ce soit. Et puis, tu étais au bout du matelas. Si elle se mettait à l’autre bout, elle serait sûrement assez loin de toi pour ne pas avoir peur que tu lèves la main sur elle. Tu ne savais pas trop. Tu t’en fichais, tu ne voulais seulement pas qu’elle soit gênée à rester debout, comme ça. Après avoir posé ton crayon par terre, Opaline te fait remarquer que tu dessines. Tu ne savais pas trop si c’était une question ou une affirmation. Dans les deux cas, elle ne disait rien de faux. Tu hoches la tête, et finalement baisses la tête vers ton calepin, regardant un instant ce visage que tu étais en train de dessiner. « C’est rien de bien intéressant. » fais-tu remarquer en posant le calepin par terre, à côté du crayon, sans prendre la peine de le fermer. Sûrement parce que tu allais très probablement dessiner toute la nuit, alors non, tu ne prenais pas la peine de fermer ton calepin où se trouvait tous tes dessins.

**Cupidon**MESSAGES : 10803 AGE : 13 POINTS : 33925

Je ne sais même pas pourquoi je suis venue, dans le fond. C'est un peu bête. Je suppose qu'au moins, je ne suis pas toute seule. Parce que je n'ai pas envie d'être seule, là. De me sentir seule. Ce qui est totalement différent. Si, ça l'est. Et comme je ne dors pas, autant que j'en profite. Je suppose. Il me propose de m'asseoir. Si je veux. M'asseoir. Je peux faire ça, c'est vrai. Je regarde la pièce, pour trouver un endroit où me poser. Et finalement, je ne bouge pas de ma place, je me contente de m'asseoir là. Je commence par me positionner en tailleur et finalement, je plie une de mes jambes et je pose mon menton sur mon genou. Là, je fais remarquer qu'il dessine. Je le dis en espérant, c'est vrai, j'espère qu'il va me montrer. Ou en parler, je ne sais pas. J'aimerais bien. Parce que je ne suis pas certaine d'avoir croisé qui que ce soit, dans ce jeu, qui dessine. Moi, j'adore ça. Et ça me rend curieuse. Parce que j'aimerais bien savoir ce qu'il a en tête quand il prend un moment, rien que lui et une feuille. Je ne sais jamais ce qu'il a dans la tête, Sandro. C'est pas vraiment le genre à le montrer. Un peu comme moi, au final. Il répond que c'est rien d'intéressant, ses dessins. Je trouve ça toujours intéressant. Parce que ça veut toujours dire quelque chose. Qu'il y a toujours une raison pour chaque dessin, chaque détail. Même si c'est inconscient, il y a une raison. J'aimerais bien lui en demander plus, j'aimerais bien pouvoir voir de plus près. Mais je n'ose pas lui demander. Je sais que ça ne me coûterait rien de lui demander. Mais je n'ose pas. J'attends, silencieuse. Je prends un peu de temps avant de me décider à ouvrir la bouche. Parce que j'aime bien parler des dessins, moi. Surtout quand il s'agit de ceux de quelqu'un d'autre. Sauf que je n'ai rien le temps de dire qu'il y a une musique qui se fait entendre. Je lève les yeux vers le plafond, j'écoute. Oui, je la connais, cette chanson. Encore une fois. Je ne sais pas pourquoi Cupidon veut qu'on s'embrasse tout le temps. Je crois que ça m'arrive toutes les semaines. C'est perturbant, à force. Je baisse les yeux vers Sandro, pendant quelques secondes. Je n'aime pas trop prendre de décisions comme ça, moi. Même si ça m'embêterait de perdre le peu d'argent que j'ai dans ma cagnotte, je n'ai pas pour autant envie de l'embrasser. Ni lui, ni personne. Je ne sais pas. Si Cupidon continue comme ça, c'est sûr que je ne vais plus avoir le moindre argent, moi, à force. Je n'irai sûrement pas jusqu'au bout pour la valider, ma cagnotte, c'est vrai. « Tu vas m'embrasser comme tu embrasses Monroe ? » je lui demande d'une petite voix. Je ne sais pas, moi, je demande. Pour savoir à quoi m'attendre.

C’était devenu bien rare que tu dessines, ces derniers temps. Quitte à t’ennuyer, tu préférais ne pas avoir de crayon entre les mains. C’était trop… dangereux. Mentalement, du moins. Mais qu’importe, ça, il n’y avait que toi qui le savais. Pourtant, là, tu te mets à dessiner. Tu ne sais pas vraiment pourquoi tu le fais, une en vie soudaine. Tu n’y as pas vraiment réfléchis, en fait. Mais qu’importe, Opaline finit par faire son apparition. Celle à qui tu fais peur. Du moins, t’es convaincu que c’est le cas, vu la manière dont elle se comporte avec toi. Alors que toi, ta seule envie, c’était de l’aider. Tu connaissais son secret depuis le début, et son attitude t’avais éclairé sur pas mal de choses. Bien que tu ne saches pas tout, tu en savais suffisamment pour savoir que tu ne devais pas la laisser seule et apeurée. Même si jusque-là, ta mission était plutôt pas mal foirée. Bref. Tu lui dis qu’elle peut s’asseoir. Ce qu’elle fait, sans bouger d’un poil. Elle se pose juste par terre, à une certaine distance de toi. Tu ne dis rien. Tu veux seulement qu’elle soit à l’aise. Du temps que tu ne la fais pas pleurer. Et elle te fait remarquer que tu dessines, ce qui pour le coup n’est pas un mensonge. T’as même toujours ton stylo dans la main. Tu ne sais pas trop ce qu’elle attend de toi, en disant ça. Alors c’est pour ça que tu ne fais rien. T’as trop peur de faire des erreurs avec elle, alors tu te contentes de faire ce qu’elle dit. Si elle te dit de lui montrer, tu lui montreras. Sinon, et bien… rien du tout. La musique de Cupidon se fait entendre. Bah tiens. Avec Opaline, bien sûr. Si elle ne voulait pas que tu l’embrasses, tu ne le ferais pas. Tu avais 0$ après tout, ça ne pouvait pas être pire. Du coup, si tu ne l’embrassais pas, tu ne perdrais rien du tout. Alors c’était comme elle voulait. Tu ne voulais pas la traumatiser, déjà qu’elle ne supportait pas qu’on la touche. Enfin, c’était ce que t’en avais déduis l’autre jour, dans le jacuzzi. Tu la regardes, tu ne dis rien. Tu attends qu’elle parle. Et finalement, elle t’adresse la parole. Et tu ne peux pas t’empêcher de rire. Un rire spontané, léger. Pas du tout moqueur. Juste amusé, un peu. Et surpris. Rares étaient les fois où tu riais. Mais là, tu avais sorti un petit rire. « Tu veux que je t’embrasse comme j’embrasse Monroe ? » Bon, tu connaissais déjà la réponse, mais il était quasiment impossible de savoir ce qu’elle voulait. De toute manière, ce n’était pas vraiment dans tes intentions de l’embrasser de cette manière. Mais après tout, c’était comme elle voulait. T’étais à sa disposition.

Je ne comprends pas Cupidon, moi. Je vous jure, je ne sais pas pourquoi il veut qu'on s'embrasse tout le temps. C'est gênant. De devoir embrasser tout le monde, comme ça. Cupidon, il doit être en manque d'amour, j'en sais rien. Il pourrait quand même éviter de balancer sa musique quand je suis dans le coin. Je suis sûre qu'il y en a plein d'autres qui aiment bien s'embrasser. Il y en a plein, plein, plein. Ils aiment bien ça, les autres. Moi, ça me met mal à l'aise, cette histoire. Je ne suis pas habituée à embrasser qui que ce soit. J'ai eu quelques baisers. Et je crois que je n'ai jamais embrassé qui que ce soit parce que je le voulais vraiment. Je veux dire, j'ai eu droit à quelques baisers dans le jeu, mais je n'avais pas envie d'embrasser les autres, moi. Et sinon, il y a eu à l'extérieur. Pas de très bons souvenirs. Juste des types qui voulaient de moi ce que je ne leur ai jamais donné. Même s'ils n'ont pas été très contents. C'était à cause de ce pari débile, de toute façon. Sinon, ils ne m'auraient pas embrassée. Je sais bien qu'aucun d'eux ne s'est intéressé à moi. Le seul baiser intéressant que j'ai pu avoir dans ma vie, ça devait être quand j'étais en école primaire, je ne sais pas. C'était un bisou innocent. Sans brutalité. Oui. Sauf que je lui ai demandé, à Sandro, s'il allait m'embrasser comme il embrasse Monroe. Parce que tout le monde sait qu'ils ont dépassé depuis longtemps le stade du premier baiser. Et il rigole. Sandro, il rigole après mes paroles. C'est la première fois que je l'entends rire. Je comprends. C'est bête, ce que je lui ai dit, c'est complètement bête. Je ne vois pas pourquoi il m'embrasserait comme ça. Ou pourquoi il m'embrasserait tout court. Personne n'a envie de me donner un baiser, personne. Je me sens stupide. Je ramène mon autre jambe contre ma poitrine. J'étire mes lèvres, en une ligne sans la moindre joie. Là, il me demande si je veux qu'il m'embrasse comme ça. Pourquoi il répond à ma question par une autre question. C'est tellement bizarre, en plus. Si je veux qu'il m'embrasse comme il embrasse Monroe. Si j'en ai envie. Je vous jure, ça me met mal à l'aise. Ça serait bizarre de répondre oui à cette question. C'est Sandro. Et... c'est étrange. Je secoue la tête de gauche à droite. Non, je ne veux pas qu'il m'embrasse comme ça. Je suis tellement gênée que j'en frisonne. « Monroe, elle est jolie. » C'est vrai, elle l'est. Alors je comprends qu'il aime bien l'embrasser comme il le fait. Je suis sûre qu'il n'est pas le seul, en plus. À avoir envie de partager des baisers avec elle. C'est sûr qu'ils sont nombreux. C'est vrai qu'elle est jolie alors c'est normal. Je comprends que personne n'ait envie de m'embrasser, moi. Et c'est tout aussi bien comme ça, de toute façon. Je suppose.

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